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culture et histoire - Page 1669

  • L’Europe est-elle encore une puissance politique ?

    Entretien avec Alain de Benoist

    L’Europe est-elle encore une puissance politique ?
    Il semblerait que de plus en plus de gens estiment que nos soldats n’ont rien à faire en Afrique. La politique étrangère de la France devrait-elle se résumer à celle du Costa Rica ?
    De façon générale, nos concitoyens se passionnent pour la moindre anecdote de politique intérieure, mais s’intéressent assez peu à la politique étrangère. Qui peut citer, par exemple, le nom d’un seul ministre du gouvernement d’un pays voisin ? La politique étrangère est pourtant ce qui compte le plus. C’est elle qui détermine le rang d’un pays. C’est elle qui exprime l’idée qu’il se fait du nomos de la Terre. C’est elle, aussi, qui révèle le mieux l’essence du politique, puisqu’elle implique la dualité du couple ami-ennemi. Nous sommes, par ailleurs, aujourd’hui dans un monde globalisé, où tout retentit instantanément sur tout. Non seulement les frontières n’arrêtent plus rien, mais la mondialisation abolit l’espace et le temps : alors que le monde de la modernité était un monde de non-synchronicité, la mondialisation réalise une synchronicité planétaire (le « temps zéro »). Difficile, dans ces conditions, de rester le nez sur la vitre ou de se replier dans l’entre-soi. Mais encore faut-il avoir quelque curiosité, être capable de s’informer, posséder quelques notions de géopolitique. Et savoir raisonner avec des catégories un peu plus intelligentes que le « fascisme », les « États voyous » ou les « lécheurs de babouches ».
    L’exemple que vous donnez n’est cependant pas le meilleur. On peut en effet être convaincu de la nécessité d’avoir une politique étrangère et contester l’opportunité des récentes interventions en Afrique. Si l’on n’avait pas été assez stupides pour faire la guerre à la Libye avec pour seul résultat d’y instaurer la guerre civile et le chaos – ce qui a entraîné la déstabilisation de tout le Sahel –, on se serait épargné l’intervention au Mali, où nos troupes vont bientôt se retrouver prises entre deux feux. Quant à la République centrafricaine, où l’on est au contraire intervenu beaucoup trop tard – en ignorant de surcroît les réalités ethno-politiques locales –, les déboires s’y accumulent déjà. La vérité est que la France n’a plus de politique étrangère (elle s’est totalement déconsidérée dans l’affaire syrienne), et que les initiatives qu’elle prend sont plus favorables à l’axe américano-qataro-israélien qu’aux intérêts français. Si l’on y ajoute la baisse drastique des crédits militaires, tout cela augure mal de l’avenir.
    Quand Bernard Antony, ancien député européen FN, écrit que ce qui se passe en Palestine « ne nous regarde pas », n’est-ce pas étrange, pour un catholique revendiqué, de ne pas s’intéresser à cette terre qui a vu naître le Christ ?
    On compte aujourd’hui 90 000 chrétiens vivant dans les territoires occupés. Plusieurs figures éminentes de la résistance palestinienne sont issues de la communauté chrétienne (il suffit de citer les noms de Georges Habache, Hanan Ashrawi ou Nayef Hawatmeh). En avril dernier, les chrétiens de Palestine ont adressé une lettre ouverte au pape François pour protester contre la décision israélienne de bâtir un « mur de sécurité » qui va séparer Bethléem de Jérusalem au profit des colonies, la qualifiant « d’attaque contre le tissu social palestinien et la présence palestinienne chrétienne ». Sur le sort de ces Palestiniens chrétiens qui partagent le sort de leurs concitoyens musulmans dans les territoires occupés, on peut lire le rapport accablant publié en 2012 par le Conseil œcuménique des Églises sous le titre Faith under Occupation. Cela dit, M. Antony est libre de penser ce qu’il veut. Peut-être pourrait-on seulement lui rappeler que Jésus est maudit dans le Talmud, alors qu’il est vénéré (mais pas adoré) dans le Coran. Et subsidiairement, que les milices chrétiennes de Centrafrique ne sont pas moins criminelles que les milices musulmanes.
    Vous avez été l’un des premiers, à l’époque de la guerre froide, à appeler à une alliance entre l’Europe et ce que l’on nommait naguère le tiers monde. Quel codicille ajouter aujourd’hui ?
    Il y a peu de choses à ajouter, sinon qu’on a changé d’époque. Dans le monde bipolaire de la guerre froide, l’Europe aurait pu prendre la tête du mouvement des non-alignés. À l’époque des pays émergents, elle pourrait chercher à s’imposer comme une puissance autonome – et, simultanément, travailler à l’émergence d’un axe Paris-Berlin-Moscou. Mais l’Europe n’en a ni les moyens ni, surtout, la volonté. Elle préfère se transformer en un vaste marché plutôt que de devenir une puissance qui serait en même temps un creuset de culture et de civilisation. La grande alternative à laquelle nous sommes confrontés est pourtant plus claire que jamais : il s’agit de savoir si le nouveau nomos de la Terre sera unipolaire, c’est-à-dire dépendant globalement de la puissance américaine et des marchés financiers, ou bien multipolaire, les grands blocs continentaux s’imposant comme autant de pôles de régulation de la globalisation.
    À long terme, l’Afrique sera le continent qui comptera le plus, ne serait-ce qu’en termes de ressources naturelles. Les Chinois s’y installent, les Américains aussi. Que reste-t-il de la Françafrique ?
    Je ne suis pas sûr que l’Afrique sera, à terme, le continent « qui comptera le plus » (sauf peut-être sur le plan démographique). De la Françafrique, il reste des vestiges. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas eu de décolonisation économique, commerciale ou technologique. Même sur le plan politique, l’Afrique reste en proie à des conflits ethniques dus à des frontières coloniales qui ont artificiellement coupé des peuples en deux ou réuni dans un même pays des ethnies antagonistes depuis toujours.
    La mondialisation elle-même, qui est dans une large mesure une nouvelle forme d’occidentalisme, fonctionne comme une structure néocoloniale fondée sur ce mythe du « développement » qu’a si bien critiqué Serge Latouche. Elle équivaut à une colonisation des sociétés humaines par la logique du profit et la finance de marché, puisqu’elle vise à généraliser à l’échelle planétaire les valeurs de l’Occident libéral : règne de l’individu, universalité abstraite, etc. – l’idée générale étant que ce qui n’a pas de sens économique n’en a aucun. La mondialisation est d’abord, et avant tout, une marchandisation du monde, où le fétichisme de la marchandise et le primat de la valeur d’échange entraînent une réification généralisée des rapports sociaux. Le système capitaliste continue plus que jamais à éradiquer toutes les cultures enracinées, et à supprimer toutes les structures traditionnelles qui empêchent l’émergence d’un individu manipulable à merci sur le grand marché planétaire. La mondialisation fait du déracinement un idéal et une norme. « En ce sens, dit à juste titre Hervé Juvin, la culture-monde est bien une négation de la condition humaine. »
  • Néopaganisme républicain : snif, snif, encore un "arbre de la laïcité" guillotiné !

    Avec un aveu de taille du député Alain Tourret qui avait participé à la plantation de cet arbre de la laïcité : ceux qui l’ont scié ont commis une ... "profanation" ! Ou quand la laïcité est bien une religion, celle du néopaganisme républicain.

    " L’arbre de la laïcité victime de la bêtise obscurantiste

    Le samedi 23 novembre dernier, à Parfouru-sur-Odon, en présence de Dominique Aguiton, maire de la commune, j’avais participé à la plantation d’un « Arbre de la Laïcité ». Ce lundi 5 janvier, les Délégués Départementaux de l’Education Nationale, qui avaient pris l’initiative de cette plantation, m’ont informé que l’érable symbolique n’a pas résisté à la bêtise obscurantiste.

    Entre le 2 et le 5 janvier, le tronc de cet Arbre de la Laïcité a en effet été scié et la plaque provisoire rappelant sa plantation taguée.

    Madame le maire de Parfouru-sur-Odon a décidé de porter plainte et l’association des DDEN du Calvados s’associera à cette démarche que je soutiens.

    Joël Chauvin, président des DDEN du Calvados, avait, lors de la plantation de cet arbre, défini la laïcité comme « la possibilité de vivre ensemble en se respectant les uns les autres, quelles que soient les opinions politiques ou religieuses. »

    L’enquête de gendarmerie permettra, je l’espère, d’identifier les auteurs de cette profanation et de savoir s’ils ont agi par pure bêtise ou s’il faut donner, comme je le crains, une signification politique à leur geste.

    Dans le climat actuel de montée des extrémismes, je constate que les atteintes à la laïcité et les actes d’hostilité aux symboles républicains se multiplient. A Angers, par exemple, un tel Arbre de la Laïcité a été abattu à deux reprises.

    Les auteurs de tels actes doivent donc savoir qu’ils seront poursuivis et châtiés avec la sévérité qui convient. "

    Alain Tourret, député du Calvados

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Neopaganisme-republicain-snif-snif

  • L'apprentissage contre le chômage : la preuve par la Suisse, sur France 2

    Eh, oui, on ne cesse de s'en plaindre, car c'est un scandale : le "monde journalistique", en France, est à gauche et à l'extrême-gauche, à 80, 85% voire plus; et, trop souvent, les journalistes font passer, à l'antenne, leur carte de parti avant leur carte de presse. C'est vrai, ce n'est pas normal, c'est même intolérable, et on l'a dit mille fois ici.

    Cependant, à lafautearousseau, on n'est pas grognon, on n'a pas mal au foie, et on tâche d'être juste : on prend son bien où et quand on le trouve et, de David Pujadas à Gilles Bouleau, à chaque fois qu'à la télé un journaliste nous offre du réel et du vrai, on s'en réjouit et on le signale...

    Ainsi, lundi dernier, 16 décembre, c'est à France 2 qu'est revenue la palme du bon reportage : Le miracle suisse, c'est sous cet intitulé que la chaîne a consacré la 43ème édition de son émission documentaire Un oeil sur la planète. Les Suisses en ont, d'ailleurs, été ravis, et ils n'ont pas tardé à le faire savoir, ce qui est bien naturel :

     http://www.bilan.ch/node/1010863

    Suisse : l'apprentissage vaut de l'or :

    https://www.facebook.com/20H.France2#!/photo.php?v=660384...

    C'est l'un des pays les plus riches d'Europe : très haut niveau de vie, chômage inférieur à 4%. Quel est son secret ? les banques ? Pas seulement... les Suisses ont aussi l'apprentissage. Là-bas, deux tiers des élèves deviennent apprentis à l'adolescence. Tout le contraire d'une voie de garage : une voie royale.

    La recette anti-chômage

    De telles performances expliquent que le taux de chômage soit l’un des plus faibles au monde. Mais c’est aussi la réussite du système de formation. Plus des 2/3 des petits Suisses quittent l’école à 15 ans pour entrer en apprentissage. Cela donne une main d’œuvre bien formée, bien payée et motivée car l’ascenseur social fonctionne toujours. Et la minorité qui fait des études bénéficie de conditions de rêve dans des établissements ultramodernes… (Un reportage de Julien Duperray et Annie Tribouart)

    Une vraie démocratie

    L’une des clés du miracle suisse tient en deux mots : démocratie directe. Le peuple suisse se mêle de tout, tout le temps et ça marche. A l’échelon local, cantonal ou fédéral, les citoyens suisses peuvent faire entendre leurs voix grâce aux votations et référendums. Loin d’être un frein à l’initiative, ces votes à répétition donnent une démocratie moderne et vivante. (Un reportage de Jérôme Tournier et Didier Dahan)

    Et nous, pendant ce temps-là, q'uest-ce qu'on fait ? Nous, c'est-à-dire ce Système, cette République idéologique qui nous abaisse, qui nous ruine, qui nous déclasse inexorablement ? Eh, bien c'est simple : elle fait exactement le contraire ! Vincent Peillon vient de supprimer la possibilité de l'apprentissage à partir de 14 ans ! Là où les Allemands (deuxième "bon" exemple, après la Suisse) ont un million d'apprentis, la France n'a jamais réussi à dépasser les 200.000. Et on va encore aller plus bas, alors que Suisse et Allemagne ont - grâce à l'apprentissage - un taux de chômage en général, et de chômage des jeunes en particulier très largement inférieur au nôtre. Mais, de cela, Peillon s'en fiche ; ce qu'il veut, c'est garder les enfants à l'école le plus longtemps possible pour les formater, pour les endoctriner, pour configurer leur esprit à sa nouvelle religion républicaine. En terme crus, pour leur "bourrer le crâne"...

    Alors, une seule solution : être révolutionnaires de ce Système nuisible, perfide et qui va directement à l'encontre des intérêts des Français.

    Soyez royalistes, ou ne vous plaignez pas !... 

    vincent peillon ecole.JPG 

     Depuis 1798 et 1875, avec l'instauration de la République idéologique qui en est l'héritière, l'idéologie destructrice est préférée aux réalités...
  • Lire, pour réfléchir et pour penser l’action.

    La période des vacances est toujours l’occasion pour moi de me plonger dans les nombreux ouvrages que j’achète au cours de l’année ou que l’on m’offre à la période des fêtes : il n’est pas dit, pour autant, que j’arrive à tout lire, tant le nombre de livres qui s’entassent dans mon appartement, mais aussi dans ma voiture, est élevé ! Néanmoins, c’est une activité à laquelle je consacre, même en temps normal et au-delà des nombreux journaux et revues que je me procure quotidiennement (y compris le dimanche, au grand dam de mon épargne…), quelques heures chaque jour, et je n’ai pas vraiment l’impression de perdre mon temps.

    La lecture d’un essai ou d’un document d’histoire, par exemple, n’est pas qu’un loisir divertissant, c’est parfois aussi l’abord de nouvelles pistes idéologiques ou de nouveaux chantiers intellectuels, et la réflexion s’en trouve encore plus stimulée, y compris par l’agacement que je puis éprouver à certaines pages : ainsi, ces livres rédigés par les néo-robespierristes, nombreux autour de M. Mélenchon, et qui voient en Lorànt Deutsch ou en Jean Sévillia d’ignobles réactionnaires à chasser des bibliothèques et des plateaux télévisés, mais qui ont, en même temps et parfois a contrario, le mérite de montrer que la recherche et le débat historiques sont toujours d’actualité en notre pays et que ce sont des enjeux diablement importants ! Que certains veuillent faire taire ou marginaliser ceux qui ne sont pas « dans la ligne » de l’Education nationale officielle est révélateur des tentations permanentes de la censure qui s’exprimèrent (et pas toujours du même côté politique) avec tant de hargne aux heures sombres de notre histoire, des années de la Terreur républicaine à celles de l’Occupation : tentations bien vaines aujourd’hui si l’on veut bien se donner la peine d’ouvrir les livres et, de plus en plus, d’allumer l’écran d’ordinateur qui, lui-même, ouvre tant de voies bibliophiliques nouvelles pour qui est curieux et pas seulement opportuniste.

    Mais, au-delà des cris d’orfraie des amoureux de Maximilien et des murmures plus insidieux des Girondins et du Marais, la Révolution française, car c’est le plus souvent autour d’elle que se crispent le plus les attitudes et les postures, n’est plus ce « temple des principes et des valeurs » que la IIIe république a voulu ériger et que l’école issue de Jules Ferry avait pour tâche de faire vénérer à tous les élèves de France, y compris, comme le faisait remarquer Marcel Pagnol avec justesse, au détriment de la simple vérité historique ! Les livres de Gaxotte jadis, de Furet hier, ou de Sécher et Deutsch aujourd’hui, ne sont pas pour rien dans la ruine du temple des illusions « francorévolutionnaires »… Le livre est une arme de papier parfois terrible !

    Je ne lis évidemment pas que des ouvrages sur la période ouverte par 1789, et je me suis penché, sans doute influencé par l’actualité récente de ma province natale, sur les livres et revues consacrés à Anne de Bretagne, dont on commémore cette année le 500e anniversaire de la mort comme reine de France et duchesse de Bretagne, et sur ceux posant la question de l’identité bretonne, comme « être Breton ? », de Jean-Michel Le Boulanger, et d’autres encore évoquant les révoltes bretonnes dans l’histoire, jusqu’aux tentations nationalistes (ou européistes…) des années 30 à nos jours… De quoi alimenter de prochaines notes sur mon site personnel !

    La lecture n’est pas un simple acte intellectuel, elle doit mener, d’une manière ou d’une autre, à l’action : « On a raison de se révolter », cet ouvrage écrit à trois mains par Sartre, Gavi et Pierre Victor (devenu ensuite Benny Lévy, passé « de Mao à Moïse », selon sa propre expression), rappelle, d’une certaine manière, le texte court et acéré de Maurras « Si le coup de force est possible », véritable « bible » des militants monarchistes des années post-68, et, dans les deux cas, la lecture promeut (certains diraient « promet », ce qui semble moins mobilisateur…) l’action politique, réfléchie, stratégique, déterminée, celle qui doit faire l’histoire ou qui en est le moteur, pensent Sartre comme Maurras… J’avoue avoir puisé quelques éléments extrêmement intéressants (malgré un fatras de théories difficilement soutenables sur le plan intellectuel) dans le texte des trois fondateurs de Libération, en particulier autour de la grande question de la légitimité et de l’illégalité, question qui est déjà celle que Sophocle pose dans son « Antigone ».

    Combien de livres ouverts en cette période de vacances qui s’achève ? Peut-être une vingtaine… sans doute un peu plus ! Ce sont ces lectures nombreuses, variées, parfois antagonistes, qui nourrissent ma réflexion et enrichissent mon action, et inversement… Je ne lis pas pour lire ou seulement pour lire : je lis pour me provoquer, et agir !

    Et j’y retourne, l’ordinateur à peine éteint !

    J.P. Chauvin

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1109:lire-pour-reflechir-et-pour-penser-laction&catid=48:2014&Itemid=59