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culture et histoire - Page 513

  • Sainte Genevieve, l’histoire confirme la légende

    Sainte geneviève, l'histoire confirme la légende.rtf.jpegPhilippe Bernard est spécialiste de l’histoire de l’Église entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge Professeur à Aix-en-Provence, fait autorité sur l’histoire de la liturgie, qu’il enseigne à l’École Pratique des Hautes Études. Il a bien voulu répondre à nos questions sur sainte Geneviève, personnage hors norme, entre religion et politique, qui eut un rôle décisif dans l’affermissement de la première chrétienté parisienne.

    Propos recueillis par l’abbé G. de Tanoüarn

    Pour l’historien que vous êtes, quelles sont les sources qui nous permettent de penser que notre connaissance de la vie de sainte Genevieve est objective ?

    Naturellement, aucune de nos sources écrites n’est objective au sens moderne du terme. Les hagiographes du haut Moyen-Âge ne pratiquaient évidemment pas la méthode historico-critique des historiens modernes, et nul ne saurait le leur reprocher sans commettre un élémentaire anachronisme. L’auteur anonyme de la plus ancienne biographie de Geneviève écrivait vraisemblablement dans les années 520, c’est-à-dire vingt ans environ après la mort de son héroïne.

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 3/5

    La dimension éthique du socialisme, en tant que combat contre l’injustice, est aussi capitale aux yeux de Blanqui. Une de ses principales critiques contre le positivisme vise son absence de distance critique/morale devant les faits : « Le positivisme exclut l’idée de justice. Il n’admet que la loi du progrès (quand même et) continu, la fatalité. Chaque chose est excellente à son heure puisqu’elle prend place dans la série des perfectionnements (la filiation du progrès). Tout est au mieux toujours. Nul critérium pour apprécier le bon ou le mauvais [20]. »

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 2/5

    Le processus historique n’est pas, pour le fondateur de la Société des saisons, une évolution prédéterminée, mais un mouvement ouvert, qui revêt, à chaque moment critique, la forme d’une décision, d’une bifurcation à la croisée des chemins. Selon une belle image de son biographe Gustave Geffroy, « Blanqui installait à un carrefour de Révolution le visible et attirant drapeau de son incertitude ». L’histoire humaine peut donc conduire aussi bien à l’émancipation qu’à la catastrophe : « L’humanité n’est jamais stationnaire. Elle avance ou recule. Sa marche progressive la conduit à l’égalité. Sa marche rétrograde remonte, par tous les degrés du privilège, jusqu’à l’esclavage personnel, dernier mot du droit de propriété. Avant d’en retourner là, certes, la civilisation européenne aurait péri. Mais par quel cataclysme ? » C’est déjà, avec un demi-siècle d’avance, l’idée de l’alternative « socialisme ou barbarie » énoncée par Rosa Luxemburg [7]. Dans une conversation de 1862 avec Théophile Silvestre, Blanqui insistait à nouveau sur son refus de toute conception linéaire du temps historique : « Je ne suis pas de ceux qui prétendent que le progrès va de soi, que l’humanité ne peut pas reculer. […] Non, il n’y a pas de fatalité, autrement l’histoire de l’humanité, qui s’écrit heure par heure, serait tout écrite d’avance [8]. »

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  • Auguste Blanqui, communiste hérétique 1/5

    Il existe, dans l’histoire du socialisme français, un courant souterrain, hérétique, marginalisé et refoulé. Il constitue une sensibilité occultée parmi les tendances qui ont prévalu dans la gauche de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui – tendances représentées par les couples rivaux et complémentaires Jaurès et Guesde, Blum et Cachin, Mollet et Thorez, Mitterrand et Marchais. Si l’on envisage l’histoire du socialisme sous l’angle de la coupure entre une « première » et une « deuxième » gauche – l’une centraliste, étatiste, anticapitaliste, l’autre plus sociale, réformatrice, démocratique –, il s’agirait d’une « troisième gauche » beaucoup plus radicale, qui est restée, depuis toujours, hors du jeu politique, parlementaire et ministériel.

    Il ne s’agit pas d’un groupe ou d’une tendance organisée, encore moins d’un parti : tout au plus d’une constellation intellectuelle et politique, dont les étoiles les plus visibles sont Auguste Blanqui, Georges Sorel, Charles Péguy et Bernard Lazare. En essayant de redécouvrir cette « tradition cachée » du socialisme français, escamotée aussi bien par le silence des uns que par les tentatives de « récupération » des autres – par exemple celle (qui a fait long feu) de la « deuxième » gauche de s’approprier Sorel –, nous n’avons nullement l’intention de proposer une nouvelle orthodoxie à la place de celles qui existent déjà. Ce serait d’ailleurs impossible, tant ces penseurs présentent entre eux autant de différences que d’affinités.

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  • Avec Raspail, pour les Bourbons d’Écosse

    Avec Raspail,pour les Bourbons d'Écosse.jpegRaspail n’est pas un homme de dogmes, mais un gentilhomme de principes. Tenue, geste et attitude, voilà les maitres mots de son œuvre. Avec panache, c’est le principe royal qu’il tente de ressusciter à travers Le Roi est mort, vive le roi !.

    Une belle réédition de son Roi au-delà de la mer (Via Romana)

    Au siècle de Louis XV les tuniques rouges patrouillaient en Écosse. La fidélité des Jacobites aux Stuarts était une foi proscrite. Leurs princes vivaient en exil en France ou en Italie. Alors, dans les banquets, lorsqu’il fallait porter le toast règlementaire à l’usurpateur, nos rebelles en tartan faisaient discrètement passer leur verre au-dessus d’une carafe d’eau, rendant ainsi hommage non au souverain félon, mais au prince légitime : le roi au-delà de la mer.

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  • La dernière grappe de la vigne attique de Maurras 2/2

    AGL_NY2h0w2jbo0xgkNyb88Pvc0.jpgC'est dans le même ordre d'idées que se place l'analyse de l'auteur sur la nature divine ; et, certes, critiquant d'une même férule B.-H. Lévy et A. de Benoist, il a beau jeu de les renvoyer dos à dos, le judéo-christianisme exacerbé de l'un et le néo-paganisme de l'autre n'étant en fait que des manières différentes d’accommoder l'athéisme. Cependant, que dire du Dieu qu'invoque Perroux lui-même ?

    Est-il rien d'autre que “le moteur immobile” de toutes choses, régulateur de la marche inexorable des astres, législateur des nombres et des sphères ? Ce Dieu qu'Aristote et son école nous “démontrent” par des propositions qui ne sont que des jeux de la pensée, ce Dieu-là n'est pas plus une personne, quoi qu'en dise Mr. Perroux, que l'ombre vide et gigantesque chère à BHL et les projections colorées de la jeunesse éternelle auxquelles “se réfère” A. de Benoist. Fait symptomatique d'ailleurs, pas un mot, dans ce livre qui se veut chrétien, n'est consacré à la rédemption, dont notre philosophe n'a, reconnaissons-le, guère besoin pour son raisonnement.

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  • La dernière grappe de la vigne attique de Maurras1/2

    AGL_NY2h0w2jbo0xgkNyb88Pvc0.jpg[Charles Maurras, lors de son procès (couverture de Maurras en justice de feu Georges-Paul Wagner). Le vieux maître s'y est mué en accusateur, terminant du même coup sa carrière en beauté sans capituler. Comme nous l'explique Pierre de Meuse, en recensant le livre du maurrassien Christian Perroux, l'Action Française fut sans cesse tiraillée entre sa tentation grecque / païenne et sa tentation catholique opportuniste. Cette dernière semble triompher chez les rescapés actuels du maurrassisme]

    Christian Perroux nous a laissé, avant de disparaître, un essai philosophique inachevé quant à la forme, mais magistral sur le fond (L'aurore, avenir du passé). La vigne attique de notre cher vieux Maurras produit encore là une belle grappe, même s'il est clair que son cep vénérable aurait depuis longtemps besoin d'un greffon. Les héritiers du vieux maître retrouveront avec plaisir dans ce livre le paysage harmonieux de la pensée aristotélicienne, et l'amitié de Platon.

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  • Louis XVI, un monarque révolutionnaire, par Frédéric de Natal.

    Lorsqu’il monte sur le trône, le 10 mai 1774, Louis-Auguste de Bourbon a 21 ans. Devenu roi de France sous le nom de Louis XVI, rien n’avait préparé ce cadet de la maison de Bourbon à assumer cette lourde charge. Erudit, le nouveau souverain va pourtant surprendre son entourage et montrer le visage d’un monarque épris de réformes, loin d’être le « benêt tyrannique » décrit par les révolutionnaires et de cette image caricaturale qui lui colle toujours à la peau. Le 21 janvier 1793, en guillotinant ce descendant d’Henri IV, la France n’a jamais su faire le deuil de ce régicide qui continue encore de la hanter au plus profond de son subconscient. Retour sur un des monarques de France le plus révolutionnaire qui soit.

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