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géopolitique - Page 796

  • Syrie : Hollande va faire livrer des armes aux rebelles, pourtant acquis à l’islamisme radical

    PARIS (NOVOpress via Kiosque courtois) – François Hollande a réaffirmé jeudi à Bamako que la France livrerait des armes à l’Armée syrienne libre “dans un cadre contrôlé” et “élargi avec un ensemble de pays”. François Hollande a réaffirmé son soutien à l’opposition syrienne, qualifiée de « démocratique » dans une déclaration établie avec les représentants diplomatiques de pays aussi « démocratiques » que l’Arabie saoudite,  la Jordanie et les émirats Arabes unis.

    Pourtant, d’après une étude de l’institut de défense britannique, la moitié des rebelles syriens serait de tendance islamiste. Carla del Ponte, auteur d’un rapport pour l’ONU sur les exactions en Syrie, a confirmé. 10 % des rebelles appartiennent à des groupes liés à Al‑Qaïda, et 30 à 35 % sont des islamistes convaincus.

    Rappelons que les réseaux d’Al‑Qaïda sont présents au Mali où ils combattent les soldats français.

    La France continue donc de servir la politique des Etats-Unis, qui fournissent eux aussi des armes aux rebelles.

    Carla del Ponte a pourtant rappelé que rien n’indique la responsabilité de Bachar al‑Assad dans l’attaque chimique du 21 août, et a pointé les violations des droits de l’homme commis par des rebelles.

    Cette information ne semble pas être arrivée jusqu’aux oreilles de notre belliqueux président.

    http://fr.novopress.info/141558/syrie-hollande-va-faire-livrer-des-armes-aux-rebelles-pourtant-acquis-a-lislamisme-radical/#more-141558

  • La Syrie n’est pas seule sur le champ de bataille

    Après l’abandon par les États-Unis de leur projet d’agression militaire contre la Syrie, de nombreuses interrogations ont été soulevées au sujet de l’initiative russe. Washington a tenté de mettre en avant uniquement l’un de ses aspects, celui qui concerne l’adhésion de la Syrie à la convention contre la prolifération des armes chimiques et son accord pour placer son arsenal sous contrôle international. Mais les déclarations des présidents Vladimir Poutine et Bachar al-Assad ont assuré que le plan russe comporte un calendrier d’engagements réciproques, syriens et états-uniens.

    Vladimir Poutine a en effet clairement déclaré que l’adhésion de la Syrie à la convention sur les armes chimiques exige des États-Unis, en contrepartie, trois mesures : l’annonce claire, nette et précise, par Washington, de l’abandon de son projet d’agression contre la Syrie ; le retrait de sa flotte et des moyens militaires qu’il a massés pour mener cette opération ; enfin, prendre des mesures immédiates pour cesser le soutien aux groupes terroristes, ce qui requiert un engagement US clair de contraindre les pays qui arment et financent les extrémistes et envoient des terroristes en Syrie, à mettre un terme à leurs agissements. C’est ce qui explique la petite phrase du ministre russe des Affaires étrangère, Serguei Lavrov, lors de ses entretiens avec son homologue US, sur « le lien organique entre l’initiative russe et la conférence de Genève 2 ». John Kerry devait adhérer à cette thèse ultérieurement, ajoutant que toute résolution des Nations unies sur les armes chimiques ne comportera pas de sanctions contre la Syrie, après le rejet par Lavrov du projet français.
    De con côté, dans l’interview qu’il a accordé à la chaine de télévision Russia 24, le président syrien, Bachar al-Assad, a indiqué que la Syrie considère que l’initiative russe est bâtie sur des engagements aussi bien de la part de son pays que des États-Unis. Il a estimé que la mise en œuvre par Damas de l’accord sur le chimique doit s’accompagner de mesures simultanées prises par les USA pour abandonner leurs menaces d’agression et la fin de leur soutien terrorisme.
    M. Poutine a développé les mêmes arguments dans la tribune qu’il a publié dans le New York Times. S’adressant directement à l’opinion publique états-unienne et au membres du Congrès, le président russe a déclaré que les rebelles armés soutenus par les États-Unis et l’Occident sont des organisations classées terroristes par Washington. Il s’agit de groupes de mercenaires terroristes multinationaux (venant de 83 pays, comme l’a dit le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem). M. Poutine a indiqué que parmi ces terroristes, figurent également des citoyens russes.

    Résistance de la Syrie, émergence de la Russie

    Le processus de contrôle des armes chimiques syriennes jouit de garanties russes, renforcées par un engagement ouvertement annoncé de soutenir la Syrie face à toute agression états-unienne. Un calendrier est actuellement en train d’être négocié pour mettre en œuvre l’équation suivante : la mise sous contrôle de l’arsenal chimique syrien en contrepartie de l’arrêt de l’agression contre la Syrie à tous les niveaux, à travers le mécanisme de l’arrêt de la violence qui s’inspire de l’accord de Genève 2. Cette situation permettra à l’armée arabe syrienne de renforcer son offensive pour anéantir les foyers terroristes et permettre à l’État d’étendre son autorité sur l’ensemble du territoire.
    Ce nouvel épisode de la crise syrienne s’est donc soldé par l’émergence de la Russie en tant qu’acteur international incontournable, face à l’hégémonie unilatérale états-unienne.
    C’est nouveaux rapports de force ont pu voir le jour grâce à la résistance de l’État syrien, de son armée et du peuple. Le fait que les États-Unis se sont vus obligés de participer directement aux opérations militaires est un signe de l’échec de leurs agents et sous-traitants locaux et régionaux de réaliser quoi que ce soit sur le terrain. De plus, l’abandon de l’option militaire par Washington est un signe de sa faillite en tant que puissance internationale hégémonique.
    Dans le dernier bras de fer, l’axe de la résistance a réussi à renforcer sa présence au cœur même de la Syrie. Cela a été rendu possible par le courage des positions iraniennes et la solidité de celles de la Russie, laquelle aurait placé la Syrie sous la protection de son parapluie nucléaire, selon certaines informations. C’est cette complémentarité entre les acteurs de cet axe qui a brisé l’unilatéralisme américain.
    Ce nouvel équilibre mondiale, marqué par le recul des États-Unis, ne fera qu’inquiéter Israël, qui voit ses efforts de détruire l’État syrien partir en fumée.

    Déclarations et prises de positions

    Bachar al-Assad, président de la République arabe syrienne
    « Quand nous verrons que les États-Unis veulent effectivement la stabilité dans la région, cesseront de menacer et de chercher à attaquer, et de livrer des armes aux terroristes, alors nous considérerons que nous pouvons mener les processus jusqu’au bout et qu’ils seront acceptables pour la Syrie. Dans quelques jours, la Syrie enverra un message à l’Onu et à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, dans lequel figureront les documents techniques nécessaires pour signer l’accord. Après cela, les travaux pour signer la Convention d’interdiction des armes chimiques seront lancés. Puis la Syrie commencera à transmettre ses informations sur ses stocks d’armes chimiques. La Syrie a accepté de placer ses armes chimiques sous contrôle international à cause de la Russie. Les menaces des États-Unis n’ont pas influé sur notre décision. »

    Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre
    « John Kerry a écarté toute nécessité de protéger les chrétiens d’Orient et l’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy a affirmé que les chrétiens n’ont pas leur place dans la région. Nous appelons non pas à la protection des chrétiens, mais à la mise en œuvre de la Charte des droits de l’homme. Nous savons comment nous protéger au sein de nos sociétés, mais nous avons besoin d’être protégés des fanatiques qui perpètrent des massacres, comme à Maaloula. D’aucuns disent qu’aucun monastère n’a été incendié à Maaloula, mais quelle est donc l’origine des images qu’on a pu voir ? Il n’est pas possible de se taire devant ces atteintes, commencées en Palestine, et qui se prolongent en Irak et en Égypte. L’alternative qui se présente à nous est la suivante : soit nous appuyons le Front al-Nosra, soit nous nous solidarisons avec Maaloula. La différence est claire entre le paradis et l’enfer, et ceux qui choisissent l’enfer sont invités à y rester. Des Libanais n’ont pas pris part aux prières pour la paix en Syrie samedi dernier et ont préféré les soirées dansantes, bien qu’elles ne sont pas capables de bâtir les nations. »

    Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah
    « Le Courant du Futur et le 14-Mars cherchent à tromper l’opinion publique concernant la pratique présumée de l’autosécurité dans la banlieue sud. Ces tentatives s’inscrivent dans le cadre d’une politique de provocation continue contre la résistance et ceux qui la soutiennent par des parties qui accueillent et aident des takfiristes terroristes qui menacent la sécurité des citoyens et leur vie en semant des voitures piégées dans les quartiers résidentiels et devant les mosquées ». Et le député de démentir toutes les informations relatives à l’auto-sécurité. Les habitants de la banlieue sud ont exhorté à plus d’une reprise les services de l’État à assumer leurs responsabilités et à assurer la protection des citoyens. Mais leur appel qui n’a pas été entendu jusqu’à présent. »

    Samir Geagea, chef des Forces libanaises
    « Tout ce qui se passe actuellement, tant en ce qui concerne la frappe militaire projetée que la proposition de livrer et détruire l’arsenal chimique syrien, reflète une conviction américano-russe dont il ressort que le temps est venu de clore la crise syrienne, sur base d’une équation élémentaire prévoyant le départ de Bachar el-Assad et de son clan. Parallèlement, une faction du régime et l’opposition véritable, à l’exclusion des intrus tels que le Front al-Nosra, participeraient à la conférence de Genève 2 afin de négocier, sous l’égide internationale, une feuille de route qui serait appliquée grâce à un parrainage international. »

    Événements

    • Trois roquettes tirées à partir du territoire syrien se sont abattues samedi dans plusieurs régions frontalières de la Békaa-nord, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Les roquettes ont fait deux blessés et provoqué un incendie dans des forêts proches de la région de Laboué, selon l’Agence.

    • Le quotidien Al-Akhbar estime que la bataille autour de la présidence de la République a commencé pour le 14-Mars. Le coup d’envoi en a été donné par Samir Geagea, qui a établi le profil du nouveau président, taillé sur mesure pour convenir à un candidat qui appartient au même camp politique que le chef des Forces libanaises.

    • Le groupe d’opposition syrienne État islamique en Irak et au Levant, branche irako-syrienne d’Al-Qaïda, a annoncé le début des hostilités contre son ex-allié, l’Armée syrienne libre (ASL) C’est la première confrontation ouverte au sein de la rébellion syrienne. Selon une déclaration du groupe mise en ligne sur un site extrémiste, l’État islamique en Irak et au Levant projette une « opération punitive » contre l’Armée syrienne libre dans la banlieue est d’Alep rapporte le quotidien Al-Watan Al-Arabi. « Cette campagne baptisée Lutte contre le mal visera les agents du régime syrien ainsi que les membres de l’Armée syrienne libre qui perpètrent des attaques contre les militants de l’État islamique », lit-on dans la déclaration. De nombreuses actions de protestation ont par ailleurs été organisées par la population civile dans la région d’Alep, sur les territoires contrôlés par les rebelles.

    • La Russie, dont les navires de guerre ont maintenu une présence dans l’est de la Méditerranée depuis le début de la crise syrienne, a dépêché ces derniers jours plusieurs autres navires dans la zone. Trois navires de guerre russes — le navire de guerre électronique SSV-201 Priazovié et les grands navires de débarquement Minsk et Novotcherkassk — avaient déjà franchi le Bosphore le 5 septembre à destination de cette zone de la Méditerranée. Une source militaire russe avait souligné la semaine dernière que le renforcement de ce dispositif permettrait à la Russie d’être « capable de réagir » selon l’évolution de la situation en Syrie, alors que la perspective de frappes états-uniennes suscite la vive opposition de Moscou.

    • Un dignitaire musulman mauritanien, Abdallah Ben Baya, vice-président de l’Union mondiale des Oulémas, basée à Doha et dirigée par le très controversé prédicateur sunnite Youssef al-Qaradaoui, a annoncé samedi sa démission. « La voie des réformes et de la réconciliation nécessite un discours », qui est désormais « incompatible avec ma position au sein de l’Union », écrit cheikh Ben Baya dans sa lettre de démission. Cheikh Ben Baya, qui a adressé cette lettre au secrétaire général de l’Union, Ali Mohieddine Qarahdaghi, n’a pas été plus explicite sur les raisons de sa démission. Celle-ci est intervenue alors que cheikh Qaradaoui mène une âpre campagne en faveur du rétablissement en Égypte du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans destitué le 3 juillet par l’armée. Cheikh Ben Baya, 77 ans, qui avait été ministre en Mauritanie, est installé actuellement en Arabie saoudite où il enseigne à l’Université roi Abdel Aziz à Jeddah (ouest). Cheikh Qaradaoui avait obtenu la nationalité qatarie après avoir été déchu de sa nationalité égyptienne par le président Gamal Abdel Nasser pour son appartenance aux Frères musulmans. Il s’est illustré, lors de ses apparitions répétées sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera, par ses discours à très fortes connotations confessionnelles.

    Revue de presse

    As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
    Mohammad Ballout, Paris (13 septembre 2013)
    Selon des sources françaises, le président, français François Hollande, aurait fait savoir au président Michel Sleiman lors de leur entretien en marge des Jeux de la Francophonie à Nice que Paris œuvre à tenir le Liban à l’écart des développements qui pourraient survenir dans la région, et qui seraient, le cas échéant, liés à la crise syrienne et au dossier des armes chimiques. Selon les mêmes sources, Hollande aurait adressé à son homologue libanais un message d’assurance, en annonçant sans ambages que les frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad, dans l’hypothèse où elles se produiraient, n’atteindront pas le Liban et ne viseront pas le Hezbollah. À en croire les mêmes sources, Hollande qui avait condamné les actes terroristes au Liban dernièrement, a fait part au président libanais du souci de son pays quant à la préservation de la stabilité du Liban, en mettant l’accent sur la Déclaration de Baabda, et sur l’attachement à la politique de distanciation. Sleiman aurait à son tour salué le rôle de la France ainsi que les efforts fournis par Paris à cet égard. Le message français d’assurance cherchait à porter le Hezbollah à rassurer à son tour la France, laissant savoir que le parti ne sera pas concerné par la riposte à d’éventuelles frappes contre le régime syrien et que les intérêts de la France au Liban ainsi que le contingent français opérant au sein de la Finul au sud du Litani ne sont pas en danger. Cependant, à en croire les rapports parvenus aux sphères françaises à Paris, aucun message, que ce soit positif ou négatif, n’aurait été transmis par le Hezbollah à la France concernant ce sujet.

    As-Safir (13 septembre 2013)
    Le Palais de Baabda, qui s’est muré dans un silence face à la lettre ouverte adressée par l’ancien Premier ministre, M Fouad Siniora au président Barack Obama plaidant pour une intervention militaire en Syrie, a décidé de répondre indirectement aux déclarations faites par le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, lors d’un entretien télévisé voici deux jours, en annonçant que la Déclaration de Baabda, qui met l’accent sur la mise du Liban à l’écart des conflits régionaux et internationaux, ne comporte aucun article relatif à la Résistance et à ses armes. Frangié avait considéré que le principal point figurant dans la Déclaration de Baabda consistait à placer les armes de la Résistance sous l’autorité de l’État.
    Des sources informées constatent que ce communiqué serait également une riposte avec effet rétroactif aux propos tenus par le chef du Bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, qui avait déclaré voici un mois la Déclaration de Baabda mort-née. Les sources estiment que ce communiqué présidentiel vise surtout à rappeler à toutes les parties concernées par le dialogue national la valeur politique et diplomatique de cette déclaration, à la veille notamment de la participation du président Sleiman à la session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 23 courant ainsi qu’à la réunion du Groupe international pour le Liban qui se tiendra à l’initiative de la France, durant laquelle un point politique sera discuté concernant surtout le soutien de la stabilité du Liban, rapportent les sources. Par ailleurs, une source politique considère que la confusion suscitée par la Déclaration de Baabda, au vu des différentes interprétations dont elle fait l’objet, fait qu’il est nécessaire que cette question soit discutée autour de la table du dialogue.

    As-Safir (12 septembre 2013)
    Daoud Rammal
    Des sources diplomatiques affirment que la guerre US contre la Syrie a commencé et s’est achevée à la seconde du lancement des deux missiles balistiques, qui ont fait l’objet d’informations contradictoires : démenti israélien, assurance russe puis publication d’un communiqué israélien précisant que les missiles ont été tirés dans le cadre d’une manœuvre israélo-américaine commune, sont tombés dans la mer, et n’ont aucun rapport avec la crise syrienne. Les mêmes sources indiquent que les deux missiles ont été tirés d’une base états-unienne relevant de l’Otan, située en Espagne, et ont été immédiatement détectés par les radars russes. Les défenses russes ont été activées face aux missiles, alors l’un d’eux a été autodétruit et la trajectoire du second a été déviée afin qu’il tombe dans la mer. La source poursuit que le communiqué publié par le ministère russe de la Défense s’est contenté d’indiquer que les radars ont détecté deux missiles tirés vers l’est de la Méditerranée, évitant sciemment de préciser l’endroit d’où ils sont partis et le fait qu’ils avaient été détruits. Car dès le lancement des projectiles, le commandement des services de renseignement russes est entré en contact avec le renseignement US pour les prévenir que le bombardement de Damas signifierait le bombardement de Moscou.
    Pour éviter aux États-uniens un plus grand embarras, les Israéliens ont accepté d’endosser la responsabilité du tir après avoir dit qu’ils n’y étaient pour rien. En fait, c’est Washington qui a demandé à Tel-Aviv d’assumer la paternité de cette affaire pour préserver la face devant la communauté internationale, surtout que les deux missiles balistiques devaient donner le coup d’envoi de la frappe contre la Syrie.

    As-Safir (12 septembre 2013)
    Des source au sein du Courant du futur affirment qu’il existe des divergences au sein du bloc parlementaire du Futur sur l’approche à privilégier vis-à-vis de l’initiative du président du Parlement, Nabih Berry, qui consiste à relancer le dialogue pour une période de cinq jours pour débattre de la nature et de la forme du prochain gouvernement. Certains députés du bloc y voient une base acceptable de dialogue, d’autres y sont opposés en estimant qu’elle porte atteinte aux prérogatives de l’exécutif.

    As-Safir (9 septembre 2013)
    Le projet de nouveau gouvernement a volé en éclats. Seul le chef des services de renseignement saoudien, le prince Bandar Ben Sultan, en est responsable. Selon des sources bien informées, Tammam Salam aurait mis la dernière main à la mouture gouvernementale et aurait sollicité une rencontre avec le président de la République Sleiman afin de lui soumettre sa formule gouvernementale jeudi. Cependant, un développement serait survenu en l’espace de 72 heures, faisant tomber à l’eau le projet d’annoncer la formation d’un gouvernement de 24 ministres. Selon ces sources, Bandar aurait demandé de geler le processus de formation, considérant que dans l’éventualité d’une frappe contre la Syrie il serait possible de recourir à d’autres options, parmi lesquelles figurerait la désignation de Saad Hariri, et ce sans aucun engagement en faveur de la participation du Hezbollah au futur Cabinet. Toujours selon les mêmes sources, le président de la République aurait été informé par cette décision saoudienne via des canaux indirects. Et la visite de Tammam Salam au Palais de Baabda aurait été l’occasion de tourner la page du dossier gouvernemental.

    An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
    (13 septembre 2013)
    Il n’existe aucun lien entre la publication du communiqué du Palais présidentiel au sujet de la Déclaration de Baabda et les efforts visant à former un gouvernement. La Présidence de la République a attribué cette mesure à une tentative de dissiper la confusion suscitée dernièrement autour de la séance de dialogue national qui a débouché sur l’adoption de ladite déclaration. Des milieux politiques informés considèrent, de leur côté, que le communiqué présidentiel aurait voulu faire entendre aux forces du 8-Mars qu’il y aurait possibilité de parvenir à un compromis qui consisterait à maintenir le respect de l’engagement à la Déclaration de Baabda et à relancer parallèlement le dialogue sur la stratégie de défense.

    Al-Akhbar (Quotidien libanais proche de la Résistance)
    Nader Heter, Jordanie (13 septembre 2013)
    La bataille visant à libérer Maaloula des mercenaires barbares soulève la question de savoir où se situent les chrétiens d’Orient aujourd’hui par rapport à ce combat existentiel ? Au Liban, la destruction du bloc chrétien a commencé pendant le mandat de la France, « notre tendre mère ». En encourageant une économie de type comprador, commerciale et financière, agissant comme un intermédiaire régional pour le capitalisme mondial et se montrant hostile à l’édification d’un État national qui œuvre pour le développement, l’économie agricole et artisanale au Mont-Liban a volé en éclats, et les zones rurales ont commencé à se vider de leurs habitants (...) Le général Michel Aoun fut un moment d’espoir pour la chrétienté au Liban et en Orient, mais ce moment s’est dissipé et il continuera à se dissiper davantage tant que les aounistes n’auront pas compris que le salut des chrétiens libanais ne se fera pas dans le cadre du Liban mais uniquement dans un cadre à l’échelle du Levant (…) La Syrie subit aujourd’hui une attaque ottomane, wahhabite et barbare, menaçant la chrétienté syrienne. Cette attaque peut anéantir l’ensemble de la chrétienté levantine. Pour l’ensemble de ces raisons, tout chrétien qui ne combat pas pour défendre Damas serait en train de trahir la patrie, l’arabité et Jésus-Christ.

    Al-Akhbar (13 septembre 2013)
    Ibrahim Al-Amine
    La Russie et l’Iran compensent le démantèlement des armes chimiques syriennes en fournissant à Damas des armes stratégiques, et affirment aux États-Unis que « la Syrie est pour nous ce qu’est Israël et le pétrole pour vous ». Un message a été transmis par le Guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khameneï, au Sultan d’Oman Kabous Ben Saïd dont la teneur est la suivante : « Celui qui veut détruire la Syrie devrait s’attendre à perdre le pétrole et le gaz dans cette région ». Un deuxième message aurait été remis par le président russe Vladimir Poutine à son homologue Barack Obama : « Pour nous, aujourd’hui, la Syrie est exactement ce que représente Israël pour vous ». Selon certaines informations, la Russie « ne laissera pas la Syrie sans armes stratégiques face à ses ennemis ». Les mêmes informations font état d’une « décision russo-iranienne » de renforcer les moyens militaires du régime syrien. Sur un autre plan, le secrétaire général des Nations unies surveille l’équipe d’inspecteurs internationaux qui se sont rendus en Syrie pour mener l’enquête sur le massacre à la Ghouta. Il redouterait en effet « des pressions exercées sur certains membres de cette équipe par les va-t-en-guerre à l’exemple de la France, d’Israël, de l’Arabie saoudite et de la Turquie ». Dans ce contexte, des informations font état d’« efforts franco-saoudo-israéliens » déployés pour faire en sorte que le rapport des inspecteurs renferme des indications sur le type d’armes utilisées, afin de pouvoir en conclure que seul un État est en mesure de détenir de telles armes, l’objectif étant de donner l’impression que ce rapport rend le régime syrien responsable de l’utilisation des armes chimiques.

    Al-Riyadh (Quotidien saoudien, 11 septembre 2013)
    Des sources responsables de la coalition du 8-Mars ont indiqué que les derniers développements relatifs à la crise syrienne ont montré la solidité de l’axe de la Résistance, et désormais, personne ne peut plus réclamer que le Hezbollah soit exclu du nouveau gouvernement libanais. « La formule armée-peuple-résistance sort consolidée après ce qui s’est passé en Syrie », ont ajouté ces sources.
    Des milieux proches du 14-Mars estiment pour leur part que les derniers développements concernant la Syrie « constituent un véritable revers pour le camp soutenant l’opposition syrienne. » « Il s’agit d’un accord russo-américain conclu derrière le dos de tout le monde en marge du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg et ses répercussions seront inévitables sur le Liban », poursuivent les mêmes avant de conclure : « Il n’y aura pas de retour en arrière dans l’attitude vis-à-vis du régime syrien, même s’il ne disposera plus d’armes chimiques. Il est responsable de tout ce qui se passe en Syrie depuis deux ans et demi. Le 14-Mars continuera à adopter la même stratégie sur le dossier syrien et insistera de plus en plus sur la nécessité de faire preuve de distanciation à l’égard de la crise syrienne. Il tentera aussi de promouvoir un gouvernement disposant d’un minimum d’entente. La composition du cabinet apparaitra dans les jours à venir ».

    AFP (Agence de presse française, 10 septembre 2013)
    Le Belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico, a affirmé lundi que le gaz sarin n’avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad, une déclaration accueillie avec prudence par le chef de la diplomatie belge Didier Reynders. « C’est un devoir moral de le dire. Ce n’est pas le gouvernement de Bachar Al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. Nous en sommes certains suite à une conversation que nous avons surprise », a dit sur la télévision belge RTL-TVI M. Piccinin, un enseignant enlevé en Syrie en avril.
    Également interrogé sur la chaîne publique RTBF, M. Piccinin a réitéré cette affirmation mais sans donner de détails sur les circonstances ou les auteurs de cette conversation qu’il dit avoir surprise.
    Il a affirmé qu’il était « trop tard » pour une intervention en Syrie. « Qui soutenir maintenant ? J’ai longtemps plaidé pour qu’on soutienne l’Armée syrienne libre, c’étaient des officiers sérieux qui désertaient l’armée du régime pour encadrer la révolution, et lui donner un élan démocratique et laïque. On n’a pas soutenu ces gens ; on a laissé des myriades de mouvements islamistes soutenus par des monarchies du Golfe prendre le dessus. On a laissé cette armée libre à l’abandon et, dans la déliquescence, elle a formé une série de groupes de bandits. Qui va-t-on soutenir maintenant ? C’est trop tard », a-t-il dit sur la RTBF.

    Al-Hayat (Quotidien à capitaux saoudiens, 11 septembre 2013)
    Randa Takieddine, Paris
    Bachar al-Assad a bien de la chance d’avoir des alliés —la Russie et l’Iran— et des ennemis —l’opinion publique dans les pays démocratiques et le président états-unien— comme les siens. La proposition russe de placer sous contrôle international les armes chimiques syriennes a sauvé le président Obama de ses hésitations. Il ne fait aucun doute que dès le début, Obama ne souhaitait pas se laisser entraîner vers une intervention militaire en Syrie. Quant aux rebelles syriens sur le terrain, ils sont délaissés par une opinion publique occidentale qui n’a d’yeux que pour le danger des jihadistes et des fondamentalistes islamistes, et qui s’accommode d’un régime répressif qui tue son peuple à coups de missiles Scud et d’avions de guerre. Cette opinion publique ne se sent pas concernée, contrairement à ses dirigeants comme François Hollande et Laurent Fabius. Hollande et Fabius ont fait preuve de sentiments humains, remarquables et courageux, face à une opinion publique hostile à la frappe militaire. Malheureusement, l’opinion publique française fait l’amalgame entre la politique intérieure et les prises de position de Hollande en matière de politique étrangère. Elle ne s’est donc pas ralliée au choix de son président pour des raisons purement internes. Toutefois, le faible score du Président dans les sondages d’opinion ne l’a pas empêché de prendre une décision courageuse face aux agissements du régime en Syrie. Il s’est comporté avec lucidité, responsabilité et détermination. Quant à la droite française, elle a affiché des prises de position décevantes, à l’exception d’Alain Juppé.

    Kommersant (Quotidien russe, 12 septembre 2013)
    Une source russe a indiqué que la Russie allait proposer à l’Iran de lui fournir de nouveaux systèmes de missiles perfectionnés S-300 modifiés, à condition que Téhéran retire sa plainte contre l’entreprise publique chargée des exportations d’armements, Rosoboronexport, pour la rupture du précédent contrat russo-iranien. Conclu en 2007, ce contrat de livraison à l’Iran de missiles S-300, des systèmes capables d’intercepter en vol des avions ou des missiles, d’un montant de 800 millions de dollars, a été annulé en 2010 par la Russie en application d’une résolution de l’Onu sur de nouvelles sanctions infligées à Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé. D’autre part, Moscou est prêt à signer avec Téhéran un accord pour construire un second réacteur dans la centrale de Bouchehr, selon la source proche du Kremlin.

    Washington Post (Quotidien états-unien, 12 septembre 2013)
    Les États-Unis ont commencé à fournir des armes et des équipements techniques aux rebelles syriens. Selon des sources US et syriennes, la CIA a commencé à livrer des cargaisons d’aide matérielle létale ces quinze derniers jours.
    Le département d’État a envoyé des véhicules et autres matériels y compris des équipements de communication sophistiqués et des kits médicaux de combat.
    Les cargaisons d’armes qui se limitent à des armes légères et des munitions, arrivent à un moment crucial dans la confrontation sanglante entre les rebelles et le gouvernement de Damas. Des responsables états-unienne expliquent que le but de l’assistance matérielle est notamment d’aider à renforcer la cohésion entre les groupes armés de l’opposition.

    Foreign Policy (Magazine états-unien, 11 septembre 2013)
    Fouad Siniora, ancien Premier ministre du Liban
    Alors que les États-Unis se demandent s’ils doivent intervenir en Syrie, l’on ne peut s’empêcher de regarder en arrière et de constater comment un despote brutal a réussi à faire d’une révolution pacifique une des guerres civiles les plus atroces de cette génération. Les atrocités commises par le régime et ses milices ont poussé le peuple syrien à prendre les armes. Si les États-Unis et la communauté internationale échouent à trouver une solution au conflit, particulièrement à la dernière attaque chimique, ils enverront un message aux tyrans à travers le monde. La stratégie actuelle a mené à des résultats contraires aux intérêts de l’Occident. Le régime syrien est toujours en place, l’opposition s’est radicalisée et a permis une plus importante intervention iranienne dans la région. La Russie, l’Iran et le Hezbollah n’ont pas hésité à renforcer la machine de mort d’Assad. Ils lui ont fourni une aide financière, des armes lourdes et des combattants afin de lui permettre de mieux tuer son peuple. Pour toutes ces raisons, Monsieur le président, intervenez en Syrie !

    Foreign Policy (9 septembre 2013)
    Mathiew M. Aid
    Un document de la CIA récemment découvert révèle qu’Israël a mis aussi en place son propre arsenal d’armes chimiques.
    Des responsables du renseignement à Washington estiment que l’État hébreu a secrètement fabriqué et stocké des armes chimiques et biologiques depuis des décennies pour compléter son arsenal nucléaire présumé.
    Peu d’informations ou de preuves tangibles circulent toutefois sur un éventuel programme chimique israélien. Les informations les plus fiables sur un tel programme apparaissent dans un rapport secret de la CIA en 1983. Des satellites espions américains ont repéré en 1982 « une usine de production de gaz chimique et une unité de stockage dans le désert du Néguev », selon le document de la CIA. « D’autres unités de production d’armes chimiques auraient aussi été mises en place dans le cadre d’une industrie chimique bien développée ». Il n’est pas sûr si Israël dispose encore à ce jour d’armes chimiques.
    En 1992, le gouvernement israélien a signé mais n’a jamais ratifié la Convention sur les armes chimiques, qui interdit de telles armes. Le rapport de la CIA, déclassé en 2009, traite d’informations sur l’utilisation par l’Union soviétique d’armes chimiques et biologiques en Afghanistan et dans le sud-est asiatique. Des sections entières sur le Proche-Orient ont été censurées par des responsables gouvernementaux.

    Source : New Orient News (Liban)

  • Brésil : derrière les sous-marins, l'arme nucléaire ? (arch 2010)

    LE BRÉSIL possède-t-il la bombe nucléaire ? En octobre 2009, le périodique américain Foreign Policy publiait le nom des pays en voie d'acquérir l'arme nucléaire. Ainsi, après l'Iran, il conviendrait de se méfier du Kazakhstan, du Bengladesh, de la Birmanie et des Emirats arabes Unis. Le Venezuela figure également dans les « pays à surveiller », car depuis 2009 l'Iran y apporte sa contribution dans le développement d'un programme nucléaire civil. En revanche, le Brésil, qui est dans ce domaine un candidat suspect, n'est nullement mentionné.
    Le monde entier parle du Brésil avec considération. Son président Luiz Imicio Lula da Silva est devenu une icône de la scène politique internationale. « Il est mon homme » avait même déclaré le président américain Barack Obama. Lula peut se permettre de recevoir le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et de le recommander sur un programme nucléaire proscrit. La prétention de Lula montre qu'également sur le plan militaire, son pays gagne les galons d'une grande puissance. Fin 2008, il a imposé sa nouvelle stratégie de défense exigeant une parfaite maîtrise du « cycle du combustible nucléaire », terme désignant les opérations nécessaires à l'alimentation des réacteurs nucléaires et à la gestion du combustible irradié.
    Lula procède à l'équipement de sous-marins à propulsion nucléaire. Le Dr Hans Rühle, directeur du service de planification au ministère de la Défense allemande, souligne que « cela semble inoffensif, mais ne l'est pas ». En fait, ces sous-marins dissimuleraient un programme militaire nucléaire. Il expose : « Déjà entre 1975 et 1990, le Brésil possédait trois programmes nucléaires secrets. Chaque armée poursuivait ainsi son développement. La Marine importait des centrifugeuses à haute technicité et de l'hexafluorure d'uranium permettant la production d'uranium hautement enrichi destiné à de petits réacteurs notamment pour le fonctionnement de sous-marins. À un moment donné, ces capacités nucléaires auraient dû être validées comme le prévoit le traité relatif aux explosions nucléaires à des fins pacifiques [auquel se conformait notamment l'Inde]. Après les déclarations du précédent président de la Commission nationale pour l'énergie nucléaire, en 1990, l'armée brésilienne était en mesure de mettre au point sa première bombe nucléaire. Mais on n'alla pas si loin. Dans le cadre de la démocratisation du Brésil, les programmes nucléaires secrets furent arrêtés » (Der Spiegel du 03/05/10). Par ailleurs, si le Brésil dispose des connaissances techniques pour construire la partie nucléaire d'un sous-marin, il doit faire massivement appel à des transferts de technologie en provenance de France. Ce qui, en dehors de la politique mensongère contre le réchauffement climatique, tendrait à expliquer l'intérêt prononcé du président français pour son homologue brésilien.
    En 1988, le Brésil se dota d'une constitution sur la production nucléaire. Celle-ci ne dépassa pas les objectifs de paix. En 1994, il ratifia le traité sur l'interdiction de l'arme nucléaire en Amérique latine et dans les Caraïbes. En 1998, Brasilia signa le traité de non-prolifération. Bien que de manière officielle il feint de ne plus s'intéresser à la fabrication de la bombe nucléaire, le Brésil montre cependant un tout autre visage. Quelques mois seulement après l'accession au pouvoir de Lula en 2003, on assista au retour de l'option nucléaire. La construction de sous-marins nucléaires fut alors acceptée. Pendant la campagne électorale, le nouveau président considérait le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires comme "obsolète" et "déloyal". Il ne dénonça pas le contrat, mais les conditions de travail des inspecteurs de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) s'aggravèrent. En avril 2004, cette situation devint conflictuelle : on refusa à l'AlEA le contrôle illimité du nouveau site d'enrichissement de Resende, dans l'Etat de Rio de Janeiro. Le gouvernement fit savoir qu'il n'avait pas l'intention de signer de protocole complémentaire sur la non-prolifération des armes , nucléaires et qu'il envisageait d'ouvrir les centrales non déclarées (ne faisant pas l'objet d'inspections). Pierre Vandier, officier de Marine, souligne « D'une part, la frontière est de plus en plus poreuse entre technologies nucléaires civile et militaire ; d'autre part, le caractère déclaratoire du processus de contrôle (les États informent l'AIEA des installations à visiter, mais ne peuvent en dissimuler certaines) ainsi que la non-définition réelle des preuves des manquements éventuels » (1).
    Lors d'un congrès du Nuclear Suppliers Group (Groupe des fournisseurs nucléaires), réunissant des États dans le but de définir une politique commune de contrôle des exportations de biens et de technologies nucléaires, le représentant du Brésil a tenté de rejeter les obligations susceptibles de rendre transparent le programme des sous-marins nucléaires. Pourquoi ces secrets ? Qu'y a-t-il à cacher sur le développement de petits réacteurs servant à la propulsion de sous-marins, tandis que depuis des décennies plusieurs nations disposent de ce système ? La réponse est aussi simple qu'inquiétante. Au sein des installations déclarées comme des lieux attachés à la construction de sous-marins nucléaires, le Brésil développerait de l'armement. Le vice-président José Alencar en donne la raison. En septembre 2009, il s'est prononcé en faveur de l'acquisition de l'arme nucléaire, argumentant que cela constitue un instrument de dissuasion pour un pays ayant 15 000 kms de frontières et bénéficiant surtout d'un important gisement de pétrole off-shore : cette découverte effectuée en mai 2008 propulserait le Brésil au rang des premiers exportateurs mondiaux. Quand il lui est reproché le non-respect de la signature du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, J. Alencar rétorque : « Comme toutes négociations, ce sont des éléments sur lesquels nous pouvons discuter » .
    La construction légale de petits réacteurs pour la propulsion de sous-marins induit l'autorisation par l'AIEA de l'importation de matériel nucléaire. Etant donné que le Brésil surprotège les sites afférant à la construction des sous-marins, leurs accès sont interdits aux inspecteurs de l'AIEA. De plus, comme la majeure partie des sous-marins fonctionnera avec de l'uranium enrichi, le Brésil peut justifier sans peine la production de cette « source d'énergie ». En d'autres termes, même s'il n'existe pas d'éléments portant sur un développement du nucléaire à des fins militaires, nous pouvons penser que ce pays produit un armement nucléaire ne pouvant pas être interdit par le traité de non-prolifération. L'Amérique du Sud ne sera donc plus une zone sans nucléaire et la vision d'Obama, un monde sans arme de ce type, s'affiche déjà comme une utopie ou un mensonge.
    Laurent BLANCY, RIVAROL du 28 mai 2010
    (1) P. Vandier, La prolifération nucléaire en Asie menace-t-elle l'avenir du TNP ? Collège interarmées de défense, Paris, 1er octobre 2005.

  • La scandaleuse malhonnêteté de la presse française

    La tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times et son traitement par la presse française.

    1. La tribune

    Ce mercredi 11 septembre 2013, le président russe Vladimir Poutine s'est adressé directement à l'opinion publique américaine dans une tribune publiée dans le célèbre New York Times. En voici tout d'abord le contenu traduit en français dans son intégralité :

    Les récents événements en Syrie m’ont poussé à m’adresser directement au peuple américain et à ses dirigeants politiques. Il est important de le faire à un moment où la communication est insuffisante entre nos deux sociétés.

    Les relations entre nous sont passées par différentes étapes. Nous étions adversaires pendant la Guerre froide. Mais nous avons aussi êtes alliés une fois : nous avons vaincu les nazis ensemble. L’organisation internationale universelle – l’Organisation des nations unies – a ensuite été mise en place pour empêcher qu’une telle dévastation ne se reproduise plus jamais.

    Les fondateurs de l’Organisation des nations unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix devraient être prises par consensus, avec le consentement de l’Amérique et aussi des membres permanents du Conseil de sécurité, cela a été inscrit dans la Charte des Nations unies. C’est cette profonde sagesse qui a permis la stabilité des relations internationales depuis des décennies.

    Personne ne souhaite que l’Organisation des nations unies ne subisse le même sort que la Société des nations, qui s’est effondrée parce qu’il lui manquait une véritable force. Cela pourrait se produire si des pays influents contournent les Nations unies et entreprennent une action militaire sans l’autorisation du Conseil de sécurité.

    L’éventuelle attaque des États-Unis contre la Syrie, malgré la forte opposition de nombreux pays et des principaux responsables politiques et religieux, y compris le pape, se traduira par plus de victimes innocentes et par la propagation du conflit au-delà des frontières de la Syrie. Une attaque augmentera la violence et déclenchera une nouvelle vague de terrorisme. Il pourrait saper les efforts multilatéraux visant à résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et déstabiliser davantage le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il pourrait ébranler l’ensemble du système qui régit le droit international.

    La Syrie n’est pas l’objet d’une bataille pour la démocratie, mais d’un conflit armé entre le gouvernement et l’opposition, dans un pays multiconfessionnel. Il y a quelques défenseurs de la démocratie en Syrie. Mais il y a bien plus de combattants d’Al-Qaïda et d’extrémistes de tous bords qui luttent contre le gouvernement. Le département d’État des États-Unis a désigné les rebelles du Front al-Nosra, membre de l’organisation de « l’État islamique en Irak et au Levant », comme des organisations terroristes. Ce conflit interne, alimenté par des armes étrangères fournies à l’opposition, est l’un des plus sanglants du monde.

    Des mercenaires venus de pays arabes luttent là-bas, et des centaines d’autres proviennent des pays occidentaux et même de la Russie. Ne pourraient-ils pas retourner dans nos pays avec l’expérience acquise en Syrie ? Après s’être battus en Libye, les extrémistes sont allés au Mali. Cela constitue une menace pour nous tous.

    Depuis toujours, la Russie a prôné un dialogue qui permettrait aux Syriens d’instaurer un compromis menant à un avenir pacifique. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous devons utiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et croire en la sauvegarde de l’ordre dans un monde complexe et turbulent car aujourd’hui cela reste l’une des rares façons de préserver les relations internationales et d’éviter de sombrer dans le chaos. La loi est toujours la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non.

    Selon le droit international actuel, la force n’est autorisée qu’en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations unies et constituerait un acte d’agression.

    Personne ne doute que du gaz toxique a été utilisé en Syrie. Mais il y a tout lieu de croire qu’il a été utilisé non pas par l’armée arabe syrienne, mais par les forces de l’opposition, afin de provoquer, en leur faveur, l’intervention de leurs puissants protecteurs étrangers. Les rapports que des fondamentalistes se préparent à une nouvelle attaque – cette fois contre Israël – ne peuvent pas être ignorés.

    Il est alarmant de constater que l’intervention militaire des États-Unis dans les conflits internes de pays étrangers est devenue monnaie courante. Est-ce dans l’intérêt à long terme de l’Amérique ? J’en doute. Des millions de personnes de part le monde voient de plus en plus l’Amérique non pas comme un modèle de démocratie, mais plutôt comme ceux qui s’appuient uniquement sur la force brute, échafaudent des coalitions réunies sous le slogan « vous êtes avec nous ou contre nous ».

    Mais la force s’est révélée inefficace et inutile. L’Afghanistan est déstabilisé, et personne ne peut dire ce qui se passera une fois que les forces internationales se seront retirées. La Libye est divisée en tribus et clans. En Irak, la guerre civile se poursuit, avec des dizaines de morts chaque jour. Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui établissent une analogie entre l’Irak et la Syrie, et se demandent pourquoi leur gouvernement répète les erreurs du passé.

    Que ce soit avec des frappes chirurgicales ou en utilisant des armes sophistiquées, les victimes civiles sont inévitables, y compris les personnes âgées et les enfants, que les frappes sont censées protéger.

    Le monde réagit en demandant : si vous ne pouvez pas vous appuyer sur le droit international, alors vous devez trouver d’autres façons d’assurer votre sécurité. Ainsi, un nombre croissant de pays cherchent à acquérir des armes de destruction massive. Ce qui est logique : si vous avez la bombe, personne ne va vous toucher. Alors que nous devrions renforcer la non-prolifération, elle s’érode.

    Nous devons cesser d’utiliser le langage de la force et nous devons reprendre le chemin vers un règlement diplomatique et politique civilisé.

    Une nouvelle possibilité d’éviter une action militaire a émergé ces derniers jours. Les États-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent tirer parti de la volonté du gouvernement syrien de mettre son arsenal chimique sous contrôle international en vue d’une destruction ultérieure. À en juger par les déclarations du président Obama, les États-Unis voient cela comme une alternative à l’action militaire.

    Je me réjouis de l’intérêt du président à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble pour maintenir cet espoir vivant, comme convenu en juin dernier à la réunion du G8 à Lough Erne en Irlande du Nord, et orienter le débat vers la négociation.

    Si nous pouvons éviter la force contre la Syrie, cela permettra d’améliorer les relations internationales et de renforcer la confiance mutuelle. Ce sera une réussite commune qui ouvrira la porte à une coopération sur d’autres questions cruciales.

    Ma relation professionnelle et personnelle avec le président Obama est marquée par une confiance croissante. J’apprécie cela. J’ai étudié attentivement son discours à la nation mardi. Mais je serais plutôt en désaccord avec l’affirmation qu’il a faite sur « l’exception américaine », affirmant que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnel. » Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit la motivation.

    Il y a des grands pays et des petits pays, riches ou pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux qui ont encore à trouver leur chemin vers la démocratie. Leurs politiques sont différentes aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux.

    Vladimir Vladimirovitch Poutine,

    Président de la fédération de Russie.

    Il s'agit d'un texte plutôt bien senti dans lequel Poutine appelle à la paix, à la recherche d'une solution diplomatique, et au respect du droit international.

     

    2. Son traitement par la presse française

    Ce n'est pas là l'article d'un journaliste lambda. Alors que s'annonce ce qui nous est présenté comme un conflit majeur, il s'agit de la voix du président de la russie, la deuxième puissance militaire au monde. Et pourtant, AUCUN grand titre de la presse française n'a jugé bon de la publier. Voici un rapide tour d'horizon :

    - Le Monde titre : "Poutine met en garde Obama avant la rencontre américano-russe à Genève" sans toutefois publier le contenu de cette mise en garde.

    - 20 Minutes titre : "Syrie : Une tribune de Poutine dans le « New York Times » met les lecteurs en colère" sans non plus diffuser l'objet de la colère.

    - Les échos titre : "Syrie : Poutine charge Obama dans le «  New York Times  »" mais n'en diffuse toujours pas le texte.

    - Metronews va plus loin et titre : "Syrie : Poutine menace dans le New York Times". Menace, rien que ça. Mais il faut les croire sur parole, on ne pourra pas en lire le contenu.

    - Euronews titre plus sobrement : "Syrie : tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times". Malheureusement la tribune en question n'y est pas plus publiée.

    - L'Express titre : "Syrie : comment le New York Times a publié la tribune de Poutine". Et évidemment, ne publie pas le texte.

    - Le Point titre : "États-Unis : une tribune de Poutine dans le "New York Times" fait des vagues". Toujours pas de tribune.

    - Le Figaro titre : "Syrie : Poutine met en garde Washington". Pas de tribune non plus.

    Je vais arrêter là, bien sur vous aurez deviné que des sites comme ceux de TF1 et ou France Télévisions n'ont pas échappé à la règle.

    3. Finalement ?

    Après une recherche rapide sur google, c'est finalement sur un site dont j'ignorais jusqu'alors l'existence que j'ai trouvé l'intégralité traduite de la tribune de Vladimir Poutine. Ce site s'appelle Ragemag. Il est intéressant de voir toutes les précautions que ce journali en ligne a pensé bonnes de prendre avant de publier un tel texte :

    Nous avons pris la liberté de traduire intégralement cette adresse du président russe au peuple américain tout comme nous avions décidé de traduire la lettre de Manning à Obama, car nous pensons qu’il est nécessaire que les citoyens français aient le plus d’informations possibles au sujet du conflit syrien, si complexe. Bien que nous considérons que cette traduction relève de notre devoir d’informer, nous sommes bien évidemment disposés à la retirer sur demande des ayants droit.

    Que le New York Times ait accueilli une tribune de Vladimir Poutine ne signifie en aucun cas que le quotidien de référence américain soutient la politique intérieure et les positions internationales du gouvernement russe. Il en est évidemment de même concernant RAGEMAG, la publication de cette traduction intégrale ne visant qu’à informer le lectorat français, notre pays étant hautement concerné par cette question. Il n’en demeure pas moins que nous ne pouvons à aucun moment omettre ou oublier les nombreuses ombres qui planent actuellement sur la Russie, à commencer par les violations des droits de l’Homme, le climat et les lois homophobes, l’oppression de certaines minorités et le bâillonnement de la presse.

    En effet, chers lecteurs, vous allez lire un texte mais ne devez surtout pas en croire un traitre mot.

    Je dois également souligner que le site d'Alain Soral, Egalité&Réconciliation a publié le texte dans son intégralité et sans préambule.

    Enfin, la presse belge a également diffusé un article intéressant sur les réponses de la diplomatie américaine à cette fameuse tribune. Je vous invite vivement à lire ce dernier article.

    Je n'ai pas voulu donner un ton trop polémique à cet article, hormis le titre, mais je suis profondément scandalisé par la flagrante malhonnêteté de la presse française. J'espère que mon papier trouvera un écho et que la parole de Poutine sera connue du plus grand nombre.

    Robin des villes

      http://www.agoravox.fr/

  • Sarkozy-Hollande : un lamentable atlantisme, fondé sur une solidarité de classe

    Que ce soit à propos de la Syrie ou d’autres pays « posant problème », il est fréquemment fait état de la « communauté internationale ». Combien de divisions cette « communauté » peut-elle aligner, hormis les États-Unis, Israël et l’Angleterre ?
    Alain de Benoist  : Les mots ne sont pas les choses, et la « communauté internationale » n’existe tout simplement pas. Comme le pluriel de majesté qu’emploient parfois les écrivains, c’est une pompeuse fiction. En général, ce sont les puissances occidentales qui emploient cette expression pour dissimuler leur ethnocentrisme et donner l’impression qu’elles représentent l’univers. Aujourd’hui, dans le cadre de l’affaire syrienne, elle ne désigne plus que l’alliance de la France et des États-Unis, façon pâté de cheval et d’alouette. C’est la communauté réduite aux laquais. Mais cette pompeuse fiction est également une notion nocive. Pour qu’existe vraiment une communauté internationale, il faudrait qu’existe aussi un gouvernement mondial. Comme la politique ne se conçoit que s’il y a au moins deux entités en présence, cela signifierait que le monde serait totalement dépolitisé. Ce serait un monde unipolaire – un univers et non pas un « plurivers », c’est-à-dire un monde multipolaire, riche de sa diversité.

    La Russie en première ligne et la Chine, un peu, tentent manifestement de faire entendre à nouveau leur voix dans le concert des nations. Pensez-vous qu’à long terme elles puissent persister ?
    A de B : Je le souhaite en tout cas. L’une et l’autre ont au moins le mérite de penser le monde à long terme, alors qu’un François Hollande ne doit même pas savoir ce que peut bien être le « Nomos de la Terre ». C’est pourquoi ces deux pays sont appelés à jouer un rôle de pôles de régulation dans la mondialisation. Aujourd’hui, la Chine et surtout la Russie ont compris le sens réel du projet d’agression de la Syrie, dont l’objectif est de généraliser le chaos au Proche-Orient, en attendant de s’attaquer au plus gros morceau : l’Iran. Elles ont compris aussi que la discussion sur la question de savoir qui a fait usage d’armes chimiques en Syrie n’est que poudre aux yeux, le seul fait important étant de savoir si l’on doit ou non respecter le droit international.
    Le droit international interdit la guerre d’agression, définie comme une guerre entreprise contre un pays souverain qui n’a ni attaqué ni menacé les puissances qui l’attaquent. L’idée qu’il y a des pays qu’il faudrait « punir » parce que l’on réprouve tel ou tel de leurs actes de politique intérieure est totalement étrangère au droit international. C’est à cette conception du droit que s’oppose frontalement le « droit d’ingérence », qui transforme la guerre en intervention « humanitaire » ou en « opération de police » internationale, opérant ainsi un retour au stade pré-westphalien de la « guerre juste » médiévale. Comme l’a dit Régis Debray dans sa superbe lettre ouverte à Hubert Védrine (« La France doit quitter l’OTAN », Le Monde diplomatique, mars 2013), le remplacement du militaire par l’humanitaire, c’est le droit des plus forts à s’ingérer dans les affaires des plus faibles. Une spécialité dont sont familiers les Américains, dont le désir constant est de s’instaurer en shérif planétaire en utilisant pour ce faire tous les moyens de terreur qu’ils font reproche aux autres de vouloir employer. Dans un tel contexte, c’est le courage et la fermeté de Vladimir Poutine qui méritent d’être salués.

    Et l’Europe, dans tout ça ? Les médias ne la confondent-ils pas, à dessein ou non, avec l’Occident ?
    A de B : « L’Occident » est un mot qui a constamment changé de sens au cours de l’histoire. Aujourd’hui, il désigne l’ensemble des pays développés, et plus spécialement le « partenariat » transatlantique. D’un point de vue géopolitique et géostratégique, c’est un pur non-sens. On l’utilise pour faire croire qu’il existe une convergence d’intérêts entre la puissance continentale européenne et la puissance maritime des États-Unis d’Amérique. C’est le contraire qui est vrai. Depuis l’époque des « Pères fondateurs », rien n’est plus étranger aux valeurs fondatrices de la culture européenne que les valeurs américaines. L’histoire du monde, disait Carl Schmitt, est avant tout l’histoire d’une lutte éternelle entre les puissances de la Mer et les puissances de la Terre. L’Europe est une puissance de la Terre. Elle n’appartient pas à l’« Occident », mais au grand ensemble continental eurasiatique. À une époque où la « guerre froide » a été remplacée par la « paix chaude », défendre l’Europe implique de s’opposer par tous les moyens à l’Occident, c’est-à-dire à l’américanisation et à la marchandisation du monde. Chaque jour qui passe le montre de façon plus évidente : l’avenir de l’Europe est à l’Est.

    Et la France, pour finir ? Grande est l’impression que sa voix est devenue inaudible. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas, au Moyen-Orient principalement. Comment expliquer cette déshérence de notre politique internationale ?
    A de B : C’est dans le domaine de la politique étrangère que les hommes d’État se distinguent le mieux des politiciens. Une décision dans ce domaine exige une capacité d’analyse physiognomique des situations qui n’a rien à voir avec les petites manœuvres électorales et les bons mots. En arrimant son pédalo aux destroyers de l’US Navy, François Hollande ridiculise et humilie son pays en même temps qu’il démontre qu’il n’est pas un homme d’État. L’acte le plus infâme de la présidence Sarkoy, avec l’agression contre la Libye, qui a déstabilisé toute la région du Sahel, a été la honteuse réintégration de la France dans l’OTAN. L’acte le plus infâme de la présidence Hollande a été, jusqu’à présent, sa grotesque posture antisyrienne. La France, depuis le général de Gaulle, avait su donner l’exemple d’un pays soucieux de son indépendance. Elle se retrouve aujourd’hui le seul allié d’une Amérique affaiblie, qui n’a plus de stratégie et ne se détermine plus que sous l’influence des lobbies. Sarkozy-Hollande : un commun atlantisme, fondé sur une solidarité de classe. C’est lamentable.
    En apportant son appui aux salafistes wahhabites pour complaire à Obama, Hollande joue en outre avec le feu. Damas, comme en 1914 Sarajevo, peut parfaitement être le point de départ d’une guerre mondiale. La prétention des Américains à une frappe « limitée » fait de ce point de vue bon marché des capacités de riposte du pays attaqué, comme des possibilités d’escalade et d’extension du conflit. On sait quand commencent les guerres, plus rarement où elles finissent. Comme le dit un proverbe : « Ne pointe jamais une arme sur quelqu’un, sauf si c’est pour le tuer. » Nous sommes aujourd’hui à la veille d’un embrasement généralisé. Les médias, eux, préfèrent parler de la rentrée scolaire, de la prochaine Coupe du monde et des faits divers marseillais. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZApVVlyELlRFReih.shtml

  • Carla del Ponte estime que près de la moitié des rebelles syriens sont des djihadistes

    DAMAS (NOVOpress via Le Bulletin de réinformation) - Dans une interview donnée mardi au Point, Carla del Ponte, auteur d’un rapport pour l’ONU sur les exactions en Syrie, a bouleversé un certain nombre d’idées reçues. Estimant qu’aussi bien le régime de Bachar al‑Assad que les rebelles qui le combattent étaient coupables de crimes de guerre, elle a indiqué que les djihadistes représentaient « la moitié, peut‑être davantage, des combattants de l’opposition ».

     

    Elle a également rappelé que rien n’indique la responsabilité de Bachar al‑Assad dans l’attaque chimique du 21 aout, mais qu’elle disposait en revanche « d’indices concrets qu’une attaque, le 19 mars, est du fait de l’opposition ».

    Enfin, elle s’est positionnée contre l’ingérence militaire, « car elle fait encore plus de victimes collatérales ».

    http://fr.novopress.info/141510/carla-del-ponte-estime-que-pres-de-la-moitie-des-rebelles-syriens-sont-des-djihadistes/#more-141510

  • Syrie : Russie en première ligne et Israël en retrait…

    Valse et tango en Syrie, un pas en avant et deux ou trois en arrière. L’embrasement du proche et du Moyen-Orient que vous laissiez prévoir il y a quelques jours est-il inéluctable ?
    Alain de Benoist : Aux dernières nouvelles, l’option diplomatique semble devoir l’emporter. Mais pour combien de temps ? Ce dont il faut être conscient, c’est que dans toute cette affaire il existe un parti de la guerre, qui est loin de se cantonner aux États-Unis. Le chaos ne lui fait pas peur, puisque c’est précisément ce qu’il cherche à instaurer. L’objectif a été exposé de longue date, notamment par les auteurs “néocons” du « Projet pour un nouveau siècle américain » : il s’agit d’éliminer dans toute la région les pouvoirs stables et forts, de balkaniser les pays les plus puissants et d’instaurer partout un état, jugé profitable, de guerre civile endémique et de chaos. C’est la mise en œuvre du vieux principe « diviser pour régner ».
    De ce point de vue, la crise syrienne doit être replacée dans une perspective historique. Les États-Unis n’ont cessé, depuis des décennies, de combattre les mouvements nationalistes arabes laïcs et de soutenir les islamistes sunnites les plus radicaux. Ils le faisaient déjà à l’époque de Nasser. En Afghanistan, au temps de l’occupation soviétique, ils ont apporté leur appui aux Talibans. Aujourd’hui, alors même qu’ils sont en train d’acquérir une indépendance énergétique qui devrait à terme les rendre moins dépendants des pétromonarchies, ils restent plus que jamais fidèles à leur alliance avec une Arabie saoudite qui encourage dans tout le monde arabe le wahhabisme et le massacre des chiites. Pour le parti de la guerre, la Syrie est une opportunité parmi d’autres. C’est la raison pour laquelle le Proche-Orient reste un bouillonnant chaudron dont peut très bien sortir une nouvelle guerre mondiale.

    Vladimir Poutine n’en finit plus de tirer la sonnette d’alarme. Ces mises en garde peuvent-elles être suivies d’effets ? Et que penser du rôle de nos médias après le témoignage de Domenico Quirico et Pierre Piccinin, journalistes retenus en otages en Syrie par l’ASL et qui imputent l’usage d’armes chimiques aux rebelles ?
    A de B : Chaque jour qui passe donne un peu plus à penser que l’emploi des armes chimiques dans la région de Damas est un montage qui n’est pas sans faire penser à celui de Timisoara. Quant à Poutine, il ne se borne plus à tirer la sonnette d’alarme, puisque ce sont ses initiatives qui ont déterminé l’évolution de la crise. En prenant au mot John Kerry, qui avait annoncé que les États-Unis pourraient renoncer à frapper Damas au cas où le régime syrien renoncerait à son stock d’armes chimiques, il s’est révélé comme un joueur d’échecs de haut niveau. À la faveur de l’affaire syrienne, et dans un contexte qui n’a plus rien à voir avec celui de la Guerre froide, la Russie a retrouvé ses prérogatives de grande puissance. Dans les années qui viennent, la politique internationale ne pourra plus compter le Kremlin comme une force négligeable. La géopolitique, du même coup, a retrouvé ses droits. Ce grand retour de la Russie est un événement historique de première grandeur. À un moindre niveau, le refus du Parlement britannique d’approuver la guerre d’agression qu’envisageaient de lancer David Cameron, Barack Obama et le petit Hollande, est un autre événement historique. L’hostilité massive à la guerre manifestée par une opinion publique américaine échaudée par les mensonges de l’administration Bush et les résultats catastrophiques des interventions militaires en Irak et en Afghanistan est aussi un phénomène nouveau, dont il ne faut pas sous-estimer l’ampleur.

    Depuis le début de l’affaire, on a senti Barack Obama lui-même réticent. Comme s’il voulait demeurer fidèle à son discours inaugural, prononcé au Caire dès son intronisation à la Maison Blanche. Comme si l’homme était écartelé entre des forces opposées…
    A de B : Obama est de toute évidence soumis à des pressions contradictoires : le Pentagone, par exemple, est beaucoup moins favorable à une intervention en Syrie que ne le sont les néoconservateurs du Congrès. Il sait aussi que l’argument de la « ligne rouge » correspondant à l’usage des armes chimiques peut se retourner contre lui. Depuis les bombes de Hiroshima et de Nagasaki, les États-Unis n’ont eux-mêmes cessé d’employer des armes « de destruction massive » : bombes au phosphore, napalm, agent Orange, défoliants divers, munitions à l’uranium appauvri, etc. En 1990, les Américains avaient déclaré posséder 30 000 tonnes d’armes chimiques ! Ils s’étaient engagés à les détruire avant 2012, ce qui est loin d’avoir été fait. Les 2611 tonnes de gaz moutarde aujourd’hui entreposées à Pueblo, dans le Colorado, pour ne citer qu’elles, ne pourront pas être détruites avant 2018. Les armes chimiques stockées dans le Kentucky ne le seront au mieux qu’en 2023. Quant à la Convention pour la destruction des armes chimiques, à laquelle la Syrie a maintenant décidé d’adhérer, Israël fait partie des pays qui l’ont signée, mais ne l’ont jamais ratifiée.

    Dans cette affaire, précisément, le silence le plus bruyant aura été celui d’Israël. Qu’en déduire ? Qu’en conclure ?
    A de B : On pourrait penser qu’Israël a choisi de faire profil bas pour ne pas apparaître ouvertement comme le principal bénéficiaire d’une frappe américaine en Syrie. L’AIPAC, qui représente le lobby israélien aux États-Unis, n’en a pas moins appelé Obama à faire usage au plus vite de ses missiles. Mais en fait, là aussi, les experts sont divisés. Il y a d’un côté ceux qui préfèrent voir Bachar el Assad rester au pouvoir au motif que c’est au moins un ennemi prévisible (qui a d’ailleurs laissé Israël occuper les hauteurs du Golan), et de l’autre ceux qui préféreraient à tout prendre voir les djihadistes s’emparer du pouvoir en Syrie au motif que le chaos qui s’ensuivra créerait en fin de compte une situation plus favorable, l’essentiel étant de supprimer un allié du Hezbollah au Liban et surtout de l’Iran, considéré comme le « grand Satan » le plus dangereux. Evoquant à la fois el Assad et la rébellion, Alon Pinkas, ancien consul général d’Israël à New York, déclarait ces jours-ci : « Le mieux serait qu’ils saignent à mort tous les deux ». Qu’en sera-t-il si une nouvelle provocation des rebelles syriens devait demain viser Israël, ainsi que Poutine en a évoqué la possibilité ? Une situation aussi périlleuse, où tout peut être remis en cause d’un jour à l’autre, demande pour être correctement analysée des compétences que François Hollande et Laurent Fabius n’ont visiblement pas.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAuuyVulaUcTOjhs.shtml

  • L’OMS couvre les crimes américains en Irak

    Rien de surprenant, L’organisation est notamment financée par l’Oncle Sam. En complément, l’excellente vidéo de l’historien Vincent Reynouard qui détaille les effets des armes à l’uranium appauvri sur les humains.

    Texte publié sur afrique-asie.fr :

    Face à la soumission de l’OMS au dictat de Washington, 58 scientifiques, professionnels de santé et avocats des droits de l’Homme ont écrit à l’OMS et au ministère irakien de la Santé pour leur demander la publication immédiate du rapport. Ils n’ont reçu aucune réponse.

     

    Depuis la fin de la première guerre d’Irak (1991), les études, les reportages, les témoignages sur les effets des armes utilisées par les forces occidentales, dont l’uranium dit « appauvri » (UA) se comptent par dizaines. Les vétérans de Tempête du désert, qu’ils soient Américains, Français, Britanniques, Australiens ou autres, ont également dénoncé ces effets sur eux-mêmes et leur descendance depuis leur retour d’Irak en 1991. Depuis, la seconde guerre et l’occupation n’ont fait qu’aggraver la situation dans un Irak littéralement empoisonné. Aujourd’hui, c’est un rapport d’enquête de l’OMS réalisée en 2012 qui fait scandale. Non pour ce qu’il révèle, mais parce qu’il n’a pas été rendu publique.
    Commencé en mai-juin 2012 et terminée en octobre de la même année, l’étude réalisée par l’OMS et le ministère irakien de la Santé, révèle un nombre croissant de malformations congénitales et de cancers chez les enfants. Elle a été menée à Bagdad, Diyala, Anbar, Sulaymaniyah, Babel, Bassorah, Mossoul et Hi-Qar, où 18 000 foyers ont été visités. Selon le journal britannique The Independent, un rapport aurait dû être publié en novembre 2012. En mars 2013, un représentant du ministère irakien de la Santé interviewé par la BBC, déclarait que « toutes les études publiées jusque-là par l’Irak apportaient la preuve d’une augmentation des malformations congénitales et de cancers chez l’enfant ». Le rapport caché montre, quant à lui, que ce problème de santé publique consécutif à l’utilisation d’armement toxique par les forces alliées, constitue un fléau majeur à venir pour les générations futures. Les gouvernorats de Ninive, Anbar, Bassorah et Najaf sont particulièrement touchés. Ce qui correspond aux régions où les munitions à l’uranium ont été massivement utilisées. D’autres études, évidemment rejetées par les États responsables, États-Unis, France et Grande-Bretagne en tête, ont montré des taux anormalement élevés de stérilité, de fausses couches ou de mortinatalité.
    Face à l’attitude de l’OMS, 58 scientifiques, professionnels de santé et avocats des droits de l’Homme ont écrit à l’OMS et au ministère irakien de la Santé pour leur demander la publication immédiate du rapport. Ils n’ont reçu aucune réponse. Les signataires de la lettre étaient Irakiens, Iraniens, Libanais, Japonais, Européens, Australiens et Nord-Américains, des personnalités de tous ordres dont Noam Chomsky, Ken Loach, John Tirman. Selon le Guardian du 26 mai, Hans von Sponeck, ancien assistant du secrétaire général de l’Onu, « le gouvernement américain a essayé d’empêcher l’OMS de se rendre dans le sud de l’Irak ou l’uranium a été utilisé et a eu des conséquences graves sur l’environnement et les populations. »
    On se rappellera qu’outre les conséquences de cette « sale guerre propre » les sanctions de l’Onu contre l’Irak après 1991 et jusqu’à la seconde guerre en 2003, ont tué, chiffres de la FAO, 576 000 enfants. Entre 2002 et 2005, les États-Unis ont tiré en Irak 6 milliards de balles et largué 2 000 à 4 000 tonnes de bombes sur les villes irakiennes, qu’elles ont empoisonnées avec leur composant d’uranium, de mercure, de plomb neurotoxique ou autres métaux toxiques. En 1991, la quasi-totalité des infrastructures comme les hôpitaux a été détruite, le reste le fut en 2003. Le pays se situe actuellement parmi les plus pauvres du monde en terme de santé publique alors qu’avant 1999, il figurait dans les premières places du classement OMS.
    Pourquoi l’OMS ne publie pas ce rapport ? Pourquoi les États-Unis ne veulent-ils pas d’enquête dans les zones les plus touchées au cours des deux guerres ? Depuis plus de vingt ans, maintenant, les gouvernements américain, britannique et français nient, en dépit de toutes les preuves indiscutables présentées par les vétérans et l’Irak, l’utilisation par leurs armées de munitions à uranium et d’armes toxiques. Les armes à l’uranium sont aujourd’hui fabriquées par de nombreux pays et utilisées en Afghanistan, Palestine, Syrie. Ces États n’ont jamais été jugés, non plus, et malgré les plaintes déposées au niveau international, pour crime de guerre et crime contre l’humanité pour avoir bombardé en toute conscience et massivement les populations et les infrastructures publiques. L’embargo total proclamé par l’Onu sous la férule de Washington et ses locataires Bush père et fils, est également un crime contre l’humanité qui a tué plus d’un million de personnes et détruit totalement la société et l’économie irakiennes.
    Et quand un juge d’instruction, comme Mme Bertella-Jeoffroy en France, a réuni suffisamment d’éléments, entendu tous les protagonistes, et devient dangereuse à l’issue d’une enquête minutieuse qui a duré près de vingt ans, le ministère français de la Justice trouve un prétexte pour la « muter », en claire, lui offrir un placard capitonné et la remplacer par un juge « à la botte » et qui ne connaît rien à un dossier lourd de plusieurs dizaines de milliers de pages.
    L’histoire de l’Irak de ces vingt dernières années figure sans aucun doute parmi les plus grands drames que l’on ait connus depuis la seconde guerre mondiale, l’un des plus grands scandales, aussi, et le crime contre l’humanité le mieux enterré de notre histoire contemporaine, Saddam Hussein ou pas, par toutes les forces politiques occidentales, Gauche ou Droite françaises, Démocrates ou Républicains américains, Travaillistes ou Conservateurs britanniques, confondues.

    http://www.contre-info.com/loms-couvre-les-crimes-americains-en-irak#more-29478

  • Les armes à l'uranium appauvri : un crime contre l'humanité occulté (Reynouard)