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L’UMP/UDI et le PS ont décrété une mobilisation sans précédent dans le département pour contrer la formidable percée du Front National dans le canton de Doué la Fontaine en particulier et dans l’ensemble du saumurois en général. Outre les caciques des partis, 15 maires du canton de Doué la Fontaine se mobilisent à travers une lettre ouverte… et les déclarations se multiplient de part et d’autre.
Nous respectons bien évidement cette mobilisation, certes un peu tardive ; chacun est libre d’exprimer ses opinions, c’est le fondement de notre démocratie. Nous nous réjouissons même de cette mobilisation des élus en faveur d’une participation massive au scrutin dimanche prochain, il était temps.
Toutes les initiatives qui contribuent à faire baisser l’abstention sont utiles et il faut mobiliser les électeurs dans cette élection locale, c’est ce que le Front National du Maine-et Loire s’est attelé à faire durant la campagne avec les résultats extraordinaires qui s’en sont suivis.
En réalité, derrière ce scrutin, se cache un véritable enjeu : la défense de l’existence des départements. Les appareils politiques UMP/UDI et le PS se prononcent en faveur de la suppression de cette institution, symbole avec la commune de la proximité entre les élus et les citoyens. Seul le Front National s’est résolument opposé à la disparition programmée à terme des départements.
Certains élus locaux se prononcent certes à titre personnel contre sa disparition, mais la logique de partis fera qu’inévitablement, ils se rangeront derrière la ligne officielle du parti le jour de l’enterrement définitif de cette institution centenaire appréciée des citoyens.
Néanmoins, nous nous interrogeons sur l’utilisation abusive par nos adversaires du terme « républicain » dans cette campagne : « front républicain », « candidat républicain », « vote républicain », le binôme Matrat/Lépine aurait donc mis la République en danger ? … de même la défense de « valeurs », sans précisions autres est aussi à la mode. Autant d’interrogations que partage une grande partie de nos concitoyens et dont les réponses auraient pu être apportées dans un débat, disons …. Républicain ! débat que nos adversaires, Alain Lauriou et Bruno Cheptou ont malheureusement décliné.
Reste les faits, les départements sont en danger, l’endettement est pharaonique, les politiques menées sans anticipation et vision à long terme, le chômage et les problèmes sociaux augmentent. Il est temps de sanctionner ces élus qui n’ont pas d’autre ambition que de figurer sur le prochain trombinoscope du département. Donc oui, dimanche, au vote pour une nouvelle génération d’élus plus soucieuse de l’intérêt général et de la gestion des deniers publics.
http://fn49.fr/2015/03/25/mobilisation-generale-sur-le-canton-de-doue-la-fontaine/
Après une courte embellie en janvier, le chômage est reparti à la hausse de 0,4% en février. Pourtant l'exécutif rêve toujours d'inverser durablement la courbe du chômage. Sur un plan électoral, il y a plus que jamais urgence.
Sur le front de l'emploi, les bonnes nouvelles de ce début d'année sont déjà oubliées. Après une baisse surprise en janvier, le chômage est reparti à la hausse en février (+0,4%). Aussi bien pour les demandeurs d'emploi sans activité que pour ceux ayant une activité réduite. La nouvelle est douloureuse pour le gouvernement qui espérait secrètement pouvoir savourer ses deux premiers mois consécutifs de baisse. Elle est cruelle, puisqu'elle intervient entre les deux tours d'élections départementales, qui promettaient déjà de laisser de nombreux élus socialistes en rase campagne. Mais surtout, elle pourrait sonner définitivement le glas des espoirs électoraux de l'exécutif. C'est ce que suggère le modèle de prévisions électorales de deux économistes.
Véronique et Bruno Jérôme, tous deux chercheurs à l'université Paris II ont mis sur pied depuis plusieurs années un modèle de prévision politico-économique qui s'appuie principalement sur l'évolution du taux de chômage pour anticiper le comportement des électeurs dans les urnes. Ils avaient ainsi prédit "une grande vague bleue, pas bleue marine", aux élections départementales. En attendant confirmation ce dimanche, le premier tour leur donne largement raison. Et à moins d'une inversion durable et imminente de la courbe du chômage, après laquelle le Président Hollande court vainement depuis le début de son mandat, la débâcle n'est sans doute pas achevée. Les élections régionales de la fin de l'année, en attendant l'élection présidentielle de 2017, seront très probablement synonymes de nouvelles défaites pour la majorité, prévient Véronique Jérôme-Speziari.
En quoi le chômage est-il un facteur pertinent de prévision du comportement des électeurs ?
Pour établir un modèle de prévision économétrique fiable, on a besoin de s'appuyer sur des éléments objectifs. A ce titre, le chômage et surtout son évolution, sont une variable fondamentale car elle résume parfaitement le climat politico économique d'un pays, ou, disons, la bonne santé de son économie. Le taux de chômage n'est pas la donnée la plus intéressante, parce que ce chiffre est mal connu du grand public. En revanche, l'électeur est plus au fait de sa variation. Il sait quand le chômage monte, ou quand il baisse, parce qu'il est directement impacté par ces tendances à travers son entourage et son expérience.
Bien sûr, nos modèles prennent en compte d'autres facteurs, et notamment la popularité, les zones de force locales, c'est à dire l'implantation politique, ou encore le mode de scrutin. Mais le chômage est l'indicateur clé de nos prévisions.
De bons ou de mauvais chiffres entre les deux tours d'une élection, ont-ils la capacité de retourner une tendance électorale ?
Pour que le chômage puisse avoir un impact sur des élections, il faut qu'il y ait une ampleur importante dans l'évolution constatée, mais également une certaine précocité. Il faut que la tendance semble pérenne. Cela ne prend pas un jour, une semaine ou un mois pour produire ses effets, mais au minimum de trois à six mois. En tout état de cause, les chiffres publiés ce mercredi n'auront qu'un impact marginal sur le vote de dimanche. Quoi qu'en disent les sondeurs, les intentions des électeurs sont déjà largement arrêtées. Et comme toujours, ils feront d'abord le procès des sortants, car les promesses de l'opposition n'engagent que ceux qui les écoutent. Par ailleurs, la sanction est toujours plus forte que la récompense.
Au delà des départementales, le sort électoral de François Hollande et de sa majorité est-il conditionné par la courbe du chômage ?
Chaque élection a ses spécificités, mais pour simplifier, on peut affirmer que ce sera le cas. Si le chômage continue à augmenter en 2015, cela aura un impact sur la popularité de l'exécutif. Mais cela pèsera également sur les comptes publics, donc sur les marges de maneuvre politiques du gouvernement qui doit déjà composer avec les exigences de Bruxelles.
Il y a toujours de l'espoir de voir la situation de l'emploi s'améliorer parce que la France bénéficie d'un alignement des planètes favorable avec la conjonction, d'un euro faible, d'un pétrole bon marché, et de taux d'intérêts faibles. Mais ce sont des facteurs extérieurs, conjoncturels par essence. Ils n'apportent qu'un faible bénéfice politique en l'état. Et même si le chômage s'améliorait, l'exécutif serait toujours à la merci d'un retournement de conjoncture. C'est ce dont avait été victime Lionel Jospin que tout le monde donnait pourtant gagnant en 2002. c'est aussi ce qui avait favorisé la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 puis sa courte défaite en 2012. Dans chacun de ces cas, la courbe du chômage avait changé de direction quelques mois avant les élections.
Benoist Fechner
L'Express :: lien
http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EukZFFlFFZWiDEvfqX.shtml
Message de l'équipe LMPT 69 (région de Lyon) :
"En mai 2014, tous les élus députés européens UMP et FN de la circonscription Grand-Sud-Est ont signé la Charte de la familleproposée par La Manif Pour Tous pour les élections européennes de 2014 :
- Marie-Christine Arnautu FN)
- Michel Dantin (UMP)
- Bruno Gollnisch (FN)
- Françoise Grossetête (UMP)
- Jean-Marie Le Pen (FN)
- Dominique Martin (FN)
- Renaud Muselier (UMP)
- Mireille d'Ornano (FN)En signant cette charte, ils se sont engagés à respecter et à promouvoir un certain nombre de "Principes européens pour la famille et pour l'enfant", parmi lesquels :
- Le mariage, engagement public durable que prennent librement un homme et une femme … doit être protégé par toutes instances nationales et européennes.
- Tout enfant est né d’un homme et d’une femme. Dans son intérêt supérieur, il a le droit d’être élevé par son père et sa mère ou, s’il est privé de sa famille d’origine, par un père et une mère adoptifs…
- La politique familiale … est du ressort de chaque Etat.
Pourtant, le 12 mars dernier, les élus suivants ont voté au Parlement européen le rapport annuel sur les Droits de l'Homme dans le monde, dit rapport Panzeri du nom de son rapporteur :
- Michel Dantin (UMP)
- Françoise Grossetête (UMP)
- Renaud Muselier (UMP)Or, ce rapport « encourage les institutions de l'Union et les États membres à contribuer davantage à la réflexion sur la reconnaissance du mariage homosexuel ou de l'union civile homosexuelle » (§ 162). Signer ce rapport est ainsi en contradiction flagrante avec leur engagement pris il y a un an à peine. Il est donc clair que, pour ces députés, le reniement, c'est maintenant! Peut-être madame François Grossetête pourra-t-elle donner quelques explications à ses électeurs la semaine prochaine, lors de sa réunion militante à la permanence de l’UMP du Rhône, mercredi 1er avril ?"
La frénésie "antifasciste" de Manuel Valls n'a pas empêché le succès électoral du Front National. Les privilégiés du système en place veulent se sauver en ressortant de leur chapeau un "front républicain" usé jusqu'à la corde. Mais quand vont-ils songer à penser à soigner le mal au lieu de vouloir casser le thermomètre?
En Corse, dans les cantons où il se présentait, le FN a réalisé des scores inattendus, ou du moins inattendus pour les spécialistes en science électorale. Mais, comme dans beaucoup d'autres cantons, les habitants du quartier populaire d'Ajaccio où le vote frontiste a été fort ont besoin d'être écoutés. Et les grands mots de "fascisme" et de "racisme" sont bien inadaptés.
C'est ce que comprend le Maghrébin cité dans l'article de "Corse-Matin" de mercredi 25 mars.
"Le FN ne fait plus peur.
Au pied d'un tour des Salines, le discours de l'extrême-droite n'est plus tabou. Un trentenaire, à califourchon sur son scooter, se dit "fier d'être d'origine maghrébine", mais ne "cache pas" comprendre l'attrait de ses voisins pour le parti de Marine Le Pen et son discours anti-immigration. "Je suis né et j'ai grandi à Ajaccio, je suis le premier à souffrir des amalgames. Quand je vois l'attitude de ceux qui débarquent depuis quelques années, je comprends que les gens ne se sentent plus chez eux et demandent davantage de sécurité. Je n'accepte pas cet irrespect envers le pays qui nous accueille. Cela porte préjudice aux Maghrébins qui, comme nous, s'adaptent et sont intégrés".
Mais une République qui, par son essence même, est faite pour diviser et qui déteste la France, veut-elle une véritable intégration ou un grand remplacement ?
Le 27 novembre dernier, à Nîmes, il déclarait : "Un homme politique digne de ce nom, ça n’a pas peur de la contradiction, ça n’a pas peur du débat." Que doivent en conclure les électeurs ?
Nicolas Sarkozy se pose depuis son retour comme le meilleur rempart possible contre le Front national, étant entendu que toute la classe politique a décidé que c’était l’ennemi numéro un, loin devant le chômage, la menace terroriste, la hausse de la délinquance ou l’appauvrissement grandissant des Français… Meilleur rempart, donc, mais qui refuse cependant de débattre avec la présidente du parti concerné, à savoir Marine Le Pen.
Lundi dernier, Jean-Jacques Bourdin proposait un débat à cette dernière, qui répondait : « Mais bien entendu, bien entendu. Avec grand plaisir. » Quelques heures plus tard, le journaliste tweetait : « Nicolas Sarkozy refuse notre proposition : un débat face à Marine Le Pen. »
L’ancien président de la République n’en est pas à son coup d’essai, il avait déjà refusé une proposition de duel faite par Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy avait refusé le débat parce qu’il n’était pas du niveau d’un ancien président de la République.
Pour le politologue, professeur à Sciences Po Paris et auteur de "La France au front " (Fayard, 2014), l'enracinement du FN permettra des victoires nationales.
Pascal Perrineau considère que les bons résultats du Front national dans les scrutins locaux vont permettre leur ancrage territorial et favoriser le développement du parti de Marine Le Pen. Interview.
Le Point : Le premier tour des départementales démontre-t-il indéniablement l'enracinement du Front national ?
Pascal Perrineau : Bien sûr. Jusqu'à maintenant, le Front national avait peu d'élus, sauf dans les régions où la proportionnelle le lui permettait. Tout change depuis un an. À la faveur des municipales, puis de ces départementales, le FN est en train de se constituer un vivier d'élus locaux. Pour les prochaines échéances électorales, il bénéficiera de candidats implantés localement, qui disposeront de réseaux et de relais sur leur territoire. Ce qui va permettre à cette formation politique de dépasser le cadre de son électorat naturel. Le FN était cantonné à l'est d'une ligne Le Havre-Perpignan, il est maintenant capable de s'implanter sur des zones qui étaient naguère des terres de mission : à l'est, mais aussi au centre ou encore au sud-ouest.
Indice parmi d'autres, son succès inattendu en Charente-Maritime par exemple...
Oui, ce résultat notamment démontre la nationalisation de son électorat. Celui-ci s'étend désormais au-delà des bastions traditionnels du FN, des régions anciennes où la droite s'est radicalisée (Paca), des territoires en souffrance de reconversion industrielle (Nord-Pas-de-Calais). Au premier tour des départementales, le FN a percé dans la Sarthe, l'Indre-et-Loire, la Vendée, le Cher... Il est désormais présent partout en France. Il devient un vrai parti national.
Cet enracinement, de votre point de vue, est durable ?
C'est un processus d'enracinement profond. Le FN est massivement présent au second tour. Il aura la clé des élus. Il guigne même des départements.
Est-il en mesure d'en gagner ?
Ce n'est pas impossible. Au second tour, il faudra suivre attentivement ce qui se passera dans l'Aisne, le Gard, le Vaucluse.
Vivons-nous un nouveau chapitre de notre histoire politique ?
Toutes nos institutions, nos modes de scrutin s'étaient jusqu'à présent adaptés à la bipolarisation politique. La réalité entre de moins en moins dans ce cadre. Que va-t-il se passer maintenant ? Comment ce jeu à trois forces va-t-il pouvoir s'adapter à des règles définies pour un affrontement bipolaire ? Le diagnostic est facile à dresser, la réponse est plus difficile à donner. La crise de représentation politique risque de s'accentuer, puisqu'un électeur sur quatre peut estimer que le parti pour lequel il vote n'est pas représenté dans les institutions à son juste poids. Nous vivons un nouveau chapitre de notre histoire politique, puisque nous avons aujourd'hui trois forces aussi implantées localement. Et, très souvent, les victoires locales précèdent les victoires nationales.
Jérôme Cordelier
Le Point :: lien
Dans les grandes écoles, on apprend tout, hormis la vie.
Aléxis Tsípras, Premier ministre grec, en visite en Allemagne – il fallait bien que la chose se fasse tôt ou tard –, a rencontré son homologue Angela Merkel. L’occasion, semble-t-il, de « dépasser les stéréotypes ». Soit le « Grec paresseux » et l’« Allemand industrieux ». En filigrane, quelques vieilles querelles historiques, dont les réparations de guerre dues par l’Allemagne à la Grèce pour avoir un peu ravagé ce dernier pays lors du dernier conflit mondial en date.
Là, sans aller jusqu’à la « reductio ad Hitlerum », Aléxis Tsípras joue sur du velours. Sans compter qu’il peut encore rappeler qu’en 1953, la dette allemande fut quasiment effacée du jour au lendemain, au nom d’intérêts géostratégiques supérieurs ; bref, la guerre froide dictait sa loi.
La Grèce… C’est le président français de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, qui tint à la faire entrer aux forceps dans cette Europe qui s’appelait naguère « Communauté » et non point « Union ». Il estimait, non sans raison, qu’il était impossible de fonder l’Europe en faisant l’économie d’un pays ayant vu à la fois naître Périclès, Aristote et Platon.
S’il avait un peu plus voyagé ailleurs que dans son crâne, chauve à l’extérieur comme à l’intérieur, au moins aurait-il compris ceci : après quatre siècles d’occupation ottomane, les Grecs sont des Turcs qui s’ignorent, tandis que leurs voisins turcs vivent comme des Grecs, même s’ils ont une sainte horreur qu’on le leur rappelle. Comme quoi, dans les grandes écoles, on apprend tout, hormis la vie.
Jamais l’Establishment soi-disant républicain n’aura autant navigué en république bananière. Le pouvoir politico-médiatique a donné dimanche dernier une nouvelle et parfaite illustration de sa capacité à manipuler des chiffres pour manipuler les masses.
J .H. d’Avirac décrypte ce marketing de la manipulation mené tambour battant par l’Elysée, Matignon, leurs complices et la cohorte de conseillers et communicants, rivés sur les petites carrières personnelles du jour d’après dans un pays tout simplement à la dérive.
Polémia
1er temps : « Le FN à 30% !?… »
Objectif : Tout mettre en œuvre, avec la complicité des médias et de leurs prestataires de services, pour accréditer l’idée d’un tsunami FN à quelques semaines des élections départementales.
Comment pouvait-on sérieusement imaginer un tel résultat (30%) dans un contexte où le Front a réalisé un score historique (25%) aux européennes, devenant le premier parti de France… une élection qui lui était traditionnellement et structurellement favorable, contrairement aux départementales dans lesquelles il ne bénéficie d’aucun ancrage et d’un seul sortant !!
Grâce à la baguette magique du redressement statistique dont usent et abusent les sondeurs sous influence, les pronostics paraissaient pourtant inattaquables et convergents…
Mais au fond quel bénéfice politique cherchait-on à extirper de ce chaudron ?
« Ipsos » facto, l’attention du citoyen devait se détourner des vrais problèmes et du désastre socialiste.
« Ipsos » facto, l’épidémie de peste brune ainsi prophétisée et scénarisée allait assurer une mobilisation puissante de l’électeur modéré (jusqu’alors abstentionniste car exaspéré par les turpitudes des notables de la politique).
« Ipsos » facto, l’atterrissage du dimanche soir se focaliserait sur l’absence de raz de marée FN, voire, soyons fous, sur sa régression !
2e temps : L’UMP et « ses alliés », le PS et « ses alliés », puis le FN !
Objectif : En access prime time (19h-20h30), au maximum de l’audimat sur les chaînes nationales et les chaînes d’information, afficher la surprise d’un tiercé truqué qui masque la réalité de la déroute socialiste.
A 20h00, sur une grande chaîne nationale du service public… estimations :
–l’UMP et « ses alliés » : 32%, le PS et « ses alliés » : 26%, le FN 24%…
On ira même jusqu’à cumuler un « total droite » amalgamant par exemple Debout La France à l’UMP/UDI/Modem et un « total gauche » (Front de gauche, EELV, divers extrême gauche accolés au PS !)… les bons vieux blocs ainsi hâtivement reconstitués minoraient instantanément la percée FN et relativisaient la performance de l’union de la droite.
3e temps : Manuel Valls à 20h15
Objectif : Capitaliser avant toute analyse et critique sur ce tiercé provisoire dans le créneau le plus favorable en terme d’audiences… ce moment si fort où le ressenti prime sur le réel : séquence émotion, séquence grand frisson… évidemment pour les cons.
Il s’agissait de faire de la prétendue relégation du Front en 3e position une victoire personnelle du premier ministre, grand pourfendeur de l’Hydre. Il s’agissait enfin de lever l’hypothèse d’une déroute totale mortifère pour l’avenir politique de notre ambitieux Inquisiteur en relativisant la défaite du PS.
Le ton était affirmé, calculé, travaillé, un peu de Mai 1981, un zeste de « l’esprit du 11 Janvier », un brin Charlie, Manu le Sauveur joue le rassembleur improbable d’une gauche pourtant éparpillée comme jamais.
4e temps : Commenter les chiffres réels et fustiger la « faute morale » de l’UMP
Objectif : Installer coûte que coûte, avec la complicité des commentateurs, l’idée que le FN n’est pas le premier parti de France, cultiver la confusion et mobiliser pour le deuxième tour sur les « Valeurs républicaines ».
En réalité, les chiffres « officiels » se révéleront implacables et accablants :
Dans les alliés de l’UMP, UDI et Modem représentent ensemble de 6 à 9%, ce qui ramène automatiquement le parti de Nicolas Sarkozy à 23% !
De facto (et non plus « Ipsos » facto), que l’on s’en réjouisse ou pas, le FN demeure incontestablement le 1erparti de France. Il réalise même la prouesse d’engranger 400.000 voix supplémentaires par rapport aux européennes sur ce scrutin qui, martelons-le, ne lui est traditionnellement pas favorable !
Il totalise enfin 10 points de plus qu’aux dernières cantonales : un véritable exploit.
Quant au PS, débarrassé de ses poissons pilotes eux-mêmes de plus en plus rachitiques, PRG et Verts, par ailleurs de plus en plus hostiles à sa politique, il réalise un « plus bas » historique qui d’ores et déjà conforte l’idée de son exclusion probable du 2e tour de la présidentielle.
Voilà donc démontée une fois de plus cette entreprise de manipulation dans laquelle nos dirigeants sont passés maîtres à défaut de maîtriser l’exercice du pouvoir.
Cette élection digne d’une république bananière aura propulsé dans l’arène des candidats qui ne savent même pas quelles seront leurs compétences, leurs moyens et leur champ d’action. Tout cela sur fond de réforme territoriale en trompe l’œil qui, rappelons-le, devait, il y a tout juste un an, rapporter plus de 20 milliards d’euros et dont on sait à présent qu’elle coûtera de 5 à 10 milliards au contribuable !
Tout cela sur fond de redécoupage cantonal fait à la va-vite sur un coin de table avec un petit prisme politicien parisien (comme, du reste, la fusion des régions). Tout cela bien évidemment sans toucher au nombre d’élus et en ajoutant même de nouvelles strates, véritables usines à gaz (métropoles, Scot, PETR…).
Et pour clore l’affaire une belle opération de marketing politique, un peu grossière malgré tout, où l’on régénère la marque-épouvantail « extrême droite » pour mieux occulter l’incapacité de nos gouvernants à profiter des signes positifs que nous renvoie à présent l’économie mondiale et pour mieux faire oublier la crise identitaire redoutable qui s’annonce dans notre pays.
Inquisitions, gesticulations liberticides, stratégies de diversion, culte du « panem et circenses », autant de pas malheureux dans cette valse à quatre temps devenue un lourd et pathétique numéro de claquettes qui fleure bon la fin d’un règne, la fin d’un monde.
Jean Henri d’Avirac, 25/03/2015
http://www.polemia.com/communication-et-manipulation-electorales-valls-a-4-temps/