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culture et histoire - Page 1443

  • « Nationalisme: ce mot qu’ils ont voulu nous faire oublier… »

    Un petit rappel ne fait jamais de mal, surtout lorsqu’il s’agit de la rhétorique utilisée par certains…

    Les grands orateurs de notre société, les intellectuels généralement de gauche, les érudits et les maîtres de la novlangue n’ont pour la plupart retenu qu’une partie de la définition de « nationalisme », celle qui est assimilée à la xénophobie, sans même conserver son sens intrinsèque, l’idée de la nation dans laquelle il n’y a aucune connotation raciste, juste une idée de la nation et d’une identité autour de celle-ci. Cela tant et si bien que le nationalisme est complètement assimilé comme étant le rejet de l’autre, et il est tellement facile de rappeler « les sombres heures de l’histoire » avec le national socialisme, alors qu’étrangement, personne dans ce cas ne retient le mot socialisme…..

    Pourtant, si on regarde bien, il y a de nombreux points communs que nous ne pouvons que constater:

    Le nationalisme répond initialement à cette définition:

    Mouvement politique d’individus qui prennent conscience de former une communauté nationale en raison des liens (langue, culture) qui les unissent et qui peuvent vouloir se doter d’un État souverain.

    Source: Le Larousse

    C’est avant tout l’idée de nation qui prime, d’identité autour d’un même thème, et s’ils se sont autant évertués à nous faire assimiler le nationalisme comme étant discriminatoire, c’est pour pouvoir faire de la France une simple région d’une Europe fédéralisée, le pays perdant son titre de nation à part entière.

    Si nous regardons bien, que nous reste-t-il de réellement français?

    • Nous n’avons plus de frontières si ce n’est dans la rhétorique, de ce côté là nous sommes déjà une région du nouvel ordre mondial tel que l’ont évoqué Sarkozy (voir ici et ici)ou Obama (voir ici) dans leurs discours.
    • Nous avons perdu le droit à la planche à billets en 1973 avec la loi Pompidou-Rothschild, nous forçant à emprunter sur des marchés privés et directement responsable de l’endettement incommensurable de la France (voir ici).
    • Nous avons également perdu la bourse de Paris qui n’est plus parisienne que de nom puisqu’elle a été rachetée par le New York Exchange, elle est donc maintenant américaine (voir ici).
    • Une partie de l’or français ne l’est plus non plus, il a été vendu par Sarkozy himself à ses copains américains pour sauver le dollar sans que les USA n’aient à vendre la moindre once de leur côté (voir ici)! Et ne parlons pas de la banque de France qui envisage également de vendre de l’or pour survivre (voir ici)…
    • La banque de France n’est plus vraiment française non plus, elle est européenne, faisant partie de l’Eurogroup, ce qui est en fait la mise en place d’une finance centralisée (voir ici). « Un seul état, une seule finance« , cette rengaine me rappelle quelque chose…
    • Nous avons aussi perdu la gestion de notre pays avec le pacte budgétaire européen puisque ces chers politiciens PS-UMP ont permis cette « évolution » dans notre système, c’est donc Bruxelles qui va pouvoir décider pour nous, enfin…. Nous…. (voir ici)
    • Et n’oublions surtout pas notre patrimoine! Bradé, vendu, exporté, délocalisé et mondialisé! Entre les USA, la Chine et le Qatar pour ne citer qu’eux, la France est devenue une grande braderie qui flingue ses valeurs et ses symboles.

    Bref, il faut arrêter d’écouter tous ces bien-pensants qui souhaitent l’assimilation nationalisme-xénophobie-français de souche simplement pour mieux démanteler le pays et le rendre « régionalisable » dans une Europe qui n’a rien de respectueuse envers ce que nous sommes et représentons.

    Notez une chose au passage, l’expression « français de souche » puisque suivant les mêmes personnes, le français de souche est blanc et catholique, et surement raciste, une aberration totale puisque français de souche définit une personne née sur le territoire et dont les parents sont eux-mêmes français, quelles que soient leurs origines.

    A l’heure actuelle, être nationaliste ne signifie pas être raciste mais vouloir protéger son pays et ce qu’il représente, c’est aller contre la mondialisation, contre toute idée de « nouvel ordre mondial », contre les délocalisations, mais combien ont oublié le tout premier sens de ce mot?

    Le conseil du jour: prenez un dictionnaire, et amusez-vous à relire certaines définitions plus ou moins oubliées comme patriotisme, liberté, démocratie….

    http://lesmoutonsenrages.fr/nous-sommes-manipules/nationalisme-ce-mot-quils-ont-voulu-nous-faire-oublier/

  • Comment se former par l’histoire ? La méthode Jean Ousset

    Jean Ousset voit dans l’histoire un moyen de formation à privilégier d’autant plus qu’en associant la pensée à l’action, elle apprend la prudence[1] et se révèle être un vaccin contre les idéologies. 

     Ichtus propose des formations inspirées des méthodes développées par Jean Ousset« Anthropologie et Politique »  à l’école de JP II avec Bruno de Saint Chamas, «  Faire aimer la Civilisation »  par l’Art avec Nicole Buron, «  Les ateliers de l’Histoire » avec Martin Dauch. 

    La grande leçon de la vie

    L’essentielle supériorité d’une bonne formation historique est qu’elle permet d’acquérir un sens plus harmonieux, plus pratique, plus réaliste non seulement des vérités à défendre, mais la meilleure façon d’y mieux parvenir. Et cela, non seulement par tout ce que l’histoire peut offrir d’évidences péremptoires, mais (plus encore sans doute) par tout ce qu’elle offre d’obscur, d’incertain, de discutable, etc. D’où un caractère d’enseignement prudentiel qu’un pur enseignement doctrinal ne saurait offrir comme tel. Au moins à ce degré.

    Or, précisément, ce sens de l’infinie variété des formes de l’humain, seule l’étude de l’histoire peut l’apporter. Avec ce que la seule étude de la doctrine n’enseignera jamais : un sens pratique du :

    « même si nous sommes dans le vrai, cela risque de ne pas suffire. Il y faut la manière. Il y faudra le temps ».

    Etude de l’histoire fort déroutante sous maints aspects mais qui n’en est pas moins la grande leçon de la vie. Car, malgré l’imbroglio de ses phénomènes, la permanence de certaines règles n’en reste pas moins incontestable. Selon ce que Tarde en a pu dire :

    « il y a une règle du jeu d’échecs et pourtant aucune partie ne ressemble exactement à une autre. La diversité en est presque infinie parce que tout dépend de ce qui se passe dans le cerveau des joueurs ».

    Et c’est par là que l’enseignement est si mal reçu par ceux qui, par tournure d’esprit, ne veulent croire qu’à un blanc ou à un noir sans mélange. Caractère beaucoup plus près qu’on ne l’imagine de celui que Bossuet a stigmatisé dans sa célèbre boutade :

    « Le plus grand dérèglement de l’esprit est de voir les choses par ce qu’on veut qu’elles soient, et non par ce qu’on a vu qu’elles sont en effet ».

    Un vaccin contre les fanatismes idéologiques

    Une doctrine sûre, prudentiellement confirmée, illustrée par les enseignements de l’histoire, telle est, telle doit être l’harmonie de la formation que nous souhaitons donner. Sans doctrine sûre, impossibilité d’une cohérence féconde, à long et même à moyen terme. Sans les leçons prudentielles de l’histoire, impossible de concevoir une action politique et sociale vaccinée contre les exaspérations des fanatismes idéologiques.

    Double leçon que l’histoire de l’Eglise confirme aussi bien que l’histoire des nations ; tant il est vrai qu’un dogmatisme, sans l’obsession d’une pastorale réaliste, en a perdu beaucoup. Et vice versa !

    D’où l’importance de l’histoire pour une indispensable mise en garde contre tous les excès du dogmatisme, et de ce que Péguy a ridiculisé dans son Esprit de système[1].

    Cela dit, cinq avantages d’une sérieuse étude de l’histoire méritent d’être soulignés.

    Seule l’étude de l’histoire peut aider à vaincre cette conception si répanduequi tend à dissocier, et même à opposer, ce qu’on peut appeler l’ordre des idées et l’ordre des faits, l’ordre des vérités spirituelles, intellectuelles, morales et l’ordre des fécondités concrètes, des réalités pratiques.

     

    Lire la suite "Comment se former par l’histoire ? La méthode Jean Ousset"

    Michel Janva

  • Un jour, un texte ! La Patrie selon le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (17)

    Drapeau et Patrie

    "Voyez-vous, disait souvent le vieux capitaine, en frappant sur la table, vous ne savez pas, vous autres, ce que c'est que le drapeau.

    Il faut avoir été soldat, il faut avoir passé la frontière et marché sur les chemins qui ne sont pas ceux de France; il faut avoir été éloigné du pays, sevré de toute parole qu'on a parlé depuis l'enfance; il faut s'être dit pendant des journées d'étapes et de fatigues que tout ce qui reste de la patrie absente, c'est le lambeau de soie aux trois couleurs françaises qui clapote là-bas au centre du bataillon; il faut n'avoir eu dans la fumée du combat d'autre point de ralliement que ce morceau d'étoffe déchiré pour comprendre, pour sentir tout ce que renferme dans ses plis cette chose sacrée qu'on appelle le drapeau.

    Le drapeau, mes amis, sachez-le bien, c'est contenu dans un seul mot rendu palpable, dans un seul objet pour tout ce qui fut, tout ce qui est, la vie de chacun de nous, le foyer où l'on naquit, le coin de terre où l'on grandit, le premier sourire de l'enfant, la mère qui vous berce, le père qui vous garde, la première larme, les espoirs, les rêves, les chimères, les souvenirs. C'est toutes ces joies, à la fois toutes enfermées en un mot, dans un nom le plus beau de tous : la patrie."

    Citation faite par le lieutenant de vaisseau Pierre GUILLAUME, 
    à la fin de son émission à 
    Radio Courtoisie du lundi 14 août 2000.

    Lois Spalwer

  • [Lyon] L’Action française dans la guerre [CR]

    Le 13 décembre dernier, la section lyonnaise de l’Action française organisait à Lyon (St-Bruno-les-Chartreux), une grande journée commémorative de la Première guerre mondiale.

    A 11h, le Monument aux morts de la section fut béni par l’abbé Billioud. Don généreux des héritiers de l’éditeur lyonnais de Charles Maurras, Henri Lardanchet, ce Monument comporte – gravés – les cent vingt noms des Camelots du Roi de la région lyonnaise morts durant les combats de 14-18.

    A 15h, débuta le colloque « L’Action française dans la Grande guerre », destiné à rappeler quel rôle notre organisation politique et notamment son chef Charles Maurras, jouèrent pendant la guerre.

    M. Léo Pougnet sonda dans sa conférence inaugurale, « Maurras et l’Avant guerre » la profondeur de la destruction que constitua pour la nation française la guerre, en tant qu’elle nous détermine encore très largement.

    Si la Première guerre mondiale fut anticipée par Maurras comme la destruction inévitable de la nation, préparée par l’Etat républicain, une telle destruction nous obligerait à concevoir la nation au-delà de sa seule figure moderne ; au-delà d’elle-même comme déterminée fondamentalement par une civilisation sous-jacente, la latinité, Rome, que Maurras aura joué contre l’empire germanique, contre la toute puissance de l’Or, contre la très prochaine création de la Société des Nations, et l’Internationale bolchévique, quatre asservissements certains de la nation française à des puissances étrangères, financières voire religieuses.

    La suite sur la page Facebook de l’Action française Lyon

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lyon-L-Action-francaise-dans-la

  • Ukraine : découverte d’un temple géant vieux de 6000 ans

     
    Des archéologues ont découvert les fondations d’un édifice vieux de 6000 ans qui mesurait 80 m de long et de 20 m de large: une mise au jour inédite en Europe. 
     
    Des archéologues ukrainiens ont découvert ce qui pourrait être les vestiges du plus vieux temple européen d’envergure. Les fouilles, qui se déroulent près du village de Nebelivka, au centre-est de l’Ukraine, ont en effet permis de mettre au jour les fondations d’un bâtiment long d’environ 80 m et large de 20 mètres, construit il y a près de 6000 ans. Aucun bâtiment aussi vieux ayant une taille de cette importante n’avait encore été trouvé en Europe. temple 
     
    La construction serait l’œuvre du peuple dont la civilisation a été nommée Cucuteni-Trypillia. Cette culture a donné naissance, dans la région de Tcherkassy (au centre de l’Ukraine), entre 5000 et 2700 av. J.-C., aux premiers centres urbains de l’Europe. La plus grande de leurs agglomérations pouvait abriter 10 000 à 15 000 personnes sur 4,5 km2 dans 2 700 maisons, dont certaines avaient des dimensions impressionnantes, de 300 à 600 mètres de long. 
     
    Les archéologues ont aussi trouvé des quantités de figurines à l’effigie humaine ainsi que des os d’animaux ayant servi à des sacrifices autour du temple de Nebelivka.
     

  • La Corporation ou la Patrie du travailleur :

    La liberté de l’ouvrier dans l’ancienne France, sa dignité et son bien-être, sont attestés par l’organisation du travail au Moyen-âge. Là encore, comme pour la Révolution communale, la monarchie favorisa l’émergence de corps libres. Ceux-ci s’organisèrent dans les communes libérées et codifièrent leurs us et coutumes que l’autorité royale homologua dans le magnifique Livre des Métiers d’Etienne Boileau en 1268…

    En entrant dans la Communauté par la porte de l’apprentissage, le jeune ouvrier y rencontrait tout d’abord des devoirs de diverses natures, mais il y trouvait aussi des droits, c’est-à-dire des coutumes ayant force de loi ; c’était là son « privilège » et son code. Soumis à l’autorité du maître, mais placé en même temps sous l’aile maternelle de la maîtresse, bénéficiant des conseils du premier valet, il avait déjà, sans sortir de la maison patronale, de très-sérieuses compensations. Au dehors, les garanties se multipliaient ; il se sentait plus fort encore ; membre d’une Communauté ouvrière qui était quelque chose par elle-même et qui comptait dans le vaste syndicat des Corporations, il se savait appuyé, défendu. Il l’était en effet, comme l’homme d’Eglise se sentait soutenu par l’Evêque, l’homme de loi par le Parlement, et le clerc par l’Université.

    De son patron, l’homme de travail allait hiérarchiquement aux Jurés de la Corporation, puis au prévôt de Paris et aux grands officiers de la couronne, maîtres et protecteurs de certains métiers ; enfin il pouvait remonter des Conseils, jusqu’au Roi lui-même, chef suprême de cette société féodale où le travail avait su se faire une place.

    L’historien de la Révolution, Louis Blanc disait : « La Fraternité fut le sentiment qui présida dans l’origine à la formation des communautés professionnelles.» On y retrouve l’esprit chrétien de la compassion pour le pauvre, du partage, la sollicitude pour les déshérités. « …la probité au mesureur ; il défend au tavernier de jamais hausser le prix du gros vin, comme boisson du menu peuple ; il veut que les denrées se montrent en plein marché, et afin que le pauvre puisse avoir sa part au meilleur prix, les marchands n’auront qu’après tous les habitants de la cité la permission d’acheter des vivres.» On distingue déjà un souci du consommateur qui ferait pâlir le commerce d’aujourd’hui…

    Dans ces antiques jurandes, point de place pour la haine de son semblable et le désir de ruiner autrui. On trouvait l’union dans une même organisation sociale patronale et ouvrière dont l’intérêt commun était et reste, la bonne marche du métier. On se rapprochait, on s’encourageait et on se rendait de mutuels services. Le voisinage professionnel éveillait une rivalité sans haine dans une fraternelle concurrence alors que la Révolution Libérale interdira, pour dominer les ouvriers, tout principe d’association. 

    « La corporation a été la patrie chérie de l’artisan ; la royauté, sa tutrice vigilante ; l’art son guide et son maître. La corporation lui a permis de grandir…La royauté, en le protégeant et en le soumettant à ses lois, a créé la grande industrie et l’a fait lui-même, de bourgeois d’une commune, citoyen d’un grand royaume.» disait l’historien économiste Pierre-Emile Levasseur, dans son Histoire des classes ouvrières. Il rajoutait : « La corporation a été la sauvegarde et la tutrice de l’industrie. Elle a enseigné au peuple à se gouverner lui-même. Elle a fait plus ; elle a donné aux artisans des dignités, la science et le goût du métier, les secours d’argent, les joies de la fraternité dans le sens étendu du mot, par ses fêtes, ses réceptions, ses examens. Elle a été la grande affaire des petites gens, la source de leurs plaisirs, l’intérêt de toute leur vie.» 

    Ecoutons l’anarchiste Paul Lafargue dans son livre Le Droit à la Paresse : «Sous l’ancien régime, les lois de l’Eglise garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C’était le grand crime du catholicisme, la cause principale de l’irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu’elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés, et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix afin que le peuple n’eût plus qu’un jour de repos sur dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Eglise pour mieux les soumettre au joug du travail… 

    L’apprenti était protégé à la fois contre lui-même et contre son maître, contre sa propre étourderie et contre les abus…dont il pouvait être victime. L’ouvrier était défendu par le texte des règlements de la communauté et par les jurés interprètes légaux des statuts du métier, contre la mauvaise foi du maître qui aurait eu la velléité soit de le congédier avant la fin de son louage, soit de diminuer son salaire ou d’augmenter son travail. Il était protégé par les termes même de son engagement, contre l’inconstance de son caractère et les inconséquences de son humeur. Le travail était donc pour l’ouvrier un titre de propriété, un droit et le maître y trouvait son compte par le contrôle du métier et contre les exactions d’entreprises rivales...Le consommateur était rassuré, point de malfaçon et de tricherie dans les produits, enfin une saine Economie sociale. 

    Chaque corps de métier constituait un petit Etat avec ses lois, ses rites, ses fêtes religieuses et jours chômés, ses bannières, fêtes et processions, sa « sécurité sociale», ses formes de retraites, ses hôpitaux, enfin son organisation propre, autonome et fraternelle. Les malades, les veuves, les orphelins étaient sous la protection des chefs du métier qui s'en occupaient comme de leur propre famille.

    Protection de l’enfance ouvrière ; garantie du travail à qui en vit, et de la propriété industrielle à qui la possède ; examen et stage pour constater la capacité des aspirants et interdiction du cumul des professions pour en empêcher l’exercice abusif ; surveillance de la fabrication pour assurer la loyauté du commerce ; fonctionnement régulier d’une juridiction ouvrière ayant la main sur tous les métiers, depuis l’apprentissage jusqu’à la maîtrise ; suppression de tout intermédiaire parasite entre le producteur et le consommateur ; travail en commun et sous l’œil du public ; solidarité de la famille ouvrière ; assistance aux nécessiteux du métier…

    Pour tout dire une forme embryonnaire de législation sociale…On est loin des temps obscurs moyenâgeux enseignés par l’école républicaine alors que le monde ouvrier allait connaître le véritable esclavage avec les idéaux de la Révolution mis en pratique par la République antisociale qui pilla les biens corporatifs du monde ouvrier acquis depuis des siècles.

    Expression de la société chrétienne et féodale, le régime du Livre des Métiers plaçait le travail sous la main de l’Eglise et de l’Etat ; celui de Turgot et des économistes, fait à l’image du monde moderne, essentiellement laïque et libéral, ne le soumet à aucune puissance de l’ordre moral ou politique ; mais, en l’affranchissant de toute sujétion civile et religieuse, il le laisse sans autre protecteur que lui-même.

    Le vol du bien commun des ouvriers a été décidé par le décret d’Allarde  du 2 - 17 mars 1791, qui déclare propriété nationale les biens corporatifs.

    L'historien Hippolyte Taine évalue à seize milliards de l'époque la valeur du patrimoine des métiers confisqué aux corporations. Somme énorme si l'on considère le chiffre peu élevé des effectifs ouvriers au moment de la révolution.

    Privés de leur patrimoine, les corps de métiers ne pouvaient plus vivre. Au demeurant, le décret d'Allarde faisait du libéralisme économique le fondement du nouveau régime du travail, de la production et du commerce, et le 14 - 17 juin 1791, la loi dite "Le Chapelier" interdisait aux hommes de métier de s'associer en vue de "former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs".

    Dès le lendemain de la suppression du régime corporatif, les ouvriers - charpentiers, maréchaux, tailleurs, cordonniers et autres - tentèrent de reformer des compagnonnages pour s'entendre sur leurs exigences en matière de salaires. Le législateur révolutionnaire brisa cette tentative en assimilant à la rébellion l'association entre Citoyens d'un même état ou profession. Or la rébellion était passible de la peine capitale. 

    Tel est le nouveau droit inauguré en 1789 par la prise de la Bastille, qui plongera les ouvriers dans le monde infernal de la révolution industriel et des répressions sanglantes des républiques successives…

    On le voit, dans le système contemporain, le principe de la liberté a produit l’individualisme, avec ses initiatives et ses responsabilités, avec ses chances de succès et ses possibilités de fortune pour quelques-uns, mais aussi avec ses isolements, ses faiblesses et ses gênes pour le plus grand nombre. L’apprenti, l’ouvrier, le petit patron, ont conquis, en même temps que leur indépendance industrielle, le droit de se protéger eux-mêmes ; la Corporation n’est plus là pour former le faisceau et centupler les forces protectrices.

    Jadis avec les corporations, il y eut ce qu’on pourrait appeler un véritable honneur du travail. Après la révolution de 1789, c’est l’esprit bourgeois qui remplaça cet honneur qui était pourtant le moteur du monde ouvrier. Le poète Charles Péguy dans son ouvrage « L’argent » écrit en 1913, dénonçait déjà à cette époque, l’embourgeoisement du monde ouvrier :

    "Nous avons connu un honneur du travail exactement le même que celui qui au Moyen-Âge régissait la main et le cœur. C’était le même conservé intact en dessous. Nous avons connu ce soin poussé jusqu’à la perfection, égal dans l’ensemble, égal dans le plus infime détail. Nous avons connu cette piété de l’ouvrage bien fait, poussée, maintenue jusqu’à ses plus extrêmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales. 

    Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut-être qui aimait le travail pour le travail, et pour l’honneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup. 

    Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. "

    Ne serait-il pas sage de rechercher aujourd’hui, dans les statuts de l’Ancien Régime, ce que le régime actuel pourrait utilement lui emprunter ? Le système corporatif avait ses abus, que personne ne songe à faire revivre, et ses avantages de temps et de lieu, qui ont disparu avec l’état social dont il était l’expression. Ce qui n’a pu périr, ce sont les qualités essentielles et les vertus intrinsèques de ce régime, parce que les unes et les autres tiennent au principe d’association, qui est le correctif de la faiblesse individuelle.

    Alors ! N’oublions jamais la proclamation du Comte de Chambord : « La Royauté a toujours été la patronne des classes ouvrières.»

    http://www.gar-reseau.info/index.php?option=com_content&view=article&id=197:la-corporation-ou-la-patrie-du-travailleur-

  • Un jour, un texte ! La Patrie selon Alain Mimoun

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (15)

    France…

    Alain Mimoun, lors de l'inauguration d'un stade à son nom, le 19 juin 1999, prononça l'allocution qui suit. - Cet athlète français, né à Le Telagh, Algérie, en 1921, vainqueur du marathon olympique à Melbourne, en 1956, fut le plus grand coureur de fond français depuis Jean BOVIN (mort au champ d'honneur en 1914).

    Chaque matin, lorsque je me réveille, je remercie Dieu de m'avoir donné la bénédiction d'être citoyen de ce pays. J'ai connu la France, rêvant à elle sur des cartes de géographie et je m'interrogeais. Comment est cette France, ma mère patrie ?

    A 10 ans, on m'avait refusé une bourse alors que tous les fils de colons en profitaient. Cette injustice renforçait mon envie de connaître ce pays. Le seul moyen était l'armée. Le hasard fit que la guerre fut déclarée trois mois avant mes 18 ans. Je m'engageai.

    Je me suis plus engagé pour connaître la mère patrie que pour la défendre. J'ai donné mon sang pour la France et j'ai arraché quatre médailles pour elle.

    Honnêtement, ce qui me peine un peu, c'est le sentiment que parfois le peuple français ne mérite pas son pays.

    J'ai fait deux fois le tour du monde. Pour moi, rien ne vaut la France. Quand le drapeau tricolore a été hissé à Melbourne, j'ai pleuré sans larmes, tellement j'étais déshydraté. Cela fait mal.

    Pour moi, la France, c'est la plus belle fille du monde. Avec en plus quelque chose de sacré, comme une atmosphère de sainteté.

    Alain Mimoun

    Villemomble Magazine, n°19

    Lois Spalwer

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html