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culture et histoire - Page 1668

  • La Cour européenne des droits de l’homme : on peut contester tous les génocides sauf celui de la Shoah

    Poursuivre en justice une personne et la condamner parce qu’elle a nié le génocide arménien de 1915 est une atteinte à la liberté d’expression, a tranché mardi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), donnant raison à un Turc condamné en Suisse.

    « Le libre exercice du droit de débattre ouvertement de questions sensibles et susceptibles de déplaire est l’un des aspects fondamentaux de la liberté d’expression », ont rappelé les juges de Strasbourg, qui en conséquence ont condamné Berne pour avoir violé la liberté d’expression du requérant.

    Cet arrêt n’est pas définitif. Les autorités helvétiques ont trois mois pour le contester en demandant un nouvel examen de cette affaire, ce que la CEDH n’est toutefois pas tenue de leur accorder.

    La Cour avait été saisie par le président du Parti des travailleurs turcs, Dogu Perinçek, une petite formation de gauche. L’intéressé avait été condamné à une amende par la justice suisse, en 2007, pour avoir, « animé par des mobiles racistes, nié le génocide arménien à trois reprises, lors de conférences tenues en Suisse en 2005?.

    Dogu Perinçek avait qualifié le génocide arménien de « mensonge international » et avait nié, à propos des massacres et déportations ayant entraîné la mort de centaines de milliers d’Arméniens en 1915, la volonté génocidaire de l’Empire ottoman.

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    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-peut-contester-tous-les-genocides-sauf-celui-de-la-shoah_94577.html

  • Martin Heidegger, Ernst Jünger, sur la ligne

    Rien ne sera admis, reconnu, dépassé, redimé, des temps d'abominable servitude que nous vivons tant que nous n'aurons pas médité sur la ligne qui sépare le monde ancien du monde nouveau. Sur la ligne, c'est-à-dire, selon la réponse de Heidegger à Jünger, non seulement par-delà la ligne, au-dessus de la ligne, mais aussi, plus immédiatement à propos de la ligne. Faire de la ligne même le site de notre pensée et de son déploiement, c'est déjà s'assurer de ne point céder à quelque illusoire franchissement. Il s'en faut de beaucoup que l'au-delà soit déjà ici-même. L'ici-même où nous nous retrouvons, en ce partage des millénaires, a ceci de particulier qu'il n'est plus même un espace, une temporalité mais une pure démarcation. Là où nous sommes, l'être s'est évanouit et jamais peut-être dans toute l'histoire humaine nous ne fûmes aussi dépossédés des prérogatives normales de l'être et ne fûmes aussi radicalement requis par la toute-possibilité.
    Cette situation est à la fois extrêmement périlleuse et chanceuse. Le pari qui nous incombe n'est plus seulement de l'ordre de la Foi, - selon l'interprétation habituellement quelque peu limitative que l'on donne du pari pascalien, mais d'ordre onto-théologique. Certes, il existe un monde ancien et un monde nouveau. « Le domaine du nihilisme accompli, écrit Heidegger, trace la frontière entre deux âges du monde ». Le monde ancien fut un monde où la puissance n'étant point encore entièrement dévouée à la destruction et au contrôle, s'épanouissait en œuvres de beauté et de vérité. Le monde nouveau est un monde où la « splendeur du vrai », étant jugée inane, la morale, strictement utilitaire, soumise à une rationalisation outrancière, c'est-à-dire devenue folle, s'accomplit en œuvres de destruction.
    La radicalité même de la différence entre ces deux âges du monde nous interdit généralement d'en percevoir la nature. Le plus grand nombre de nos contemporains, lorsqu'ils ne cultivent plus le mythe d'une modernité libératrice, en viennent à croire que le cours du temps n'a pas affecté considérablement les données fondamentales de l'existence humaine. Ils se trouvent si bien imprégnés par la vulgarité et les préjugés de leur temps qu'ils n'en perçoivent plus le caractère odieux ou dérisoire ou s'imaginent que ce caractère fut également répandu dans le cours des siècles. La simple raison s'avère ici insuffisante. Une autre expérience est requise qui appartient en propre au domaine de la beauté et de la poésie. L'accusation d'esthétisme régulièrement proférée à l'encontre de l'œuvre de Jünger provient de cette approche plus subtile des phénomènes propres au nihilisme. Certes, un esthétisme qui n'aurait aucun souci du vrai et du bien serait lui-même une forme de nihilisme accompli. Mais ce qui est à l'œuvre dans le cheminement de Jünger est d'une autre nature. Loin de substituer la considération du Beau à toute autre, il l'ajoute, comme un instrument de détection plus subtil aux considérations issues de l'approche rationnelle. La vertu de l'approche esthétique jüngérienne se révèle ainsi dans la confrontation avec le nihilisme. Pour distinguer les caractères propres aux deux âges du monde dont il est question, encore faut-il rendre son entendement sensible aussi bien à la beauté familière qu'à l'étrangeté.
    Sur la ligne, les soufis diraient « sur le fil du rasoir », le moindre risque est bien d'être coupé en deux, ou d'être comme Janus, une créature à deux faces, contemplant à la fois le monde révolu et le monde futur. Que l'on veuille alors aveugler l'une ou l'autre face, en tenir pour la nostalgie pure du passé ou pour la croyance éperdue en l'avenir meilleur, cela ne change rien à l'emprise sur nous du nihilisme. Penser le nihilisme trans lineam exige ce préalable: penser le nihilisme de linea. Le réactionnaire et le progressiste succombent à la même erreur: ils sont également tranchés en deux. La fuite en avant comme la fuite en arrière interdit de penser la ligne elle-même. Toute l'attention du penseur-poète, c'est-à-dire du Cœur aventureux consistera à se tenir sur le méridien zéro afin d'interroger l'essence même du nihilisme, au lieu de se précipiter dans quelque échappatoire. En l'occurrence, Jünger, comme Heidegger nous dit que toute échappatoire, aussi pompeuse qu'elle soit (et comment ne pas voir que notre XXème siècle fut saturé jusqu'à l'écœurement par la pomposité progressiste et réactionnaire ?) n'est jamais qu'une impardonnable futilité.
    Sur la ligne, nous dit Jünger, « c'est le tout qui est en jeu ». Sur la ligne, nous le sommes au moment où le nihilisme passif et le nihilisme actif ont laissé place au nihilisme accompli. Le site du nihilisme accompli est celui à partir duquel nous pouvons interroger l'essence du nihilisme. Après la destruction des formes, les temps ne sont plus à séparer le bon grain de l'ivraie. Le nihilisme, écrit Nietzsche est « l'hôte le plus étrange », et Heidegger précise, « « le plus étrange parce que ce qu'il veut, en tant que volonté inconditionnée de vouloir, c'est l'étrangeté, l'apatridité comme telle. C'est pourquoi il est vain de vouloir le mettre à la porte, puisqu'il est déjà partout depuis longtemps, invisible et hantant la maison. »
    L'illusion du réactionnaire est de croire pouvoir « assainir », alors que l'illusion du progressiste est de croire pouvoir fonder cette étrangeté en une nouvelle et heureuse familiarité planétaire. Or, précise Heidegger: « L'essence du nihilisme n'est ni ce qu'on pourrait assainir, ni ce qu'on pourrait ne pas assainir. Elle est l'in-sane, mais en tant que telle elle est une indication vers l'in-demne. La pensée doit-elle se rapprocher du domaine de l'essence du nihilisme, alors elle se risque nécessairement en précurseur, et donc elle change. »
    La destruction, qui est le signe du nihilisme moderne, serait donc à la fois l'instauration généralisée de l'insane et une indication vers l'indemne. Si le poète et le penseur doivent parier sur l'esprit qui vivifie contre la lettre morte, il n'est pas exclu que par l'accomplissement du nihilisme, c'est-à- dire la destruction de la lettre morte, une chance ne nous soit pas offerte de ressaisir dans son resplendissement essentiel l'esprit qui vivifie. Le précurseur sera ainsi celui qui ose et qui change et dont la pensée, à ceux qui se tiennent encore dans le nihilisme passif ou le nihilisme actif, paraîtra réactionnaire ou subversive alors qu'elle est déjà au-delà, ou plus exactement au-dessus.
    Comment ne point aveugler l'un des visages de Janus, comment tenir en soi, en une même exigence et une même attention, la crainte, l'espérance, la déréliction et la sérénité ? Il n'est pas vain de recourir à la raison, sous condition que l'on en vienne à s'interroger ensuite sur la raison même de la raison. Que nous dit cette raison agissante et audacieuse ? Elle nous révèle pour commencer qu'il ne suffit pas de reconnaître dans tel ou tel aspect du monde moderne l'essence du nihilisme. La définition et la description du nihilisme, pour satisfaisantes qu’elles paraissent au premier regard, nous entraînent pourtant dans le cercle vicieux du nihilisme lui-même, avec son cortège de remèdes pires que les maux et de solutions fallacieuses. Vouloir localiser le nihilisme serait ainsi lui succomber à notre insu. Cependant l'intelligence humaine répugne à renoncer à définir, à discriminer: elle garde en elle cette arme mais dépourvue de Maître d'arme et d'une légitimité conséquente, elle en use à mauvais escient. Telle est exactement la raison moderne, détachée de sa pertinence onto-théologique. Etre sur la ligne, penser l'essence du nihilisme accompli, c'est ainsi reconnaître le moment de la défaillance de la raison. Cette reconnaissance, pour autant qu'elle pense l'essence du nihilisme accompli ne sera pas davantage une concession l'irrationalité. « Le renoncement à toute définition qui s'exprime ici, écrit Heidegger, semble faire bon marché de la rigueur de la pensée. Mais il pourrait se faire aussi que seule cette renonciation mette la pensée sur le chemin d'une certaine astreinte, qui lui permette d'éprouver de quelle nature est la rigueur requise d'elle par la chose même ».
    Le Cœur aventureux jüngérien est appelé à se faire précurseur et à suivre « le chemin d'une certaine astreinte ». La raison n'est pas congédiée mais interrogée; elle n'est point récusée, en faveur de son en-deçà mais requise à une astreinte nouvelle qui rend caduque les définitions, les descriptions, les discriminations dont elle se contentait jusqu'alors. « Que l'hégémonie de la raison s'établisse comme la rationalisation de tous les ordres, comme la normalisation, comme le nivellement, et cela dans le sillage du nihilisme européen, c'est là quelque chose qui donne autant à penser que la tentative de fuite vers l'irrationnel qui lui correspond. » A celui qui se tient sur la ligne, en précurseur et soumis à une astreinte nouvelle, il est donné de voir le rationnel et l'irrationnel comme deux formes concomitantes de superstition.
    Qu'est-ce qu'une superstition? Rien d'autre qu'un signe qui survit à la disparition du sens. La superstition rationaliste emprisonne la raison dans l'ignorance de sa provenance et de sa destination, et dans sa propre folie planificatrice, de même que la superstition religieuse emprisonne la Théologie dans l'ignorance de la vertu d'intercession de ses propres symboles. L'insane au comble de sa puissance généralise cette idolâtrie de la lettre morte, de la fonction détachée de l'essence qui la manifeste. Aux temps du nihilisme accompli le dire ayant perdu toute vertu d'intercession se réduit à son seul pouvoir de fascination, comme en témoignent les mots d'ordre des idéologies et les slogans de la publicité. Dans sa nouvelle astreinte, le précurseur ne doit pas être davantage enclin à céder à la superstition de l'irrationnel qu'à la superstition de la raison. En effet, souligne Heidegger, « le plus inquiétant c'est encore le processus selon lequel le rationalisme et l'irrationalisme s'empêtrent identiquement dans une convertibilité réciproque, dont non seulement ils ne trouvent pas l'issue, mais dont ils ne veulent plus l'issue. C'est pourquoi l'on dénie à la pensée toute possibilité de parvenir à une vocation qui se tiennent en dehors du ou bien ou bien du rationnel et de l'irrationnel. »
    La nouvelle astreinte du précurseur consistera précisément à rassembler en soi les signes et les intersignes infimes qui échappent à la fois au rationalisme planificateur et à l'irrationalisme. La difficulté féconde surgit au moment où l'exigence la plus haute de la pensée, sa requête la plus radicale devient un refus de l'alternative en même temps qu'un refus du compromis. Ne point choisir entre le rationnel et l'irrationnel, et encore moins mélanger ce qu'il y aurait « de mieux » dans l'un et dans l'autre, telle est l'astreinte nouvelle de celui qui consent héroïquement à se tenir sur le méridien zéro du nihilisme accompli. Conscient de l'installation planétaire de l'insane, son attention vers l'indemne doit le porter non vers une logique thérapeutique, qui traiterait les symptômes ou les causes, mais au cœur même de cette attention et de cette attente pour lesquels nous n'avons pas trouvé jusqu'à présent d'autre mots que ceux de méditation et de prière, quand bien même il faudrait désormais charger ces mots d'une signification nouvelle et inattendue.
    L'entretien sur la ligne d’Ernst Jünger et de Martin Heidegger ouvre ainsi à la raison qui s'interroge sur ses propres ressources des perspectives qui n'ont rien de passéistes et dont on est même en droit de penser désormais qu'elles seules n'apparaissent pas comme touchées dans leur être même par le passéisme, étant entendu que le passéisme progressiste est peut-être, par son refus de retour critique sur lui-même, et par la méconnaissance de sa propre généalogie, plus réactionnaire encore dans son essence que le passéisme nostalgique ou néoromantique.
    L'attention du précurseur, sa théorie, au sens retrouvé de contemplation, sera d'abord un art de ne pas refuser de voir. Quant à l'astreinte nouvelle, elle éveillera la possibilité d'une autre hiérarchie des importances où le vol de l'infime cicindèle n'aura pas moins de sens que les désastres colossaux du monde moderne. " De même, écrit Jünger, les dangers et la sécurité changent de sens". Comment ne pas voir que les modernes doivent précisément à leur goût de la sécurité les pires dangers auxquels ils se trouvent exposés ? Et qu'à l'inverse l'audace, voire la témérité de quelques uns furent toujours les prémisses d'un établissement dans ces grandes et sereines sécurités que sont les civilisations dignes de ce nom ?
    L'homme moderne, ne croyant qu'à son individualité et à son corps, désirant d'abord la sécurité de son corps, ne désirant, en vérité, rien d'autre, est l'inventeur du monde où la vie humaine est si dévaluée qu'il n'y a presque plus aucune différence entre les vivants et les morts. C'est bien pourquoi le massacre de millions d'êtres humains dans son siècle "rationnel, démocratique et progressiste" le choque moins que la violence d'un combat antique ou d'une échauffourée médiévale, pour autant que sa sécurité, son individualité ou, dans une plus faible mesure, celles des siens, ont été épargnées. Le nihilisme de sa propre sécurité s'établit dans le refus de voir le nihilisme du péril auquel il n'a cessé de consentir que d'autre que lui fussent livrés, et se livrant ainsi lui-même à leur vindicte. Les Empereurs chinois savaient ce que nous avons oublié, eux qui considéraient leurs armes défensives comme les pires dangers pour eux-mêmes. Les Cœurs aventureux, ou selon la terminologie heideggérienne, les précurseurs, trouveront la plus grande sécurité dans leur consentement même à se reconnaître dans le site du plus grand danger. De même qu'au cœur de l'insane est l'incitation vers l'indemne, au cœur du danger se trouve le site de la plus grande sécurité possible. Comment sortir indemne de l'insane péril (qui prétend par surcroît avoir inventé la sécurité comme Monsieur Jourdain la prose !) où nous a précipité le nihilisme ? Quelle est la ligne de risque ?
    Certes, le méridien zéro n'est nullement ce « compteur remis à zéro » dont rêve la sentimentalité révolutionnaire. Ce méridien, s'il faut préciser, n'est point une métaphore de la table rase, ou le site d'un oubli redimant. Le méridien zéro est exactement le lieu où rien ne peut être oublié, où toute sollicitation extérieure répond d'une réminiscence, comme le son répond à la corde que l'on touche, où l'empreinte ne prétend point à sa précellence sur le sceau. Ce qui advient, pas davantage que ce qui fut, ne peut prétendre à un autre titre que celui d'empreinte, le sceau étant l'hors-d'atteinte lui-même: l'indemne qui gît au secret du cœur du plus grand danger. La ligne de risque de la vie et de l'œuvre jüngériennes répond de cette certitude acquise sur la ligne.
    Toute interrogation fondamentale concernant la liberté est liée à la Forme. Si le supra-formel, en langage métaphysique, bien l'absolu de la liberté, le propre de ceux que l'hindouisme nomme les libérés vivants, l'informe, quant à lui, est le comble de la soumission. La question de la Forme se tient sur cette ligne critique, sur ce méridien zéro qui ouvre à la fois sur le comble de l'esclavage et sur la souveraineté la plus libre qui se puisse imaginer. Dès Le Travailleur, et ensuite à travers toute son œuvre, Jünger poursuivit, comme nous l'avons vu, une méditation sur la Forme. Or, cette méditation, platonicienne à maints égards, est aussi inaugurale si l'on ose la situer non plus dans l'histoire de la philosophie, comme un moment révolu de celle-ci mais sur la ligne, comme une promesse de franchissement de la ligne. Ce qu'il importe désormais de savoir, c'est en quoi la Forme contient en elle à la fois la possibilité du déclin dans le nihilisme (dont l'étape d'accomplissement serait la confusion de toutes les formes: l'uniformité) et la possibilité d'une recréation de la Forme, voire d'un dépassement de la Forme dans une souveraineté jusqu'ici encore impressentie. Par les figures successivement interrogées du Travailleur, du Rebelle et de l'Anarque, Jünger s'achemine vers cette souveraineté. Pour qu'il y eût une Forme, au sens grec d'Idéa, et non seulement au sens moderne de « représentation », il importe que la réalité du sceau ne soit pas oubliée.
    Une lecture extrêmement sommaire des œuvres de Jünger et de Heidegger donnerait à penser que lorsque Heidegger tenterait un dépassement, voire un renversement ou une « déconstruction » du platonisme, Jünger, lui s'en tiendrait à une philosophie strictement néo-platonicienne. Le dépassement heideggérien de la métaphysique, qui tant séduisit ses disciples français « déconstructivistes » (et surtout acharnés, sous l'influence de Marx, à détacher toute philosophie de ses origines théologiques) laissa, et laisse encore, d'immenses carrières à l'erreur. Les modernes qui instrumentalisent l'œuvre de Heidegger en vue d'un renversement du platonisme et de la métaphysique méconnaissent que, pour Heidegger, dépassement de la métaphysique signifie non point destruction de la métaphysique mais bien couronnement de la métaphysique. Il s'agit moins, en l'occurrence, de se libérer de la métaphysique que de libérer la métaphysique.
    Il n'est pas question de déconstruire la métaphysique, pour en faire table rase, mais d'en établir la souveraineté en la dépassant par le haut, c'est à dire par la question de l'être. Pour un grand nombre d'exégètes français la différence essentielle entre une antimétaphysique et une métaphysique couronnée demeure obscure. Heidegger ne reproche point à la métaphysique de s'interroger sur l'essence, il lui impose au contraire, comme une astreinte nouvelle, de s'interroger plus essentiellement encore sur l'essence de son propre déploiement dans le Logos. A la métaphysique déclinante des théologies exotériques, des sciences humaines, de la didactique, de la Technique et du matérialisme, Heidegger oppose une interrogation essentielle sur le déclin lui-même.
    En établissant clairement son dépassement de la métaphysique comme un couronnement de la métaphysique, Heidegger suggère qu'il y a bien deux façons de dépasser, l'une par le bas (qui serait le matérialisme) l'autre par le haut, et qui est de l'ordre du couronnement. Loin de vouloir « en finir », au sens vulgaire, avec la métaphysique, Heidegger entend en rétablir sa royauté. Par l'interrogation incessante sur les fins et sur la finalité de la métaphysique, Heidegger œuvre à la recouvrance de la métaphysique et non à sa solidification. Qu'est-ce qu'une métaphysique couronnée ? De quelle nature est ce dépassement par le haut ? Que le déclin de la métaphysique eût conduit celle-ci de la didactique à la superstition de la technique, du nihilisme passif jusqu'au nihilisme accompli, en témoignent les théories modernes du langage et l'humanisme qui ne voit en l'homme qu'un animal « amélioré » par le langage. Ce que Heidegger reproche à ces théories du langage et de l'homme est d'ignorer la question de l'essence de l'homme et de l'essence du langage, et d'être en somme, des métaphysiques oublieuses de leurs propres ressources.
    Le dialogue entre Jünger et Heidegger, que le bon lecteur ne doit pas circonscrire à l'échange hommagial et épistolaire sur le passage de la ligne mais étendre aussi aux autres œuvres, prend tout son sens à partir des méditations jüngériennes sur le langage et l'herméneutique. En effet, loin de rompre avec la source théologique, Heidegger en fut le revivificateur éminent par l'art herméneutique qu'il ne cessa d'exercer au contact des œuvres anciennes, les présocratiques, Aristote, ou modernes, Hölderlin, Trakl, ou Stephan George. De même Jünger, en amont des gloses, des analyses et des explications poursuivit le dessein de retrouver, dans les signes et les intersignes, la trace des dieux enfuis. Entre les noms des dieux et leurs puissances, entre l'empreinte et le sceau, entre le langage et la langue, entre ce que doit être dit et ce qui est dit, l'Auteur s'établit avec une inquiétude créatrice. Ce serait se méprendre grandement sur la méditation sur la Forme qui est à l'œuvre dans les essais de Jünger que de n'y voir qu'une reproduction d'un néoplatonisme acquis et défini une fois pour toute, et réduit, pour ainsi dire à des schémas purement scolaires ou didactiques. Se tenir sur la ligne, c'est déjà refuser d'être dans la pure représentation. Entre la présence et son miroitement se joue toute véritable et féconde inquiétude spéculative.
    Luc-Olivier d’Algange

    http://www.voxnr.com/cc/d_allemagne/EFllFZFplAWsWdwGFW.shtml

  • "Notre Patrie"

    Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos pères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre Foi, notre terre, notre Roi…
    Mais leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ?… Ils l’ont dans le cerveau, nous l’avons sous les pieds…
    Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu…
    On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions ; faut rire ! Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité !
    Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur.

    François-Athanase Charette de La Contrie

    Commandant en chef de l’Armée Catholique et Royale, fusillé le 29 mars 1796.

    http://la-dissidence.org/2013/12/16/notre-patrie/

  • Un jour un livre : Reconquista ou mort de l’Europe, l’enjeux de la guerre islamique

    PARIS (NOVOpress) - À l’occasion des fêtes de fin d’année, les rédacteurs de Novopress vous proposent de découvrir une sélection de livres à travers des extraits choisis. Aujourd’hui, nous vous proposons un extrait d’un livre d’un des derniers grands érudits français sur l’islam, René Marchand, Reconquista ou mort de l’Europe, l’enjeux de la guerre islamique. Édité par Riposte Laïque en mars 2013, ce pavé de 380 pages est un condensé de connaissances sur l’idéologie islamique et de ses velléités totalitaires.

    À propos de l’ignorance des Européens à l’égard de l’Islam

     

    Il y a cinquante ans, les universités européennes comptaient plusieurs centaines d’érudits de l’Islam. Combien, aujourd’hui ? Une vingtaine ? Moins ?

     

    En France, le tarissement du vivier que constituaient les études classiques, avec latin et grec : les « humanités », a eu des effets dévastateurs. Nos universitaires qui se consacrent à l’étude de l’Islam médiéval – et ignorer l’Islam du moyen âge, c’est ne rien comprendre à l’Islam contemporain – sont chaque année moins nombreux. Ceux qui ont une connaissance fine et critique des textes classiques – et on ne pénètre intimement l’Islam que par une connaissance à la fois vaste et précise de l’arabe, sa langue matricielle – sont les derniers spécimens d’une espèce en voie de disparition.
    Et la situation n’est pas près de s’améliorer. (…)

     

     

     

    Autre question : y a-t-il au sein de l’Assemblée nationale, du Sénat, du Conseil constitutionnel, qui ont mission de légiférer sur la présence de l’Islam en France, un seul individu (non-Musulman s’entend, Français de souche) qui se soit donné la peine de s’initier suffisamment à la langue arabe pour lire un verset du Coran ou le titre d’un quotidien arabe, qui s’est fait commenter par un spécialiste indiscutable les termes arabes qui constituent l’essentiel du droit musulman ?

     

    Les derniers érudits français ne sont jamais invités sur les grands médias. Serait-ce parce qu’Anne-Marie Delcambre, Dominique Urvoy, Marie Thérèse Urvoy… quand ils parlent de l’Islam en France, tiennent des propos forts inquiétants, à contre courant du tiédisme dominant ?

     

    Presque systématiquement les questions de notre actualité la plus préoccupante sont traitées par des étrangers : des Libanais chrétiens, des Musulmans maghrébins…Ce n’ est pas diminuer les qualités de ces journalistes et essayistes que de dire que, lorsqu’il s’agit de commenter ce qui se passe dans les banlieues de nos grandes villes, ils ne peuvent pas avoir l’instinct, le ressenti immédiat, le feeling, d’un auvergnat ou d’un breton pour pénétrer le ressenti de nos compatriotes, par exemple devant la multiplication des voiles féminins ou l’édification d’une mosquée, l’islamisation progressive de notre pays, sa possible libanisation. Comment pourraient-ils appréhender pleinement la surprise, puis le rejet instinctif éprouvé par les autochtones devant les greffes culturelles imposées, des viols de l’identité…alors que leur sensibilité personnelle profonde s’est formée, pendant l’enfance et la jeunesse, dans des régions où l’Islam était la banalité même- au reste, un Islam peu politique, bien différent de l’Islam actuel ? Leur cerveau gauche, rationnel, peut comprendre, mais leur cerveau droit, affectif, ne « sentira » pas et influencera forcément sur leurs analyses. (Le même constat peut être fait à propos de certains pieds-noirs, politiciens ou historiens)

     

    (…)

     

    Selon les critères Occidentaux

     

    En ce qui concerne le droit, la morale et la vie en société d’une manière générales, les musulmans estiment que les principes qui les régissent sont d’une essence qui les place bien au-dessus des Occidentaux.

     

    Aux droits (conjoncturels, discutables, révisables) de l’homme (faillible), ils opposent les droits d’un dieu éternel et omniscient ; aux lois des hommes, la loi d’Allah ; à l’humanisme, l’absolu…La différence est à la fois de nature et de degré. Elle positionne les Occidentaux comme ontologiquement en dessous des Musulmans.

     

    Quand ils se comparent aux Occidentaux en prenant uniquement les mêmes critères de qualité que ceux-ci, les musulmans se sentent également supérieurs :
    - La moralité : ils obéissent à un code moral, autrement exigent que celui des Occidentaux, qui leur impose une conduite irréprochable à tout instant ; ils ne boivent pas d’alcool et ne consomment pas de drogues ; leurs femmes ne sont pas impudiques ; la licence sexuelle et la pornographie leur sont inconnues…
    - La justice et le droit : leur justice est d’une grande clarté et ils l’appliquent avec rigueur.
    - L’argent : la finance musulmane interdit le prêt à intérêt. Etc.

     

    Mais c’est sans doute sur un point que les Occidentaux ne les attendent pas, que les Musulmans contemporains éprouvent le plus fierté : la rationalité.
    - Leur religion est née « dans la lumière de l’histoire » ; Mahomet est un homme ordinaire, né d’une homme et d’une femme ; on ne lui attribue pas de miracle ; ses actions et ses paroles ont été établies de manière scientifique, par la critique interne et externe de ses textes.
    - Leur monothéisme n’est pas contaminé par des dogmes absurdes, par de l’idolâtrie humaine, par la croyance aux miracles.
    - La supériorité intrinsèque de l’Islam est prouvée par ses victoires sur beaucoup d’autre religions et le fait que, une fois convertis, éclairés sur la rationalité de l’Islam, les peuples ne reviennent jamais à leur ancienne foi.
    - La victoire finale de l’Islam, donnée comme certaine par Allah et son Envoyé, n’est-elle pas hautement probable pour un esprit rationnel si l’on considère son expansion continue ?

     

    Les Européen, et au premier rang les Français qui se veulent si « cartésiens », n’imaginent pas à quel point ces Musulmans, dont les coutumes et comportements leur semblent souvent dénués de logique, sont imprégnés de la conviction de leur supériorité sur eux au plan de la rationalité. Pensent-ils parfois que la plupart des Musulmans ne comprennent pas pourquoi les « chrétiens » ne se convertissent pas à l’Islam par simple effet de raisonnement ? Pour contrebattre ces idées, encore faut il savoir qu’elles sont au centre de la mentalité commune à la majorité des Musulmans.

     

    Les Occidentaux devraient prendre en considération la « rationalité » de l’Islam et des Musulmans pour un motif qui n’est pas de pure théorie : les enquêtes établissent que beaucoup de jeunes Occidentaux convertis à l’Islam ont commencé par rejeter les dogmes chrétiens qui sont des « mystères », comme la Trinité, qu’ils ont été séduits, d’abord, par la simplicité-pourquoi ne pas le dire : la rationalité ?- du credo et des pratiques de la religion musulmane.

     

    René Marchand, Reconquista ou mort de l’Europe, l’enjeux de la guerre islamique. Éditions de Riposte Laïque (mars 2013). Acheter sur Amazon.

    http://fr.novopress.info/150205/jour-livre-reconquista-mort-leurope-lenjeux-guerre-islamique/#more-150205

  • Petite méditation philosophique

    Elle nous est proposée par l'Abbé de Tanouarn. Elle traite de l'athéisme et de la morale. Répondant à une critique de Christine Tasin, l'abbé pose une distinction particulièrement intéressante entre les athées "mystiques" et les "rationalistes athées".

    Concernant les premiers, extraits.

    "Pour Feuerbach, c'est l'homme qui est Dieu : "Toute conscience de soi est une conscience de soi de Dieu". On retrouve là quelque chose de l'élan sublime de Spinoza, l'athée qui parle de Dieu presque à chaque ligne de son Ethique, parce que pour lui l'exercice de la raison est un exercice absolu et donc divin. Spinoza est dans une forme de rationalisme, c'est vrai, mais alors un rationalisme sublime où la Raison n'est pas la petite comptable qui vient vous avertir que le jeu est fini et que, circulez il n'y a rien à voir, rien à savoir, rien à croire, mais où cette Raison est plutôt comme une image plausible du tout dans la moindre déduction, une image tellement belle qu'elle parvient à faire oublier l'existence concrète et toujours imprévisible. Ces athées là, auquel le Tout donne une sorte de vertige, peuvent être particulièrement accessibles à l'amour. Pourquoi ? Parce qu'ils ne calculent plus rien."

    Et les seconds.

    "Mais c'est dans Albert Camus, officiellement athée que je sache (ou alors on n'écrit pas l'Etranger), que j'ai trouvé la condamnation la plus forte du rationalisme : "Ceux qui prétendent tout savoir et tout régler finissent par tout tuer. Un jour vient où ils n'ont pas d'autre règle que le meurtre, d'autre science que la fausse scolastique qui de tout temps servit à justifier le meurtre" (Deuxième réponse à Emmanuel d'Astier). Ceux qui réduisent le jaillissement baroque du réel à leurs cases mentales, soumettant le réel au rationnel, ont forcément la posture du meurtrier en puissance. Du réel, ils n'aiment ni les démentis, ni les impuissances, ils n'aiment rien. Ils n'aiment pas, ils calculent."

    On peut constater que ce second développement est particulièrement opératoire pour le temps présent. La mise en oeuvre des idéologies, négatrices du réel, passe par la tentative de soumission de celui-ci à la raison déifiée, et aboutit invariablement aux "grands cimetières sous la lune": ceux des révolutions, hier chez nous, ailleurs toujours, et ceux des innocentes  victimes, par millions, de l'avortement.

    Paula Corbulon

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Vercingétorix : quand la Gaule défiait Rome

    Alors que l’imagerie d’Épinal nous présente « nos ancêtres les Gaulois » comme un peuple de barbares chevelus et moustachus, depuis quelques années, celtologues et historiens remettent « les pendules à l’heure ». Ce ne sont pas les Romains, généreux dispensateurs de civilisation, on le sait, qui ont fait des Gaulois un peuple cultivé et civilisé. Les peuples celtes avaient leur propre civilisation, hautement complexe, avec leur hiérarchie, leur religion, leurs médecins, leurs architectes et leurs héros…
    C’est de Marseille, comptoir gréco-celtique, que va partir toute la conquête romaine en Gaule. Pendant les guerres puniques, la cité phocéenne, craignant de voir sa force maritime supplantée par celle des Carthaginois, se fait l’alliée de Rome, alliance qui se renouvelle en 154 et en 126 avant J.-C., quand Marseille appelle les Romains à la protéger des tribus celtes environnantes. Ayant pris pied en Gaule, il ne fallut pas longtemps aux Romains pour annexer toute la côte de la Provincia. Et, au Ier siècle avant J.-C., profitant des perpétuelles divisions entre Gaulois, ils ont déjà annexé la Provence, le Languedoc-Roussillon et les rives du Rhône jusqu’à Lyon.
    C’est vers cette époque que, pour les Gaulois qui sont plus des agriculteurs que des guerriers, le danger germain se fait de plus en plus précis. Et, en 58 avant J.-C., les Éduens, installés dans le Nivernais et la Bourgogne et depuis longtemps alliés de Rome, font appel aux légions afin de repousser les hordes d’Arioviste le Germain. C’est donc César, alors proconsul de la Gaule romaine, qui prend la tête des armées romaines…
    Arioviste est effectivement repoussé hors des frontières gauloises mais pour le proconsul l’occasion est trop belle : à court d’argent et de gloire, César entame la conquête de la Gaule indépendante …
    Les premiers à se révolter sont les tribus belges, extrêmement importantes et puissantes mais, jouant sur leur division, César les soumet sans grande difficulté. Les Armoricains tenteront, eux aussi, de repousser les légions romaines, sans plus de succès et, en 52 avant J.-C., César semble bien avoir conquis toute la Gaule.
    C’est alors qu’un jeune chef arverne décide de « bouter » les Romains hors de Gaule… il s’appelle Vercingétorix !
    L’histoire a très peu de sources sur ce grand personnage qu’est Vercingétorix et, fait incroyable, c’est uniquement grâce aux Commentaires de son ennemi César que son nom n’est pas tombé dans l’oubli.
    Son père, Celtill, était à la tête des Arvernes, le plus grand peuple de Gaule, et avait, selon le général romain, obtenu le « principat de toute la Gaule ». Mais son ambition était trop grande et, parce qu’il avait voulu devenir roi, il fut envoyé au bûcher.
    Mais quel est donc ce « principat » alors que César certifie qu’il n’y avait aucune unité entre les différents peuples de Gaule ? Certains historiens avancent l’hypothèse qu’il ne pouvait s’agir que d’un « principat » religieux, le druidisme étant le seul lien commun à tous les Gaulois… Cette thèse est intéressante et expliquerait la facilité avec laquelle Vercingétorix fédérera toute la Gaule, ce qu’il n’aurait pu faire avec l’opposition des druides. Vercingétorix reprendra donc l’idée de son père pour qui la survie de la Gaule ne pouvait se faire que dans l’unité.
    « L’ami de Rome »
    Quand il prend la tête de la révolte arverne, en 52 avant J.-C., Vercingétorix est loin d’être un inconnu pour le proconsul Caïus Julius César…
    En effet, durant plusieurs années, le jeune chef arverne combat dans les armées de César en tant qu’auxiliaire. Il y acquiert l’art de la stratégie et la connaissance approfondie de la prodigieuse machine de guerre romaine.
    Désigné au titre « d’ami de Rome », selon Dion Cassius, il est surtout proche de César qui cherche à mettre sur les trônes gaulois des hommes qui lui sont totalement dévoués. Et Vercingétorix, César le sait, est un des plus importants chefs arvernes. Sa famille est riche, il a hérité des nombreux clients - au sens romain du terme - de son père et possède un formidable talent d’orateur qui peut lui rallier tous les autres chefs. C’est ce qu’il fera… contre César !
    Quand il prend la tête de la révolte, Vercingétorix a une vingtaine d’années. Il a une haute stature, un visage imberbe, comme en témoignent les pièces de monnaies qui le représentent, et possède, au plus haut point, l’art de la stratégie. Aussi attendra-t-il le départ de César à Rome pour lancer la révolte.
    Les intérêts politiques du proconsul le rappelaient à Rome, aussi César quitte-t-il la Gaule au début de l’année 52 av. J.-C., laissant ses légions dans leurs quartiers d’hiver, dans le Nord, pour surveiller les Belges, et dans la Provincia. C’est le signal de la révolte.
    Réunis dans la forêt des Carnutes, près de Chartres, les députés des nations gauloises font le serment de repousser l’envahisseur romain. À deux cents kilomètres de là, en Auvergne, le jeune Vercingétorix bat le rappel de tous les guerriers arvernes et, à Gergovie, sa capitale, se pose en chef de la révolte. Puis, il envoie des ambassades dans toutes les républiques gauloises afin de les rallier à sa cause.
    Tout va alors très vite : Lucter, du Quercy, lui gagne le Rouergue et occupe pour lui le Lot et le Gévaudan, aux frontières de la Gaule romaine, avant de pénétrer en Provence et en Languedoc ; pendant ce temps, Vercingétorix, profitant de la division des forces ennemies, marche sur les camps d’hiver des Romains, dans le Nord.
    Mais César, averti du danger, ne tarde pas à reparaître…
    La Gaule, terre brûlée
    A la tête de ses légionnaires, le proconsul romain stope l’avance des Gaulois de Lucter, les repousse hors de Provence et décide d’éteindre la révolte dans l’œuf. Elle a commencé en Auvergne, c’est l’Auvergne qu’il attaquera ! Risquant le tout pour le tout, César franchit les Cévennes enneigées en plein hiver et fond comme un aigle sur le sud du pays.
    Mais, grâce à un excellent système de routes praticables, il ne faut que quelques jours au chef arverne, alors aux environs d’Avaricum (Bourges), pour rebrousser chemin. Voyant cette armée considérable marcher sur lui, César, à la tête de ses huit légions, quitte l’Auvergne et se réfugie précipitamment chez les Éduens, ses alliés de toujours, avant de s’emparer de toutes les grandes villes gauloises qu’il croise sur sa route.
    Vercingétorix, quant à lui, sait déjà qu’il ne pourra pas affronter les tacticiens romains en rase campagne : il préfère les harceler. Appliquant une politique de terre brûlée, il affame les Romains et les pousse à la faute.
    Le premier affrontement a lieu à Noviodunum (Nevers). César vient d’accroître son prestige en s’emparant d’Orléans quand les guerriers gaulois fondent sur ses légionnaires. La victoire semble acquise quand le Romain, désespéré, tire sa « dernière cartouche » : il envoie à l’assaut la terrible cavalerie des Germains… Les Gaulois plient et se retirent, dépités. Mais cela ne fait que confirmer la stratégie de Vercingétorix qu’il déploiera à Avaricum (Bourges).
    La capitale des Bituriges était, selon les dires de ses habitants, « la plus belle cité de Gaule » : aussi supplièrent-ils le chef arverne de l’épargner. Craignant, en anéantissant cette cité, de s’aliéner les grandes tribus gauloises, Vercingétorix cède de mauvais gré. Immédiatement après, César met le siège devant Avaricum…
    La cité des Bituriges est presque totalement entourée de marécages et seul le sud est dégagé, laissant un étroit passage pour l’atteindre. C’est là que César prend position et entame le siège… sous l’étroite surveillance de l’armée gauloise qui s’est établie sur des buttes, à quelques kilomètres au sud. Et d’assiégeant, César devient vite l’assiégé…
    Privés de vivres par les Gaulois, harcelés dans leurs fortifications, les Romains sont près de capituler quand Vercingétorix, qui peine de plus en plus à discipliner son armée, décide l’évacuation de la ville par le nord et la destruction de tous les vivres. Selon les dires de César lui-même, ce sont les cris des femmes et le grand tumulte qui accompagnait l’évacuation qui lui ouvrit les yeux. Comprenant le stratagème, il rassemble ses légionnaires et, dans un ultime effort, s’empare de la ville.
    Ce qui pourrait paraître comme le premier échec important de l’Arverne va se transformer en gloire pour Vercingétorix. N’avait-il pas conseillé de détruire la ville ? N’a-t-il pas prouvé la valeur de sa politique de terre brûlée ? Au lieu d’être hué, l’Arverne est littéralement acclamé et définitivement reconnu comme le chef suprême de la révolte. Avaricum est une victoire politique… Gergovie sera une victoire militaire !
    Le bouclier arverne
    Avaricum prise, César peut croire à la victoire. Il se sépare de quatre légions, qu’il place sous les ordres de son lieutenant, Labiénus, avec ordre de juguler la révolte des Parisiens, et se dirige vers la capitale arverne. À Gergovie, il espère porter un coup fatal à l’insurrection.
    Vercingétorix, qui ne démord pas de sa stratégie, tente d’épuiser son adversaire. Longeant la rive gauche de l’Allier, il coupe tous les ponts, obligeant les Romains à descendre toujours plus au sud pour trouver un gué. Le printemps est là et la montée des eaux semble un rempart idéal pour les Gaulois. Mais le rusé proconsul finit par prendre les Gaulois par surprise et, traversant la Limagne, se précipite vers Gergovie. Quand il arrive, Vercingétorix a organisé la défense de la ville et, comme à Avaricum, s’est établi avec Teutomate, chef des Nitiobriges d’Aquitaine et ancien « ami de Rome », sur les hauteurs environnant l’oppidum.
    Condamné à installer son campement au pied des Dômes, César fait une cible idéale pour les archers et les cavaliers gaulois qui ne manquent pas une occasion de persécuter ses soldats. Et seul le poste avancé installé sur le piton de la Roche-Blanche permet au Romain d’organiser des attaques et d’assurer une défense relativement efficace.
    Alors que César a quitté le camp pour regagner à sa cause les cavaliers éduens révoltés, une première attaque en force des Gaulois manque de débouter les Romains de toutes leurs positions. Une fois de plus, c’est la cavalerie germaine qui retourne la situation… Mais, chaque jour, la position des Romains est de plus en plus précaire, aussi César décide-t-il de faire une dernière tentative.
    L’une des portes de l’oppidum, qui donne sur un col en pente douce, a été repérée par César. Vercingétorix, devinant les projets du Romain, met hâtivement cette porte en état de défense maximale.
    Le jour de l’attaque, César, qui a suivi les mouvements des troupes gauloises, feint d’attaquer le col tout en envoyant le gros de ses troupes à l’assaut de l’oppidum, là où sont installés les guerriers de Teutomate…
    Pris de vitesse, l’Aquitain n’a que le temps d’avertir Vercingétorix qui revient à bride abattue sur l’oppidum. Quand il arrive, les premiers assaillants escaladaient déjà le mur d’enceinte. Emportés par une fureur destructrice, les Gaulois les massacrent et César doit se replier précipitamment derrière les tranchées de son camp. Peu après, il abandonne le siège…
    La nouvelle se propage alors comme une traînée de poudre. Dans toute la Gaule, le nom de Vercingétorix, vainqueur de César et libérateur du pays, est sur toutes les lèvres !
    Le combat des chefs
    Après ce « coup de pub » extraordinaire, les nations gauloises les plus hésitantes, y compris les Éduens, se joignent comme un seul homme derrière le vainqueur de Gergovie.
    L’armée de César, renforcée par les quatre légions de Labiénus, met le cap sur l’Italie. Menacé de tous côtés, condamné à louvoyer, César dirige son armée sur la Saône quand il est intercepté par Vercingétorix, venu en droite ligne de Bibracte, où il a été reconnu par tous comme unique chef de la nouvelle unité gauloise lors d’une assemblée extraordinaire de tous les chefs gaulois.
    Gardant à ses côtés les hommes nécessaires au harcèlement des légions romaines, Vercingétorix disperse les autres avec pour mission de conquérir les provinces romaines de Gaule. Peu après, d’ailleurs, le Languedoc et le Vivarais sont occupés…
    C’est sur les bords de l’Ouche que se situe la rencontre des deux armées. Là, à la vue de l’armée en fuite, Vercingétorix enflamme le cœur de ses hommes :
    - Les Romains, leur dit-il, s’enfuient dans leur province et abandonnent la Gaule. C’est assez pour assurer la liberté du moment mais trop peu pour la paix et le repos de l’avenir ! Ils reviendront avec de plus grandes forces et la guerre sera sans fin !
    Frissonnant d’ardeur guerrière, les chefs de la nombreuse et superbe cavalerie gauloise, que Vercingétorix a désignés pour mener l’assaut, prêtent serment devant les dieux : ils ne regagneront leur toit et leur famille qu’après avoir traversé deux fois, de part en part, la colonne ennemie !
    Les Gaulois chargent l’arrière-garde romaine, donnant l’assaut sur trois flancs. Mais c’est alors qu’apparaissent… les redoutables cavaliers germains ! Le combat traîne en longueur, la résistance est farouche et César, à la tête d’une troupe de choc, porte tour à tour secours aux hommes les plus en difficulté. Lui-même manque de finir prisonnier ! Saisi à bras-le-corps par un solide géant gaulois, il ne doit la liberté qu’au manque de discernement du guerrier qui croyait ne tenir qu’un vulgaire officier. Seule l’épée du Romain restera sur le champ de bataille…
    Finalement, l’acharnement des auxiliaires germains fait tourner l’avantage. Attaquant, massacrant, ils forcent les Gaulois à la retraite. Alors, c’est la débandade !
    Atterré par cette cuisante défaite, Vercingétorix se replie précipitamment dans la forteresse d’Alésia, ancien lieu sacré de la Gaule. Mais les dieux semblent avoir abandonné le chef arverne… Poursuivant les fuyards, César entreprend d’affamer les assiégés.
    Un nouvel échec de la cavalerie gauloise face aux Germains convainc Vercingétorix de transformer ses cavaliers en estafettes : l’appel au secours du jeune chef résonne bientôt à travers toute la Gaule…
    Mais à peine les cavaliers ont-ils traversé les lignes romaines que César met en branle un formidable système de fortifications et de tranchées.
    Trois fossés de quinze pieds de large et de profondeur entourent l’oppidum, l’un rempli d’eau, l’autre hérissé de pieux. Derrière ces fossés, s’élèvent le terrassement et la palissade du campement, elle aussi protégée de pieux acérés. Enfin, d’autres fossés ou puits, tapissés de pieux aigus, de pointes de fer, recouverts de terre et de branchages, sont creusés sur environ huit rangs. Ceci achevé, César ordonne la même disposition de l’autre côté du camp, pour parer à une éventuelle attaque des troupes de secours.
    Alésia est verrouillée…
    L’ultime bataille
    En moins d’un mois, l’armée de secours, réunie sous le commandement de Comm « l’Artebate », ou « l’Artésien », rejoint Alésia à marche forcée.
    Quand ils arrivent enfin en vue de l’oppidum, les assiégés, qui n’ont plus de vivres, ont dû expulser les habitants de la ville, hommes, femmes et enfants. Perdus dans le no man’s land qui sépare les deux adversaires, les Mandubiens imploreront la grâce de César… en vain !
    À l’arrivée de Comm, les assiégés reprennent courage et, dans un dernier sursaut d’énergie, se lancent à l’attaque. Pris entre deux feux, les Romains résistent tant bien que mal aux ravages que font les archers gaulois dans leurs rangs, jusqu’à l’arrivée… des cavaliers germains ! « Massés en un seul point, en escadrons serrés, les cavaliers germains chargent l’ennemi et le refoulent » puis ils isolent les archers et les massacrent un à un…
    Une deuxième attaque a lieu de nuit : c’est un nouvel échec et, au lever du jour, César, satisfait, peut contempler les pièges et les chausse-trappes jonchés de corps empalés. César a prouvé son génie militaire mais il semble que les forces gauloises soient inépuisables et, le troisième jour, environ cinquante mille nouveaux guerriers surgissent du nord de la ville et lancent un ultime assaut.
    Les Gaulois se déploient sur tout le nord et l’ouest des fortifications, sachant pertinemment que le proconsul ne pourra résister à une attaque d’une telle ampleur à l’intérieur et à l’extérieur du siège. Pourtant, une fois de plus, les Romains sont sauvés par les Germains qui prennent l’armée de secours à revers et la mettent en pièces.
    Les lauriers de César
    Les vivres sont épuisés et le désespoir s’est emparé des assiégés après cette dernière défaite. Une seule chose pourra sauver les Gaulois révoltés : le sacrifice du chef.
    Alors que tous les chefs gaulois se rendent, désarmés et vaincus, à César, le proconsul voit se présenter celui qui lui a tenu tête neuf mois durant. Paré de ses plus beaux ornements, Vercingétorix, dans le silence le plus complet, jette ses armes aux pieds de son vainqueur…
    Six ans plus tard, lors du triomphe de César, les Romains peuvent contempler le fier guerrier, tout juste sorti de la prison Mamertine, enchaîné et amaigri. Le lendemain, il est exécuté…
    Ainsi finit le héros de nos siècles anciens, conclut Henri Martin ; ainsi tomba cette première France qu’on appelait la Gaule…
    Ecrit par Alix Ducret 28-10-2008 - http://www.historia-nostra.com/

  • La morale au crible des religions

    C'est le dernier "conseil de lecture", de l'Abbé de Tanouarn. Il fait référence à la la collection Studia arabica publiée par les Editions de Paris, et nous propose un extrait de la contribution de Marie-Thérèse Urvoy, sur l'Islam.

    "On observe que les commentaires coraniques soulignent chacun de son angle de vue le caractère purement extrinsèque de la préférence divine. La liberté d'agir et de choisir n'engendre pas véritablement l'acte, car Dieu seul est le créateur des actes humains selon la plupart des doctrines islamiques (excepté les Mu'tazillites). De fait la vertu dans la morale coranique est ramenée à une dénomination extrinsèque qui n'est que la répercussion sur l'homme de la préférence (tafdil) divine. L'homme ne s'enrichit pas de vertu par ses actes, mais au contraire, ce sont les actes que Dieu fait perdurer pour leur accorder une récompense qui est sans proportion avec eux : devenus sujets de la préférence divine, ils constituent la véritable vertu de l'homme presque au-delà de lui-même. La vertu islamique n'est pas une parure intérieure de l'âme, elle est l'état d'une âme dépouillée d'elle-même dans ses actes d'obéissance, toute abandonnée à Dieu, exhaussée au dessus d'elle-même par son identification au don gratuit et disproportionné des récompenses que Dieu avait promis par un acte pur de la volonté et qu'il accorde généreusement au seul croyant fidèle. Dans ce sens la morale coranique débouche sur la mystique. L'affirmation qu'il n'y a pas de morale en islam, en ce qu'elle a d'abrupt, n'est pas un paradoxe".

    On trouve des enresgitrements de cette spécialiste éminente, sur le site de Lumière 101.

    Paula Corbulon

  • CÉSAR FACE À ARIOVISTE

    La première confrontation gallo-germanique

    Entré en Gaule en 58 avant J.-c. au titre d'une simple opération de police contre les Helvètes, César n'en repartira pas avant de l'avoir entièrement soumise.

    L'EXODE DES HELVÈTES

    Avec ses six légions, César se dirige vers le mont Beuvray, en territoire éduen, les fidèles alliés des Romains. C'est à proximité de Bibracte qu'il livre la terrible bataille que nos lecteurs connaissent bien. Déployés en tortue, à l'imitation des légions, les Helvètes sont dispersés par un flux continu de longs javelots qui les clouent sur place. Dès lors, ils choisissent de combattre à découvert, jetant leurs boucliers. Ils sont alors massacrés, ainsi qu'une bonne partie des femmes et des enfants qui les accompagnent. Quant aux survivants, plusieurs dizaines de milliers, ils sont renvoyés en Helvétie ou autorisés à s'installer en Gaule, en des endroits que César leur impose.

    LA MENACE D'ARIOVISTE

    Le roi germain Arioviste, le chef des Suèves est un remarquable meneur d'hommes. Il s'est implanté vers 75 avant J.-C. entre les vallées de l'Elbe et celle du Main. Il profite d'un conflit entre Éduens et Séquanes (un peuple gaulois installé entre Seine et Jura, avec pour capitale Vesontio, l'actuelle Besançon) pour venir au secours de ces derniers. Arioviste franchit donc le Rhin et bat les Éduens. Puis, rêvant de la constitution d'un empire gallo-germanique, il menace les Gaulois qui s'unissent contre lui. Mais en -61, il les bat à Magetobriga. Puis, il occupe le tiers du territoire des Séquanes, se faisant livrer des otages, et menaçant d'annexer l'ensemble des terres de ses anciens alliés gaulois.

    Avec habileté, en -59, il se fait reconnaître le titre d'ami du peuple romain par le Sénat. Cependant, l'assemblée des Gaules demande à Rome de protéger la Gaule des ambitions du Suève. Alors, César, saisissant cette opportunité exceptionnelle, vient leur porter secours :

    NÉGOCIATIONS AVEC ARIOVISTE

    César tente d'abord de négocier avec Arioviste. Prudent, il fait converger ses légions vers Vesontio, lesquelles ne sont guère rassurées par l'exceptionnelle réputation de chef de guerre du Germain. Ce dernier, fait alors porter son effort militaire dans la plaine d'Alsace, entre Cernay et Aspach. César accompagné de plusieurs légions vient à sa rencontre, propose des pourparlers. Après bien des tergiversations, en particulier liées à des problèmes de préséance, César et Arioviste parviennent à se rencontrer. Avec hauteur, le chef germain affirme qu'il n'occupe une portion de la Gaule qu'en raison de la demande Séquane et refuse les propositions de César qui a bien caché ses intentions futures, assurant n'être venu en Gaule que pour protéger ses frontières nord et est des Helvètes et des Suèves.

    LA BATAILLE DE LA PLAINE D' ALSACE

    Devant l'impasse diplomatique, la bataille ne tarde guère à s'engager. Les Germains subissent alors une sévère défaite et les voilà contraints de repasser le Rhin. Arioviste ne s'en tire que d'extrême justesse : il trouvera la mort l'année suivante, semble-t-il. Alors, son empire se disloque. Aussitôt, César répète à l'envi qu'il a sauvé la Gaule d'une invasion germanique. Ce qui n'est guère exact, car il n'existe aucune concentration réelle des peuples germains. L'autoritaire Arioviste n'est parvenu qu'à fédérer des peuples disparates, alors que nombre de hordes germaniques sont demeurées en dehors de sa coalition, préservant jalousement leur indépendance. On peut citer, en particulier, les Hermondures et les Marcomans qui sont pourtant des Suèves, par leurs origines. Paradoxe, on trouve de nombreux Gaulois dans les troupes d'Arioviste : des Némètes de Spire et des Triboques de Strasbourg …

    Comme on le voit, la bataille de la plaine d'Alsace est loin d'être une grande confrontation entre Gaulois et Germains, contrairement à ce que l'Histoire nous a enseigné. En vérité, des légions romaines y repoussent un assemblage de tribus gallo-germaniques! Il s'agit bien de la confrontation de deux ambitions personnelles opposées: celle de César venu soumettre la Gaule à Rome et celle d'Arioviste, décidé à constituer un puissant empire gallo-germanique.

    Philippe Valode : Dossier d'actualité d'histoire