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culture et histoire - Page 516

  • Du côté de chez Michel Déon, une rencontre avec Stanislas Beren

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    C’était par une de ces fins d’été tumultueuses où l’ordre du monde, longtemps immobilisé par des beaux jours presque indiscernables les uns des autres dans leur perfection, semble se remettre en mouvement, tout en gardant de la haute saison, sa lumière puissante derrière les nuées, si bien que les brusques averses étaient lustrales ; et miroitantes comme des mirages les rues de Paris. A chaque seconde on attendait un arc-en-ciel dont les couleurs étaient annoncées par celles des parapluies, seuls accessoires, en la mode morose de cette année, à oser encore le versicolore.

    598211335.jpgJe sortais d’un cinéma où m’avait chassé une averse. Les intempéries sont, mieux que les critiques, les propagandistes les plus convaincants des salles obscures. J’avais aimé quelque peu le film, intitulé Un Taxi mauve, où des acteurs de belle allure et de grand style faisaient vibrer la langue française dans leur poitrine, où les regards s’apaisaient en douces mélancolies vertes et grises dans les paysages ruisselants. Les cinéphiles s’étaient promptement dispersés. Nous seuls demeurions abrités près des affiches, avec nos chemisettes et nos sandales. Nous, c’est à dire un homme d’une blondeur quelque peu hirsute qui semblait vouloir lier conversation, et moi-même, qui était, ce jour-là, d’excellente humeur à écouter.

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  • Vive le Roi : interview avec l'Action française, par Ciaran Brennan. 1/5

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    Un aliment de base de la droite française depuis sa genèse en 1899 Action française est (AF) un groupe nationaliste largement dirigé par des étudiants, connu pour son activisme de jeunesse bruyant et ses amarres philosophiques. Souvent décrit comme un taon par le Rassemblement National (RN) de Le Pen, il a gagné une place respectée au sein de la société française inhabituelle pour les groupes de droite ailleurs. À l'occasion de l'anniversaire du martyre du roi Louis XVI, nous nous sommes entretenus avec Francis Venciton, sous-secrétaire général du groupe, pour discuter de l'activisme, des leçons apprises, ainsi que des perspectives du nationalisme français à l'aube d'une nouvelle décennie.

    Pour certains lisant cette interview, AF peut sembler être un nom un peu archaïque des livres d'histoire, et qui a connu son apogée à l'époque de Maurras et du régime de Vichy, comment répondriez-vous à ces critiques?

    En politique, les aspects du fauteuil ne doivent pas être vilipendés. Jusqu'à l'année dernière, beaucoup de gens expliquaient que les frontières étaient un archaïsme inutile, avec la pandémie, ils se rendaient compte que les frontières étaient comme des peaux. Une protection très importante contre les dangers étrangers. Et si vous suivez ce genre de logique, nous ne sommes autorisés à parler du Congo à son apogée qu'au XVe siècle, ce qui est un peu court. 

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  • Missionnaires : les géants du christianisme

    Missionnaires  les géants du christianisme.jpegQuand nous étions petits, nous lisions la collection « Belles Histoires et Belles Vies » que les éditions Fleurus ont éditée jusqu’en 1972. Les albums des années quarante et cinquante étaient de petites merveilles. Je relisais avec fascination Les martyrs de l’Ouganda, paru en 1954, et Le bienheureux Théophane Vénard, paru en 1961. Les récits horrifiques des martyres respectifs, que les vignettes évoquaient avec des images très sages, m’avaient impressionné au point que nous étions allés visiter la « salle des martyrs » au siège des Missions Étrangères de Paris. Chaines et gangues étaient suspendues dans une muséographie assez pauvre.

    Elle existe toujours. Mais les MEP [Missions Étrangères de Paris] viennent de créer l’Irfa, l’Institut de recherche France-Asie, qui va exploiter toutes les archives des missions et révéler aux chercheurs c’est-à-dire a tous ceux qui témoignent d’un vrai projet de recherche le reste des trésors missionnaires. Ils sont moins les reliques émouvantes des martyrs que les documents, aussi émouvants par la charité dont ils témoignent, de la foi de ces prêtres lancés à la rencontre de tous ceux qui ne connaissent pas l’Evangile.

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 5/5

    Dès 1836, Blanqui avait déclaré dans un discours resté longtemps inédit : « Citoyens, nous avons bien moins en vue un changement politique qu’une refonte sociale. L’extension des droits politiques, la réforme électorale, le suffrage universel peuvent être d’excellentes choses, mais comme moyens seulement, non comme but ; ce qui est notre but à nous, c’est la répartition égale des charges et des bénéfices de la société ; c’est l’établissement complet du règne de l’égalité.

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  • La droite doit cesser d’être à la remorque de la gauche pour l’éducation et la culture

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    Interrogée dans Politique Magazine sur la liberté scolaire, Anne Coffinier appelle la droite à reconquérir ce terrain :

    La droite doit effectivement prendre le thème de l’éducation à bras le corps. Elle a cessé de penser la question éducative depuis 1984 environ, comme me le confiait un jour le député Xavier Breton, et ça se voit ! Le fait de remettre plus d’autorité et de discipline à l’école publique et de réhabiliter des méthodes éducatives structurées et enracinées dans la culture classique ne suffit pas à répondre aux défis éducatifs actuels. La droite doit cesser d’être à la remorque de la gauche pour l’éducation et la culture, si elle veut reconquérir un jour le pouvoir.

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 4/5

    Clarifier les fondements de l’antagonisme de classe a cependant une conséquence politique majeure : la délimitation du mouvement ouvrier naissant et l’affirmation de son indépendance politique face à la bourgeoisie républicaine. Ainsi, pendant la révolution de 1848, Blanqui soutient-il la candidature de Raspail contre celle de Ledru-Rollin : « Pour la première fois dans l’arène électorale, le prolétariat se détachait complètement comme parti politique du parti démocratique [28]. »

    Quelle politique pour cette révolution inconnue qui mûrit dans la lutte des classes ? Blanqui refuse catégoriquement aussi bien l’utopie libertaire à la Proudhon, que le « marché consenti » à la Bastiat, « le plus hardi apologiste du capital ».

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  • Sainte Genevieve, l’histoire confirme la légende

    Sainte geneviève, l'histoire confirme la légende.rtf.jpegPhilippe Bernard est spécialiste de l’histoire de l’Église entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge Professeur à Aix-en-Provence, fait autorité sur l’histoire de la liturgie, qu’il enseigne à l’École Pratique des Hautes Études. Il a bien voulu répondre à nos questions sur sainte Geneviève, personnage hors norme, entre religion et politique, qui eut un rôle décisif dans l’affermissement de la première chrétienté parisienne.

    Propos recueillis par l’abbé G. de Tanoüarn

    Pour l’historien que vous êtes, quelles sont les sources qui nous permettent de penser que notre connaissance de la vie de sainte Genevieve est objective ?

    Naturellement, aucune de nos sources écrites n’est objective au sens moderne du terme. Les hagiographes du haut Moyen-Âge ne pratiquaient évidemment pas la méthode historico-critique des historiens modernes, et nul ne saurait le leur reprocher sans commettre un élémentaire anachronisme. L’auteur anonyme de la plus ancienne biographie de Geneviève écrivait vraisemblablement dans les années 520, c’est-à-dire vingt ans environ après la mort de son héroïne.

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 3/5

    La dimension éthique du socialisme, en tant que combat contre l’injustice, est aussi capitale aux yeux de Blanqui. Une de ses principales critiques contre le positivisme vise son absence de distance critique/morale devant les faits : « Le positivisme exclut l’idée de justice. Il n’admet que la loi du progrès (quand même et) continu, la fatalité. Chaque chose est excellente à son heure puisqu’elle prend place dans la série des perfectionnements (la filiation du progrès). Tout est au mieux toujours. Nul critérium pour apprécier le bon ou le mauvais [20]. »

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