En 1922, Oswald Spengler publiait le second volume de son fameux Déclin de l’Occident, ouvrage qui connut le retentissement philosophique et politique que l’on sait. Un siècle plus tard, en 2022, Michel Onfray intitule « Fin de l’Occident ? » un numéro spécial de sa revue Front Populaire, en assortissant cette formule d’un point d’interrogation. Occupant une place centrale dans le titre de ces deux publications à cent ans d’intervalle, l’Occident n’est pourtant décrit avec précision dans aucun des deux ouvrages, si ce n’est de manière implicite, comme une Europe rayonnante qui perd petit à petit de son aura. Un siècle d’histoire mondialisée n’aura donc pas suffi à établir une définition claire du concept d’Occident. Dans l’intervalle, la déstructuration libertaire a également fait son chemin dans le monde des idées en réintroduisant la notion de race comme un prisme de lecture essentiel dans les débats et les conflits actuels, d’abord à gauche avec les thèses du courant woke, puis à droite, par réaction face à l’offensive déclenchée contre ce que les partisans de la déconstruction et de la repentance nomment le « privilège blanc ». C’est sur cette imbrication nouvelle que porte le présent texte, qui vise à actualiser et réaffirmer la position de l’Institut Iliade sur cette question fondamentale. Si, pour certains, les notions d’Europe et d’Occident semblent se recouvrir à travers l’existence d’un « monde blanc », le fait de confondre ces deux concepts à partir d’un critère aussi simpliste relève d’une double erreur, à la fois historique et idéologique. Beaucoup plus qu’un étendard que les défenseurs de l’identité des peuples européens devraient s’apprêter à brandir, le nom d’Occident, aujourd’hui revendiqué par les tenants de l’idéologie libérale, apparaît dans son acception actuelle comme l’émanation d’un virus d’origine européenne, dont l’Europe doit précisément guérir pour retrouver sa « Grande Santé ».