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géopolitique - Page 789

  • Sarkozy-Hollande : un lamentable atlantisme, fondé sur une solidarité de classe

    Que ce soit à propos de la Syrie ou d’autres pays « posant problème », il est fréquemment fait état de la « communauté internationale ». Combien de divisions cette « communauté » peut-elle aligner, hormis les États-Unis, Israël et l’Angleterre ?
    Alain de Benoist  : Les mots ne sont pas les choses, et la « communauté internationale » n’existe tout simplement pas. Comme le pluriel de majesté qu’emploient parfois les écrivains, c’est une pompeuse fiction. En général, ce sont les puissances occidentales qui emploient cette expression pour dissimuler leur ethnocentrisme et donner l’impression qu’elles représentent l’univers. Aujourd’hui, dans le cadre de l’affaire syrienne, elle ne désigne plus que l’alliance de la France et des États-Unis, façon pâté de cheval et d’alouette. C’est la communauté réduite aux laquais. Mais cette pompeuse fiction est également une notion nocive. Pour qu’existe vraiment une communauté internationale, il faudrait qu’existe aussi un gouvernement mondial. Comme la politique ne se conçoit que s’il y a au moins deux entités en présence, cela signifierait que le monde serait totalement dépolitisé. Ce serait un monde unipolaire – un univers et non pas un « plurivers », c’est-à-dire un monde multipolaire, riche de sa diversité.

    La Russie en première ligne et la Chine, un peu, tentent manifestement de faire entendre à nouveau leur voix dans le concert des nations. Pensez-vous qu’à long terme elles puissent persister ?
    A de B : Je le souhaite en tout cas. L’une et l’autre ont au moins le mérite de penser le monde à long terme, alors qu’un François Hollande ne doit même pas savoir ce que peut bien être le « Nomos de la Terre ». C’est pourquoi ces deux pays sont appelés à jouer un rôle de pôles de régulation dans la mondialisation. Aujourd’hui, la Chine et surtout la Russie ont compris le sens réel du projet d’agression de la Syrie, dont l’objectif est de généraliser le chaos au Proche-Orient, en attendant de s’attaquer au plus gros morceau : l’Iran. Elles ont compris aussi que la discussion sur la question de savoir qui a fait usage d’armes chimiques en Syrie n’est que poudre aux yeux, le seul fait important étant de savoir si l’on doit ou non respecter le droit international.
    Le droit international interdit la guerre d’agression, définie comme une guerre entreprise contre un pays souverain qui n’a ni attaqué ni menacé les puissances qui l’attaquent. L’idée qu’il y a des pays qu’il faudrait « punir » parce que l’on réprouve tel ou tel de leurs actes de politique intérieure est totalement étrangère au droit international. C’est à cette conception du droit que s’oppose frontalement le « droit d’ingérence », qui transforme la guerre en intervention « humanitaire » ou en « opération de police » internationale, opérant ainsi un retour au stade pré-westphalien de la « guerre juste » médiévale. Comme l’a dit Régis Debray dans sa superbe lettre ouverte à Hubert Védrine (« La France doit quitter l’OTAN », Le Monde diplomatique, mars 2013), le remplacement du militaire par l’humanitaire, c’est le droit des plus forts à s’ingérer dans les affaires des plus faibles. Une spécialité dont sont familiers les Américains, dont le désir constant est de s’instaurer en shérif planétaire en utilisant pour ce faire tous les moyens de terreur qu’ils font reproche aux autres de vouloir employer. Dans un tel contexte, c’est le courage et la fermeté de Vladimir Poutine qui méritent d’être salués.

    Et l’Europe, dans tout ça ? Les médias ne la confondent-ils pas, à dessein ou non, avec l’Occident ?
    A de B : « L’Occident » est un mot qui a constamment changé de sens au cours de l’histoire. Aujourd’hui, il désigne l’ensemble des pays développés, et plus spécialement le « partenariat » transatlantique. D’un point de vue géopolitique et géostratégique, c’est un pur non-sens. On l’utilise pour faire croire qu’il existe une convergence d’intérêts entre la puissance continentale européenne et la puissance maritime des États-Unis d’Amérique. C’est le contraire qui est vrai. Depuis l’époque des « Pères fondateurs », rien n’est plus étranger aux valeurs fondatrices de la culture européenne que les valeurs américaines. L’histoire du monde, disait Carl Schmitt, est avant tout l’histoire d’une lutte éternelle entre les puissances de la Mer et les puissances de la Terre. L’Europe est une puissance de la Terre. Elle n’appartient pas à l’« Occident », mais au grand ensemble continental eurasiatique. À une époque où la « guerre froide » a été remplacée par la « paix chaude », défendre l’Europe implique de s’opposer par tous les moyens à l’Occident, c’est-à-dire à l’américanisation et à la marchandisation du monde. Chaque jour qui passe le montre de façon plus évidente : l’avenir de l’Europe est à l’Est.

    Et la France, pour finir ? Grande est l’impression que sa voix est devenue inaudible. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas, au Moyen-Orient principalement. Comment expliquer cette déshérence de notre politique internationale ?
    A de B : C’est dans le domaine de la politique étrangère que les hommes d’État se distinguent le mieux des politiciens. Une décision dans ce domaine exige une capacité d’analyse physiognomique des situations qui n’a rien à voir avec les petites manœuvres électorales et les bons mots. En arrimant son pédalo aux destroyers de l’US Navy, François Hollande ridiculise et humilie son pays en même temps qu’il démontre qu’il n’est pas un homme d’État. L’acte le plus infâme de la présidence Sarkoy, avec l’agression contre la Libye, qui a déstabilisé toute la région du Sahel, a été la honteuse réintégration de la France dans l’OTAN. L’acte le plus infâme de la présidence Hollande a été, jusqu’à présent, sa grotesque posture antisyrienne. La France, depuis le général de Gaulle, avait su donner l’exemple d’un pays soucieux de son indépendance. Elle se retrouve aujourd’hui le seul allié d’une Amérique affaiblie, qui n’a plus de stratégie et ne se détermine plus que sous l’influence des lobbies. Sarkozy-Hollande : un commun atlantisme, fondé sur une solidarité de classe. C’est lamentable.
    En apportant son appui aux salafistes wahhabites pour complaire à Obama, Hollande joue en outre avec le feu. Damas, comme en 1914 Sarajevo, peut parfaitement être le point de départ d’une guerre mondiale. La prétention des Américains à une frappe « limitée » fait de ce point de vue bon marché des capacités de riposte du pays attaqué, comme des possibilités d’escalade et d’extension du conflit. On sait quand commencent les guerres, plus rarement où elles finissent. Comme le dit un proverbe : « Ne pointe jamais une arme sur quelqu’un, sauf si c’est pour le tuer. » Nous sommes aujourd’hui à la veille d’un embrasement généralisé. Les médias, eux, préfèrent parler de la rentrée scolaire, de la prochaine Coupe du monde et des faits divers marseillais. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZApVVlyELlRFReih.shtml

  • Carla del Ponte estime que près de la moitié des rebelles syriens sont des djihadistes

    DAMAS (NOVOpress via Le Bulletin de réinformation) - Dans une interview donnée mardi au Point, Carla del Ponte, auteur d’un rapport pour l’ONU sur les exactions en Syrie, a bouleversé un certain nombre d’idées reçues. Estimant qu’aussi bien le régime de Bachar al‑Assad que les rebelles qui le combattent étaient coupables de crimes de guerre, elle a indiqué que les djihadistes représentaient « la moitié, peut‑être davantage, des combattants de l’opposition ».

     

    Elle a également rappelé que rien n’indique la responsabilité de Bachar al‑Assad dans l’attaque chimique du 21 aout, mais qu’elle disposait en revanche « d’indices concrets qu’une attaque, le 19 mars, est du fait de l’opposition ».

    Enfin, elle s’est positionnée contre l’ingérence militaire, « car elle fait encore plus de victimes collatérales ».

    http://fr.novopress.info/141510/carla-del-ponte-estime-que-pres-de-la-moitie-des-rebelles-syriens-sont-des-djihadistes/#more-141510

  • Syrie : Russie en première ligne et Israël en retrait…

    Valse et tango en Syrie, un pas en avant et deux ou trois en arrière. L’embrasement du proche et du Moyen-Orient que vous laissiez prévoir il y a quelques jours est-il inéluctable ?
    Alain de Benoist : Aux dernières nouvelles, l’option diplomatique semble devoir l’emporter. Mais pour combien de temps ? Ce dont il faut être conscient, c’est que dans toute cette affaire il existe un parti de la guerre, qui est loin de se cantonner aux États-Unis. Le chaos ne lui fait pas peur, puisque c’est précisément ce qu’il cherche à instaurer. L’objectif a été exposé de longue date, notamment par les auteurs “néocons” du « Projet pour un nouveau siècle américain » : il s’agit d’éliminer dans toute la région les pouvoirs stables et forts, de balkaniser les pays les plus puissants et d’instaurer partout un état, jugé profitable, de guerre civile endémique et de chaos. C’est la mise en œuvre du vieux principe « diviser pour régner ».
    De ce point de vue, la crise syrienne doit être replacée dans une perspective historique. Les États-Unis n’ont cessé, depuis des décennies, de combattre les mouvements nationalistes arabes laïcs et de soutenir les islamistes sunnites les plus radicaux. Ils le faisaient déjà à l’époque de Nasser. En Afghanistan, au temps de l’occupation soviétique, ils ont apporté leur appui aux Talibans. Aujourd’hui, alors même qu’ils sont en train d’acquérir une indépendance énergétique qui devrait à terme les rendre moins dépendants des pétromonarchies, ils restent plus que jamais fidèles à leur alliance avec une Arabie saoudite qui encourage dans tout le monde arabe le wahhabisme et le massacre des chiites. Pour le parti de la guerre, la Syrie est une opportunité parmi d’autres. C’est la raison pour laquelle le Proche-Orient reste un bouillonnant chaudron dont peut très bien sortir une nouvelle guerre mondiale.

    Vladimir Poutine n’en finit plus de tirer la sonnette d’alarme. Ces mises en garde peuvent-elles être suivies d’effets ? Et que penser du rôle de nos médias après le témoignage de Domenico Quirico et Pierre Piccinin, journalistes retenus en otages en Syrie par l’ASL et qui imputent l’usage d’armes chimiques aux rebelles ?
    A de B : Chaque jour qui passe donne un peu plus à penser que l’emploi des armes chimiques dans la région de Damas est un montage qui n’est pas sans faire penser à celui de Timisoara. Quant à Poutine, il ne se borne plus à tirer la sonnette d’alarme, puisque ce sont ses initiatives qui ont déterminé l’évolution de la crise. En prenant au mot John Kerry, qui avait annoncé que les États-Unis pourraient renoncer à frapper Damas au cas où le régime syrien renoncerait à son stock d’armes chimiques, il s’est révélé comme un joueur d’échecs de haut niveau. À la faveur de l’affaire syrienne, et dans un contexte qui n’a plus rien à voir avec celui de la Guerre froide, la Russie a retrouvé ses prérogatives de grande puissance. Dans les années qui viennent, la politique internationale ne pourra plus compter le Kremlin comme une force négligeable. La géopolitique, du même coup, a retrouvé ses droits. Ce grand retour de la Russie est un événement historique de première grandeur. À un moindre niveau, le refus du Parlement britannique d’approuver la guerre d’agression qu’envisageaient de lancer David Cameron, Barack Obama et le petit Hollande, est un autre événement historique. L’hostilité massive à la guerre manifestée par une opinion publique américaine échaudée par les mensonges de l’administration Bush et les résultats catastrophiques des interventions militaires en Irak et en Afghanistan est aussi un phénomène nouveau, dont il ne faut pas sous-estimer l’ampleur.

    Depuis le début de l’affaire, on a senti Barack Obama lui-même réticent. Comme s’il voulait demeurer fidèle à son discours inaugural, prononcé au Caire dès son intronisation à la Maison Blanche. Comme si l’homme était écartelé entre des forces opposées…
    A de B : Obama est de toute évidence soumis à des pressions contradictoires : le Pentagone, par exemple, est beaucoup moins favorable à une intervention en Syrie que ne le sont les néoconservateurs du Congrès. Il sait aussi que l’argument de la « ligne rouge » correspondant à l’usage des armes chimiques peut se retourner contre lui. Depuis les bombes de Hiroshima et de Nagasaki, les États-Unis n’ont eux-mêmes cessé d’employer des armes « de destruction massive » : bombes au phosphore, napalm, agent Orange, défoliants divers, munitions à l’uranium appauvri, etc. En 1990, les Américains avaient déclaré posséder 30 000 tonnes d’armes chimiques ! Ils s’étaient engagés à les détruire avant 2012, ce qui est loin d’avoir été fait. Les 2611 tonnes de gaz moutarde aujourd’hui entreposées à Pueblo, dans le Colorado, pour ne citer qu’elles, ne pourront pas être détruites avant 2018. Les armes chimiques stockées dans le Kentucky ne le seront au mieux qu’en 2023. Quant à la Convention pour la destruction des armes chimiques, à laquelle la Syrie a maintenant décidé d’adhérer, Israël fait partie des pays qui l’ont signée, mais ne l’ont jamais ratifiée.

    Dans cette affaire, précisément, le silence le plus bruyant aura été celui d’Israël. Qu’en déduire ? Qu’en conclure ?
    A de B : On pourrait penser qu’Israël a choisi de faire profil bas pour ne pas apparaître ouvertement comme le principal bénéficiaire d’une frappe américaine en Syrie. L’AIPAC, qui représente le lobby israélien aux États-Unis, n’en a pas moins appelé Obama à faire usage au plus vite de ses missiles. Mais en fait, là aussi, les experts sont divisés. Il y a d’un côté ceux qui préfèrent voir Bachar el Assad rester au pouvoir au motif que c’est au moins un ennemi prévisible (qui a d’ailleurs laissé Israël occuper les hauteurs du Golan), et de l’autre ceux qui préféreraient à tout prendre voir les djihadistes s’emparer du pouvoir en Syrie au motif que le chaos qui s’ensuivra créerait en fin de compte une situation plus favorable, l’essentiel étant de supprimer un allié du Hezbollah au Liban et surtout de l’Iran, considéré comme le « grand Satan » le plus dangereux. Evoquant à la fois el Assad et la rébellion, Alon Pinkas, ancien consul général d’Israël à New York, déclarait ces jours-ci : « Le mieux serait qu’ils saignent à mort tous les deux ». Qu’en sera-t-il si une nouvelle provocation des rebelles syriens devait demain viser Israël, ainsi que Poutine en a évoqué la possibilité ? Une situation aussi périlleuse, où tout peut être remis en cause d’un jour à l’autre, demande pour être correctement analysée des compétences que François Hollande et Laurent Fabius n’ont visiblement pas.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAuuyVulaUcTOjhs.shtml

  • L’OMS couvre les crimes américains en Irak

    Rien de surprenant, L’organisation est notamment financée par l’Oncle Sam. En complément, l’excellente vidéo de l’historien Vincent Reynouard qui détaille les effets des armes à l’uranium appauvri sur les humains.

    Texte publié sur afrique-asie.fr :

    Face à la soumission de l’OMS au dictat de Washington, 58 scientifiques, professionnels de santé et avocats des droits de l’Homme ont écrit à l’OMS et au ministère irakien de la Santé pour leur demander la publication immédiate du rapport. Ils n’ont reçu aucune réponse.

     

    Depuis la fin de la première guerre d’Irak (1991), les études, les reportages, les témoignages sur les effets des armes utilisées par les forces occidentales, dont l’uranium dit « appauvri » (UA) se comptent par dizaines. Les vétérans de Tempête du désert, qu’ils soient Américains, Français, Britanniques, Australiens ou autres, ont également dénoncé ces effets sur eux-mêmes et leur descendance depuis leur retour d’Irak en 1991. Depuis, la seconde guerre et l’occupation n’ont fait qu’aggraver la situation dans un Irak littéralement empoisonné. Aujourd’hui, c’est un rapport d’enquête de l’OMS réalisée en 2012 qui fait scandale. Non pour ce qu’il révèle, mais parce qu’il n’a pas été rendu publique.
    Commencé en mai-juin 2012 et terminée en octobre de la même année, l’étude réalisée par l’OMS et le ministère irakien de la Santé, révèle un nombre croissant de malformations congénitales et de cancers chez les enfants. Elle a été menée à Bagdad, Diyala, Anbar, Sulaymaniyah, Babel, Bassorah, Mossoul et Hi-Qar, où 18 000 foyers ont été visités. Selon le journal britannique The Independent, un rapport aurait dû être publié en novembre 2012. En mars 2013, un représentant du ministère irakien de la Santé interviewé par la BBC, déclarait que « toutes les études publiées jusque-là par l’Irak apportaient la preuve d’une augmentation des malformations congénitales et de cancers chez l’enfant ». Le rapport caché montre, quant à lui, que ce problème de santé publique consécutif à l’utilisation d’armement toxique par les forces alliées, constitue un fléau majeur à venir pour les générations futures. Les gouvernorats de Ninive, Anbar, Bassorah et Najaf sont particulièrement touchés. Ce qui correspond aux régions où les munitions à l’uranium ont été massivement utilisées. D’autres études, évidemment rejetées par les États responsables, États-Unis, France et Grande-Bretagne en tête, ont montré des taux anormalement élevés de stérilité, de fausses couches ou de mortinatalité.
    Face à l’attitude de l’OMS, 58 scientifiques, professionnels de santé et avocats des droits de l’Homme ont écrit à l’OMS et au ministère irakien de la Santé pour leur demander la publication immédiate du rapport. Ils n’ont reçu aucune réponse. Les signataires de la lettre étaient Irakiens, Iraniens, Libanais, Japonais, Européens, Australiens et Nord-Américains, des personnalités de tous ordres dont Noam Chomsky, Ken Loach, John Tirman. Selon le Guardian du 26 mai, Hans von Sponeck, ancien assistant du secrétaire général de l’Onu, « le gouvernement américain a essayé d’empêcher l’OMS de se rendre dans le sud de l’Irak ou l’uranium a été utilisé et a eu des conséquences graves sur l’environnement et les populations. »
    On se rappellera qu’outre les conséquences de cette « sale guerre propre » les sanctions de l’Onu contre l’Irak après 1991 et jusqu’à la seconde guerre en 2003, ont tué, chiffres de la FAO, 576 000 enfants. Entre 2002 et 2005, les États-Unis ont tiré en Irak 6 milliards de balles et largué 2 000 à 4 000 tonnes de bombes sur les villes irakiennes, qu’elles ont empoisonnées avec leur composant d’uranium, de mercure, de plomb neurotoxique ou autres métaux toxiques. En 1991, la quasi-totalité des infrastructures comme les hôpitaux a été détruite, le reste le fut en 2003. Le pays se situe actuellement parmi les plus pauvres du monde en terme de santé publique alors qu’avant 1999, il figurait dans les premières places du classement OMS.
    Pourquoi l’OMS ne publie pas ce rapport ? Pourquoi les États-Unis ne veulent-ils pas d’enquête dans les zones les plus touchées au cours des deux guerres ? Depuis plus de vingt ans, maintenant, les gouvernements américain, britannique et français nient, en dépit de toutes les preuves indiscutables présentées par les vétérans et l’Irak, l’utilisation par leurs armées de munitions à uranium et d’armes toxiques. Les armes à l’uranium sont aujourd’hui fabriquées par de nombreux pays et utilisées en Afghanistan, Palestine, Syrie. Ces États n’ont jamais été jugés, non plus, et malgré les plaintes déposées au niveau international, pour crime de guerre et crime contre l’humanité pour avoir bombardé en toute conscience et massivement les populations et les infrastructures publiques. L’embargo total proclamé par l’Onu sous la férule de Washington et ses locataires Bush père et fils, est également un crime contre l’humanité qui a tué plus d’un million de personnes et détruit totalement la société et l’économie irakiennes.
    Et quand un juge d’instruction, comme Mme Bertella-Jeoffroy en France, a réuni suffisamment d’éléments, entendu tous les protagonistes, et devient dangereuse à l’issue d’une enquête minutieuse qui a duré près de vingt ans, le ministère français de la Justice trouve un prétexte pour la « muter », en claire, lui offrir un placard capitonné et la remplacer par un juge « à la botte » et qui ne connaît rien à un dossier lourd de plusieurs dizaines de milliers de pages.
    L’histoire de l’Irak de ces vingt dernières années figure sans aucun doute parmi les plus grands drames que l’on ait connus depuis la seconde guerre mondiale, l’un des plus grands scandales, aussi, et le crime contre l’humanité le mieux enterré de notre histoire contemporaine, Saddam Hussein ou pas, par toutes les forces politiques occidentales, Gauche ou Droite françaises, Démocrates ou Républicains américains, Travaillistes ou Conservateurs britanniques, confondues.

    http://www.contre-info.com/loms-couvre-les-crimes-americains-en-irak#more-29478

  • Les armes à l'uranium appauvri : un crime contre l'humanité occulté (Reynouard)

  • Arnaud Guyot-Jeannin Derrière "la démocratie US", toujours l’impérialisme

    Arnaud Guyot-Jeannin est directeur de la collection Vu autrement” aux éditions de l’’Âge d’Homme. Auteur lui-même notamment de trois ouvrages : Aux sources de l’erreur libérale, Aux sources de la droite, Aux sources de l’’éternel féminin, il collabore à plusieurs revues. Il s’’intéresse depuis longtemps au modèle américain et à ses répercussions dans le monde.
    L’’ACTION FRANÇAISE 2000.– Qu’’est-ce qui pour vous rend le message atlantiste si attractif pour une partie des élites françaises ?
    ARNAUD GUYOT-JEANNIN. –Le modèle américain a été profondément intériorisé par une partie des « élites françaises” » sans qu’’elles s’’en rendent comptent obligatoirement. L’’Amérique est en nous pourrait leur faire office de slogan. Elles souhaiteraient que la France devienne un gigantesque marché sans racines ni histoire. Fer de lance de l’’Occident libéral moderne, les États-Unis exercent une vraie fascination sur les patrons de multinationales, les décideurs économiques, le monde du spectacle, les milieux de la publicité et la jeune génération d’’hommes politiques.
    On le voit avec “ « Sarkozy l’’Américain” » accompagné de ses deux principaux conseillers Pierre Lellouche et Patrick Wasjman qui revendiquent un atlantisme forcené. Le mythe du “grand frère libérateur”, du rêve consumériste et d’un néoconservatisme sûr de lui et dominateur, explique la séduction des nouveaux collabos à l’’endroit de l’’hyperpuissance.
    Un projet messianique
    A.F. 2000. – L’’Amérique se conçoit comme un modèle politique et culturel à destination du monde entier. Pensez-vous que cela conduit nécessairement à la guerre permanente contre les cultures qui refusent de céder aux exigences de Washington ?
    A.G.–J. – La colonisation de l’’imaginaire symbolique et de la vie quotidienne des peuples par la diffusion du modèle américain ouvre la voie à l’’Amérique-monde. Mais cette américanosphère est l’aboutissement logique du projet messianique américain à travers “la Destinée-Manifeste” des origines.
    Visant à conquérir la Terre en se prenant pour la “ « Jérusalem terrestre »”, les États-Unis véhiculent – -dans leur Constitution et dans la philosophie des Pères fondateurs –- un puritanisme d’’essence protestante où le salut personnel s’obtient grâce à la prospérité matérielle. Ce salutisme marchand abrité derrière la religion est propre au Nouveau Monde qui ne comprend pas la Vieille Europe que nous représentons. Ses catégories morales et économiques l’’incitent à vouloir convertir tous les peuples du monde aux bienfaits de la démocratie libérale, des droits de l’’homme abstraits et du progrès techno-économique continuel. Ils se considèrent comme les dépositaires du Bien universel et croient devoir l’’apporter, au besoin l’’imposer, aux autres peuples. Plus ils s’’étendent géographiquement et gagnent des marchés économiquement, plus ils remplissent leur mission providentielle.
    Voilà, à gros traits, la logique intrinsèque du paradigme américaniste. Pas étonnant, dans ces conditions qu’’une bande de fondamentalistes illuminés, de criminels de guerre et d’’affairistes douteux se retrouvent aujourd’’hui aux manettes de commande de l’’administration Bush.
    On constate depuis la première agression de l’’Irak par les États-Unis en 1991 – suivis en cela à l’’époque par la France et l’’Europe – que les États-Unis veulent prendre leur revanche sur la défaite mal digérée de la guerre du Vietnam. Ensuite, ils ont mis l’’Irak sous embargo après l’avoir frappé une première fois -– entraînant plus d’’un million de morts -–, puis une deuxième fois en 2003. Entretemps, ils ont bombardé la Serbie et sont intervenus en Afghanistan. Le 11 septembre 2001, Ben Laden et la nébuleuse islamiste Al Qäida servent toujours de prétextes à exercer le devoir d’ingérence en soumettant les peuples et les pays concernés à la sujétion, à la destruction et au désordre. La situation en Irak en est la parfaite illustration.
    La Syrie de Bachar el-Assad et l’’Iran de Mahmoud Ahmadinejad sont maintenant dans la ligne de mire de Washington tout comme l’’Argentine du péroniste Nestor Kirchner, le Venezuela du populiste Hugo Chavez et la Bolivie de l’’ethniste Evo Moralès. Quant à la Russie de Vladimir Poutine, elle prend beaucoup de distance avec les États-Unis en privilégiant comme partenaires l’’axe Paris-Berlin et Téhéran-Pékin-New-Delhi. Si tous ces États et d’autres encore sont stigmatisés et identifiés par la Maison-Blanche comme des “États-voyous”, c’’est parce qu’’ils refusent l’’alignement sur la politique américaine. Si l’’on y ajoute les nombreux peuples hostiles à l’’impérialisme américain, on s’aperçoit que les États-Unis sont impopulaires et très isolés diplomatiquement. La résistance ethno-populaire à l’’ordre états-unien va peut-être inciter le Pentagone à parler maintenant des “ « peuples voyous »”…
    Le déclin de l’’hyperpuissance
    A.F. 2000. – Les réseaux qui portent l’’américanisation de la vie politique et culturelle demeurent toutefois assez faibles. Présenter l’’Europe de Bruxelles comme un contre-modèle ne risque-t-il pas de détourner une partie des Français d’’un danger plus redoutable encore ?
    A.G.–J. – Je ne suis pas de votre avis. L’’invasion culturelle, économique et militaire des États-Unis se combine -– fait nouveau -– à une chute en qualité de leur modèle de civilisation (sous-produits culinaires et vestimentaires, technique numérisée de plus en plus froide et folle, images réelles et virtuelles représentant la banalisation de l’’argent facile, de la violence déchaînée et du sexe formaté) toujours très présent en France par exemple. En revanche, leur crise économique, diplomatique et climatique les affaiblit néanmoins considérablement. Le 11 septembre 2001, la présence désastreuse de l’’US Army en Irak et l’’ouragan ravageur Katrina sont les trois derniers événements extrêmement délétères pour les États-Unis.
    On peut émettre le souhait que le déclin de l’’hyperpuissance annonce une prise de conscience identitaire en Europe notamment afin de retrouver le statut de grande puissance libre et indépendante. L’’Europe de Bruxelles ne va pas dans ce sens pour l’’instant. Elle fait le lit du libéralisme financier, de l’’atlantisme otanien et d’’un jacobinisme ravalé au rang de mondialisme. Le principal danger réside dans cette dernière approche systémique à l’’échelle globale. Pensons notamment au poids que pèse l’’Organisation Mondiale du Commerce dans les relations économico- financières...
    Mégalomanie
    A.F. 2000. – Comment faut-il interpréter la vague d’anti-américanisme populaire qui traverse l’’Europe depuis la guerre en Irak ?
    A.G.–J. – L’’impérialisme américain se conjugue à une mégalomanie délirante dont les deux tours jumelles détruites le 11 septembre sont le symbole ! Rationalité instrumentale et irrationalité totalitaire définissent bien l’’américanité.
    Avant-garde de l’’hypermodernité, l’hémisphère nord-américain étend son messianisme puritain et marchand à l’’ensemble du globe. Quant à ses expéditions militaires qui relèvent de “la morale et du droit”, elles aboutissent à chaque fois à un fiasco. La colonisation américaine des esprits, des modes de vie et des territoires provoquent un rejet instinctif ou rationnel chez les peuples vivants et bien décidés à ne pas mourir. Pour se refaire une virginité, se rendre indispensable et dominer la planète, les États-Unis et Israël aidés de leurs relais d’’opinions dans le monde entier attisent la haine dans le monde arabo-musulman afin de provoquer un “choc des civilisations”. D’’où toutes une série de manipulations à prévoir….…Déjà, à propos de l’affaire des caricatures de Mahomet publiées le 30 septembre 2005 par le quotidien danois Jyllands-Postden, sait-on que l’’un des directeurs, Flemming Rose, est très proche du néo-conservateur Daniel Pipes ? Quant au récent discours d’’ordre théologique de BenoîtXVI, pourquoi ne s’est-on pas interrogé sur ses propos rapportés en premier lieu par le Pakistan, pays vassal des États-Unis ? Les faucons américains souhaitaient faire réagir violemment les musulmans à l’’allocution du Pape et susciter en retour l’’islamophobie chez les chrétiens. Opération provisoirement réussie ! J’’observe que Benoît XVI a proclamé qu’’il regrettait de ne pas avoir été compris et d’’avoir ainsi choqué pour ses propos forts orthodoxes et minoratifs, tenus dans un séminaire universitaire. Ce n’’est pas un hasard si cette polémique entre chrétienté et islam a éclaté au lendemain de l’’affaire israëlo-libanaise où – contre toute attente historique  une alliance entre chrétiens et musulmans avait été scellée face à l’’agression sioniste.
    La libération salvatrice
    A.F. 2000. – Il s’agit pour vous de regagner les intelligences et les cœœurs des Français. Comment faut-il s’y prendre ?
    A.G.–J. – Le rêve américain est fini. Il a été conjugué, puis supplanté par le cauchemar des agressions et de l’uniformité génocidaire. Nous sommes passés de l’’American way of life à l’’American way of death. Fortement démonétisé, il peut néanmoins encore séduire à défaut, en agitant la menace islamiste. À cet égard, j’’observe que les islamophobes, de tous bords, refont la même erreur qu’’à l’’époque du défunt danger communiste en identifiant l’Islam comme ennemi unique.
    En réalité, au risque de me répéter, les États-Unis instrumentalisent un illusoire danger islamiste unifié pour mieux imposer leur hégémonie. Il faut donc en finir avec le matérialisme et l’’unilatéralisme américain dans tous les domaines. Une chance inespérée s’’offre à nous : connaissant une crise sans précédent, les États-Unis deviennent de plus en plus vulnérables. C’’est donc le moment pour que la France, mais aussi l’’Europe et les peuples non-alignés du monde entier résistent, fassent entendre leur voix et connaître leurs différences afin d’’assumer leur destin et d’obtenir la libération salvatrice.
    Propos recueillis par Pierre CARVIN L’Action Française 2000– du 5 au 18 octobre 2006

  • BHL sur la Syrie : « al-Assad et Poutine ont gagné » –

    BHL s’en prend à la dictature de l’opinion publique. Quand le peuple ne veut pas que des massacres et des guerres illégales soient commis en son nom pour défendre les intérêts d’Israël, BHL estime qu’il s’agit là de la dictature de l’opinion public. Il nous rappelle aussi les bienfaits de ses guerres pour Israël en Libye, en Bosnie… pays contaminés par l’uranium appauvri américain. Il se fout vraiment du monde, mais on a l’habitude.

    Il va même jusqu’à nous expliquer que Bashar Al-Assad est celui qui soutient les isalmistes, alors que nous savons tous que le président Al-Assad et son allié le Hezb’Allah sont ceux qui protègent les Chrétiens contre les islamistes saoudiens soutenus quant à eux par Israël et l’occident.

    Bernard-Henry Lévy, en France comme en Syrie, la dictature de l’opinion publique s’appellent la démocratie.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Le bilan de l’OSDH est concluant : Bachar ne massacre pas son peuple

     

    Le bilan de l’OSDH est concluant : Bachar ne massacre pas son peuple
    L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un organisme proche de la rébellion financé par les monarchies arabes et les Etats occidentaux et dont le siège se trouve à Londres vient de publier son bilan des victimes de trente mois de guerre en Syrie. Ces chiffres aussi macabres que surprenants révèlent la malhonnêteté des médias mainstream et contredisent la propagande pro-interventionniste.

    Ce 1er septembre 2013, l'OSDH a annoncé qu'en 30 mois de conflit, il y aurait eu 110.371 morts.

    Deux lignes plus loin, l'organisation des droits de l'homme anti-Assad apporte quelques précisions stupéfiantes : au total 45.478 combattants loyalistes auraient été tués depuis le début du conflit.

    Vous avez bien lu : 45.478 combattants loyalistes.

    Cela voudrait dire que depuis le 15 mars 2011 qui marque le début de la révolte, il y aurait en moyenne plus de 15 soldats et miliciens gouvernementaux tués chaque jour.

    Cela signifie aussi que près de la moitié des victimes de la guerre sont des soldats et des miliciens loyalistes !

    Le nombre de « soldats de Bachar » tués est ainsi nettement supérieur au nombre de civils tués.

    D'autre part, l'armée arabe syrienne étant essentiellement composée de conscrits, c'est-à-dire de citoyens qui défendent leur pays, leurs institutions et leur gouvernement, on peut dire que l'armée est indissociable du peuple syrien.

    Par conséquent, il est aussi malhonnête de tenir Assad pour responsable de la mort de plus de 110.000 Syriens comme le font les médias et les militants provocateurs que de mettre le peuple et le gouvernement syriens dos à dos puisque la première victime de la guerre de Syrie, c'est l'armée, donc le peuple en uniforme, donc le « peuple pro-Assad ».

    Venons-en à présent au nombre de victimes civiles. L'OSDH dénombre 40.146 tués.

    Ce chiffre ne distingue pas les Syriens que l'on pourrait globalement qualifier de « pro-gouvernementaux » ou de « pro-rébellion ».

    Le nombre de civils, femmes et enfants inclus, que l'on peut situer dans le camp des pro-Assad, des anti-rebelles ou des neutres est sans doute extrêmement élevé surtout si l'on tient compte des tueries de masse commises ces dernières semaines par les groupes terroristes dans les zones kurdes du Nord du pays (Tell Aran, Tell Hassel, Tel Abyad, Sereqaniye), dans les quartiers et les villages chiites (Nubbol-Zahra, Hatlah), alaouites (Lattaquieh) et chrétiens (Marmarita, al Duvair, Jaramana) et parmi les sunnites patriotes un peu partout dans le pays.

    Les groupes armés anti-régime ont d'ailleurs revendiqué des centaines d'exécutions de civils y compris des enfants, soupçonnés de sympathie envers le régime syrien.

    Parmi les victimes civiles du conflit, comptons également les Syriens massacrés par des groupes non identifiés (Houla en 2012 et Banias en 2013).

    Du côté des victimes de l'opposition armée, l'OSDH a comptabilisé 21.850 tués, soit deux fois moins que de militaires syriens tués et un cinquième du nombre total de victimes de la guerre.

    Ces groupes armés se livrent eux-même à des guerres intestines qui entraînent la mort de nombreux combattants pro-rébellion ainsi que leurs familles.

    Parmi les 40.146 victimes civiles du confit syrien, il faudrait donc tenir compte des centaines de civils pro-rebelles tués par des rebelles.

    Le 26 août dernier, par exemple, une vingtaine d'habitants du village Madmouma à Idlib ont été exécutés par un groupe radical anti-régime. Aucun loyaliste ne se trouvait dans la zone.

    Parmi les victimes de Madmouma, on compte plusieurs femmes et enfants exécutés d'une balle dans la tête. Le groupe rebelle Ahrar Al Cham et l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL) s'accusent mutuellement.

    A la lecture du bilan tragique de l'OSDH, deux conclusions s'imposent :

    Soit on appréhende la situation syrienne d'un point de vue légaliste et l'on dit : « ce n'est pas Bachar mais la rébellion qui massacre le peuple syrien. Par conséquent, l'Etat syrien a raison de lutter contre le terrorisme pour restaurer la paix dans le pays comme n'importe quel autre Etat dans le monde »

    Soit on analyse la crise syrienne sous l'angle humanitaire à l'aune des intérêts du peuple syrien et l'on dit : « Bachar et la rébellion sont pareillement responsables de la violence en Syrie. Dès lors, il faudrait encourager les deux camps à dialoguer afin d'épargner la vie des Syriens. »

    L'une et l'autre conclusion nous amènent en tout cas à défendre la non-ingérence et la paix en Syrie.
    source :
  • Les lanceurs d'alerte : vigies ou pirates ?

    Jullian Assange, Edward Snowdon, Bradley Manning, ces trois personnages hors du commun ont fait beaucoup parler d’eux. Accusés de traîtrise et d’espionnage, tous les trois connaissent, malgré des soutiens d’importance, l’opprobre et la vindicte des institutions politiques. Le premier est reclus dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, le second a obtenu, non sans mal, l’asile politique en Russie mais pour une durée limitée et le troisième, misérable soldat de deuxième classe dans l’armée américaine, vient d’être condamné à 35 ans de prison. Quelles étaient donc leurs véritables motivations ? A les entendre, tous les trois affirment avoir livré et détourné des documents diplomatiques et militaires par pur altruisme, dans le seul but de parvenir à une paix sociale en obtenant des gouvernements et spécialement américain de rétablir la « protection de la vie privée », à lutter contre la corruption, etc.
    Polémia s’est intéressée au cas de ces « whistleblowers »  en publiant deux articles issus de la presse anglo-saxonne et dont on trouvera en notes les liens des originaux. « Le Monde », avec le recul, a publié, sous la signature de Frédéric  Joignot journaliste et romancier, une analyse distinguant les dénonciateurs américains des « lanceurs d’alerte » français. La nuance est parfois subtile ; nous la soumettons à la réflexion de nos lecteurs.

    Aux Etats-Unis, les « whistleblowers » dénoncent des dérives ou des abus de pouvoir déjà existants. En France, l’expression « lanceurs d’alerte » désigne ceux qui anticipent un risque environnemental ou sanitaire. La loi commence à les protéger.

    Les « lanceurs d’alerte » sont des personnages controversés, qui font couler beaucoup d’encre. Petit rappel de l’actualité récente : le 22 juin, l’analyste de l’Agence nationale de sécurité américaine, la NSA, Edward Snowden est inculpé d’ « espionnage » pour avoir transmis à la presse les documents top secret des deux programmes de surveillance massive Prism et XKeyscore. Réfugié à Hongkong, il déclare : « Je suis prêt à tout sacrifier, (1) car je ne peux pas, en conscience, laisser le gouvernement américain détruire la protection de la vie privée. » Le 9 août, Barack Obama doit s’expliquer sur ces écoutes généralisées : il assure que les Etats-Unis n’espionnent pas « les gens ordinaires » et promet davantage de transparence. Enfin, le 21 août, Bradley Manning – qui a fourni, courant 2010, 250.000 câbles diplomatiques et 500.000 rapports militaires classés secret défense à WikiLeaks – se voit condamné à trente-cinq ans de prison par un tribunal militaire américain. Aux Etats-Unis, l’ONG Freedom of the Press Foundation (Fondation pour la liberté de la presse) milite pour qu’il reçoive le prix Nobel de la paix.

    Devoir moral

    Dans les deux cas, ces hommes se sont prévalus d’un devoir moral (2) pour divulguer des informations secrètes. Ce faisant, ils sont devenus des héros pour les uns, des irresponsables, voire des traîtres, pour d’autres. Pourtant, l’action de ces citoyens s’inscrit dans une longue tradition américaine, qui remonte à la lutte contre la corruption dans l’armée pendant la guerre de Sécession. Aux Etats-Unis, le whistleblower – « celui qui souffle dans le sifflet » – est un employé ou un fonctionnaire qui révèle à sa direction, à la police ou à la presse la malhonnêteté d’une administration, la corruption d’une direction, un commerce nuisible à la santé ou une atteinte aux libertés, avec la volonté de défendre l’intérêt public. Au Canada, on traduit le mot par « dénonciateur ». Souvent considérés comme des « délateurs » ou des « mouchards », les whistleblowers sont depuis longtemps protégés par les gouvernements américains.

    Ralph Nader, célèbre militant des droits des consommateurs, a donné ses lettres de noblesse au whistle blowing. Dans An Anatomy of Whistle Blowing « une anatomie du coup de sifflet » (Penguin) – texte paru en 1974 dans Whistle Blowing, avec deux essais de Petkas et Blackwell -, il proclame : « La volonté et la possibilité des employés de siffler une faute est la dernière ligne de défense des citoyens ordinaires contre le déni de leurs droits et de leurs intérêts par des institutions secrètes et puissantes.» L’expression devient alors populaire, comme les whistleblowers.

    Les exemples sont nombreux et retentissants

    En 1971, l’analyste militaire Daniel Ellsberg fournit au New York Times les Pentagon Papers (« papiers du Pentagone ») qui dévoilent l’intensification de l’engagement militaire américain au Vietnam, ce qui lui vaut d’être poursuivi pour vol, conspiration et espionnage. En 1974, l’affaire du Watergate est divulguée au Washington Post par Mark Felt, l’un des chefs du FBI. En 1979, lorsqu’un accident grave survient dans la centrale nucléaire de Three Mile Island, des écologistes décident d’alerter le public.

    Toutes ces affaires sont évidemment relayées par de nombreux débats médiatiques. En 1989, le Congrès américain promulgue le Whistleblower Protection Act afin de défendre toute personne apportant la preuve d’  « une infraction à une loi, à une règle ou à un règlement » ou encore d « une mauvaise gestion évidente, d’un flagrant gaspillage de fonds, d’un abus de pouvoir ou d’un danger significatif et spécifique en ce qui a trait à la santé et à la sécurité du public ».

    Cette loi se voit renforcée, en 2000, par le No-FEAR Act, puis, en 2012, par le Whistleblower Protection Enhancement Act. Ces dispositifs n’ont cependant pas empêché l’inculpation d’Edward Snowden, au grand regret de Stephen Kohn, le directeur de l’association National Whistleblowers Center. En effet, la plupart des employés fédéraux dépendant de l’exécutif et du renseignement ne sont pas protégés par le Whistleblower Protection Act.

    « Prophètes de malheur »

    L’expression française « lanceur d’alerte », elle, s’inspire de cette tradition, mais en l’élargissant. Elle a été forgée en France par deux sociologues, Francis Chateauraynaud et Didier Torny, dans leur ouvrage de 1999 Les Sombres Précurseurs. Une sociologie pragmatique de l’alerte et du risque. Mais, selon Chateauraynaud, le terme est apparu pour la première fois fin 1994, au cours de réunions de travail avec le sociologue Luc Boltanski, un spécialiste de la dénonciation des injustices : « C’était l’époque de la maladie de la vache folle et de sa possible transmission à l’homme, se souvient-il. Certains prédisaient une épidémie massive de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui a fait plus de 200 victimes humaines. D’où notre intérêt pour ce qu’Hans Jonas, le philosophe qui a inventé l’idée du principe de précaution, appelait “ les prophètes de malheur ” : les chercheurs ou les militants alarmistes, qui voient parfois juste. Mais nous trouvions que les cantonner dans un rôle de Cassandre n’était pas suffisant. »

    C’est la rencontre avec le toxicologue Henri Pézerat, fondateur de l’association Alert – qui a identifié les dangers de l’amiante et obtenu son interdiction en 1997 -, qui sera déterminante. Pézerat ne se considérait pas comme un prophète, mais comme un militant de la prévention des risques professionnels qui a passé sa vie à faire le siège des autorités. Comment l’appeler alors ?

    Affaire du sang contaminé

    « Depuis l’accident de Bhopal, en Inde [fuites de gaz toxique émanant d'une usine américaine], en 1984, et ses 8 000 morts, l’explosion du réacteur de Tchernobyl en 1986, l’apparition brutale du sida ou l’affaire du sang contaminé, nos sociétés semblent avoir perdu en partie le contrôle des progrès technologiques, des pollutions industrielles ou de la surveillance médicale, poursuit Francis Chateauraynaud. Des organismes de vigilance comme Greenpeace se sont développés, prenant le relais des Etats, multipliant les alarmes. De simples citoyens et des chercheurs font la même chose, dénoncent l’aveuglement des administrations et les conflits d’intérêts. D’où l’idée de les appeler des lanceurs d’alerte. A la différence du whistleblower, qui révèle une dérive ou un abus de pouvoir déjà existant, le lanceur anticipe un risque. Il révèle un danger sous-évalué, ou méconnu. Il veut arrêter un processus qu’il croit fatal. Parfois, il décrit des phénomènes inédits, difficiles à prouver. » C’est le cas d’Anne-Marie Casteret qui révèle, dès 1987, l’affaire du sang contaminé, ou d’Irène Frachon avec le Mediator, qui doit mener une longue enquête épidémiologique avant d’être entendue.

    Une longue liste de craintes

    En ce début de XXIe siècle, la liste des craintes s’allonge : réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, désertification, déchets nucléaires, pollution chimique, maladies émergentes, dangers de la pénétration dans le corps humain des nanoparticules, surveillance de la vie privée, etc. Celle des lanceurs d’alerte aussi. Cette multiplication des alarmes peut avoir des effets pervers, selon Claude Gilbert, spécialiste des risques collectifs au CNRS : « Une sensibilité excessive à tout signal d’alerte transforme parfois les chercheurs en guetteurs d’apocalypse. »

    « Il faut pourtant les protéger, comme les whistleblowers aux Etats-Unis », affirme André Cicolella, dont l’histoire a fait connaître les lanceurs d’alerte en France. Toxicologue à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), il constate les effets nocifs des éthers de glycol – les solvants utilisés dans les peintures et les détergents – et organise, en avril 1994, un colloque international sur le sujet. Une semaine avant sa tenue, il est licencié pour « faute grave » par l’Institut. « Ce fut un choc de se retrouver du jour au lendemain sans travail, quand on croyait oeuvrer pour le bien commun, commente-t-il. Mais je ne regrette rien. C’est souvent la destinée des lanceurs d’alerte, au début… » En octobre 2000, la Cour de cassation reconnaît le caractère abusif de son éviction et le rétablit dans ses droits. « L’arrêt reconnaît l’indépendance due aux chercheurs, c’est important, fait remarquer André Cicolella. C’est la première légitimation d’une alerte scientifique allant contre la direction d’une institution. » Que pense-t-il de l’affaire Snowden ? « Il est courageux. Il a choisi l’intérêt public alors qu’il risque sa liberté. »

    Scientifiques placardisés

    Depuis, le toxicologue a créé, avec d’autres chercheurs, le Réseau environnement santé, dont les alertes ont mené en juin 2010 à l’interdiction des biberons contenant du bisphénol A. Il a également milité pour que l’on protège légalement les lanceurs d’alerte. Pour cela, il a rencontré les juristes Christine Noiville et Marie-Angèle Hermitte, spécialistes des risques techniques et scientifiques.

    « Un arrêt aussi clair que celui qui a été rendu en faveur de Cicolella ne suffisait pas, explique cette dernière, il fallait réfléchir à une loi protégeant les gens comme lui. Etablir une typologie. » Durant les années 2000, Marie-Angèle Hermitte a ainsi rencontré beaucoup de lanceurs d’alerte, scientifiques placardisés ou militants décriés. »   « Quand un lanceur d’alerte dénonce un danger ignoré, explique-t-elle, il remet en cause des expertises, des évaluations, des autorisations de mise sur le marché par les agences de vigilance. Il rencontre beaucoup d’animosité, se retrouve isolé ou dénigré, d’autant qu’il peut se tromper. »

    Pour elle, le lanceur d’alerte doit être défendu parce qu’il constitue « une sécurité de dernier recours quand le système de surveillance est défaillant ». Inspirée par le Whistleblower Protection Act et par les décisions de justice en France, elle a travaillé à la rédaction d’un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alertes sanitaires et environnementales. Poussé par Marie-Christine Blandin et le groupe Europe Ecologie-Les Verts, le texte a été proposé au Parlement en octobre 2012, puis adopté le 3 avril 2013. Une définition du lanceur d’alerte y est écrite : « Toute personne physique ou morale a le droit de rendre publics ou de diffuser un fait, une donnée ou une action, dès lors que la méconnaissance de ce fait, de cette donnée ou de cette action lui paraît faire peser un risque grave sur la santé publique ou pour l’environnement. »

    Une loi consensuelle ?

    Ronan Dantec, le rapporteur de la loi au Sénat, parle d’une « avancée démocratique et citoyenne majeure ». « Ce n’est pas un texte consensuel, c’est dommage, affirme-t-il. L’UMP a voté contre, à la suite d’un fort lobbying du Medef. Dès la rentrée, je vais me démener pour instaurer la commission nationale qui doit étudier les alertes recensées. »

    Qu’en pense Marie-Angèle Hermitte ? « C’est insuffisant. La loi propose aux lanceurs d’alerte de s’adresser aux préfets pour être entendus, je doute que cela aille bien loin. Il faudrait que la Commission, actuellement sans vrai pouvoir, ait une véritable capacité d’instruction des dossiers litigieux, sans écarter les signaux d’alerte. » Aujourd’hui, même un message d’apparence paranoïaque peut être rattrapé par la réalité.

     Frédéric  Joignot
    Le Monde.fr 5/09/2013
    (article prélevé sur le site du Monde le 7/09/2013 à 14h.30)

    Notes :

    Voir :
    (1) « Ils ont dit la vérité. Ils seront exécutés (Guy Béart) »
    (2) Qui est Edward Snowden ? – Discours de Glenn Greewald, le journaliste qui a divulgué l’affaire Snowden/NSA au monde

  • La démence destructrice de l'Amérique sanguinaire

    http://antiimperialism.files.wordpress.com/2012/04/bloody_us_empire30-e1334864205386.gif?w=650

    L'ivresse de la guerre, nourrie à l'euphorie nationaliste qui s'était emparée du pays au lendemain des attentats du 11-Septembre, s'est aujourd'hui dissipée aux Etats-Unis. La rhétorique ronflante du patriotisme et de la destinée nationale, claironnant notre devoir de refaçonner le monde par la violence, de libérer les opprimés et d'implanter la démocratie au Moyen-Orient, est enfin mise à nu dans toute sa vacuité et son absurdité.
    La machine de guerre a épuisé tous ses stratagèmes éculés. Elle a diffusé en boucle ses habituelles images d'horreurs ; elle a péroré sur le risque, si jamais nous n'allions pas bombarder, de voir l'affreux dictateur tourner ses armes de destruction massive contre nous ; elle a invoqué le  sacrifice de la nation durant la seconde guerre mondiale, le ministre des affaires étrangères Kerry assimilant même la situation à un "Munich contemporain". Rien n'y a fait.
    C'est une remarque désinvolte de Kerry le clown qui a ouvert la porte à une initiative russe, fournissant du même coup au gouvernement Obama une échappatoire commode à son bellicisme aveugle et à ce qui aurait été une humiliante défaite sur la scène intérieure.
    PILLAGE DES FINANCES PUBLIQUES
    Après douze longues et vaines années de guerre en Afghanistan et dix autres en Irak, l'opinion est lasse des mensonges de sa classe politique, écœurée par l'infinie violence de l'empire et opposée à ce qu'on continue à injecter des milliards de milliards de dollars dans une machine de guerre qui dégage des bénéfices colossaux pour une petite coterie d'entreprises du secteur militaro-industriel et de fabricants d'armes, dont Raytheon et Halliburton, pendant que nous sommes économiquement et politiquement phagocytés de l'intérieur. La fête est finie.
    Comme chaque génération le redécouvre devant les corps sans vie de sa jeunesse et le pillage de ses finances publiques par les profiteurs de guerre, le mythe de la guerre est un mensonge. La guerre ne parvient plus à détourner les Américains d'un déclin qui est train de transformer leur pays en une oligarchie des entreprises, en une nation où le "consentement des gouvernés" n'est plus qu'une farce cruelle. La guerre ne peut occulter ce que nous sommes devenus.
    La guerre a fait de nous un pays qui, ouvertement, torture et enferme indéfiniment des êtres humains dans toute une constellation de colonies pénitentiaires d'outre-mer. La guerre dépêche des escadrons de la mort chargés d'assassiner nos ennemis partout sur la planète, y compris des citoyens américains. La guerre nous voit terroriser des populations entières, y compris des populations contre lesquelles nous ne sommes pas officiellement en conflit, par le truchement de drones armés qui survolent nuit et jour de modestes villages du Pakistan, du Yémen, de la Somalie, de l'Irak et de l'Afghanistan.
    La guerre, au nom de la sécurité nationale, a mis en lambeaux nos libertés civiques les plus fondamentales. La guerre a fait de nous le peuple le plus espionné, le plus surveillé, le plus écouté et le plus photographié de l'histoire de l'humanité.
    La guerre a réduit nos plus courageux dissidents et lanceurs d'alerte – ceux-là même qui nous ont dévoilé les crimes de la guerre et de l'empire, de Chelsea (anciennement Bradley) Manning à Edward Snowden – au rang de prisonniers politiques persécutés ou d'êtres traqués. La guerre a constitué quelques immenses fortunes, comme toujours, pendant que nos écoles, nos bibliothèques et nos casernes de pompiers sont fermées au nom de l'austérité budgétaire, pendant que disparaissent nos programmes d'aide sociale pour les enfants et les seniors, que des villes comme Detroit se déclarent en faillite et que le sous-emploi et le chômage endémique. Détroit était le fleuron de la production automobile américaine.
    RÉALITÉ DOULOUREUSE ET AVEUGLANTE
    Plus personne ne connaît la vérité de l'Amérique. Ce vaste village Potemkine que nous sommes devenus, ce mensonge monstrueux que sont les Etats-Unis, passe, de Wall Street à Washington, par la manipulation délibérée des chiffres de la finance et des statistiques officielles.
    Après des années passées dans les vapeurs de l'ivresse, voilà que sonne l'heure du réveil à une réalité douloureuse et aveuglante. Nous voilà confrontés à de sinistres vérités, sur nous-mêmes et sur cette machine de guerre. Nous avons compris que nous ne pouvons pas transposer nos "vertus"par la violence, que parler de droits de l'homme, dès lors que l'on emploie l'arsenal d'armes industrielles de la guerre moderne, est une pure absurdité.
    Nous percevons tout ce qu'ont d'orwellien les déclarations de Barack Obama et de John Kerry assurant à la communauté internationale que les Etats-Unis ne prévoient rien qu'une action "incroyablement petite, limitée" en Syrie, et pas une guerre. Nous savons que les projets du Pentagone pour anéantir les bunkers de commandement, les terrains d'aviation, les batteries d'artillerie ou les lance-missiles utilisés pour des attaques chimiques constituent bien ce que les dirigeants réfutent : une guerre.
    Nous savons que le lancement de plusieurs centaines de missiles Tomahawk par des destroyers et des sous-marins basés en Méditerranée sur des installations militaires et de commandement de l'Etat syrien sera perçu par les Syriens comme un acte de guerre – nous penserions la même chose si ces missiles étaient lancés contre nous.
    "DES DOMMAGES COLLATÉRAUX SONT PROBABLES"
    Un Tomahawk transporte une charge de 450 kg, ou 166 sous-munitions. La puissance destructrice d'un seul Tomahawk est terrifiante ; des centaines de Tomahawks, c'est la mort qui frappe aveuglément depuis le ciel.
    Nous avons entendu cette rhétorique calibrée qui, si jamais la boîte de Pandore de la guerre se trouvait grande ouverte et laissait le chaos s'abattre sur la Syrie, n'exclut pas le déploiement de troupes au sol. Nous avons écouté le général Martin Dempsey, le chef d'état-major des armées, reconnaître que "des dommages collatéraux sont probables" ; nous savons que cela veut dire que des civils seront tués pour empêcher le régime de Bachar Al-Assad de survivre.
    Seule la logique captieuse de la guerre peut donner une apparence rationnelle à un tel énoncé. Cette logique captieuse ne peut plus se cacher derrière le paravent des drapeaux qu'on brandit, de la "gloire" et de l'"honneur" grandiloquents, des discours politiques hypocrites et de l'exaltation qui accompagne la maladie nationaliste : s'il déclenche une nouvelle guerre, Barack Obama et la machine de guerre qu'il sert doivent s'attendre au tollé général d'une opinion révulsée.
    Texte Traduit de l'anglais par Julie Marcot l'échelle de Jacob

    http://1.bp.blogspot.com/-UNIkCKqeuXA/UiIAtOW-biI/AAAAAAAAkOQ/ASpEO9ldT0o/s1600/war-criminals.jpg
    http://konigsberg.centerblog.net/2586-la-demence-destructice-de-amerique-satanique