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culture et histoire - Page 1509
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Prospectives Royalistes de l’Ouest
Le numéro n° 46 du nouveau journal royaliste unitaire centré sur la région ouest BRETAGNE-LOIRE ATLANTIQUE-VENDEE vient de sortir. -
Chronique de livre: Lucien Rebatet, Les mémoires d’un fasciste II (1941-1947), Pauvert, 1976.
Lucien Rebatet, qu’on a déjà mis à l’honneur sur ce blog (Chroniques de Je Suis Partout et de Dialogue de vaincus), a laissé, avec son livre Les Décombres, paru en 1942 et plus grosse vente sous l’occupation, un témoignage irremplaçable sur les années 1938-1940. Ce livre, dans une version expurgée, fut réédité dans les années 1970 sous le nom Les mémoires d’un fasciste I. Les mémoires d’un fasciste II sont donc la suite des Décombres et couvrent les années 1941-1947. Ils sont constitués des mémoires proprement dits qui vont de 1941 à 1944 (Rebatet mourut sans les avoir menés à terme) et de fragments de textes inédits ou non ainsi que d’un article rédigé en 1953.
Comme dans les Décombres, Rebatet mêle l’actualité du moment, ses opinions et ses souvenirs personnels. On le trouve, début 1941, assez peu charmé par l’idée de collaboration. Comme beaucoup, c’est la déclaration de la guerre à l’URSS par l’Allemagne qui le fait entièrement changer d’avis. A cette époque, à la différence de Brasillach, très attaché au Maréchal Pétain, l’auteur se sent proche de Marcel Déat et vitupère déjà rageusement contre Vichy, son gouvernement composé d’ « hypocrites bourgeois » et ses clans représentant tout ce qu’il déteste : les « anglomanes, agents des banques, prélats » etc. Pourquoi collaborer, Rebatet l’explique : « Pourquoi nous affirmions-nous fascistes ? Parce que nous avions pris en horreur la démocratie parlementaire, son hypocrisie, son impéritie, ses lâchetés (…) le fascisme représentait le mouvement, la révolution, l’avenir (…) Nous voulions le parti unique, abolissant les sectes politiciennes, le contrôle rigoureux ou l’étatisation des banques d’affaires, la défense des ouvriers et des employés contre l’inhumaine rapacité du capitalisme (…) Nous n’étions pas des convertis par opportunisme. Nous avions déjà choisi nos couleurs dix ans plus tôt (…) Il se trouvait que nos vainqueurs vivaient sous un régime fasciste, ce qui raccourcissait les distances entre eux et nous »
Partagé entre Paris et son village natal de Moras, dans la Drôme, Lucien Rebatet décrit sa vie, ses activités, ses rencontres. En premier lieu, la publication desDécombres qui est un succès retentissant, son travail de journaliste politique et de critique et surtout sa passion pour la littérature. Il commence en effet à cette époque à rédiger ce qui deviendra Les deux étendards. Ce manuscrit qui grossit de mois en mois est sa principale obsession et il y travaille le plus possible. A certains moments, sa littérature devient en effet sa « seule passion », sa « seule ambition ». Comme dans les Décombres, nous avons droit à très nombreux portraits et anecdotes. Celles-ci concernent aussi bien les partis politiques de l’époque que des figures plus ou moins connues, toujours croquées avec talent. L’image de mystique un peu fou donnée à Alphonse de Châteaubriant, directeur du journal La Gerbe, est ainsi délicieuse. Céline est désigné comme« notre prophète », Mussolini, quant à lui, est « notre patron ». Les amis et collègues de Rebatet ne sont pas oubliés eux non plus : Brasillach, Cousteau, Lesca, Lambreaux…
C’est à partir de 1943 que les choses se corsent : le Reich n’est plus invincible. Stalingrad est « la plus lourde défaite de l’Occident ». A Je suis partout, on commence à discuter de l’avenir du journal, ce qui aboutira au départ de Brasillach, ami cher de l’auteur, et à la reprise de l’hebdomadaire par ce dernier et Cousteau. La situation se dégrade pour l’axe et 1944 s’annonce mal. Les revers militaires s’intensifient et, en France, les maquis agissent de plus en plus. Face à leurs pillages et assassinats, il déclare ainsi que « la mollesse de la répression nous indignait ». La situation intérieure change et les collaborateurs voient que le vent a tourné inéluctablement. Philippe Henriot et d’autres sont assassinés. On reçoit des menaces de mort. On sent que certains attendent de se venger. A Paris, on commence donc à sérieusement douter pour sa vie tandis que le débarquement et ses suites n’apportent aucune nouvelle de nature à changer la donne. Le 18 août 1944, ce sera finalement le départ vers Allemagne où Rebatet et sa femme Véronique, au terme d’un épique voyage en compagnie de nombre de grandes figures de la collaboration, arriveront à Sigmaringen, siège du gouvernement français en exil.
Si Rebatet n’est pas resté en France, comme Brasillach par exemple, c’est pour deux raisons : il se doutait bien qu’on ne lui pardonnerait pas bien des choses (Le dernier éditorial qu’il avait signé pour Je suis partout avait encore pour titre « L’espérance est nationale-socialiste »…) et, de plus, il n’envisageait pas une seule seconde la vie clandestine. Pour reprendre ses mots : « Je n’avais pas la moindre aptitude physique ou morale à la clandestinité ». La fuite en Allemagne est toutefois ressentie par celui-ci comme une énorme humiliation, « la plus terrible catastrophe de mon existence ». C’est abandonner son pays, sa famille, ses biens personnels (dont sa collection de disques et de livres à laquelle cet amoureux de l’art tenait énormément). C’est faire le bilan d’un engagement : « Mon choix n’a rien eu de vil : la collaboration d’abord pour épargner à mon pays les pires conséquences de la défaite que nous avions prévue, ouvrage de nos pires ennemis les antifascistes de tout poil, ensuite par horreur du bolchevisme. Je n’ai brigué aucune place. J’ai gagné de l’argent uniquement par ma plume, pour défendre ce que je croyais vrai… ». Rebatet en veut aux Allemands qui perdent la guerre car « ils n’ont ni voulu ni su prendre la tête de la révolution fasciste en Europe, de l’Ukraine à la Bretagne ».
Une fois en Allemagne, à Sigmaringen, Rebatet retrouve tout le petit monde de la collaboration qui le fatigue de plus en plus. Ne voulant pas participer à « cette parodie » de gouvernement français ni de près, ni de loin, il voyage un temps dans l’Allemagne en guerre. Il y voit les bombardements meurtriers des alliés, assiste aux destructions massives de ceux-ci et est frappé par le courage des Allemands qui les subissent. Il s’arrête un temps pour travailler au monastère de l’ordre noir d’Hildesheim (Episode évoqué par Saint-Loup dans Götterdammerung). Cette collaboration restera infructueuse mais Rebatet se félicite d’y avoir rencontré les « nationaux-socialistes les mieux dégagés du pangermanisme, les plus conscients de la mission européenne du fascisme ». Son retour à Sigmaringen lui donne l’occasion de continuer son roman mais également de brosser un superbe portrait de Louis-Ferdinand Céline qui est, lui aussi, arrivé dans cette « Colonie française » en novembre 1944. L’auteur de Mort à crédit détone dès son arrivée par son allure plus que négligée qui ne fait qu’étonner ceux qui le voient comme « l’écrivain fasciste, le prophète génial ». Du portrait haut en couleurs laissé par Lucien Rebatet, voici quelques phrases: « la mansuétude de tous les officiers allemands était acquise à Céline. Et il la fallait très large, pour qu’ils pussent fermer leurs oreilles à ses sarcasmes. Car Louis-Ferdinand était bien le plus intolérant, le plus mal embouché de tous les hôtes forcés du Reich ».
Le 8 mai 1945, Lucien Rebatet se constitue prisonnier en Allemagne. Il a réussi à sauver le manuscrit des Deux étendards en le confiant à sa femme. Emprisonné à Fresnes, il est condamné à mort le 23 novembre 1946 en même temps que Pierre-Antoine Cousteau mais sera finalement gracié quelques mois après. C’est l’évocation de cette période de prison qui constitue la fin de l’ouvrage. Cette partie reprend un article de 1953 paru dans le Crapouillot : « On ne fusille pas le dimanche ».
Cette suite des Décombres est un autre témoignage capital sur ces années qui virent basculer le destin de la France et de l’Europe. On regrette que ce livre, paru en 1976, soit difficile à trouver ; il mériterait bien une réédition tant pour sa matière que pour l’indéniable talent de plume de son auteur.
Rüdiger / C.N.C.
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2012/09/27/lucien-rebatet-les-memoires.html
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"Dis-moi dix mots", ou la grande pitié de la langue française
Jeanne Smits évoque l'opération nationale "Dis-moi dix mots", opération censée sensibiliser les foules aux beautés et subtilités de la langue française de par le monde. Mais il semble que les fameux "dix mots" choisis soient assez peu représentatifs de la richesse de la langue et la culture françaises. A chacun d'en juger.
"Sous la rubrique « Actions éducatives en faveur de la langue française », le Bulletin officiel de l’Education nationale adresse aujourd'hui tous azimuts un appel à participer à l’opération nationale « Dis-moi dix mots ». Ecoliers et lycéens de tout poil, mais aussi les « jeunes placés dans les centres éducatifs fermés » et les « personnes scolarisées dans les établissements pénitentiaires » sont invités à participer à ce concours destiné à la « sensibilisation à la langue française ». Il s’agit de « produire » –collectivement, bien sûr, c’est en tant que classe que l’on participe – une œuvre littéraire ou artistique autour de dix mots choisis sous l’égide du ministère de la culture et de la communication.
Francophonie ? La question se pose…
Le « concours des dix mots » et le « concours de l’imagier des dix mots » mobilise un monde inimaginable. Leur pilotage engage le ministère de la culture, mais pas seulement : il y a aussi celui de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, celui des affaires étrangères, l’Institut français et le ministère de l’agriculture. Et pour le choix des mots, la France, la Belgique, le Québec, la Suisse et l’Organisation internationale de la francophonie regroupant 77 Etats et gouvernements « dans le monde » (sic) ont travaillé dur.
Jusque-là, tout va bien. Hormis le côté gadget.Oui, je peux employer ce mot anglophone dans cet article sur la langue française puisque le thème de l’année 2014-2015 est celui-ci : « Dis-moi dix mots… que tu accueilles. »Des « mots venus d’ailleurs, des mots voyageurs, empruntés à d’autres civilisations au gré de l’histoire des peuples »… C’est une « invitation au voyage » et davantage encore une invitation à l’ouverture des frontières. Bien sûr.Donc, pour la défense et illustration de la langue française version XXIe siècle, voici les mots gagnants :• amalgame • bravo • cibler • grigri / gris-gris • inuit(e) • kermesse • kitsch ou kitch • sérendipité • wiki • zénitude.
Si, si, la zénitude !On comprend qu’il ait fallu une telle débauche de recherche et de pourparlers.C’est ici que vous trouverez une présentation complète du concours, avec des liens vers le site qui dit vraiment tout. Et notamment la liste de l’année dernière :• ambiancer – à tire-larigot – charivari – s’enlivrer (non, il n’y a pas de faute) – faribole – hurluberlu – ouf – timbré – tohu-bohu – zigzag.La culture de mort, c’est aussi la mort de la culture…"Alors, bravo aux inuits du Salon beige, qui cibleront leurs grigri sur wiki en toute zénitude, afin d'offrir à leurs co-lecteurs une kermesse de phrases bienkitsch, en évitant bien entendu les amalgames, afin de promouvoir la langue française ! (Celui qui casera "sérendipité" à bon escient sera sélectiionné pour utiliser les "dix mots" de l'année dernière ...)Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Je suis partout. Anthologie (1932-1944). Editions Auda Isarn (2012)
Je suis Partout (JSP), le nom maudit... ou tout du moins mal connu. On a tous, en général, des idées sur ce qu'était ce fameux journal « collaborationniste » à la réputation sulfureuse; on a parfois lu quelques articles ici et là mais pas de quoi, je pense, se faire une idée très précise sur cette aventure de presse française à la sauce fasciste... La présente anthologie de textes parus sur 12 ans est donc une excellente introduction en la matière. En effet, le choix des articles reproduits ici diverge tant par les sujets que par les auteurs, ce qui permet d'obtenir un aperçu assez général de ce que fut JSP.
Le ton de nombre d'articles du présent recueil sera considéré comme radical voire violent. Oui, Je suis Partoutétait un journal de conviction où l'on ne mâchait pas ses mots et où l'on revendiquait haut et fort les étiquettes de fasciste, de nationaliste, d'antisémite ou d'anti-maçon. C'est l'époque. Tous les contributeurs de JSP n'avaient pas forcément les mêmes parcours ou idées sur tout, même si tous partageaient antisémitisme et anti-bolchevisme. En tout cas, les noms de Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Robert Brasillach, Georges Blond ou encore Alain Laubreaux en disent suffisamment... En plus de nombre d'articles des précités, on trouvera dans cette anthologie énormément d'articles écrits par des collaborateurs occasionnels, dont certains de renom: Abel Bonnard (alors membre de l'Académie française) ou encore Pierre Drieu La Rochelle... C'est dire la qualité générale de tous ces papiers où l'on trouve une langue française riche, imagée et souvent savoureuse. Vous avez donc droit ici à environ 80 articles du journal, soit 650 pages pour la somme très raisonnable de 30 euros.
1932-1944. 12 années durant lesquelles JSP évoluera ; que cela soit politiquement ou au niveau de l'équipe de rédaction. On pourrait déjà distinguer les deux grandes périodes du journal: l'avant guerre et les années 1941-1944 (Et dans celles-ci, le tournant de 1943 qui voit le départ de Brasillach du journal; celui-ci devenant en plus en plus radical aux mains de Rebatet et de Cousteau). Pour un historique plus complet, le lecteur se reportera à l'émission consacrée par Méridien Zéro à JSP (Emission n°95).
Je suis Partout était bien sûr avant tout un journal politique d'opinion, traitant de l'actualité nationale et internationale. Nationaliste français et maurrassien puis de plus en plus fasciste, voire national-socialiste en 1943-1944. Les ennemis sont tout désignés: la démocratie parlementaire, la république et ses serviteurs qui trahissent la France, toute la clique des ennemis intérieurs de la France -socialistes, communistes, antifascistes...-, les tièdes -bourgeois (pas au sens de classe sociale mais d'esprit bourgeois précise Rebatet) et réactionnaires-, les juifs etc. Avec la guerre, la liste s'allongera à différents "traîtres" tels les gaullistes ou ce "haut clergé oublieux, ingrat et infidèle au point de travailler pour l'étranger". Bref, JSP est "en guerre avec tout le monde" pour reprendre quelques mots de Philippe d'Hughes, préfacier de cette anthologie. Robert Brasillach fait quant à lui, en septembre 1942, la liste des "sept internationales contre la patrie": communiste, socialiste, juive, catholique, protestante, maçonnique et financière. L'éditeur, Auda Isarn, a eu d'ailleurs la bonne idée de reproduire plusieurs caricatures, notamment de Ralph Soupault, qui illustrent bien la manière dont on représentait tous ces ennemis... Parmi les textes les plus corrosifs, on trouvera évidemment ceux, extrêmement politiquement incorrects, du grand Rebatet (qui, pour certains d'entre eux, avaient déjà été édités il y a quelques années dans des recueils d'articles dont le tirage était resté assez limité). On mentionnera par exemple son fameux article de 1941 sur Marseille, "la vie la plus malhonnête de France" pour reprendre ses mots ou encore « Le fait juif » de 1944.
Ne réduire le journal qu'à cela serait toutefois stupide et cette anthologie permet justement à tout un chacun de se faire une réelle idée du contenu du célèbre hebdomadaire: à côté des textes politiques, se trouvaient des articles aux visées plus idéologiques mais également nombre de papiers culturels (allant des chroniques littéraires aux considérations historiques en passant par toutes sortes d'articles traitant qui de patrimoine, qui de tourisme).
Autre grand attrait du journal: ses reportages ou l'évocation d'épisodes de la guerre par des témoins directs. Les "choses vues" sont de premier intérêt, on suit ainsi les journalistes de JSP en Allemagne (1936, à l'occasion du congrès de Nuremberg; en 1941; en 1943), dans l'Espagne en guerre (1938), à Katyn en 1943 etc. Le journal, durant la guerre, se soucia toujours grandement du sort des prisonniers français et on trouvera notamment dans ce volume un bel article de Robert Brasillach contant ses souvenirs de captivité. JSP était aussi célèbre pour ses rubriques sur le cinéma et la musique et les romans publiés en feuilletons (par René Barjavel ou d'autres). Cette formule politique/culture assura le grand succès du journal qui tirait ainsi plus de 300.000 exemplaires en 1944, à l'aube de la "libération".
Si les articles des années 30 ont toute leur place (on y voit l’intérêt du journal pour les différents fascismes européens), ceux datant des années 1941-1944 me semblent de premier intérêt car on y voit l'évolution du regard porté sur les évènements de cette époque vécue alors à JSP comme charnière. On retrouve l'atmosphère d'alors qui est décrite par l'un des rédacteurs du journal, fin 1941, comme une "sorte de cataclysme historique" car on a "l'impression d'assister à l'écroulement de tout un monde de valeurs et d'habitudes, et de voir s'édifier peu à peu sous nos yeux une société nouvelle, de nouvelles façons de vivre et de sentir". Le IIIe Reich, continue-t-il, lutte "pour le bien et le salut de l'Europe, contre la bestialité bolchevique". L'Allemagne nouvelle? C'est, pour François Dauture, "un motif d'espérer et un enseignement exaltant". Rebatet, en 1943, dans un article titré L'espérance est fasciste déclare quand à lui: "Si c'est justement à sa trop grande latinité qu'a tenu la faiblesse du fascisme italien, eh bien! disons: "l'espérance est national-socialiste". A partir de 1943-1944, la situation paraissant de plus en plus difficile pour l'Allemagne et pour l'Europe tant espérée, le journal se veut jusqu'au boutiste et ne fait que renforcer sa virulence à tous égards, les textes de Lucien Rebatet en témoignant mieux que n'importe quel discours. Pour l'auteur des Décombres, le national-socialisme, c'est "la révolution juste, nécessaire, la seule qui puisse sauver l'Europe et lui rendre son équilibre".
Et sur la situation de la France? Que trouve-t-on? La défaite de 1940 est une expérience amère mais la politique de collaboration avec l'Allemagne laisse entrevoir des lendemains bien plus radieux que ceux qu’incarnait la république déchue qui a amené la France au désastre. En 1941, Robert Brasillach souligne bien un accord de principe sur la Révolution Nationale. Cela n'empêche pas Je suis Partout de dire ce qu'il pense réellement de celle-ci et de critiquer la mollesse et tous les (nombreux) travers d'icelle. Le même Brasillach, en octobre 1941, déclare ainsi, un an après Montoire: "Montoire n'était pas seulement le symbole de cette réconciliation, pas seulement l'espérance de la prochaine liberté. C'était aussi le symbole que beaucoup de choses allaient changer en France et que la justice, en particulier, serait faite". Déçu par un an de politique française, il déclare encore: "nous voulons seulement espérer- notre espérance, c'est de voir préciser les directives de l'an passé". La déception de l'équipe de JSP sur la situation politique française ne fera que se renforcer, celle-ci se positionnant nettement pour un fascisme à la française qu’on ne retrouvait pas à Vichy. Fin 1943, Pierre-Antoine Cousteau profite ainsi de ses articles pour fustiger très violemment le régime de Vichy auquel est reproché de ne pas être fasciste et de n'avoir pas collaboré avec les réels fascistes français qui, eux, voulaient vraiment utiliser le pouvoir pour faire quelque chose de grand, de neuf. La Révolution Nationale a été faite, dit-il, par une clique d'anciens notables de la IIIe république et non pas par les authentiques fascistes français. Cela explique: "Tous les balbutiements. Tous les ratages. Toutes les extravagances. Toutes les trahisons.". D'ailleurs, pour Pierre-Antoine Cousteau, il n'y a pas que Vichy qui est en faute mais également les français qui ne savent pas ce qu'ils veulent et qui agissent comme un troupeau hébété qui n'a que faire de ceux qui ont tenté de l'éveiller, à l'image de Céline ou de Rebatet. Cependant, ajoute PAC, "Le reproche que l'on pourrait faire à Céline et à Rebatet, ce serait d'avoir surestimé la France, d'avoir trop fait confiance aux facultés de ce malheureux pays. Tout ce que nous voyons chaque jour -il suffit d'ouvrir les yeux- dépasse les peintures les plus sombres des deux visionnaires. (...) neuf français sur dix se comportent quotidiennement comme si de jure, ils avaient droit à l'étoile". Avec les articles de la dernière période de JSP (1943/1944) on comprend justement "en direct" que toute l'espérance qui avait été mise dans le rêve d'un nouveau monde était peu à peu mise à mal au regard de la guerre qui ne prenait pas la direction voulue (notons cependant qu'à l'image de Rebatet, plusieurs journalistes de JSP crurent en la victoire finale de l'Allemagne jusqu'à l'exil à Sigmaringen). L'amertume se mêle alors à la réaffirmation totale du journal en ses idéaux et ce, malgré toutes les difficultés du moment, chaque jour plus nombreuses (situation intérieure en France, menaces de mort sur les rédacteurs...). La fidélité à leur engagement fasciste était, pour les journalistes deJSP, une réalité à toute épreuve. Ils pouvaient affirmer effectivement en 1944: "Nous ne sommes pas des dégonflés".
Rüdiger / C.N.C
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Plaidoyer pour une Ecole catholique
Edito d'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"Au sein de la basilique Saint-Pierre à Rome, parmi les trente-neuf niches abritant des statues, une vingtaine – pas moins ! – représentent des saints qui se sont consacrés à l’éducation, dont saint Jean-Baptiste de La Salle parmi les plus connus.
C’est dire combien l’éducation constitue un des joyaux de l’Église,comme instrument essentiel de transmission de la foi et de progrès humain. Trésor qui sera largement copié et accaparé, en France, par l’École de la IIIe République.
Bien mal lui en a pris ! Plus de cent ans plus tard, l’École de la République semble souffrir d’un mal difficilement curable : son extrême difficulté à se réformer, quels que soient les gouvernements, au point de dégringoler dans les classements internationaux en matière de réussite scolaire, notamment parmi les plus pauvres.
Et l’École catholique dans ce tableau (noir)? Elle aussi connaît des tiraillements sur son identité. Mais il lui reste un atout majeur pour reprendre le flambeau de notre culture, et retrouver ainsi une réelle fécondité : elle possède la clé de l’histoire de France, ce qui a été son ciment, à savoir la foi catholique. Car cette École en connaît la source, celui qui est l’Éducateur par excellence parce qu’Il est la Vérité : le Christ. Source qui a vu naître tant de dévouements admirables et de modèles chrétiens d’éducation, lesquels ont su transmettre le vrai, le bien et le beau à travers les générations.
Prenez un saint Jean Bosco, dont le bicentenaire a démarré cet été. Au XIXe siècle, sa mission fut d’arracher la jeunesse populaire des faubourgs de Turin à ses démons : l’ignorance, la pauvreté, le vice et l’ensauvagement. En lui apportant l’instruction, la doctrine, et la discipline qui arment pour la vie. Ce faisant, Don Bosco a aussi préparé une génération qui allait faire éclater la mainmise laïciste en vigueur en Italie à cette époque.
Le parallèle avec la France est frappant. L’École catholique, qu’elle soit sous ou hors contrat, est la seule à pouvoir renouer le fil de cette transmission au plus grand nombre, et en finir ainsi avec le laïcisme « à la française ».
Mais pour cela, comme le recommande le brillant mathématicien Laurent Lafforgue, il lui faut « embarquer dans son arche, pour les sauver du déluge, toutes les formes de la vie de l’esprit ». C’est-à-dire non seulement le savoir profane – les humanités –, mais aussi l’enseignement religieux, qu’il s’agit de rendre obligatoire. En augmentant le nombre d’heures par semaine consacrées à l’étude de la Bible, du contenu de la foi et de la tradition de l’Église, de son histoire et de son art. Non pour s’enfermer dans l’illusion d’un passé radieux, mais pour tirer de cet héritage des forces neuves exigées par l’état de notre société.
C’est une chance historique. À elle de savoir la saisir."
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Il était à prévoir que tous les gros banquiers traversaient la crise « haut la main » en 1929
Nous découvrons donc que la FED fut non seulement responsable de la Première Guerre Mondiale, rendue possible en permettant aux Etats-Unis de financer les Alliés, mais que sa politique provoqua la crise mondiale de 1929-1931. Le Gouverneur Adolp C. Miller, lors de l’Enquête Sénatoriale de 1931 sur le Conseil des Gouverneurs de la Réserve Fédérale, déclara : « Si nous n’avions eu aucun Système de la Réserve Fédérale, je ne pense pas, pour commencer, que nous aurions eu une situation spéculative aussi mauvaise que celle-ci. »
Carter Glass répliqua : « Vous avez clairement montré que le Conseil des Gouverneurs de la Réserve Fédérale a apporté une expansion formidable du crédit au moyen de ces transactions sur le marché ouvert. »
Suivit la déclaration d’Emmanuel Goldenweiser : « En 1928-1929, le Board fédéral s’était engagé dans une tentative de restreindre la croissance rapide des prêts de titres et de la spéculation boursière. Toutefois, la poursuite de cette politique de restriction fut interrompue par la réduction, en automne 1928 et en été 1929, des taux d’intérêts applicables aux bons du Trésor. »
Aussi bien J.P. Morgan que Kuhn, Loeb Co, avaient des « listes préférentielles » de personnes, auxquelles étaient envoyés des avis préalables sur des actions lucratives. Les personnes figurant sur ces listes préférentielles étaient autorisées à acheter ces actions à prix coûtant, c’est-à-dire de 2 à 15% moins cher qu’elles n’étaient vendues au public. Ces listes comprenaient des collègues banquiers, des industriels importants, des politiciens puissants de la City, des membres du Congrès des Partis Démocrate et Républicain siégeant dans les Commissions, ainsi que des dirigeants de pays étrangers. Ces personnes furent informées du krach à venir et vendirent toutes leurs actions, sauf celles qu’on appelait « en or », General Motors, DuPont, etc. Les cours de ces actions plongèrent, elles aussi, vers des records abyssaux, mais remontèrent très rapidement par la suite.
La façon dont les banques opéraient en 1929 est révélée par un article de la Newsweek du 30 mai 1936, lorsque Ralph W. Morrison, qui avait été nommé par Roosevelt, démissionna du Board de la Réserve Fédérale :
« L’opinion générale est que le Board de la Réserve Fédérale a perdu un homme de valeur. Celui-ci avait vendu ses actions des services publics du Texas à Insull pour dix millions de dollars puis, en 1929, il convoqua une réunion et ordonna à ses banques de liquider tous les prêts qu’elles avaient consentis sur leurs titres au plus tard le 1er septembre. En conséquence, ils ont traversé la crise haut la main. »
Il était à prévoir que tous les gros banquiers traversaient la crise « haut la main ». Ceux qui ont souffert étaient les travailleurs et les fermiers qui avaient investi leur argent à la Bourse pour s’enrichir rapidement, après que le président des Etats-Unis, Calvin Coolidge, et le secrétaire au Trésor, Andrew Mellon, les avaient persuadés de le faire.
Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve Fédérale
http://www.oragesdacier.info/2014/08/il-etait-prevoir-que-tous-les-gros.html
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CMRDS 2014 : Photos
Retrouvez quelques photos du camp 2014 de l’AF qui reflètent à la fois la qualité de la formation et une ambiance exceptionnelle.
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La Minute Royaliste n°4 : Les Parlements au sein de la Décentralisation Royale
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Cyber Guerilla – Hackers, pirates et guerres secrètes
En moins de dix ans, le réseau internet est devenu accessible à tous. Les grandes puissances mondiales se préparent à la guerre sur Internet. Les services secrets recrutent des pirates informatiques. Ceux que l’on appelle les hackers vont être aux avant-postes de ces cyber conflits. Spams, escroqueries, attaques d’ordinateurs zombies, diffusion de virus destructeurs, autant de moyens pour faire fortune aux dépens des citoyens utilisateurs et des grandes corporations. La gradation du crime sur Internet est à l’image du média lui-même : une foire où la créativité individuelle ou collective prend des formes toujours plus étonnantes. Russie, USA, Estonie, Israël, cette enquête mène le téléspectateur sur les points chauds où les hackers et les gouvernements s’affrontent.
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Pour Rama Yade et Christiane Taubira, il y a esclavage et esclavage
A quoi bon dénoncer l'esclavage si l'on exempte certains esclavagistes ?
L’ancienne secrétaire d’Etat Rama Yade vient d’exprimer selon Le Point sa « reconnaissance éternelle » envers Christiane Taubira pour sa loi qualifiant « l’esclavage » de crime contre l’humanité. Mais à quoi bon dénoncer l’esclavage si l’on exempte certains esclavagistes ? J’exprime quant à moi une éternelle reconnaissance à son compatriote sénégalais et anthropologue Tidiane N’Diaye pour avoir levé le voile sur la traite arabo-musulmane en ces termes : « Bien qu’il n’existe pas de degré dans l’horreur ni de monopole dans la cruauté, on peut soutenir que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les arabo-musulmans furent, pour l’Afrique Noire tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite transatlantique » (Extrait de on ouvrage Le génocide voilé, cité dans le Nouvel Observateur 2010).