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culture et histoire - Page 725

  • Que doivent impérativement comprendre les Gilets Jaunes ?

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    Les Gilets Jaunes doivent constamment avoir à l’esprit que la France n’est pas entrée dans l’histoire en juillet 1789 ou en mai 1968. Elle naquit un soir de décembre 496 lors du baptême de Clovis, quand celui-ci abjura le paganisme pour se convertir au christianisme avec ses guerriers. Les Francs ont donc laissé leur nom au pays que nous connaissons. Après avoir posé ce rappel nécessaire, j’écris que les Gilets Jaunes ne peuvent écarter le catholicisme de l’histoire de notre pays. Le catholicisme est consubstantiel à la France. Combien de villes et de villages portent le nom d’un saint ? Combien d’églises figurent au centre de nos communes ? Les arts, la musique et l’architecture ne sont-ils pas fortement influencés par cette belle et noble religion ?

    Il est impossible, à mon sens, de mener une action politique sérieuse si on oublie que France et catholicisme se conjuguent depuis toujours. Notre pays ne date pas d’hier. Il puise son inspiration à la sagesse et au génie juridique de l’Empire Romain. S’il perdure à travers les âges, le mérite n’en revient ni à la chance ou ni au hasard. L’œuvre des quatre grandes familles royales (mérovingiens, carolingiens, capétiens, bourbons) s’appuie en fin de compte sur des principes simples qui révèlent un profond bon sens.
    Nos Rois ont bâti, à temps et à contre-temps, une structure politique et sociale que nos nombreux voisins voulurent constamment copier. Un pays reste avant tout une communauté de destin. Cette règle a parfaitement été comprise de Clovis à Charles X, en dépit des hauts et des bas qu’affronta le royaume de France. Tous nos Rois ont patiemment œuvré à unifier culturellement (par la langue, par exemple), socialement (coutumes du Royaume), et bien sûr politiquement des peuples qui vivaient depuis longtemps sur l’ensemble du territoire national. Ils ont suscité et renforcé génération après génération une profonde union et une entente permanente, qui elles-mêmes étaient nécessaires à la réalisation des grands desseins que portait en elle la France. Ils ont servi la France avec opiniâtreté et clairvoyance, car rien ne fut facile tout au long de notre histoire, rien ne nous fut épargné : ni les invasions, ni les crises politiques, financières et climatiques, ni les trahisons, ni le mauvais sort des armes, etc.
    De fait, nos Rois et leurs ministres déployaient une rare énergie pour favoriser le bien commun. Au plus profond d’eux-mêmes, ils savaient pertinemment qu’ils travaillaient pour l’établissement de quelque chose de plus grand que leurs petites personnes et qui leur survivrait. La maxime du royaume de France se résume ainsi : autorité en haut, libertés en bas, corps intermédiaires pour articuler la pyramide sociale, et catholicisme en vue d’harmoniser l’ensemble – faire toucher au corps et à la chair de la patrie les Cieux, faire entrer l’éphémère et le contingent dans l’Eternité.
    Depuis la conversion des 3000 guerriers Francs à Noël vers la fin du Ve siècle, la France d’en bas a plus que très souvent exprimé une entière confiance au Roi. Rappelons que celui-ci s’engageait, lors du serment du sacre, à protéger la France, les Français, les plus faibles et la sainte religion catholique. Sans confiance du peuple envers les Grands, rien de durable ne peut être envisagé. Les peuples de France regardaient le Roi comme leur père. Un enfant, ou même un adulte, a toujours confiance en son père. Quand la confiance se trouve entamée ou instrumentalisée, biaisée, on ne bâtit que sur du sable.
    Toutefois, cette confiance ne peut être assimilée à un sentimentalisme béat ou niais. Si les Français, dans leur ensemble, répondirent en masse à l’adresse de Philippe II Auguste – suite à l’imminence d’une invasion germano-britannique – qui permit l’éclatante victoire de Bouvines, ou encore à la Lettre d’appel à l’aide à ses sujets de Louis XIV du 12 juin 1709, lors de la guerre de Succession d’Espagne dont nous sortîmes vainqueur, c’est parce que nos ancêtres savaient pertinemment que dans la conduite des affaires de la France, nos Rois visaient l’intérêt supérieur de celle-ci. Ils ne cherchaient nullement à garnir leurs comptes en banque, à étendre des possessions privées, ni même à recevoir une gloire personnelle autant éphémère que vaine.
    De fait, cet intérêt supérieur du royaume France, envers et contre tout, reçut le soutien d’une institution qui résista à l’épreuve du temps : la monarchie catholique. Celle-ci se perpétua – entre autres – avec la catholicité, l’application de la loi salique et la règle de la primogéniture masculine pour régler les questions successorales. La monarchie, contrairement à la république, donna des bons fruits sur une très longue période. Elle sut faire preuve d’une efficacité politique jamais démentie tout au long de son histoire.
    Je le répète, tout ne fut pas un long fleuve tranquille. Plusieurs fois, notre pays ne risqua-t-il pas de disparaître ? Et pourtant, de Hugues Capet à la minorité de Saint Louis, de l’encerclement du royaume de France par les Habsbourg à la Fronde humiliante vécue par l’enfant Roi, de la Guerre de Cent Ans à nos jours mêmes, il a toujours existé en France un parti de la légitimité…

    La catastrophe de 1789 …

    Notre communauté nationale se voit plus que jamais frappée et menacée de désintégration. Nul ne peut prétendre le contraire, à moins de porter des œillères ou d’être de mauvaise foi. Pour réussir à redorer le blason écorné de la France, travaillons au nécessaire rétablissement des principes qui ont prévalu chez nous avant la catastrophe de 1789. Sans Roi, les Français sont perdus. Sans autorité légitime, les Français – livrés à eux-mêmes – agissent en dépit du bon sens dans l’ordre politique et social, comme nous pouvons le constater chaque jour. Sans catholicisme, les valeurs essentielles passent à la trappe pour le malheur des plus faibles et des êtres les plus fragiles. Sans la royauté, la France endure la guerre de tous contre tous, à cause de ces élections permanentes et de ces organisations partisanes qui naissent, survivent et prospèrent de l’accroissement des divisions et fractures au sein d’un peuple français… qui n’en demande pas tant ! La République instaure l’atomisation de la société, la royauté favorise l’unité. Le Président ne représente que ses électeurs, le Roi incarne réellement la France.
    Le chef de l’Etat tient le rôle de guide. Cependant, il ne peut être considéré comme tel, si le hasard de l’élection conduit à en changer tous les cinq ou sept ans. Celui-ci doit impérativement disposer de l’assise sociale et de la longue durée nécessaires pour concevoir et mettre en œuvre une politique qui vise au bien commun et à la gloire nationale. Or, si le magistrat suprême subit les caprices de l’élection, comment peut-il gérer correctement les affaires nationales ? Si le principal responsable politique du pays est incité à céder pour sa réélection aux pressions des groupes d’influence, est-il raisonnable de considérer qu’il pourra mener une politique équilibrée, transparente et indépendante de ceux qui

    le courtisent, le promeuvent, voire le rémunèrent ? Forcément, la réponse aux deux questions précédemment posées s’avère négative.
    Ce qui a constitué une des forces du Roi de France pendant des siècles et qu’il était absolu – sans lien – avec les puissances terrestres. Il ne devait sa place et son salut, ni aux financiers, ni aux publicistes, ni à l’élection, mais à sa seule naissance telle que voulue par Dieu. De même, il ne pouvait se transformer en Tyran, car les Lois Fondamentales du Royaume éloignaient tous risques de dérives dictatoriales. Par définition, le Roi doit être au-dessus du peuple. Pour autant, il est indispensable à ce souverain d’être dans l’esprit du peuple, sans cela il n’y a pas obéissance ou soumission, mais servitude et esclavage.
    Le Roi assurait la paix et la concorde au sein du royaume. Plusieurs fois, les Grands tentèrent de restreindre le pouvoir royal à leur profit ou rabrouèrent le petit peuple pour satisfaire leurs seuls plaisirs. Quelle fut la réponse du Roi ? Il sortit le glaive de justice pour défendre les plus faibles, les opprimés et rappeler aux Grands leurs devoirs. Être un Grand ne peut être réduit au fait de porter un nom prestigieux, de posséder des titres, des terres et des richesses, bien au contraire. Être un Grand, au sens premier du terme, revient à être au service du Roi, de l’Etat, de l’Eglise. Comme le stipule parfaitement le serment du chevalier, il faut « défendre la veuve et l’orphelin ». Voilà le rôle de ceux que la nature ou les mérites placent au-dessus de la mêlée.
    Dans la royauté de droit divin, la première place ne peut être conquise : ni par la guerre, ni par les élections, ni par des manœuvres politiciennes. Le Roi est, et cela suffit. La légitimité ne se discute pas. Néanmoins, aujourd’hui tout le monde remet en cause la légitimité du Président, une fois qu’il obtint une majorité – vraiment – relative. Effectivement, en regardant de plus près les résultats électoraux, on s’aperçoit que bien souvent le vainqueur du deuxième tour est élu par une minorité de Français… C’est un autre sujet, mais cela doit être dit !
    L’autorité politique, ou plus exactement l’autoritarisme détenue par la ploutocratie au pouvoir, s’échine jour après jour à détruire l’œuvre royale patiemment élaborée pendant des siècles. Qu’il paraît loin, très loin, le temps où Suger, Richelieu, Mazarin, Colbert et tant d’autres agissaient avec persévérance et constance pour le bonheur de la France. L’instabilité du régime républicain et démocrate ne correspond nullement à l’expression du génie français. En réalité, les « élites » n’en sont pas. Certes, elles dirigent, mais elles ne méritent nullement les postes occupés parfois par une véritable usurpation. Depuis des décennies, elles vilipendent la France, les Français, l’Eglise Catholique Romaine, notre Histoire et notre patrimoine communs, et se livrent aux plus basses attaques envers la famille. Cette dernière symbolise pourtant la cellule politique de base par excellente, en plus d’être la plus ancienne et la plus légitime au sein de la société. Que nous réservent nos élites pour demain ? Nous le savons tous : la destruction complète de nos identités, de nos traditions, de nos terroirs, et de nos vertus. Les laisserons-nous faire ? Jamais…

    Les gens qui aiment la France ne logent pas à l’Elysée

    La France charnelle existe encore dans le cœur de nombreux Français. Elle n’est pas morte le 21 janvier 1793 avec l’assassinat du Roi Louis XVI, ni le 14 juillet 1793 avec la mort au combat de Cathelineau, ni même avec l’exécution de Charette le 29 mars 1796. Tant que nous nous souviendrons des Rois, Martyrs et Saints qui ont fait la France, la perspective du redressement existera. « Ils » peuvent nous attaquer, nous détruire, nous calomnier, mais ils ne pourront effacer au plus profond de notre âme cette merveilleuse fidélité à l’institution qui incarne véritablement la France. Nous sommes nombreux à refuser que la France devienne un musée, un hôtel, ou un sordide terrain vague entre deux barres d’immeubles. Gilets Jaunes, votre souffrance et votre détresse vous éloignent de l’essentiel : sans un retour au royalisme la France disparaîtra.
    Les gens qui aiment et travaillent réellement pour la France et sa survie ne logent pas à l’Elysée ou à Matignon. Ils œuvrent – certains dans le secret ou avec une grande discrétion, d’autres ouvertement et au grand jour – à la restauration française. Ils sont souvent livrés à la vindicte médiatique. Constamment mis en minorité et assimilés à des « intouchables » voire à des infréquentables, ils supportent souvent la moquerie, le sarcasme et bien plus de la part de nos contemporains. Leurs relais médiatiques représentent peu de choses, face à la grande puissance de nos adversaires, mais ils existent malgré tout. Nous existons. Les meilleurs d’entre nous constitueront une nouvelle aristocratie qui servira le Roi. Pour le moment, chacun dans son coin, selon ses possibilités et en fonction de ses compétences, doit œuvrer à la restauration royale, non pas pour revenir au système de 1789, mais pour faire revivre les principes apodictiques qui permettront à la France de redevenir elle-même.
    Gilets Jaunes : vous endurez de nombreux tourments, vous récoltez mépris et incompréhension. Si la France avait un Roi, il vous écouterait, j’en suis sûr. Je ne suis pas sentimental ou candide. Quand le Roi de France se trouvait Versailles ou sous un chêne à Vincennes, vos ancêtres, nos ancêtres pouvaient l’approcher, lui remettre dans la main un placet sur lequel figurait vos doléances, et l’aborder directement. Aujourd’hui, tentez d’aller à l’Elysée pour discuter avec le Président Macron. Vous savez pertinemment comment vous serez reçus, ou plutôt comment vous ne serez pas reçus – rejetés, mis à l’écart et méprisés. Louis XIV était plus abordable que Macron avec les trente cars de CRS qui l’accompagnent à chacun de ses déplacements. Cela en dit long sur la nature du régime républicain…
    Gilets Jaunes on vous a volé votre France, votre identité, votre religion, votre travail, votre héritage. Notre communauté de destin a besoin de se retrouver unie derrière une bannière qui a produit tant de bienfaits pour la France et la civilisation au sens large du terme. Je n’en vois qu’une capable de tous nous rassembler : la bannière fleurdelisée. Vous pourrez continuer à manifester des jours, des semaines, des mois, des années mais cela ne servira presque à rien, si vous ne comprenez pas l’essentiel : la France est intrinsèquement catholique et royale. Je pose ce constat sans détour, demain la révolution nationaliste ou la révolution communiste ne verront pas le jour. Ceux qui vous disent le contraire vous mènent en bateau. La contre-révolution adviendra ou la France disparaitra.
    Comprenez le bien, vous avez autant besoin du Roi que le Roi à besoin de nous. Il est plus que temps de rétablir le pacte de Reims. Retenez et apprenez par cœur cette phrase prononcée en son temps par Louis XIII dit le Juste. Elle résume à elle seule les données du problème et la lucide vision politique de ce très grand monarque : « La France a bien fait voir qu’étant unie elle est invincible, et que de son union dépend sa grandeur, comme sa ruine de sa division. » FRANCK ABED

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  • La fin du mythe de la Révolution dite française ? Tout y a été violence

    La fin du mythe de la Révolution dite française ? Tout y a été violence

    Historien, directeur de recherche honoraire au CNRS et ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen,Claude Quétel, qui vient de publier Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française, explique dans Le Figarovox que la violence s’est inscrite dès 1789 au cœur du processus révolutionnaire :

    Les histoires orthodoxes de la Révolution française, celles de nos manuels scolaires, ne veulent retenir que de rares journées de violence, décisives certes mais non consubstantielles de l’événement, presque des accidents. Il ne serait pas dans la vraie nature de notre Révolution, mère des droits de l’homme, de faire couler le sang! Or tout a été violence dans la Révolution. Les deux mots se recouvrent.

    Mais qu’est-ce que la violence révolutionnaire? Faut-il qu’il y ait des morts? Le 17 juin 1789, les députés du tiers état se proclament tout de go «Assemblée nationale» en ajoutant que celle-ci veut bien «consentir provisoirement à l’impôt». Voilà la première grande violence de la Révolution. C’est à la fois un coup d’Etat et un crime de lèse-majesté si on n’oublie pas qu’à cette date on est encore en monarchie – une institution plus que millénaire. La révolution commence ce jour-là.

    14 juillet 1789

    Dès lors, les faits n’ont plus qu’à s’enchaîner, inexorablement. Les épisodes sanglants sont plus faciles à suivre à la trace, d’abord ruisseaux puis torrents. Après le saccage de la manufacture Réveillon, au mois d’avril, dont la répression par les troupes royales avait fait plusieurs centaines de morts, le premier sang est celui du 14 juillet 1789 et de la trop fameuse prise de la Bastille. Ce ne sont pas tant les quelques dizaines de tués et centaines de blessés de ce non-combat que la décapitation du gouverneur Launay et du prévôt des marchands Flesselles par un cuisinier au chômage, «qui sait travailler les viandes», qui font date. Le peuple vient de faire irruption sur la scène révolutionnaire. Malouet, l’un des chefs du parti constitutionnel à la Constituante, écrira après avoir émigré: «Pour tout homme impartial, la Terreur date du 14 juillet.»

    L’anarchie s’installe alors en effet, et avec elle ses crimes. Huit jours après la prise de la Bastille, l’intendant de Paris, Bertier de Sauvigny, et son beau-père, Foulon de Doué, accusés par l’émeute, qui ne désarme pas, de vouloir affamer le peuple, sont pendus en place de Grève puis décapités. Leurs têtes, après celles du 14 juillet, sont promenées au bout d’une pique. A l’Assemblée, qui s’indigne et commence à s’inquiéter, le député Barnave, très populaire, s’écrie: «On veut nous attendrir, messieurs, en faveur du sang qui a été versé hier à Paris. Ce sang était-il donc si pur?» On voudrait croire que Barnave se remémora ces paroles, qui firent alors grand effet, lorsque ce fut son tour de monter à l’échafaud, le 29 novembre 1793.

    La violence gagne la province car ceux qui se parent alors du titre avantageux de «patriotes» et qu’on va bientôt nommer «Jacobins», adeptes du philosophisme et des utopies égalitaires des Lumières, soufflent sur les braises. À Saint-Denis, le 2 août, le maire, accusé d’avoir refusé d’abaisser le prix du pain, est poursuivi jusque dans le clocher de la basilique, poignardé et décapité au terme d’un supplice de plusieurs heures. L’été 1789 est ponctué de lynchages sur fond d’émeutes de subsistance. A Caen, le 12 août, le vicomte de Belzunce, major en second du régiment de Bourbon infanterie, est littéralement dépecé par la foule. Si ces jours ne font pas date, ils font la Révolution dans la mesure où ils provoquent, partout, la désertion des autorités légitimes et un vide institutionnel dans lequel vont s’engouffrer les violents.

    Le 5 octobre 1789, les femmes de la Halle font irruption à Versailles et ramènent à Paris, selon la formule si aimable et consacrée, «le boulanger, la boulangère et le petit mitron». Deux gardes ont été tués et décapités. Leurs têtes au bout d’une pique escortent le cortège royal. Mais la violence ultime, c’est l’enlèvement du roi, son humiliation dans le cortège grotesque qu’a si bien décrit Chateaubriand, et sa prise en otage par sa «bonne ville» de Paris.

    17 juillet 1791

    Le temps assez long qui a suivi, sans épisodes sanglants majeurs, a fait de l’Assemblée constituante la bonne élève de la Révolution. Sauf que son vrai visage est celui de l’anarchie et déjà d’une première forme de terreur, une minorité activiste parée du beau nom de «patriotes» s’employant à museler les députés «monarchistes» à grand renfort de peuple vociférant dans les tribunes et proférant des menaces de mort.

    Après une année 1790 qualifiée d’«heureuse» par certains historiens (le temps tout de même de faire main basse sur les biens du clergé), le roi se décide à fuir la violence révolutionnaire pour se replier auprès de régiments fidèles, dans la région de Metz. L’échec de la pathétique équipée de Varennes, dans la nuit du 21 au 22 juin 1791 – elle-même marquée par le massacre du comte de Dampierre, venu saluer le roi sur le chemin du retour -, conduit à une manifestation sur le Champ-de-Mars le 17 juillet suivant, orchestrée par le club des Cordeliers – l’extrême gauche du moment. Une pétition réclame la République. Commandée par La Fayette, la Garde nationale – créée le 14 juillet pour s’opposer à tout coup d’Etat militaire favorable au roi – ouvre le feu. On va relever au moins cinquante morts. Pour la première fois, la Révolution a tiré sur la Révolution. Une fracture irréversible vient de se produire entre modérés et radicaux.

    La machine révolutionnaire s’emballe alors, notamment avec l’entrée en guerre de la France contre l’Autriche au printemps 1792, à laquelle l’Assemblée pousse le roi: elle va durer vingt-trois ans et peser sans cesse sur la Révolution. Inspirés par leurs ténors (Danton, Marat, Robespierre…), les Jacobins attisent la haine, tiennent les rênes de la Commune de Paris, poussent en avant les sans-culottes, qui font irruption aux Tuileries le 20 juin et insultent le roi pendant des heures, le contraignant à coiffer le bonnet phrygien, devenu le symbole des «patriotes», et à boire à la nation. Un forcené, pas plus ivre que les autres, brandit au bout d’une fourche un cœur de veau avec cette inscription: «cœur des aristocrates». Faisant preuve de courage et de dignité, Louis XVI tient bon, refusant de lever son veto aux décrets de l’Assemblée législative sur la proscription des prêtres réfractaires et la création d’un camp de 20.000 fédérés. «Pendant les trois années qui suivent la prise de la Bastille, écrira Taine, c’est un étrange spectacle que celui de la France. Tout est philanthropie dans les mots et symétrie dans les lois ; tout est violence dans les actes et désordre dans les choses.»

    10 août 1792

    Cette journée du 20 juin n’est que la répétition de celle du 10 août 1792, qui liquide la monarchie. Loin du mythique «spontanéisme révolutionnaire», l’affaire a été préparée de longue date par les Jacobins et précipitée par deux événements: la proclamation de «la patrie en danger», le 11 juillet, par l’Assemblée, à la suite de l’entrée en guerre de la Prusse aux côtés de l’Autriche, qui a fait affluer à Paris 500 fédérés de Marseille, et le manifeste de Brunswick. Daté du 25 juillet 1792 et connu à Paris le 1er août, ce texte signé du chef de l’armée prussienne promettait à la capitale une répression militaire sans merci si le roi et sa famille venaient à être à nouveau outragés.

    Sans avoir été interceptés où que ce soit par une Garde nationale dont les chefs ont été éliminés, quelques milliers de sans-culottes et fédérés progressent sur les deux rives de la Seine, arrivant des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel. Les Tuileries ne sont défendues que par quelques centaines de gardes suisses et une poignée de nobles venus spontanément mettre leur épée au service de leur roi. Les gardes nationaux censés assurer l’ordre sont pour beaucoup acquis aux idées révolutionnaires et leur tendance est plutôt à rejoindre l’émeute. La fusillade éclate vers huit heures. Les assaillants tirent au canon, mais les volées trop hautes ne frappent que les toits. Les défenseurs répliquent des fenêtres et leurs salves ajustées et nourries abattent de nombreux émeutiers.

    Le combat est indécis lorsque Louis XVI, qui s’est réfugié avec sa famille à l’Assemblée toute proche pour y demander protection, envoie aux défenseurs l’ordre de déposer les armes. Son obsession, qui lui a déjà coûté l’échec de Varennes, est de ne pas faire couler le sang de ses sujets. Ce faisant, il donne involontairement le signal du massacre. Facilement reconnaissables à leur uniforme rouge, les gardes suisses sont percés de coups ou défenestrés. Sur 900, 600 périssent. Le carnage, y compris celui des domestiques, ne prend fin que vers onze heures. Chaumette, procureur de la Commune insurrectionnelle de Paris, proclamée ce même 10 août après avoir évincé la municipalité existante, raconte: «Tous les appartements ne présentèrent bientôt plus qu’une vaste boucherie de tronçons de membres coupés et palpitants, d’entrailles fumantes, de cheveux, d’armes brisées, de meubles, de glaces, de tapisseries en pièces et répandues dans des mares de sang humain.» On dénombre un millier de tués du côté des défenseurs et environ 400 chez les assaillants.

    Le grand tournant de la Révolution

    Le 10 août 1792 marque le grand tournant de la Révolution. La suspension du roi est aussitôt décrétée, prélude à son emprisonnement avec sa famille à la tour du Temple. Trois mille «suspects», qui regroupent tous ceux qui sont susceptibles d’avoir quelque raison d’être hostiles à la Révolution, sont alors jetés dans les prisons parisiennes. Cinq jours après l’assaut des Tuileries, une délégation de la Commune insurrectionnelle, conduite par Robespierre, demande à l’Assemblée la création d’un «tribunal du peuple» pour punir… les défenseurs des Tuileries, ces «assassins du peuple».

    Sur fond de pays en guerre et plus que jamais menacé d’invasion, les massacres dits de Septembre procèdent de la journée du 10 août. Mobilisées par la Commune insurrectionnelle et les appels au meurtre de Marat, des bandes de sans-culottes font irruption dans les prisons de Paris et tuent à l’envi, à coups de sabres, de piques et de gourdins. Le sang inonde les pavés. Des charrettes remplies de cadavres cheminent triomphalement dans les rues de la capitale, conduites par des brutes avinées et injurieuses qui obligent les passants à boire à la nation. Le bilan est consternant: 1 300 victimes à Paris et au moins 250 en province. Pour justifier l’instauration d’une justice d’exception, Danton aura, le 10 mars 1793, cette phrase si lourde de sens: «Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être.» La guillotine s’installe alors dans le paysage révolutionnaire.

    21 janvier 1793

    Autre conséquence logique du 10 août 1792, l’abolition de la royauté est votée à l’unanimité par la Convention lors de sa première réunion le 21 septembre. Mais que faire du roi? L’exiler? Le juger? «Le roi est un ennemi ; nous avons moins à le juger qu’à le combattre», déclare Saint-Just à la Convention. A quoi son ami Robespierre surenchérit: «Louis ne peut donc être jugé, il est déjà condamné ; il est condamné ou la République n’est point absoute (…). Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive.» La gauche révolutionnaire entend ainsi rompre de façon absolue et irréversible avec le passé honni de la monarchie et fonder dans le sang la souveraineté populaire. A la suite d’un suffrage sous l’influence des Montagnards, de la Commune et des tribunes de l’Assemblée, au cours duquel chaque député est tenu de se prononcer à voix haute, «Louis Capet» est condamné à mort d’une courte tête, si l’on ose dire. Il est guillotiné le 21 janvier 1793 à 10 h 22.

    Ce point de non-retour voulu par l’extrême gauche de la Révolution, qu’incarnent désormais les Montagnards, loin de souder les Français à la République, précipite leur division, favorise une première coalition des puissances européennes – qui voit la Grande-Bretagne et, à sa suite, la plupart des pays européens rejoindre l’Autriche et la Prusse – et l’éclosion de la guerre de Vendée, dans une région profondément attachée à son roi et à la religion catholique. Pour celle-ci, qui va durer jusqu’en 1796, pas de grandes dates de violence et de sang, mais l’horreur de la guerre civile au quotidien. Au terme de la «vengeance nationale» qui s’abat sur les départements dits vendéens, on aboutira au nombre ahurissant de 220 000 à 250 000 morts, hommes, femmes et enfants, jusqu’à poser la question d’un génocide.

    Les dangers qui menacent la République servent de prétexte à l’instauration de la terreur, avec un petit «t» d’abord, en attendant le grand. Un décret de la Convention du 19 mars institue la peine de mort pour tous les insurgés de Vendée. La veille, le tout nouveau Tribunal révolutionnaire juge le plus sérieusement du monde Catherine Clère, 55 ans, cuisinière de son état. Ivre, elle a crié «Vive le roi!» et entonné des chansons «dans le sens inverse de la Révolution». La voilà accusée d’avoir tenu des propos «tendant à provoquer la destruction de la République et le rétablissement de la royauté en France». La pauvre bonne femme est condamnée à mort, aussitôt mise dans une charrette et guillotinée d’importance sur la place de la Révolution.

    Ce «despotisme momentané de la liberté», comme dit si joliment Marat, commence par viser les Girondins, hier la gauche de l’Assemblée législative, désormais la droite de la Convention, face aux Montagnards, Robespierre, Danton, Marat, Saint-Just, Couthon et d’autres. Incapables de diriger la guerre qu’ils ont provoquée, ils sont devenus «chutables» et ils chutent en effet, après avoir cru, bien à tort, pouvoir s’appuyer sur le centre de l’Assemblée, péjorativement dénommé «la Plaine».

    2 juin 1793

    Jusqu’alors, les assemblées successives s’étaient donné une apparence de légalité, au demeurant inventée de fraîche date. Mais le 2 juin 1793, un nouveau seuil est franchi lorsqu’une insurrection sans-culotte, dirigée par un comité secret, surgit devant la Convention et fait «acclamer» sous la menace le décret d’arrestation de vingt-neuf députés girondins. La Révolution se retourne contre elle-même et, pour la première fois, l’émeute organisée par les Montagnards a raison de la représentation nationale. Vergniaud, l’un des députés girondins décrétés d’arrestation et qui s’est refusé à fuir, prédit: «La Révolution est comme Saturne. Elle dévorera tous ses enfants

    Le terrorisme montagnard peut désormais s’exercer sans entraves pour s’imposer à la Convention et capter la faveur des sans-culottes. Le 24 octobre, vingt et un députés girondins comparaissent devant le Tribunal révolutionnaire. Condamnés à mort le 30, ils sont guillotinés le 31. Les condamnés «ont montré un courage de scélérats», consigne un rapport de police. Marie-Antoinette les a précédés de deux semaines, au terme d’un procès ordurier. Jacques Hébert, substitut du procureur de la Commune, s’y est distingué comme… «témoin», allant jusqu’à accuser la «veuve Capet» de pratiques incestueuses sur le Dauphin. Le jour de l’exécution de la reine, vingt et un cercueils royaux ont été profanés dans la basilique Saint-Denis. Tuer les rois vivants ne suffit pas. Il faut aussi tuer les morts.

    Le Tribunal révolutionnaire siège désormais en permanence et place sous le «rasoir national» son lot quotidien de condamnés. Un huissier d’Angers est décapité pour avoir daté une lettre de l’«an dernier de la République et de la liberté». Une rare caricature contre-révolutionnaire met en scène deux sans-culottes: «Y a-t-il guillotine aujourd’hui?» demande le premier. «Oui, répond le second, car il y a toujours trahison.»

    En province, la répression s’abat sur les villes qui se sont révoltées à la suite du coup d’Etat contre les Girondins. A Lyon, qui est retombée le 9 octobre entre les mains des Montagnards, on guillotine, on fusille et, pour aller plus vite, on canonne à mitraille les prisonniers dans la plaine des Brotteaux. Deux mille Lyonnais périssent ainsi, dont 820 guillotinés sur la «place de l’Egalité». A Toulon, qui capitule le 19 décembre devant l’armée de la Convention, 800 habitants sont fusillés sans jugement. En Vendée, le général Turreau organise les «colonnes infernales» en ordonnant: «La Vendée doit être un cimetière national.» Aux Lucs-sur-Boulogne, le 28 février 1794, 458 habitants, dont 110 enfants de moins de 7 ans, sont massacrés. Pour économiser les cartouches, une partie des victimes sont entassées dans l’église, que les républicains incendient. A Nantes, Jean-Baptiste Carrier déploie sa folie meurtrière: 2.600 fusillés et 3.500 noyés dans la Loire, de novembre 1793 à février 1794. La Loire est promue au rang de «fleuve révolutionnaire». De retour à Paris, Carrier s’insurge contre ceux (il y en a quand même) qui s’émeuvent de telles tueries. Le voilà qui pérore au club des Cordeliers en vitupérant ceux qui ne voudraient plus de guillotine: «Les monstres! Ils voudraient briser les échafauds!»

    5 avril 1794

    Malheur à ceux qui voudraient mettre un frein à toute cette horreur, même lorsqu’il s’agit de Danton qui, le 22 novembre 1793, s’est élevé contre les persécutions religieuses et a réclamé avec force «l’économie du sang des hommes». Il est las de la Révolution. Robespierre, de son côté, prône au contraire, dans son discours du 5 février 1794, «la vertu pour principe, sinon la terreur». «On ne fait point la République avec des ménagements, renchérit Saint-Just, l’alter ego de l’Incorruptible. Soyez donc inflexibles: c’est l’indulgence qui est féroce puisqu’elle menace la patrie.» La Terreur apparaît bien comme ce qu’elle est: non pas un accident de la Révolution, mais son essence même. Dans le duel qui va maintenant l’opposer à Robespierre, Danton a perdu d’avance, tant la phrase de Voltaire dans Alzire se vérifie alors: «Tout pouvoir, en un mot, périt par l’indulgence.»

    Robespierre et les siens entendent en effet se débarrasser des deux «factions» qui menacent leur absolutisme: à leur gauche, les Hébertistes (dits «Exagérés»), et, à leur droite, les Dantonistes (dits «Indulgents»). C’est chose faite le 24 mars pour les premiers, accusés, au cours d’un simulacre de procès, d’une conjuration visant à affamer le peuple. Ils sont dix-neuf à monter tour à tour sur l’échafaud, Hébert en dernier et peu ferme en vérité. Le couperet de la guillotine n’a pas plus tôt tranché la tête des Hébertistes que les jours des Dantonistes sont comptés. Leur procès s’ouvre le 2 avril. Accusés de vénalité, de concussion et de proximité avec les Girondins, tous sont condamnés à mort et guillotinés le 5 avril 1794, Danton le dernier. «Je vis, raconte Arnault, se dresser, comme une ombre de Dante, ce tribun qui, à demi éclairé par le soleil mourant, semblait autant sortir du tombeau que prêt à y entrer.»

    La Grande Terreur

    C’est alors que peut commencer la «Grande Terreur». Près de 8000 «suspects» s’entassent dans les prisons parisiennes.Il faut faire de la place et on invente pour ce faire les «conspirations des prisons», prétexte grossier à remplir les charrettes. Huit jours après l’exécution de Danton et des Indulgents, un premier convoi de dix-neuf prisonniers prend le chemin de l’échafaud. Le 22 avril, c’est au tour de Malesherbes, 73 ans, totalement retiré de la vie politique depuis qu’il a courageusement assuré la défense de Louis XVI. On le guillotine seulement après que, devant lui, ont été décapitées sa fille et sa petite-fille. On exécute des généraux. Emigré l’année précédente, le journaliste Mallet du Pan résume: «La très petite minorité gouverne avec un sceptre d’acier tranchant.» La loi du 22 prairial (10 juin 1794) institue que le Tribunal révolutionnaire ne pourra désormais prononcer que l’acquittement ou la peine de mort. Plus d’avocat. Pas d’autres témoins que ceux choisis à charge. «Toute lenteur est un crime», a averti Couthon, le rapporteur de la loi. Libérée de toute entrave, la Terreur s’abat comme jamais. La guillotine fonctionne sans discontinuer, décapitant près de 3000 victimes rien qu’à Paris. «Les têtes tombaient comme des ardoises», fanfaronnera Fouquier-Tinville.

    8-9 thermidor an II (26-27 juillet 1794)

    Paris vit dans la peur. Sur les murs, on lit en gros caractères: «Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort.» Mais la Convention a peur aussi car on peut tout aussi bien aller chercher des «ennemis du peuple» en son sein. Une conspiration se met en place, qui entend se débarrasser du despote Robespierre. Le 8 thermidor (26 juillet), celui-ci menace de nouveau, mais le 9 on l’empêche de parler. Robespierre, Saint-Just et Couthon sont décrétés d’arrestation et emprisonnés, puis vaguement délivrés par une Commune qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, enfin mis hors la loi, puis arrêtés de nouveau au milieu de la plus extrême confusion. Plus besoin de jugement. La mise hors la loi permet au Tribunal révolutionnaire d’envoyer directement à la guillotine. Le lendemain, 10 thermidor, Robespierre et vingt et un de ses proches sont guillotinés. D’autres exécutions suivent le lendemain et le surlendemain. Il y en aura 107 au total. L’élimination de l’Incorruptible et de ses acolytes met fin à une Terreur que la Convention s’empresse de désavouer, mais pas à la violence révolutionnaire. D’ailleurs, la guerre continue. «La France changeait de crime, écrit le baron de Frénilly ; il n’était plus que du second ordre, et nous tombions des scélérats aux brigands.» La Convention dite thermidorienne, qui vit au jour le jour, se laisse surprendre par une première irruption populaire le 12 germinal de l’an III (1er avril 1795). Au terme du terrible hiver 1794-1795, les sans-culottes, qu’on avait oubliés, réclament du pain.

    1er prairial an III (20 mai 1795)

    Le 20 mai, le mouvement rebondit et une nouvelle émeute jacobine réussit à occuper la Convention pendant plusieurs heures. Le député Féraud, qui a tenté de haranguer les émeutiers, a été tué d’un coup de pistolet. Sa tête, mise au bout d’une pique, est présentée dans un tumulte indescriptible au président de séance. Est-ce à dire que la révolution jacobine et sans-culotte prend de nouveau son essor? Jamais, depuis le début de la Révolution, les émeutiers n’ont été aussi nombreux: peut-être 20.000, avec des canons. Mais en face d’eux, outre les troupes habituelles des sections parisiennes, toujours prêtes à fraterniser, il y a l’armée, à laquelle l’Assemblée a fait appel pour la première fois. Les émeutiers se contentent de vagues promesses et la répression qui suit est féroce. C’en est fini du sans-culottisme mais pas de la violence, qui prend dès lors les couleurs de la contre-révolution. Une «terreur blanche», menée par des partisans royalistes, s’abat sur la province. A Lyon, dans la vallée du Rhône, à Marseille, en Provence, les prisonniers jacobins sont assassinés dans leurs prisons. Les royalistes relèvent la tête et tentent un débarquement d’une petite armée à Quiberon le 27 juin 1795. Après une défaite à l’issue de laquelle 748 prisonniers sont fusillés alors qu’on leur avait promis la vie sauve, il ne leur reste plus que la voie électorale, qu’ils ont toutes les chances d’emporter grâce à la mise en place d’une nouvelle constitution. […]

  • Qu'est-ce qu'une cité, une nation, la nation française ?

    Jean-Baptiste Donnier, Hilaire de Crémiers

    Vidéo : Maurras, l’homme de la cité, par Jean-Baptiste Donnier, professeur des universités. [Extrait du colloque Maurras, l'homme de la politique, tenu à Marseille, le 21 avril 2018].

    47'19''

    Nous vivons une période très singulière marquée, tout particulièrement pour la France, du signe de la contradiction suivante :

    1. La difficulté croissante du pays à se définir comme nation, à assurer et assumer son unité, tant elle apparaît fracturée et peu assurée de sa légitimité. Tant elle est soumise - du fait, sans-doute d'une nouvelle trahison de ses « élites » - à la tentation du reniement de soi et de l'autodénigrement.

    2. Cependant, ce faisant, la France n'est-elle pas, une fois de plus à contre-temps, en retard d'un train ou d'un cycle, au moment où partout dans l'univers se manifeste un retour des nations, des limites, des frontières, une aspiration des peuples à reprendre leur destin en mains ? «  Tout va basculer* » dans cette direction est le titre et la thèse d'un ouvragegrand public, qui connaît un large succès de librairie et d'influence, sans-doute parce qu'il coïncide avec la réalité des évolutions que connaît le monde actuel.

    Mais qu'est-ce qu'une Cité ou une nation ? Peut-on en donner une définition pertinente ? C'est ce que réussit  Jean-Baptiste Donnier, à travers la pensée de Charles Maurras, dans cet exposé qui n'est point long et qui est, selon nous, fondamental. 

    Il répond au questionnement que nous avons évoqué en commençant. Quand tout devient troublé et incertain, n'est-il pas temps d'en revenir aux fondamentaux ? C'est ce que nous proposons en cette journée du 1er mai dont on nous dit qu'elle est de tous les dangers. Bonne écoute ! lafautearousseau  

    * Tout va basculer de François Lenglet, Albin Michel, 2019

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Le courage, clef de voûte de la reconquête – Cyril Raul (Les Identitaires)

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    Dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, l’écrivain Soljenitsyne avait, dès 1978, analysé le déclin de la société occidentale avec une pertinence qui frappe encore aujourd’hui l’esprit. L’un des passages les plus édifiants de son propos cible la perte généralisée du courage civique, qualifié de « trait le plus saillant » des pays occidentaux.

    Pour l’auteur russe, « ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière ». Cet abaissement se manifesterait en premier lieu chez les fonctionnaires politiques. Soljenitsyne souligne tout particulièrement l’attitude ambivalente consistant, pour eux, à être « pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance, à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement incapables de rendre un seul coup. Alors que leurs langues sèchent et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes (…). »

    L’Etat sait être fort quand il le veut

    Des propos qui, quarante ans après, marquent malheureusement encore par leur justesse, particulièrement en France. Car ces dernières années, l’administration française a démontré qu’elle savait être forte avec les faibles et faible avec les forts.

    Torse bombé, elle court bombarder la Libye ou menacer la Syrie. Tout en courbant si facilement l’échine à l’amorce d’un nouvel investissement qatari ou saoudien sur son sol.

    Elle laisse sans complexe sa police éborgner des Gilets jaunes de la France périphérique, mais la bride par des consignes incapacitantes lors des émeutes de bandes ethniques.

    Au nom de la sécurité et de la lutte contre la pollution, elle sermonne et sanctionne les automobilistes en réduisant drastiquement leur vitesse sur les routes, en surtaxant le carburant ou en multipliant les contrôles radars. Dans le même temps, elle laisse le deal de drogue prospérer dans les cités, ce laisser-aller volontaire constituant le prix de la paix sociale.

    Elle prétend défendre le vivre-ensemble en condamnant très sévèrement un mouvement politique, Génération Identitaire, coupable à ses yeux d’avoir dénoncé l’islamisation de l’Europe sur le toit d’un chantier. A l’heure où, de manière bien souvent complice, elle laisse l’islamisme (celui des Frères Musulmans en tête) librement prospérer dans les associations, les mairies et, maintenant, les concerts.

    Nous pouvons mais ne voulons pas

    Pourtant, sondage après sondage, les Français s’accordent très majoritairement sur un point : le rejet de la submersion migratoire et de l’islamisation de leur pays. Une position que partage même une large part des membres de l’administration, malgré les prises de positions publiques de ses dirigeants. Les Français sont contre, mais leur manque de courage civique les empêche d’agir. Il existe une attitude généralisée consistant à se taire et laisser faire. Un déclin du courage qui, pour Soljenitsyne, « semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité ».

    Les Français et les Européens sont capables d’explorer l’espace, de développer l’intelligence artificielle ou de concevoir des avions de chasse alliant élégance et prouesses technologiques, mais ne parviendraient pas à stopper l’immigration et l’islamisation, ni à combattre l’insécurité qui se généralise sur leur sol ? La France et l’Europe ne manquent pas de gens intelligents, mais de gens courageux. Elles ne meurent pas de bêtise mais de lâcheté. Car, en dépit du progrès technique, « faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ? » questionne l’écrivain russe. Une interrogation qui ne peut qu’amener à cette déduction : le réveil passera d’abord par un retour du courage politique.

    La force de l’exemple

    Un courage illustré, entre autres, par le combat désintéressé des jeunes européens de Génération Identitaire, qui sur le plan individuel n’ont rien à gagner et tout à perdre en s’engageant en première ligne. Contrairement aux magistrats qui les jugent ou aux journalistes qui les condamnent, eux ne sont pas payés pour militer. Ils ne bénéficient d’aucune protection et ne se retranchent par derrière leur administration ou leur rédaction pour défendre leurs convictions. Eux n’ont rien à vendre et ne cherchent pas leur promotion.

    Accepter de prendre des coups et s’élever au dessus de son intérêt personnel au nom de valeurs plus nobles : voilà bien une matrice du courage politique. Un courage incarné notamment par Romain, qui a perdu son travail à la suite de l’action Defend Europe dans les Alpes. Mais aussi par ces dizaines de jeunes identitaires mis en examen ces derniers mois suite aux actions de Marseille et de Bobigny dans le 93.

    « Bien sûr », nous dit Soljenitsyne, « il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société ». Pourtant, le courage individuel semble aujourd’hui permettre un réveil des consciences, avec l’attrait exaltant que peut avoir un fruit longtemps oublié dont on devinerait à nouveau le goût. Lentement, il revient, le courage des uns éveillant les enthousiasmes des autres. Il se diffuse par l’incarnation et l’exemple, avec l’espoir qu’il atteigne un jour nos dirigeants et nos élites. Peut-être est-ce là la seule nuance, teintée d’espérance, à apporter aujourd’hui au portrait prophétique de notre société dressé avec éclat par Soljenitsyne, il y a maintenant quatre décennies.

    Cyril Raul

    Texte repris du site deLes Identitaires

    https://fr.novopress.info/214415/le-courage-clef-de-voute-de-la-reconquete-cyril-raul-les-identitaires/

  • Samedi 11 Mai, hommage à Sainte Jeanne d'Arc

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    Samedi 11 mai à 17h30, à l'issue du Banquet des 10 ans du Parti de la France, un dépôt de gerbe en hommage à Sainte Jeanne d'Arc, héroïne de la Nation, se déroulera Place Saint-Augustin (Paris 8e) devant sa statue.

    Carl Lang, Président du Parti de la France, prendra la parole.

    Tous les patriotes sont les bienvenus. Sont uniquement autorisés les drapeaux français, régionaux et du Parti de la France. Le SEP (Service Encadrement Protection) encadrera cette manifestation.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Zoom – Politique Magazine : un mensuel de combat pour la réinformation

    Jean Viansson-Ponté vient de succéder à Hilaire de Crémiers à la direction du mensuel Politique Magazine placé sous le parrainage de grandes signatures passées et actuelles : Déon, Dutourd, Piat, Volkoff mais aussi Jean des Cars, Rouvillois, Trémolet de Villers et Jean-Christian Petitfils. Avec l’aide de Philippe Ménard, rédacteur en chef et éditorialiste du journal, Jean Viansson-Ponté veut faire de Politique Magazine un mensuel de combat et de réinformation qui prenne le temps d’enquêter et de décrypter l’actualité. Politique Magazine, une arme supplémentaire pour la presse alternative !

    https://www.tvlibertes.com/zoom-politique-magazine-un-mensuel-de-combat-pour-la-reinformation

  • L'intervention de Robert Steuckers lors de la Journée régionale de Synthèse nationale à Nieppe, près de Lille, dimanche 28 avril 2019.

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    Sur cette journée : cliquez ici et cliquez là

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

    Chers amis et camarades,

    Aujourd’hui, nous avons les élections législatives espagnoles ; dans moins d’un mois, les élections européennes. Très récemment, nous avons eu les législatives finlandaises qui ont fait du parti des Finlandais la deuxième formation du pays, qui talonne les sociaux-démocrates, généralement vainqueurs dans le grand Nord et cette fois avec un écart de seulement 0,2% des voix (17,5% contre 17,7%). En septembre, les sondages donnent l’AfD victorieuse en Saxe où s’effondrent le parti de Merkel et les sociaux-démocrates. Le vent semble tourner en Europe et les chances de Vox en Espagne sont réelles aujourd’hui, où l’on vote pour des législatives anticipées. Nous verrons ce soir ce que ce scrutin donnera et s’il y aura, ou non, dans les prochaines semaines, un gouvernement PP/Vox/Ciudadanos. Mais ces diverses élections, à quoi pourraient-elles bien servir ? Quels projets nouveaux et nécessaires devraient-elles promouvoir pour autant que les élections apportent réellement du nouveau ? La nécessité, urgente aujourd’hui, est l’émancipation de l’Europe qui doit échapper, coûte que coûte si elle veut simplement survivre, à l’étau qui l’enserre, à l’étau qui est formé par la politique du Deep State américain et par les initiatives, en théorie privée, des multiples associations et ONG patronnées par George Soros. Les élections italiennes, qui ont porté au pouvoir etle populisme de droite de la Lega de Salvini et le populisme de gauche du « Mouvement Cinq Etoiles » de diMaio, semble être de bon augure et les meilleures nouvelles, en ces temps moroses où les gilets jaunes peinent à obtenir gain de cause, viennent assurément d’Italie.

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  • Zoom – Romain Guérin : Anne-France, le journal de la France abandonnée !

    Dans ce roman, tout commence de manière macabre quand un pompier découvre dans une soupente misérable le cadavre d’une vieille dame en état de décomposition avancée. Dans la pièce dépouillée se trouvent deux ouvrages et un journal intime. Écrit à l’aide de ses dernières forces, le journal d’Anne-France révèle une femme française, catholique et finalement « très Gilet Jaune » symbole d’une France populaire et déclassée, d’une France qui disparait sous nos pas. Romain Guérin a écrit un très beau livre, évoquant des problématiques lourdes sur lesquelles le romancier porte un regard sombre. Et le corps abandonné sans vie d’Anne-France sonne comme un ultime appel au secours! Un ouvrage poétique à dévorer de toute urgence.

    https://www.tvlibertes.com/zoom-romain-guerin-anne-france