Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1447

  • Julius Evola : « L’Empire authentique »

    Le schéma d’un empire, au sens vrai, organique, (à distinguer soigneusement de l’impérialisme qui […] n’est qu’une fâcheuse exaspération du nationalisme) est celui qu’on vit à l’œuvre, par exemple, dans écoumène européen médiéval. Il concilie unité et multiplicité. Les États y ont le caractère d’unités organiques partielles, gravitant autour d’unum quod non est pars (pour reprendre l’expression de Dante), c’est-à-dire d’un principe d’unité, d’autorité et de souveraineté supérieur à celui que chaque État particulier peut revendiquer. Mais le principe de l’Empire ne peut prétendre à pareille dignité que s’il transcende la sphère politique au sens étroit, en ce qu’il se fonde sur une idée, une tradition, un pouvoir spirituel dont procède sa légitimité. Les limitations de souveraineté des communautés nationales par rapport au « droit éminent » de l’Empire ont pour condition univoque cette dignité transcendante. La structure de l’Empire serait celle d’un « organisme composé d’organismes » ou, si l’on préfère, celle d’un fédéralisme, mais organique et non acéphale, un peu comme celui que réalisa Bismarck dans le deuxième Reich. Tels sont les traits essentiels de l’Empire au sens vrai.

    L’Empire ne signifie pas la dissolution des nations dans une nation unique, en une espèce de substance sociale européenne homogène, mais au contraire l’intégration organique de chaque nation. Une unité authentique, organique et non confuse ne se réalise pas à la base, mais au sommet.

    On ne peut absolument pas appliquer le terme de nation à un type organique supra-national d’unité. En rejetant la formule d’une « Europe des patries » et d’une simple fédérations des nations européennes, on ne doit pas tomber dans une équivoque […]. Le concept de patrie et de nation (ou ethnie) appartiennent à un plan essentiellement naturaliste, « physique ». Dans une Europe unitaire, patrie et nations peuvent subsister […]. Ce qui devrait être exclu, c’est le nationalisme (avec son prolongement tératologique, l’impérialisme) et le chauvinisme, c’est-à-dire l’absolution fanatique d’une communauté particulière. Empire, donc, et non « Europe Nation » ou « Patrie européenne » serait, doctrinalement, le terme juste. Il faudrait faire appel, chez les Européens, à un sentiment « national » car il s’enracine en d’autres replis de l’être. On ne peut se dire « Européen » comme on se sent Français, Prussien, Basque, Finlandais, Écossais, Hongrois, etc., ni penser qu’un sentiment unique de cette nature puisse naître qui annule et nivelle les différences et se substitue à elles, dans une « nation Europe ».

    Julius Evola

    Extraits de Les hommes au milieu des ruines (1953)

    et Essais politiques (1930/58).

    http://la-dissidence.org/2014/11/24/julius-evola-lempire-authentique/

  • Compte-rendu de la sortie TRACE du 30 novembre 2014

    Une douzaine de militants et sympathisants du Mouvement d'Action Sociale Nord se sont retrouvés à Le Quesnoy dans le Hainaut pour la traditionnelle sortie TRACE automnale.

    Sur un trajet d'une quinzaine de kilomètres, nous avons cheminé à travers les sentiers ruraux pour découvrir la richesse du patrimoine naturel et culturel des portes de l'Avesnois (remparts de Le Quesnoy, château de Potelle, bocages, ...) et partager un moment convivial entre amis et camarades. En découvrant le château de Potelle, notre responsable TRACE nous a lu un passage de l'ouvrage de Dominique Venner, Histoire et tradition des européens :

    « Dans toute l'ancienne Europe carolingienne et jusqu'en Grande-Bretagne, le château fort qualifie le paysage. Il en est un composant majeur. Plus largement représenté et plus diversifié dans ses formes et son architecture que la cathédrale, il est la manifestation d'un art enraciné qui a marqué tout l'Occident. Il est le point de cristallisation des légendes héroïques. Avec la forêt, son contraire, il est le lieu focal de toute littérature épique et courtoise. Le château fort manifeste avec éclat l'alliance de la beauté et de l'utilité. Lieu de pouvoir, il est également lieu de culture et de volupté. Il associe comme jamais fonction militaire et fonction palatine, défense, habitat et prestige. On ne sent jamais mieux cette richesse multiple que dans le contraste entre la vertigineuse rudesse extérieure des donjons et la douceur fastueuse du logis seigneurial qu'ils abritent et dissimulent. En contemplant aujourd'hui ces chefs-d’œuvre austères, on peut se souvenir qu'ils ont été les foyers intenses de la culture entre le XI et XVe siècle. »

    WP_20141130_020.jpg

    Le midi nous avons fait une pause où nous avons consommé des produits locaux et bio (pâté, jus de pomme, bière, etc...).

    Temps fort de notre sortie, nous avons ramassé six sacs poubelles de déchets, pour la plupart des cannettes et des packs de bières, mais également d'autres plus surprenants : caleçon, bouilloire, emballage de brosse à dent… Nous aurions pu en ramasser le triple...

    Une sortie sous le signe du localisme, de l'écologie et du patrimoine. Une journée riche, complète et conviviale au service des nôtres.

    Le Cercle Non Conforme

    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/12/06/compte-rendu-de-la-sortie-trace-du-30-novembre-2014-5505177.html

  • Un jour, un texte ! La Patrie selon les réglements militaires

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. »

    Georges Bernanos, La France contre les robots

    Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la Patrie. (7)

    nos foyers et nos tombeaux

    La Patrie, c'est le sol natal, c'est la terre de nos pères que nous devons léguer à nos fils avec tout ce qu'elle porte : nos foyers et nos tombeaux.

    C'est le pays de France avec son doux climat, ses rivages, ses plaines et ses montagnes ; c'est le cadre de notre vie journalière : nos maisons, nos champs, nos ateliers, nos usines ; c'est tout ce que nous ressentons en commun : peines et joies, souvenirs et affections, regrets et espérances.

    C'est le génie créateur de la race, son culte de la beauté et de la gloire, son idéal de justice, ses croyances, ses lois et ses coutumes ; c'est la clarté de la langue française ; c'est tout ce que nos aïeux ont conquis après des siècles d'efforts et de souffrance ; nos institutions, nos libertés et nos droits, notre sécurité et notre indépendance ; c'est toute notre histoire avec ses triomphes et avec ses revers.

    Pour cet héritage que nous recevons en naissant, nous devons en retour aimer notre Patrie, la servir fidèlement, nous soumettre à ses lois et prendre les armes pour la défendre quand elle est attaquée. Sa grandeur et sa force, faites de nos énergies fondues ensemble, sont la sauvegarde de nos biens.

    L'amour de la Patrie est la source de toutes les vertus. Il élève le soldat jusqu'à la cime, en lui inspirant le sacrifice de sa vie. Cet amour est inné chez tout Français qui sent battre un cœur dans sa poitrine ; mais il faut avoir franchi les frontières, vécu sous d'autres climats et marché sur des chemins qui ne sont pas ceux de France pour sentir vraiment tout ce qui nous attache au pays natal. Nous souffrons loin de notre Patrie et quand nous la retrouvons nous ressemblons au malade qui revient à la santé. Nos ennemis eux-mêmes sentent combien il est doux d'y vivre, tant elle est belle, fertile et accueillante.

    Un étranger célèbre a pu dire : "tout homme a deux patries, la sienne et puis la France". Nous devons être fiers de la Patrie française, qui fut toujours le guide de la conscience et de la dignité humaines. Elle a répandu les plus nobles idées et versé sans compter son sang et son or pour des causes désintéressées.

    Son génie éclatant, plein d'attrait et de séduction, véritable foyer de l'intelligence et du cœur, fait rayonner sur le monde la gloire du nom français.

    Extrait de : « Le manuel du gradé d'Infanterie ».

    Édition 1928.

     

    Lois Spalwer

  • Critique de la Révolution par Hegel : Périclès contre l’égalitarisme

    Alors que la Révolution française insuffle à l’Europe une énergie philosophique nouvelle, affirmant ressusciter l’esprit de la démocratie grecque, un soupçon germe déjà dans l’esprit de Hegel : cette filiation avec l’Antiquité ne repose-t-elle pas sur un malentendu ? Par la figure de Périclès, le philosophe révèle l’erreur d’interprétation commise par ceux qui se réclament de la démocratie athénienne. Présentée comme une révolution chargée de promesses égalitaires que Périclès se serait empressé de trahir, ne fut-elle pas plutôt la célébration de la liberté et de la vertu individuelles, dont Périclès s’avéra le plus admirable serviteur ?

    Périclès a fait l’objet d’une disgrâce constante dans l’histoire de la philosophie, dont les traces subsistent encore fortement, même à la fin du XVIIIème siècle. Lui préférant Sparte, les révolutionnaires français n’ont que modérément recours au modèle d’Athènes, et voient dans le destin tragique de cette cité le paradigme à ne pas suivre en ces heures de refondation politique intégrale – or, Périclès incarne en tout point cette corruption de l’idéal démocratique qu’ils entendent ne pas reproduire. En Allemagne, à la même époque, les détracteurs de l’entreprise révolutionnaire française puisent dans l’œuvre de Platon d’innombrables présages du destin qui attend, selon eux, le peuple français. Le philosophe grec, constatant l’échec absolu de la démocratie, et formulant une critique acerbe du régime qui avait, selon lui, corrompu la grandeur athénienne, assimilait entièrement sa décadence à la personnalité de Périclès. Ainsi, le nom de l’homme d’État est à la fois utilisé par ses opposants pour discréditer la Révolution, et mettre en garde contre le chaos dont ils la croient porteuse, et rejeté par ses défenseurs, qui se passeraient volontiers de l’encombrant exemple d’un homme en qui l’historiographie persiste à ne voir qu’un monarque déguisé, populiste et manipulateur de foules.

    Hegel, fasciné par les bouleversements politiques qui ont lieu en France, expose dans ses Leçons sur la Philosophie de l’Histoire les raisons qui le poussent à rejeter en bloc l’analyse de Platon. Découlant d’une idée univoque selon laquelle la démocratie fut néfaste à Athènes, le philosophe grec formule un jugement partial et intéressé, puisqu’il s’agit avant tout de discréditer un régime après son effondrement, en s’appuyant allègrement sur l’impopularité de Périclès dans la mémoire de ses contemporains. Platon reproche notamment à l’homme d’État athénien d’avoir préféré la prospérité économique de la Cité, pour s’assurer le soutien des foules ainsi comblées, à la véritable poursuite de l’idéal de justice. Périclès serait également le corrupteur moral de la vie politique athénienne, ayant introduit un système de rétribution de l’exercice des charges publiques, explicitement accusé par Platon, dans le Gorgias, d’avoir précipité la décadence d’un régime déjà vicié. « Périclès a rendu les Athéniens paresseux, lâches, babillards et intéressés, ayant le premier soudoyé les troupes. » Il semble pourtant que ce système ait, bien au contraire, permis à un nombre sans cesse croissant de citoyens athéniens de prendre part à l’administration de la Cité. Hegel ne s’y trompe pas, et il annonce ne vouloir juger Périclès qu’à l’aune des récits produits par les historiens, c’est-à-dire en s’appuyant sur des textes certes pas neutres quant à leur substance, puisque trahissant inconsciemment leur époque, mais du moins plus impartiaux dans leurs intentions que ceux de Platon.

    Le chef plutôt que la foule, le mérite plutôt que l’égalité

    C’est naturellement chez Thucydide que Hegel trouve la source documentaire la plus utile à son entreprise, mais également chez Plutarque, bien qu’il ne souscrive pas aux critiques sévères que ce dernier adresse aux décisions politiques prises par Périclès. Recoupant les descriptions concordantes, Hegel brosse le portrait d’un homme dont la qualité première fut la modération. Jamais en proie aux excès de la colère ou de la peur, Périclès était avant tout un homme tempéré, qui n’agissait qu’avec précaution et mesure, en accord avec les vertus de son temps. Intègre, il est peu probable qu’il eût jamais cédé à quelque tentative de corruption que ce fût, étant doté d’une force de caractère implacable, qui le poussait à obéir aux principes qu’il s’était lui-même fixé. De Thucydide, Hegel retient surtout l’éloge de la culture de Périclès, « homme riche en esprit », signe d’une formation irréprochable. Or, pour le philosophe allemand, c’est justement la formation qui permet à l’individu d’entrer en contact avec l’universel tout en développant sa personnalité. « La personnalité ne doit pas être confondue avec la particularité, car la première sera d’autant plus grande qu’elle sera dégagée de la seconde et qu’elle aura davantage saisi, exprimé et réalisé là, la véritable essence de son époque ».

    Périclès apparaît ainsi comme l’homme portant à leur plus parfaite harmonie les vertus individuelles permettant la bonne conduite de la vie collective de la Cité qu’il dirige seul. Là où les historiens n’avaient vu qu’une preuve supplémentaire du dévoiement de la démocratie au profit du pouvoir d’un seul homme, Hegel voit finalement dans le pouvoir de Périclès la résolution de l’inextricable tension qui parcourt la démocratie : tiraillée entre la liberté individuelle et la subjectivité, entre l’obéissance et la volonté, elle ne peut être que de courte durée sous sa forme institutionnelle. Il lui faut donc un homme d’État fort et vertueux, qui se distingue par ses qualités morales et intellectuelles, et qui s’impose aux foules par une maîtrise absolue du langage, ainsi que par une détermination sans faille. A l’opposé de la méfiance platonicienne à l’égard des sophistes et des démagogues, Hegel célèbre donc la fascination de la foule pour l’éminence d’un individu demeurant cependant entièrement soumis à elle, ne pouvant agir contre son gré ni la contrarier, sous peine de perdre immédiatement son affection et son appui.

    C’est dans ce rapport quasi organique entre l’homme d’État et le tribunal perpétuel devant lequel il s’exprime que réside, selon Hegel, l’assurance la plus fiable d’une Cité administrée selon la volonté du peuple, sans corruption ni déformation. Le seul critère permettant de déterminer l’aptitude d’un homme à se distinguer et à diriger la Cité repose donc sur l’examen de ses qualités propres, loin des fantasmes abstraits d’une égalité supposée absolue entre tous les tempéraments, tous les caractères et toutes les individualités. Nourrissant ici une divergence très marquée avec la philosophie kantienne et la neutralité morale des talents qu’elle avait posée comme principe fondateur de l’égalité des individus, Hegel n’en vient pas pour autant à réhabiliter la conception aristocratique de la Cité chère aux platoniciens. Bien au contraire, il vante les mérites du procédé par lequel l’homme vertueux parvient à s’imposer comme tel auprès de ses pairs, à se faire reconnaître par eux et à les guider : le mérite.

    Éloge de la liberté individuelle et critique de la liberté formelle

    Il serait absurde de déceler dans la perspective hégélienne une quelconque tentative de justification des despotismes éclairés tels qu’ils se développèrent au cours du XVIIIème siècle, puisqu’elle célèbre avant tout l’individu libre que fut Périclès, et dénonce les « abstractions » dont se nourrissent les révolutionnaires français. Il convient de noter que, par ce terme péjoratif, Hegel ne critique pas leur tentative de fonder une anthropologie ex nihilo, grâce à une raison autosuffisante dont découleraient, purs et évidents, les principes éthiques régissant la cité – c’est là le reproche principal des contre-révolutionnaires français. Il s’en prend davantage aux libertés attribuées à l’homme, et dont il reproche, avec une justesse relativement visionnaire, le formalisme auquel elles sont condamnées. Car c’est bien là que se situe, selon lui, toute l’ambiguïté de la Révolution : ses grands principes, aussi nobles soient-ils, sont désincarnés, et ne porteront fatalement aucun fruit, lorsqu’ils ne s’avéreront tout simplement pas délétères.

    Pour le comprendre, il suffit de se rappeler qu’à l’opposé d’Athènes et de Périclès se trouve le modèle lacédémonien, Sparte, Cité idéalisée dans l’imaginaire des révolutionnaires de 1789. Face aux richesses bourgeoises d’Athènes, à son exaltation de la beauté, des arts et du superflu, ainsi qu’à son attachement profond à l’individu, la frugalité spartiate, austère et rigoureuse, séduit bien davantage les figures les plus radicales comme Robespierre. Rien d’étonnant à cela, selon Hegel, qui voit dans ces deux périodes historiques la manifestation de la même tendance égalitaire destructrice. Entre l’égalité forcée des fortunes et des propriétés privées à Sparte et la dérive sanglante de la Terreur, le philosophe ne concède aucune différence : c’est la même « vertu rigide et abstraite » à l’œuvre, qui fait du Comité de Salut Public le nouveau directoire des Éphores, c’est à dire une aristocratie portée par des principes qui, sous couvert d’égalité, attire le peuple vers la médiocrité et noie l’individu dans la masse. Sans liberté individuelle, pas de développement de la subjectivité. Sans la prospérité économique, pas d’accès à ces luxes que représentent les arts, la science ou la pensée universelle. Hegel condamne les Spartiates comme les Jacobins en les accusant de travestir l’enchaînement de l’individu libre en une apparente promesse d’égalité vide de tout sens et intenable, comme le démontreront les événements à venir.

    Si Périclès trouve grâce aux yeux de Hegel, ce dernier n’appelle en aucun cas à reproduire la tentative athénienne. L’analyse historique ne peut fournir autre chose qu’une éventuelle inspiration, mais ne constitue pas un idéal vers lequel il conviendrait de tendre. De même, s’il identifie les révolutionnaires français aux Spartiates, ce n’est que pour souligner l’essence abstraite et perverse des principes qui les guident, et non pour prophétiser le déclin de l’idée démocratique en France. C’est finalement à cette dernière que sont adressées les principales critiques que formule Hegel dans ses Leçons, ou, plus précisément, à l’ambiguïté de son nom, dont profitent les révolutionnaires pour se dispenser d’avoir à mettre en place l’égalité et la liberté effectives. Il ne s’agit pas de gouverner pour le peuple, ni même de permettre au peuple de gouverner directement – ce sont là des questions d’agencement presque secondaires, et qui, ironiquement, constituent l’horizon absolu de toute la philosophie politique contemporaine. Le projet dont il est question, bien plus vaste et ambitieux, concerne la marche de l’Histoire du monde : il s’agit de permettre à la raison de se réaliser. Et c’est précisément pour éviter que la démocratie, fût-elle bien réelle et permît-elle aux citoyens libres et égaux de déterminer leur avenir, ne se fasse plus nuisible encore en remettant le pouvoir à une masse d’individus ayant troqué leurs singularités et leur liberté contre l’égalitarisme médiocrement uniforme, que Hegel oppose aux révolutionnaires de 1789 la figure vertueuse et libre de Périclès, et avec elle le modèle athénien contre l’ombre égalitaire qui est en train de se lever sur l’Europe.

    http://philitt.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEZyZFuFpQazUmPcW.shtml

  • Béziers : Ménard donne à une rue le nom d’un des participants au putsch des généraux

    En ce 5 décembre, journée nationale d’hommage aux "Morts pour la France" pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, une heureuse nouvelle qui nous vient de la ville de Béziers, qui retrouve son âme depuis l’élection de Robert Ménard , qui préfère honorer Hélie Denoix de Saint-Marc que le 19 mars 1962 !

    Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN, va rebaptiser la rue du "19 mars 1962", date des accords d’Evian, en rue du "Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", un militaire ayant participé au putsch des généraux, a indiqué la mairie.

    Le changement de nom de cette rue proche du quartier de la Devèze, celui où Robert Ménard, né à Oran, s’était installé avec ses parents à son arrivée à Béziers, sera présenté lors du prochain conseil municipal, le 11 décembre, a-t-on indiqué de même source.

    Né à Bordeaux en 1922 et mort à La Garde Adhémar (Drôme) en 2013, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc avait été résistant et déporté à Buchenwald.

    L’Algérie française

    En avril 1961, il avait fait le choix de l’Algérie française et avait participé au putsch des généraux à la tête du 1er REP (Régiment étranger de parachutiste). L’opération échouera et lui se constituera prisonnier. Il sera condamné à dix ans de réclusion et effectuera cinq ans de prison avant d’être gracié par le général De Gaulle.

    Réhabilité en 1978, il publie en 1995 une autobiographie Les champs de braises, mémoires et devient un personnage public à travers des conférences. Il avait été élevé en novembre 2011 au rang de Grand Croix de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy.

    Ouest France

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Beziers-Menard-donne-a-une-rue-le

  • Les deux moteurs idéologiques de la droitisation

    Gaël Brustier, docteur en sciences politiques et membre du Parti socialiste, auteur de Voyage au bout de la droite, de La Guerre culturelle aura bien lieu etLe Mai 68 conservateur, déclare au Figarovox :

    "Que ce soit à l'UDI, à l'UMP ou au FN, le conservatisme nouveau est en dynamique. Tous les candidats à la présidence de l'UDI ou de l'UMP ont dû composer avec, à des degrés divers. Certains ont marqué le refus d'emboiter le pas à ce mouvement, mais d'autres, à l'instar de Nicolas Sarkozy, ont clairement marqué leur soutien aux thèses conservatrices. D'autres enfin, ont essayé de capter la puissance diffuse de ce mouvement: Jean-Christophe Fromantin ou Hervé Mariton. La question de l'abrogation de la loi Taubira n'est qu'une des facettes de cette montée du conservatisme, qui s'attache à répondre à tous les aspects de la vie sociale. [...]

    Il faut distinguer deux moteurs idéologiques de la «droitisation»: le national-populisme et le conservatisme nouveau, que nous voyons se lever. Ce dernier est l'objet de l'attention du Front national, qui n'était guère préparé à devoir y répondre. Les cortèges de La Manif pour tous, ce n'est pas le Front national. Les droites radicales européennes sont tiraillées aujourd'hui, pour schématiser, entre deux idéaux-types, une ligne Wilders et une ligne incarnée en France, au sein du FN, par Marion Maréchal Le Pen. La première s'efforce de séduire des électorats jusqu'ici réticents à l'égard des droites radicales, comme les gays ou les femmes, en pointant les dangers supposés liés à l'immigration extra-européenne ou à la présence de l'islam en Europe. La seconde est une ligne plus classiquement conservatrice. Il s'agit d'idéaux-types, car, en Europe, du FPÖ à l'UDC de Blocher et Freysinger, en passant par tous les autres mouvements de la droite radicale européenne, on distingue une large palette de nuances dans l'intégration de ce regain du conservatisme… C'est davantage le FN qui cherche à séduire ce vivier, que la droite qui peut parvenir à séduire le gros de l'électorat FN à partir de cette ligne."

    Michel Janva

  • « L'invention rhétorique » contre la dérision généralisée

    Jusqu'alors donc aucun groupe organisé n'a mordu de manière efficiente sur l'esprit de sérieux cynique et glacé induit par l'art contemporain. Il y a eu, et il y a encore des résistances naïves et donc dérisoires à l'art contemporain (le refus du n'importe quoi par de petites municipalités, par exemple) ; mais on n'a pas vu de résistance organisée et argumentée permettant de vaincre l'art glacé par des stratégies, notamment rhétoriques, ironiques, efficientes, (la rhétorique : la vérité rendue forte ; l'ironie : la dérision sur les spécialistes de la dérision) ; « L'art, c'est ce que je décide d'exposer » affirme à juste titre ce commissaire d'exposition qui omet d'ajouter « dans les limites de l'acceptable institutionnel », C'est-à-dire que l'artiste ou le commissaire doit finalement jouer serré entre ce qui s'est déjà fait, et qui est donc dépassé, et ce qui serait socialement irrecevable. L'art contemporain est donc totalement à l'opposé du n'importe quoi ou du nonchalant : il s'agit toujours au contraire de stratégies de placement extrêmement calculées. Seulement, ce que l'on place, c'est de la provocation bientôt exténuée. L'art contemporain ne constitue en aucun cas une « imposture », bien au contraire : c'est l’art du néo-capitalisme en situation hégémonique, qui ne peut produire que cela comme art mais qui le produit avec sérieux et méthode parce qu'il a une fonction idéologique fondamentale.

    Dans les limites de l'acceptabilité institutionnelle, l'art contemporain est bien alors un art de décision pure : l'art, c'est effectivement la provocation recevable par l'institution que tel agent reconnu du monde de l'art décide de porter au statut d'œuvre. En ce sens, la décision assistée par l'institution fait l'œuvre. Et il y a évidemment un consensus néo-bourgeois autour de la définition de l'acceptabilité des provocations qui explique l'inexistence d'un art signifiant.

    On ne peut alors vaincre un art réduit à la décision autorisée que par un surcroît provisoire et maîtrisé de provocation dans la définition de l'acceptabilité de la décision artistique. L'art décisionnel est jusqu'alors le terrain de jeu réservé de la néobourgeoisie urbaine. Mais il suffit que le peuple s'approprie avec assurance les règles du jeu, simplistes, de cet art « magique » garanti institutionnellement pour que tout change.

    Jacques-Yves Rossignol