culture et histoire - Page 1508
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Laurent Glauzy : "Témoins de Jéhovah, les missionnaires de Satan"
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Philippe Muray : "Le débat"
Il faudrait ne jamais débattre. Le débat, comme le reste, dans notre univers d’intransitivité galopante, a perdu son complément d’objet. On débat avant de se demander de quoi : l’important est de se rassembler. Le débat est devenu une manie solitaire qu’on pratique à dix, à cinquante, à cent, un stéréotype célibataire en même temps que grégaire, une façon d’être ensemble, un magma d’entregloses qui permet de se consoler sans cesse de jamais atteindre, seul, à rien de magistral.
Il faudrait ne jamais débattre ; ou, si l’on y tient vraiment, ne débattre que de la nécessité de faire des débats. Se demander à l’infini, jusqu’à épuisement, quelle est l’idéologie du débat en soi et de sa nécessité jamais remise en cause ; et comment il se fait que le réel multiple dont le débat prétend débattre s’efface au rythme même où il est débattu.
Mais aucun débat ne peut s’élaborer sur une telle question, car c’est précisément cette évaporation du réel qui est le véritable but impensé de tout débat. On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu’on les mouline dans la machines de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d’un champ de bataille où s’étale l’illusion bavarde et perpétuelle que l’on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu’on le pourra peut-être au prochain débat. C’est de cette illusion-là dont se nourrit le débatteur.
Pourquoi faut-il débattre ? Tout argument dont on débat est supposé faible, par définition, puisqu’il peut être démoli ou entamé par un autre argument. Toute pensée que l’on est obligée de soutenir mérite de s’écrouler. Et d’ailleurs la véritable pensée, la pensée magistrale, ne commence que là où le débat s’achève (ou devient silencieux). Or, il n’y a que le magistral qui compte, parce qu’il ouvre à la pleine connaissance de la réalité humaine, et il n’est jamais obtenu en frottant l’une contre l’autre des idées hétéroclites comme, dans les contes orientaux, on frotte des babouches pour en faire sortir des génies. Une nouvelle pensée, une pensée magistrale du monde ne peut pas être discutée, pesée tranquillement, soupesée entre gens de bonne compagnie, amendée, corrigée, nuancée, tripotée, faisandée de pour et de contre jusqu’à ce qu’elle ressemble à une motion de compromis dans une assemblée syndicale ou à la misérable synthèse terminale d’un congrès du parti socialiste. Toute proposition originale est menacée dans le débat, par ce qui peut lui arriver de pire : un protocole d’accord. Une nouvelle pensée du monde peut et doit être assénée comme un dissentiment irrémédiable, comme une incompatibilité d’humeur. Il ne faut pas argumenter, il faut trancher dans le vif. Penser, c’est présenter la fracture.
Philippe Muray
http://la-dissidence.org/2014/08/08/philippe-muray-le-debat/
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Fraction - Trois Compagnons
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Fraction - Trois Compagnons
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Le trésor (bien) caché des communistes français : l’affaire Gifco
Après Urba, le Gifco, bureau d’études proche du Parti communiste français (PCF). Une dizaine d’enquêtes pénales, totalisant quarante années d’instruction, ont tourné autour de la citadelle, sans jamais pouvoir établir, à l’instar d’Urba et du PS, l’équation Gifco=PCF. « Le parti est organisé comme si la police allait débarquer le lendemain », affirme aux enquêteurs le dissident communiste toulousain Charles Llabres. Il faut dire qu’il se sait surveillé notamment par la DST, qui veut identifier les filières de « l’argent de Moscou ».
Le Gifco a été fondé après-guerre par d’anciens résistants rompus à la clandestinité, sous l’égide de Jacques Grosman, membre du PCF. Son activité consiste à jouer les intermédiaires entre les entreprises et les municipalités communistes, sous forme « d’assistance commerciale » - décidément. Le Gifco facture ses relations avec les élus. Dans la « banlieue rouge », c’est un intermédiaire obligé pour tout type de fournitures. Ses principaux clients sont Bouygues, la Lyonnaise et la Générale des eaux (CGE). « Ce n’est pas de l’achat de vote, mais du lobbying », justifiera un dirigeant poursuivi, Jean-Dominique Deschamps, directeur adjoint de la CGE : « J’avais besoin d’un messager pour expliquer que la Générale des eaux n’était pas l’ogre dépeint. » Aucune municipalité communiste n’a jamais délégué au privé ses services de distribution d’eau – question d’idéologie. Mais dans les villes non tenues par le PCF, certains de ses élus se sont parfois abstenus. Le rôle du Gifco a pu consister à calmer une minorité communiste agissante, voire le syndicat CGT des agents municipaux, toujours susceptible de se mettre en grève en cas de privatisation de financement politique. La litanie des affaires va mettre en première ligne la « bande à Léo » : des dirigeants du PR qui gravitent autour de François Léotard, et qui enchaînent les responsabilités ministérielles sous les première et deuxième cohabitations. Et surtout les fonds secrets qui vont avec.
Le 20 juillet 1995, lors d’une perquisition au siège parisien du PR, le juge d’instruction Eric Halphen découvre un coffre-fort contenant 2,4 millions de francs en liquide. Le trésorier du parti, Jean-Pierre Thomas, lui explique qu’il s’agit d’un reliquat des fonds spéciaux hérités du gouvernement Balladur, où François Léotard occupait le ministère de la Défense et Gérard Longuet le portefeuille de l’Industrie. Les billets sont mis sous scellés. Cherchant à en savoir plus, le juge Halphen se voit opposer le secret-défense. Le jour de sa perquisition, s’il avait poussé la porte du bureau de Renaud Donnedieu de Vabres, bras de François Léotard, il aurait découvert une autre montagne de billets : 5 millions de francs en liquide. Branle-bas de combat. Renaud Donnedieu de Vabres et François Léotard s’activent pour recycler ces 5 millions-là, de peur qu’on ne les saisisse à leur tour.
Juin 1996 : mallette en main, Donnedieu de Vabres se rend dans les locaux d’une curieuse banque franco-italienne, le Fondo sociale di cooperazione europa (FSCE), où Serge Hauchart, un autre collaborateur de Léotard, a ses entrées. Contre cette remise en espèces, le PR obtient un prêt bancaire du même montant. Un prêt bidon, puisqu’il n’a pas vocation à être remboursé. Cet échange de mauvais procédés (dépôt non déclaré contre prêt non remboursable) est typique d’une opération de blanchiment, visant à donner une apparence officielle – un prêt – à de l’argent non déclaré – un dépôt.
Poursuivis pour blanchiment, Léotard et Donnedieu de Vabres réfutent vivement toute accusation de recyclage « d’argent sale ». Les fonds spéciaux, de l’ordre de 400 millions de francs par an, sont alors distribués à la discrétion du gouvernement, sans contrôle parlementaire. L’essentiel est destiné à financer des opérations secrètes de la DGSE, mais un reliquat d’une cinquantaine de millions de francs est réparti par Matignon à ses ministres favoris. Sous Balladur, Léotard en était. Cet argent n’est pas sale en soi, c’est du bel et bon argent public, distribué en liasses de 500 francs directement sortis de la Banque de France. Mais son usage peut l’être. En l’occurrence, son transfert dans le coffre-fort du PR est contrainte à la loi du 19 janvier 1995, qui interdit aux partis politiques d’être financés par une personne morale. Le législateur pensait essentiellement aux entreprises, mais la loi vise également l’État, dont la mission n’est pas de financer clandestinement les partis au pouvoir. L’argent du PR est donc sale, son recyclage est du blanchiment.
François Léotard se défend en invoquant un usage courant : « Des centaines de ministres, des dizaines de Premiers ministres et quelques présidents de la République ont procédé ainsi. » Mais lui seul s’était fait prendre la main dans le sac. En février 2004, il est condamné à dix mois de prison avec sursis, une peine amnistiable dès la prochaine élection présidentielle. Renaud Donnedieu de Vabres écope d’une simple amende de 15 000 euros. Le tarif devait encourager les vocations de porteurs de valises... Pour peu, toutefois, qu’ils aient rang de ministre ou de future ministre.
Histoire secrète de la 5ème République, Renaud Lecadre
http://www.oragesdacier.info/2014/08/le-tresor-bien-cache-des-communistes.html
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Bestofe TV Libertés n°7 : 1914-1918
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C’était un 12 août… Fort Chabrol
Cet épisode rocambolesque a tant marqué l’opinion qu’il a engendré une expression dans le langage courant.
Il débuta le 12 août 1899, après que le président du Conseil Waldeck-Rousseau décida d’engager des poursuites contre les dirigeants des ligues nationalistes, accusés de complot contre la sûreté de l’État.
Ce jour, les autorités firent arrêter des dizaines de nationalistes pour les traduire devant la Haute-Cour de justice, dont Paul Déroulède et les dirigeants de la Ligue des patriotes, ainsi que les chefs des Jeunesses royalistes.Mais, le président de cette dernière, Jules Guérin, refusant d’obtempérer au mandat d’amener lancé contre lui, s’était retranché avec quelques camarades dans le siège du « Grand Occident de France » (slogan : « trois poings dans la gueule »), au 51 rue de Chabrol.
Quelques jours auparavant, Jules Guérin avait bousculé la femme du président de la République et, d’un coup de canne, aplatit le haut de forme de celui-ci.Quand les policiers se présentèrent pour l’arrêter rue de Chabrol, il leur lança, provocateur : « Pas question de nous rendre. Nous avons des cartouches et des armes. S’il le faut, nous ferons sauter l’immeuble ».
Sur l’ordre de leurs chefs, les gardes républicains se contentèrent de garder l’immeuble jour et nuit, persuadés que les « insurgés » vont se rendre rapidement, faute de nourriture. C’est compter sans les nombreux sympathisants antisémites et antidreyfusards de la capitale. La résistance s’organisa, et un appartement fut loué par des amis de Guérin dans un immeuble proche d’où le ravitaillement put être lancé vers le 51 rue de Chabrol. Malgré des pertes, une quantité suffisante de nourriture parvint aux mains des rebelles.
Et comme si cela ne suffisait pas, des colis furent jetés aux insurgés par les clients de l’omnibus à impériale qui, plusieurs fois par jour, passait dans la rue. Tout cela sous les clameurs enthousiastes de la foule venue nombreuse soutenir les Ligueurs.
Le 20 août 1899 de violentes bagarres éclatèrent entre antisémites et révolutionnaires, aux abords de « fort Chabrol ». Tous furent refoulés par la police vers la rue Saint-Maur et c’est alors que des anarchistes saccagèrent l’église Saint-Joseph.
Les insurgés se rendirent le 20 septembre 1899, après trente-huit jours de résistance qui déchaînèrent la presse.
Le Sénat se constitua en Haute Cour de justice pour juger Déroulède, Guérin et soixante-cinq de leurs partisans, accusés de complot contre la sûreté de l’État.
Déroulède et son camarade André Buffet furent condamnés à dix ans de bannissement, Guérin à dix ans de détention. Tous les autres accusés furent acquittés, sauf le monarchiste Eugène de Lur-Saluces qui, une fois arrêté, fut condamné à cinq ans de bannissement.Pour en savoir plus :
Fort Chabrol, de Jean-Paul Clébert (378 pages, éditions Denoël), achetableici.Une émission consacrée, entre autres, à cette affaire, est en ligne ici :
http://www.radio-resistance.com/?p=84http://www.contre-info.com/cetait-un-12-aout-fort-chabrol#more-14059
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Le transhumanisme
L'homme a toujours eu le fantasme de l'immortalité et de la jeunesse permanente. La souffrance et la maladie ont aussi été des moments que l'homme a voulu faire disparaître.
Le transhumanisme reprendra tous ces fantasmes pour les incorporer à son programme. Mais ce courant va beaucoup plus loin car il veut réaliser ce qu'on appellera un « homme augmenté ».
Déjà la chirurgie esthétique veut améliorer ce que la nature avait décidé ou imposé. Les hommes ont utilisé les dopants pour améliorer leurs performances physiques, sexuelles ou intellectuelles.
Sartre a écrit son œuvre en s'aidant de dopants comme de nombreux artistes ou écrivains.
L'utilisation de prothèses a aussi permis l'amélioration des performances sportives. Pistorius a couru plus vite que d'autres sportifs avec leurs jambes « naturelles ».
Jusqu'à maintenant l'évolution humaine s'est faite indépendamment de la volonté des hommes. L'homme aujourd'hui peut influencer son évolution, en être maître, sortir un peu plus du singe en quelque sorte ou de l'animalité.
Beaucoup de régimes politiques ont voulu améliorer la « race » ou l'espèce humaine, du nazisme jusqu'à la social-démocratie suédoise qui ont pratiqué l'eugénisme en favorisant les « meilleurs » et parfois en éliminant aussi. Mais l'eugénisme était encore fondé sur une base « naturelle ». Le transhumanisme veut améliorer les hommes en utilisant la technique et la science pour ceux qui dans un premier temps auront les moyens financiers.
L'immortalité
Il s'agit dans un premier temps d'augmenter l'espérance de vie. Les hommes ont toujours été conditionnés par notre fïnitude et particulièrement les poètes ou" le thème du vieillissement, du temps qui passe est omniprésent. «L'homme est un être-pour-la-mort» (Heidegger). Il s'agit maintenant de sortir de cette mort inéluctable et du vieillissement.
« Personne ne veut mourir, à moins de beaucoup souffrir, sur le plan physique ou émotionnel. Je ne pense pas que la mort donne un sens à la vie sous prétexte qu'elle rend plus précieux le temps dont nous disposons. La vérité, c 'est que la mort est une prédatrice qui vide la vie de son sens. Elle détruit le savoir, les compétences et les relations humaines. Nous nous sommes construits une belle image de la mort car nous n'avons pas d'autre choix. En réalité, nous la vivons comme une tragédie, et c 'est d'après moi la bonne réaction. Ce qui donne un sens à notre vie, c 'est ce que nous en faisons » (Ray Kurzweil).
Les religions ont existé pour nous consoler de la mort et donner des réponses à l'inéluctable.
Pour lutter contre le vieillissement, il faudra agir sur le génome humain. Le vieillissement démarre vers 18-20 ans.
L'allongement significatif de l'espérance de vie posera à l'humanité des défis à la fois économiques, psychologiques, philosophiques et éthiques.
L'homme augmenté
L'homme a augmenté ses facultés par l'outil, ensuite par les machines et les ordinateurs. Ces ajouts étaient externes à lui. L'homme hybride sera mi biologique, mi mécanique. Déjà les membres des individus amputés ont été remplacés par des jambes ou des bras technologiques. On pourra aussi intégrer des nanomachines dans le corps humain, qui corrigent les failles génétiques. Le cerveau humain a ses limites. Déjà les ordinateurs, les calculatrices, sont des prothèses de notre cerveau. Des nanorobots pourront être incorporés dans celui-ci.
Le cerveau
Pour Pascal, l'homme n'était rien ou misérable. Pourtant, le cerveau humain représente le summum de la complexité qui puisse exister dans l'univers. Notre cerveau est infiniment plus complexe que le soleil ou une galaxie. Nous possédons cent milliards de neurones qui peuvent être connectés entre eux. Si l'intelligence peut être définie par le degré de complexité, l'homme peut avoir une raison d'autosatisfaction. Le cerveau représente notre être, notre moi, notre psyché, notre âme pour ceux qui ont la fibre religieuse. Y toucher peut à juste titre faire peur comme le propose le transhumanisme. « L'âme et l'activité cérébrale sont une seule et même chose » (Forel).
On peut introduire un implant dans le cerveau, une prosthèse (élément ajouté).
Si l'on substitue à des parties de notre corps des éléments électroniques, on passe de l'homo sapiens à par exemple un « cyborg ».
Conclusion
Toute nouveauté ou transition technologique fait peur. L'homme a eu peur de la télévision, des machines, des ordinateurs. On assiste à une remise en question de la définition de l'homme par la théorie du genre, les nouvelles possibilités sur la procréation. Notre corps ingurgite de plus en plus de nouveaux éléments (aliments, boissons qui n'existaient pas, médicaments, etc.). La chirurgie installe dans notre corps des éléments artificiels pour palier ceux qui sont déficients. Les amputés d'accidents ou de la guerre bénéficient de prothèses de plus en plus sophistiquées. Pour des malades atteints de la maladie de Parkinson, on introduit dans le cerveau des éléments artificiels.
Le transhumanisme critiqué par certains philosophes existe déjà. Sur le plan éthique ou moral, le plus grand danger viendra lorsque l'on interviendra sur notre cerveau. Nous deviendrons « un autre ».
Patrice GROS-SUAUDEAU
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Catharisme et manichéisme par Henry Corbin
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Réformer la France : Un Etat et un chef de l'Etat
Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Ajourd'hui, Hilaire de Crémiers.
Les Français souffrent d’un État aussi prépotent qu’impotent et d’un chef de l’État qui n’est qu’un médiocre chef de parti et qui n’a jamais eu aucun sens de l’État.
a Ve République est-elle encore en état de fonctionner ? Cette « monarchie républicaine » n’était forte que de sa monarchie. La dégradation de la fonction du chef de l’État est le signe avant-coureur d’une fin prochaine. Le ressort essentiel de la machine institutionnelle est, pour ainsi dire, cassé. Dans l’état actuel des choses, personne ne le restaurera. L’institution est définitivement brisée. Le meilleur homme, la meilleure femme du monde, même en déployant toutes les ressources de l’intelligence et de la volonté politiques, ne saurait rétablir, dans le cadre actuel, la force primordiale et transcendantale – même laïque ! – de l’éminente autorité régalienne – l’étymologie exprime bien la signification profonde du mot – qui dominait l’ensemble de nos institutions.
LA FRANCE N’EST PLUS GOUVERNÉE.
Malgré la lettre, elle relevait d’un esprit d’un autre ordre que constitutionnel ; elle venait d’ailleurs ; elle était historique et reflétait pour la France et pour le monde, bien ou mal selon les cas, l’âme de notre pays qui a, peut-être plus qu’aucun autre, toujours besoin d’un chef, et d’un chef souverain.Lire la suite "Réformer la France : Un Etat et un chef de l'Etat"