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géopolitique - Page 793

  • La Serbie a servi de laboratoire.

    Alexandre Latsa Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica :

    1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie ?

    Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.

    J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.

    En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.

    2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie ?

    Dur à dire !

    En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.

    Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.

    Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

    3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions ?

    Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.

    Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois? 

    4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous ? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle ?

    La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.

    Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

    5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet ?

    Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.

    La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.

    C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.

    6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013 ?

    La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.

    En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

    7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999 ? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle ?

    La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.

    Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.

    En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.

    8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus ?

    Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.

    9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui ? 

    La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.

    Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.

    C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.

    10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90 ?

    Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.

    La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …

    Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.

    Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.

    C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

    http://alexandrelatsa.ru/2013/10/6961/#more-6961

  • Allégeance, les valets d’Israël

    Toujours en pointe de l’information politiquement incorrecte, notre ami Emmanuel Ratier (faits et documents numéro 333, 1er avril 2012) attire notre attention sur une bien curieuse opération, enclenchée par l’association Les Amis d’Israël en France, créée en septembre 2011 par les groupes d’amitiés parlementaires France-Israël de l’assemblée nationale (présidé par l’UMP Claude Goasguen) et du sénat(présidé par le divers gauche Jean-Pierre Plancarde) – comme quoi les étiquettes de « gauche » et « droite », destinées à amuser les gogo, n’ont pas de signification quand on passe aux choses sérieuses.. Cette sympathique association enjoint à tous les parlementaires, toutes étiquettes confondues, de signer une Charte des amis d’Israël qui commence ainsi : « Au-delà de mes engagements politiques, de mes convictions spirituelles ou religieuses, au nom de la France et de son histoire, de l’idéal républicain et des valeurs démocratique : JE SUIS UN AMI D’ISRAEL * ». En prolongement de cette charte un serment d’allégeance est demandé (avec insistance) aux parlementaires français, par lequel ils s’engagent à œuvrer, par tous moyens et en toutes circonstances, en faveur du soutien inconditionnel apporté à Israël. Car « c’est une cause commune qui doit dépasser les clivages partisans ». Autrement dit, si on sait encore comprendre le français, l’engagement en faveur d’Israël transcende, doit transcender toutes les autres convictions et appartenances, Israël über alles…

    *En majuscule dans le texte (NDLR)

    Source : Terre et Peuple magasine, numéro 51.

    http://europeanwolf.unblog.fr/2013/09/06/allegeance-les-valets-disrael/

  • L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    L’Afrique noire de monde : La démographie du continent enjeu majeur de notre avenir

    Ceux qui dénoncent dans l’immigration, un remplacement de population qui débouche sur des changements de civilisation, savent que la clé de tout est la démographie. C’est parce que la nature a horreur du vide que les chinois peuplent de plus en plus l’Asie russe. C’est pour trouver une vie meilleure et fuir des ennemis que les grandes invasions ont mis à terre l’ordre mondial romain. Ce qui était hier l’Anatolie est devenue la Turquie et qui se souvent des Phrygiens ?

    Il est donc capital de suivre l’évolution démographique mondiale et ses fluctuations géographiques. La population mondiale atteindra 9,731 milliards d’habitants en 2050 contre 7,141 milliards en 2013, selon une étude bisannuelle de l’Institut français d’études démographiques (INED).

    Dis comme cela, cela ne veut pas dire grand-chose

    Le taux de fécondité mondial est de 2,5 enfants par femme en 2013 contre 5 en 1950 avec de fortes disparités régionales selon l’étude, notamment entre les deux extrêmes que sont le Niger (7,6 enfants par femme) et la Bosnie-Herzégovine (1,2 enfant par femme). Le cap des 6 milliards avait été dépassé en 1999, et il aura fallu douze ans pour atteindre les 7 milliards en 2011. Il y a donc un ralentissement. Mais le déséquilibre démographique va accentuer la pression du sud sur le nord et notamment la pression du continent africain.

    L’Afrique concentrera environ un quart de la population mondiale en 2050 selon l’étude qui prévoit que 2,435 milliards de personnes vivront sur le continent en 2050, plus du double du 1,1 milliard enregistré en 2013. Avec un indice de fécondité de 1,6 enfant par femme [pour les Européens de souche c'est nettement moins, ce taux global étant gonflé par la surnatalité des colons non-européens], l’Europe continentale sera la seule zone à connaître un recul de sa population, qui passera de 740 millions d’habitants en 2013 à 726 millions en 2050, d’après l’INED.

    Tout est dit !

    Actuellement le “G7″ des pays les plus peuplés est composé de la Chine (1,36 milliard) devant l’Inde (1,276 milliard) les États-Unis (316,2 millions), l’Indonésie (248,5 millions), le Brésil (195,5 millions), le Pakistan (190,7 millions) et le Nigeria (174,9 millions).

    En 2050, le classement des pays les plus peuplés devrait être sensiblement modifié avec l’Inde en tête (1,65 milliard) devant une Chine moins peuplée (1,314 milliard) et le Nigeria qui, avec 444 millions d’habitants, passera devant les États-Unis (400). Le Nigeria pays en proie a des troubles ethniques et religieux sanglants plus peuplés que les USA, ce n’est certes pas objectivement une bonne nouvelle.

    Pour nous Européens qui, un temps, avons peuplé le monde, l’avenir s’annonce de plus en plus périlleux. L’humanité de demain sera composé d’un africain sur 4 habitants, mais seront-ils en Afrique ?

    Source : Metamag.

    http://fr.novopress.info/141970/lafrique-noire-de-monde-la-demographie-du-continent-enjeu-majeur-de-notre-avenir/#more-141970

  • Le drame de Lampedusa : une conséquence directe du renversement du colonel Kadhafi

    Les vrais responsables du drame de Lampedusa sont ceux qui, pour des raisons encore bien obscures, ont déclaré la guerre au colonel Kadhafi. Comme je l’ai maintes fois dit sur ce blog, mais il importe de le redire, en dépit de tous ses défauts, le « guide libyen » était devenu un partenaire, pour ne pas dire un allié dans deux combats essentiels :
    1) La lutte contre le fondamentalisme islamiste qu’il avait entrepris d’éradiquer en Libye.
    2) La lutte contre l’immigration clandestine venue depuis l’Afrique sud-saharienne, la Corne ou les régions du Proche-Orient et transitant par la Libye. Grâce aux bons rapports qu’il entretenait avec le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, des accords très concrets avaient été conclus en ce sens et la Libye contrôlait ses côtes. Il est important de faire remarquer à ce sujet que la plupart des points d’embarquement libyens étaient situés en Cyrénaïque et que, ruinées par les interventions de la police, les mafias organisant le commerce des hommes constituèrent, avec les islamistes, le noyau de départ de la rébellion à Derna et à Benghazi. En intervenant pour empêcher les forces du colonel Kadhafi de reprendre la région, l’aviation française, sur ordre du président Sarkozy, a donc rendu un grand service aux marchands d’esclaves. Aujourd’hui, ces derniers ont repris leur lucratif « commerce » …
    Le drame de Lampedusa s’explique parce que la Libye est en pleine anarchie. Le pays a éclaté en fiefs tribaux et miliciens. Le « gouvernement » n’est même pas capable de se faire respecter à Tripoli, la capitale où les milices se combattent au grand jour. Faire la liste des affrontements qui se déroulent dans le pays est impossible tant ils sont nombreux. Rien que samedi 5 octobre, jour de rédaction de ce communiqué, 15 soldats libyens furent tués au nord de Bani Walid par des islamistes présumés.
    Jusque là, ces derniers se contentaient de contrôler le sud de la Libye et les régions frontalières du Niger, du Tchad et du Soudan. Voilà qu’ils remontent vers le Nord afin de tendre la main à leurs « frères » qui tiennent une grande partie de la Cyrénaïque, dont les hauteurs du jebel Akdar dans l’arrière-pays de Benghazi. Or, ces islamistes ont pris le contrôle du trafic transsaharien, dont celui des migrants, avec lequel ils se financent.
    L’un des résultats de l’intervention française au Mali fut de forcer les trafiquants à ouvrir de nouvelles routes vers la Méditerranée car les réseaux maffieux transsahariens de l’ouest africain furent coupés. Le principal axe par lequel la cocaïne sud-américaine débarquée en Guinée Bissau était transportée à travers le Mali jusque dans les ports du Maghreb ne pouvant plus être emprunté, les trafiquants ont donc réorienté leurs réseaux vers la Libye où il n’existe plus d’Etat. Désormais, le trafic se fait sur l’axe Nigeria-Niger-Libye.
    Or, à partir du nord du Nigeria avec Boko Haram, jusqu’à Benghazi et Derna, tout le trafic, dont celui de la drogue et celui des migrants, est désormais contrôlé par les islamistes.
    Au lieu de faire savoir aux Européens qui sont les trafiquants qui lancent sur les eaux les pitoyables cargaisons d’êtres humains qui échouent sur les côtes européennes, les médias, largement aidés par l’Eglise pour laquelle plus le prochain est lointain et plus il semble devoir être aimé, ont au contraire entrepris de culpabiliser les populations qui subissent ces débarquements.
    Le drame de Lampedusa nous plonge enfin directement dans le « Camp des Saints » de Jean Raspail. Ce livre prophétique, puisqu’il date de 1973, décrit l’implosion des sociétés occidentales sous le débarquement de milliers de clandestins arrivés sur des navires-poubelle. Clandestins devant lesquels toutes les institutions s’effondrent en raison de l’ethno masochisme des « élites » européennes gavées de mièvrerie et déboussolées par un sentimentalisme qui a pris le pas sur la raison et même sur les instincts vitaux.

    Bernard Lugan http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlpAAVVZkKtrKIlNi.shtml

  • La Syrie sur Radio Courtoisie

    Voici les invités de l'émission de Grégoire Boucher à midi sur Radio Courtoisie :
    1- Racha Mahfud, membre de l’Union nationale des étudiants syriens en France
    2- Daniel Khalas, Membre du rassemblement pour la Syrie
    3- Raphaël Stainville, écrivain et journaliste au Figaro Magazine, pour son ouvrage "Et la France se réveilla", publié par les éditions du Toucan.
    Sujet 1 : La Syrie : pour remettre quelques pendules à l'heure.
    Sujet 2 : la France s'est réveillée ! et maintenant ?

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ghouta : les surprenantes révélations de Mère Agnès-Mariam…

    Le blogue Comité Valmy a publié le 27 septembre la retranscription en français d’un entretien accordée par la Mère Agnès-Mariam de la Croix à la chaîne de télévision en langue arabe Al Mayadeen. Cette chaîne, lancée en juin 2012 pour contrer l’influence de chaînes comme Al Jazeera (du Qatar), émet depuis Beyrouth. Ses financiers sont inconnus. Si la direction de la chaîne soutient que ses actionnaires sont des hommes d’affaires arabes, d’autres sources occidentales insinuent qu’elle serait une propriété conjointe entre les Iraniens et un cousin de Bachar Al-Assad… Comme d’usage, dans cette situation moyenne orientale où l’épineux le dispute au mystérieux, il convient de recevoir les propos de la supérieure du couvent Saint-Jacques le Mutilé (Syrie) avec bienveillance et prudence. Ils reviennent sur l’affaire du bombardement chimique de Ghouta – l’oasis de terres cultivées qui entourent au sud et à l’est la ville de Damas – et apportent des informations plus que surprenantes. Les voici…
    « Les habitants de la province de Lattaquié m’ont informée avoir vu leurs enfants dans les vidéos sur la Ghouta, filmées par les miliciens armés », a-t-elle dit dans une interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen [la religieuse accompagnait l’équipe des inspecteurs de l’ONU lors de leur deuxième visite à Damas] « le premier motif de son action était au début humanitaire, et la veille de l’attaque chimique dans la Ghouta nous étions à Damas. Nous avons vu de nos propres yeux ce qui a eu lieu à Maadamiya. Donc, s’il y avait eu des morts, des victimes et des blessés, on aurait remarqué ceci immédiatement. Mais cette nuit, aucun mouvement inhabituel n’a été enregistré. Les gens ici sont tous des voisins et se connaissent. Les habitants de la Ghouta qui se sont déplacés vers Damas n’ont pas été paniqués par un événement de cette ampleur, surtout que les informations de presse ont fait état de 1 400 morts et de 10 000 blessés dans une petite zone. Nous n’avons pas entendu non plus les ambulances. Tout était calme cette nuit (…) Telles étaient mes premières remarques, et lors de mon voyage en Malaisie, j’ai été en contact permanent avec les habitants de Lattaquié. Le 4 aout, les groupes armés ont ravagé 11 villages dans la province de Lattaquié. Les médias occidentaux ont parlé d’une avancée de l’opposition syrienne, alors qu’un véritable carnage avait eu lieu. Nous avions dressé des listes comprenant les martyrs de la province de Lattaquié et les disparus. Les groupes armés avaient kidnappé 115 personnes dont 65 enfants de moins de 15 ans. Au cours de mon voyage, j’ai appris que des parents de la province de Lattaquié ont reconnu des enfants enlevés de la même région qui sont apparus dans les images diffusées sur les victimes des armes chimiques présumées dans la Ghouta.  Les Américains ont choisi 13 films parmi les vidéos présentées par les groupes armés et les ont qualifiés de sûrs (…) « J’étais en contact avec des journalistes allemands, je leur avais dit que je suis incapable de déterminer la date et le lieu de chaque film. Ils m’ont envoyée une liste de 43 films dont les premières vidéos. Ma surprise était grande à la vue des mêmes enfants repris dans au moins quatre ou cinq vidéos. Je me suis dit que ce qui se passe est anormal. Quand je me suis approfondie dans l’étude de toutes les vidéos sur des attaques chimiques présumées, je me demandais à chaque fois : d’où cherchent-ils tous ces enfants ? Où sont leurs parents ? Est-ce possible qu’une mère abandonne ses enfants ? Il est normal qu’un ou deux enfants disparaissent, mais perdre ce grand nombre d’enfants ceci suscite des interrogations (…) Toutefois, j’ai une bonne nouvelle : les enfants étaient anesthésiés, la preuve en est que tous les enfants étaient calmes à l’exception d’un enfant qui pleurait. On aurait administré à ces enfants plusieurs types d’anesthésiants pour donner l’impression qu’ils sont morts. Quant aux jeunes tués, je pense qu’ils sont des éléments des groupes armés qui ont joué le rôle de comparse. S’ils étaient morts, on aurait vu ce nombre élevé de victimes enterrées dans les tranchées énormes creusées pour contenir entre 300 à 400 dépouilles. Mais seules 8 corps y ont été enterrés. Nous n’avons pas vu ceux qui enterrent. S’il y avait vraiment 1500 corps, où seraient-ils alors ? Nous sommes de plus en plus convaincus que ces vidéos n’ont pas été filmées le 21 aout. Elles ont été postées sur internet en ce jour et ceci nécessite plus de preuves ».
    Source : Comité Valmy
    http://www.christianophobie.fr/document/ghouta-les-surprenantes-revelations-de-mere-agnes-mariam

  • Les États-Unis ne font plus peur

    Alors que l’Assemblée générale des Nations Unies devait débattre de la mise en œuvre des objectifs du Millénaire, c’est un tout autre sujet qui préoccupait les diplomates : les États-Unis sont-ils toujours l’hyper-puissance qu’ils revendiquent être depuis la disparition de l’Union soviétique, ou le temps est-il venu de s’émanciper de leur tutelle ?

    En 1991, les États-Unis avaient considéré que la fin de leur rival libérait leur budget militaire et leur permettrait de développer leur prospérité. Le président George H. Bush (le père) avait, après l’opération Tempête du désert, commencé à réduire le format de ses armées. Son successeur, Bill Clinton, renforça cette tendance. Cependant, le congrès républicain, élu en 1995, remit ce choix en question et imposa un réarmement sans ennemi à combattre. Les néo-conservateurs lançaient leur pays à l’assaut du monde pour créer le premier empire global.

    Ce ne fut qu’à l’occasion des attentats du 11-Septembre 2001 que le président George W. Bush (le fils) décida d’envahir successivement l’Afghanistan et l’Irak, la Libye et la Syrie, puis la Somalie et le Soudan, et de terminer par l’Iran, avant de se tourner vers la Chine.

    Le budget militaire des États-Unis a atteint plus de 40 % des dépenses militaires du monde. Cependant, cette extravagance a une fin : la crise économique a contraint Washington à faire des économies. En un an, le Pentagone a licencié un cinquième de son armée de terre et a arrêté plusieurs de ses programmes de recherche. Ce recul brutal ne fait que commencer et il a déjà désorganisé l’ensemble du système. Il est clair que les États-Unis, malgré leur puissance supérieure à celle des vingt plus gros États de la planète, Russie et Chine comprises, ne sont plus en mesure de livrer actuellement de vastes guerres classiques.

    Washington a ainsi renoncé à attaquer la Syrie lorsque la flotte russe s’est déployée le long de la côte méditerranéenne. Pour lancer ses missiles Tomawak, le Pentagone devait alors les tirer depuis la Mer rouge en survolant l’Arabie saoudite et la Jordanie. La Syrie, et ses alliés non-étatiques, auraient répondu par une guerre régionale, plongeant les États-Unis dans un conflit trop grand pour eux.

    Dans une tribune publiée par le New York Times, le président Poutine a ouvert le feu. Il y a souligné que « l’exceptionnalisme américain » est une insulte à l’égalité des humains et ne peut que déboucher sur des catastrophes. À la tribune des Nations Unies, le président Obama lui a répondu qu’aucune autre nation, pas même la Russie, ne souhaitait porter le fardeau des États-Unis. Et que s’ils faisaient la police du monde, c’était justement pour garantir l’égalité des humains.

    Cette intervention n’a rien de rassurant : les États-Unis s’affirmant comme supérieurs au reste du monde et ne considérant l’égalité des humains que comme celle de leurs sujets.

    Mais le charme est rompu. La président du Brésil, Dilma Rousseff, s’est faite applaudir en réclamant des excuses de Washington pour son espionnage universel, tandis que le président de la Confédération helvétique Ueli Maurer dénonçait la politique de la force US. Le président de la Bolivie, Evo Morales, évoquait la traduction de son homologue US devant la Justice internationale pour crimes contre l’humanité, tandis que le président serbe Tomislav Nikolic, dénonçait la mascarade des tribunaux internationaux ne condamnant que les adversaires de l’Empire, etc. On est ainsi passé d’une critique émanant de quelques États anti-impérialistes à une révolte généralisée incluant les alliés de Washington.

    Jamais, l’autorité des maîtres du monde n’avait été ainsi publiquement contestée, signe qu’après leur reculade syrienne, ils ne font plus peur.

    Thierry MeyssanThierry Meyssan : Intellectuel français, président-fondateur duRéseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français :L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).
  • Mali : tout est-il donc à refaire ?

     

    A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ».

     

    A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ». Le 26 septembre, moins d’une semaine plus tard, les milices nordistes (touareg et arabes) rompaient les « accords de Ouagadougou » ; signés au mois de juillet précédent ces derniers avaient permis à l’armée et à l’administration sudistes de reprendre pied au Nord. Le 29 septembre un attentat suicide revendiqué par AQMI ensanglanta Tombouctou et le 30, des affrontements armés opposèrent des Touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) à des soldats maliens. Au même moment, à Bamako, des militaires mutinés exigeaient des promotions à l’image de celle obtenue par le capitaine putschiste Sanogo promu général de brigade par le nouveau président… Le nuage islamiste repoussé vers le sud de la Libye, le réel malien est donc vite réapparu. Tout le bénéfice de l’Opération Serval est-il donc perdu ?

    Militairement, Serval fut pourtant une réussite, mais, comme il fallait hélas le craindre -et comme je l’avais annoncé-, la « relève » des militaires par le Quai d’Orsay a abouti à une catastrophe pour deux grandes raisons :

    1) Mentalement englués dans leur impératif démocratique, les diplomates français en charge du dossier ont appliqué la recette qui, de la Libye à la Côte d’Ivoire a partout échoué dans les situations de crise, à savoir organiser des élections.

    2) Les mêmes ne voulurent pas peser sur les Maliens afin de régler une fois pour toutes le problème de fond qui est celui de la question ethno-régionale.

    Dans ces conditions, comme aux yeux de toutes les parties maliennes, le principal résultat de l’Opération Serval est d’avoir permis aux Sudistes de réoccuper le nord Mali d’où les Nordistes les avaient chassés, les évènements négatifs vont donc s’additionner. Comment éteindre ce foyer récurrent de troubles qui ne cesse de se rallumer depuis 1960 ?

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  • Le grand tabou US : de ce que l’on (ne) dit (pas) quand on parle de crimes de guerre

    Le grand tabou US : de ce que l’on (ne) dit (pas) quand on parle de crimes de guerre
    « Quand on s’engage à servir son pays et qu’on prête serment, on s’y tient. Ce n’est pas une option. » Steven Bussi de la Fondation Néoconservatrice Heritage, à propos de Chelsea Manning, (anciennement connu sous le nom de Bradley). Vraiment ? Peu importe ce que l’on demande à un individu qui s’est engagé ? Peu importe ce qu’il voit ou ce qu’il sait, il doit ignorer sa conscience et obéir aux ordres ? Mais Steven, mon ami, vous n’êtes pas sans savoir qu’après la Seconde Guerre Mondiale de nombreux Allemands utilisèrent, bien évidemment, l’excuse d’avoir obéi aux ordres. Les alliés victorieux exécutèrent pourtant beaucoup d’entre eux.
    Les condamnations à mort furent prononcées par le Tribunal Militaire International de Nuremberg, en Allemagne, qui déclara que les individus ont des devoirs internationaux qui surpassent les obligations nationales d’obéissance. C’est pour cela que les citoyens, en tant qu’individus, ont le devoir d’enfreindre les lois nationales pour empêcher que des crimes contre la paix et contre l’humanité n’aient lieu.
    En outre, le Principe IV de Nuremberg stipule : le fait qu’une personne agisse selon les ordres de son Gouvernement ou d’un supérieur ne l’exonère pas de sa responsabilité au regard des lois internationales, pour peu qu’on parvienne à démontrer qu’il avait la possibilité d’agir autrement.
    Manning, mais aussi Edward Snowden, avaient des alternatives d’ordre moral et ils les ont saisies.
    Il convient de dire que Barack Obama a refusé de présenter à la justice ceux qui, sous l’ère Bush, étaient impliqués dans les actes de torture car, affirme-t-il, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres. Cet homme instruit, n’a-t-il jamais entendu parler du Tribunal de Nuremberg ? Pourquoi n’est-il pas gêné de répéter encore et toujours le même argument ?
    Durant les trois dernières années d’incarcération, de torture et d’humiliation que Manning a vécues et qui ont augmenté considérablement ses difficultés personnelles déjà existantes, j’imagine que l’idée du suicide lui a traversé l’esprit à bien des reprises. Cela aurait été le cas si j’avais été à sa place. Au cours des milliers de jours et de longues nuits d’incarcération à venir, ces pensées habiteront peut-être Manning. Si les pensées se transforment en désir et si le désir devient insupportable, j’espère que cette jeune femme courageuse trouvera le moyen de le réaliser. Toute personne possède ce droit, même les héros.
    Les Etats-Unis et leurs petits caniches européens sont peut-être allés trop loin, pour leur propre bien, dans leurs tentatives de contrôler toute communication dissidente en exigeant toutes les données de la part des sociétés impliquées dans la messagerie codée, en mettant la pression pour fermer plusieurs d’entre elles, en obligeant l’avion du président bolivien à atterrir, en détruisant les ordinateurs d’un journal important, en arrêtant la conjoint d’un journaliste pendant plus de neuf heures dans un aéroport, en s’appropriant les conversations téléphoniques de journalistes de l’Associated Press, en menaçant d’emprisonnement un journaliste du New York Times s’il ne révélait pas sa source lors d’une opération d’infiltration, en mentant de manière éhontée au plus haut niveau, en dissimulant des micros au sein du Parlement Européen et des Nations Unies, en organisant des surveillances sans limites. Où tout cela s’arrêtera-t-il ? A quel moment cela sera-t-il contreproductif et permettra aux Etats-Unis de revenir à un niveau de surveillance normal ? Le 24 Juillet, une loi limitant le pouvoir de la NSA a été retoquée par seulement 217 votes contre 205 à la Chambre des Représentants.
    Et combien de temps encore Amnistie Internationale continuera-t-elle à salir son image en niant l’évidence ? A savoir que Manning rentre dans la catégorie des Prisonniers d’Opinion. Quiconque visite le site d’Amnistie Internationale à la recherche de Prisonniers d’Opinion en trouvera un grand nombre, dont plusieurs cubains. Existe-il un lien entre l’oubli de Manning et le fait que la Directrice Exécutive d’Amnistie Internationale, Suzanne Nossel, ait pris ses fonctions actuelles tout de suite après son départ du Département d’Etat Américain, où elle occupait le poste de Vice-Secrétaire Adjointe en charge des Organisations Internationales ?
    Un coup de fil au siège d’Amnistie Internationale à New York ne m’a pas permis d’obtenir une quelconque explication sur l’oubli de Manning. Je suggère que les lecteurs essaient de l’obtenir en contactant le bureau d’Amnistie Internationale de leur pays.
    En attendant, l’autre grande organisation internationale de défense des droits de l’homme, HRW, a vu le Directeur du bureau de Washington, Tom Malinowski, être nommé par Obama, Secrétaire d’Etat Adjoint en charge de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Droit du Travail. Est-il vraiment exagéré d’attendre d’un haut fonctionnaire à la tête d’une organisation de défense des Droits de l’Homme qu’il refuse de travailler pour un gouvernement qui a le plus enfreint les Droits de l’Homme au cours des cinquante dernières années ? Et si cette nomination vous semble écœurante, il vous faut considérer la torture comme le meilleur exemple de la cruauté humaine. Qui d’autre que les Etats-Unis a été le plus impliqué dans cette horreur ? Allant même jusqu’à l’enseigner, fournissant manuels et équipements, créant des centres de torture un peu partout dans le monde, séquestrant des personnes pour les conduire vers ces lieux, incarcération, alimentation forcée, Guantanamo, Abu Ghraib, Bagram, Chili, brésil, Argentine, Chicago…
    Que Dieu nous pardonne !
    source : Counterpunch

  • Du nouveau au Moyen-Orient

     

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

     

    La résolution de l'ONU votée vendredi 27 septembre réduit à néant tout l'argumentaire de la politique dite occidentale (Etats-Unis, France et Grande Bretagne, Israël) à l'encontre du gouvernement de la Syrie.
    Non seulement elle remet au premier plan le rôle incontestablement stabilisateur de la Russie, mais elle représente une “re-légitimation” de Bachar Al Assad, puisque celui-ci est nécessairement impliqué comme président de la Syrie dans une résolution portant sur l'armement chimique qu'il contrôle. Son existence légitime est actée pour toutes les opérations concernant cet armement chimique, y compris la présence de ses représentants à Genève-II qui devrait suivre. Pour les pays qui, il y a quelques temps encore, ne pouvaient concevoir une démarche officielle sur la Syrie qu'après la liquidation d'Assad, il s'agit d'une véritable gifle. Elle marque heureusement un retour à la raison, y compris au sein de ces pays. Même si Assad n'a rien d'un « dictateur doux », lui et les intérêts tribaux qu'il représente (y compris ceux des chrétiens d'Orient) sont autrement préférables à ce qui menace encore la Syrie, c'est-à-dire l'établissement d'un califat islamique à Damas, voire au Liban et à Amman.

    L'espèce de déroute diplomatique occidentale se trouve renforcée par le début de rapprochement entre l'Iran et les Etats-Unis. Là encore ce rapprochement, s'il se concrétisait, serait au bénéfice des nécessaires relations avec un axe chiite représenté en ce moment par Téhéran, avec lequel l'Occident ne saurait sans risques accepter d'être en état de guerre larvée. Les grands alliés sunnites « officiels » des Etats-Unis et de l'Europe s'en indigneront: Arabie Saoudite, Qatar. Ils y verront à juste titre une perte d'influence sur les politiques « occidentales ». Mais qui en Europe ne s'en réjouirait, à part ceux qui seraient prêts à se vendre au diable pour récupérer des participations financières à leurs opérations suspectes. Le rôle de ces deux pays dans le soutien au djihad tant en Europe qu'au Moyen-Orient devrait être une raison suffisante pour cesser de s'inféoder à eux.

    Le résultat le plus évident de ces virages diplomatique est l'isolement d'Israël, ou plus exactement de Benjamin Netanyahou, qui s'était imprudemment impliqué contre Assad et contre l'Iran depuis plusieurs mois. Sa position diplomatique et politique devient très précaire. On peut se demander, connaissant la prudence proverbiale des organes de sécurité nationale israéliens, pourquoi Israël s'était engagé officiellement dans ce maximalisme interventionniste. Ceux pour qui la présence d'Israël au Moyen-Orient reste une condition indispensable à l'équilibre du monde peuvent espérer que l'Etat juif est en train de reconsidérer sa position afin de s'adapter à un environnement changé. La connaissance de cette évolution discrète pourrait peut être expliquer la soudaine mansuétude manifestée par le chef de la diplomatie française à l'égard d'un accord possible entre Washington, Damas et...Téhéran.

     

    Jean Paul Baquiast  http://euro-synergies.hautetfort.com/