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insécurité - Page 900

  • Les condamnations dérisoires des casseurs de la manifestation pro-palestienne interdite

    Trois peines de prison avec sursis et une relaxe ont été prononcées ce soir par le tribunal correctionnel de Paris lors des premiers procès en lien avec la manifestation pro-palestinienne interdite samedi dans la capitale, théâtre de violents débordements.

    La peine la plus lourde, 10 mois avec sursis, a été prononcée contre un ingénieur de 33 ans, reconnu coupable de rébellion et de participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser. L’homme, un père de famille au casier judiciaire vierge, qui comparaissait vêtu notamment d’une veste de costume beige, a été qualifié de « meneur » par le procureur de la République, qui avait requis six mois de prison ferme et un mandat de dépôt.La chambre 23-2 du tribunal correctionnel a prononcé la non-inscription de sa condamnation au casier judiciaire.

    Un autre homme, informaticien de 33 ans et père de trois enfants, a écopé de 4 mois de prison avec sursis pour les mêmes délits ainsi que celui de dissimulation de son visage lors de la manifestation. Il a également été condamné à verser 1.150 euros à un policier, blessé à la suite de son interpellation. Le procureur avait requis quatre mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, à son encontre.

    Devant la chambre 23-1 du tribunal correctionnel, une femme de 31 ans résidant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d’intérêt général, notamment pour violences sur les forces de l’ordre, en l’occurrence un jet de bombe lacrymogène.
    Enfin, un prévenu, arrêté place de la Bastille alors que la manifestation avait lieu à Barbès, dans un autre quartier de la capitale, a été relaxé des faits de rébellion qui lui étaient reprochés.

    Les quatre prévenus étaient jugés en comparution immédiate, une procédure accélérée. Sept autres personnes placées en garde à vue devaient être jugées mardi, toujours en comparution immédiate, pour des violences à l’encontre des forces de l’ordre lors de cette manifestation. Tout le monde pourra reconnaître la relative clémence de ces jugements en comparaison des 9 mois de prison ferme d’Anne-Sophie Lecrère ou du traitement des opposants au mariage homosexuel. Ce n’est pas tout de prôner la fermeté, encore faut-il s’en donner les moyens !

    http://medias-presse.info/les-condamnations-derisoires-des-casseurs-de-la-manifestation-pro-palestienne-interdite/13176

  • Les condamnations dérisoires des casseurs de la manifestation pro-palestienne interdite

    Trois peines de prison avec sursis et une relaxe ont été prononcées ce soir par le tribunal correctionnel de Paris lors des premiers procès en lien avec la manifestation pro-palestinienne interdite samedi dans la capitale, théâtre de violents débordements.

    La peine la plus lourde, 10 mois avec sursis, a été prononcée contre un ingénieur de 33 ans, reconnu coupable de rébellion et de participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser. L’homme, un père de famille au casier judiciaire vierge, qui comparaissait vêtu notamment d’une veste de costume beige, a été qualifié de « meneur » par le procureur de la République, qui avait requis six mois de prison ferme et un mandat de dépôt.La chambre 23-2 du tribunal correctionnel a prononcé la non-inscription de sa condamnation au casier judiciaire.

    Un autre homme, informaticien de 33 ans et père de trois enfants, a écopé de 4 mois de prison avec sursis pour les mêmes délits ainsi que celui de dissimulation de son visage lors de la manifestation. Il a également été condamné à verser 1.150 euros à un policier, blessé à la suite de son interpellation. Le procureur avait requis quatre mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, à son encontre.

    Devant la chambre 23-1 du tribunal correctionnel, une femme de 31 ans résidant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d’intérêt général, notamment pour violences sur les forces de l’ordre, en l’occurrence un jet de bombe lacrymogène.
    Enfin, un prévenu, arrêté place de la Bastille alors que la manifestation avait lieu à Barbès, dans un autre quartier de la capitale, a été relaxé des faits de rébellion qui lui étaient reprochés.

    Les quatre prévenus étaient jugés en comparution immédiate, une procédure accélérée. Sept autres personnes placées en garde à vue devaient être jugées mardi, toujours en comparution immédiate, pour des violences à l’encontre des forces de l’ordre lors de cette manifestation. Tout le monde pourra reconnaître la relative clémence de ces jugements en comparaison des 9 mois de prison ferme d’Anne-Sophie Lecrère ou du traitement des opposants au mariage homosexuel. Ce n’est pas tout de prôner la fermeté, encore faut-il s’en donner les moyens !

    http://medias-presse.info/les-condamnations-derisoires-des-casseurs-de-la-manifestation-pro-palestienne-interdite/13176

  • De Gaza à Barbès

    Aligner sa politique sur cette d’Israël d’un côté, encourager une forte immigration arabe et majoritairement musulmane pendant des décennies de l’autre… puis s’étonner.

    Seuls nos hommes politiques en sont capables, mais ils sont du même coup responsables des scènes de guerre vues à Barbès et Sarcelles ce week-end.

    Voitures brûlées, synagogue attaquée, policiers agressés… Une violence qui n’est pas nouvelle mais qui s’intensifie d’année en année. Les islamo-racailles se reconnaissent, prennent conscience de leur nombre et donc de leurs forces…

    Ils ne se battent évidemment pas tant pour Gaza que contre la France et c’est ce que refusent d’avouer ou de reconnaitre nos dirigeants. C’est pourtant ça qui devrait les préoccuper.

    Les dégâts sont immenses, les condamnations timides pour nos pros de l’indignation et les manifestations qui avaient été interdites sont désormais … autorisées mercredi prochain. Une récompense pour bon comportement sans doute.

    En face d’un phénomène qu’ils sont incapables d’endiguer, ils baissent les armes, retirent les forces de l’ordre ou les empêchent d’intervenir et ne remettent par ailleurs jamais en cause leur politique internationale… et c’est la France qui subit les dégâts d’un conflit qui s’est étendu sur ses terres sans que son peuple n’ait rien demandé ni voulu.

    http://www.contre-info.com/de-gaza-a-barbes

  • Le Secrétaire général de l’ONU troublé par les menaces contre les Chrétiens à Mossoul

    Déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon :

    "Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus fermes la persécution systématique de populations minoritaires en Iraq par l’« État islamique » (IS) et les groupes armés associés.  Il est particulièrement troublé par les informations faisant état de menaces contre les Chrétiens à Mossoul et autres régions de l’Iraq contrôlées par l’« État islamique », notamment un ultimatum pour soit se convertir, soit payer une taxe, soit quitter le pays ou alors faire face à une exécution imminente.  Selon des informations tout aussi révoltantes, les Turkomans, les Yazidis et les Shabaks sont menacés d’enlèvements, d’assassinats ou de la destruction de leurs biens et les maisons des Chrétiens, des Chiites et des Shabaks résidant à Mossoul ont été marquées.

    Au cours de ces dernières années, les communautés minoritaires qui ont vécu ensemble pendant des milliers d’années et dans la province de Ninewa ont fait l’objet d’attaques directes et de persécutions par l’« État islamique » et les groupes armés associés.  Des dizaines de milliers de membres de ces groupes de minorités ethniques et religieuses ont été déplacés ou forcés de fuir et de chercher refuge ailleurs, tandis que de nombreux autres ont été exécutés ou enlevés.

    Le Secrétaire général réitère que toute attaque systématique contre la population civile ou des groupes de la population civile en raison de leur appartenance ethnique, leurs croyances religieuses ou leur foi pourrait constituer un crime contre l’humanité, dont les auteurs seront tenus responsables.  Tous les groupes armés, en particulier l’« État islamique » et les formations associées, doivent se conformer au droit international humanitaire et protéger les civils vivant dans les zones qu’ils contrôlent.

    Les Nations Unies continueront à intensifier leurs efforts, en coopération avec le Gouvernement de l’Iraq et le Gouvernement régional du Kurdistan, pour répondre aux besoins humanitaires urgents de ceux qui ont été déplacés à cause du conflit en cours et de la menace terroriste à laquelle les groupes minoritaires iraquiens, le pays et la région sont confrontés."

    Michel Janva

  • Bataille rangée communautariste en plein Paris

    La France n'est plus qu'un vaste cocktail Molotov qui attend l'incident qui allumera la mèche pour l'embraser.   

    Malgré l’interdiction, de nombreux militants pro-palestiniens se sont rassemblés le 19 juillet à Barbès dans le nord de Paris pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza. Munis de pancartes, ils scandaient : « Palestine vivra, Palestine vaincra » ou encore « Israël assassin, Hollande complice ». Certains militants ont brûlé des drapeaux israéliens, ceci sous l’œil impavide des CRS positionnés au lieu de départ dès le début de l’après midi.

    Partie de Barbès, la manifestation s’est dirigée vers Château-Rouge. Les CRS ont alors bloqué l’accès vers la gare du Nord. Vers 16 H, la situation a commencé à dégénérer, des manifestants ont jeté des pétards, cailloux et autres projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le gros de la manifestation qui comptait un millier de personnes a commencé à refluer mais de petits groupes sont restés sur place pour en découdre avec les fonctionnaires de police mettant la main sur des projectiles plus volumineux (poubelles renversées, pavé, bout de bois de palette). Ils ont incendié un fourgon RATP et cassés des vitrines. L’AFP indique qu’il y aurait au moins cinq policiers blessés, la préfecture de police de Paris, quant à elle, parle de 38 personnes interpellées.

    Quatre enseignements sont à tirer de ces échauffourées :

    Lire la suite 

  • Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie

    Blocage de sites Web, interdiction préventive de sortie de territoire, création de la notion d’« entreprise individuelle terroriste » : le projet de loi du ministre de l’intérieur présenté mercredi durcit considérablement la législation antiterroriste française. En janvier dernier, le philosophe Giorgio Agamben retournait l’obsession sécuritaire des Etats modernes pour en révéler l’axiome tacite : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais des sociétés fonctionnant sur un tel principe peuvent-elles encore être définies comme démocratiques, ou même comme politiques ?

    Une citoyenneté réduite à des données biométriques

    L’article 20 de la loi de programmation militaire, promulguée le 19 décembre, autorise une surveillance généralisée des données numériques, au point que l’on parle de « Patriot Act à la française ». Erigé en priorité absolue, l’impératif de sécurité change souvent de prétexte (subversion politique, « terrorisme ») mais conserve sa visée : gouverner les populations. Pour comprendre son origine et tenter de le déjouer, il faut remonter au XVIIIe siècle…
    La formule « pour raisons de sécurité » (« for security reasons », « per ragioni di sicurezza ») fonctionne comme un argument d’autorité qui, coupant court à toute discussion, permet d’imposer des perspectives et des mesures que l’on n’accepterait pas sans cela. Il faut lui opposer l’analyse d’un concept d’apparence anodine, mais qui semble avoir supplanté toute autre notion politique : la sécurité.
    On pourrait penser que le but des politiques de sécurité est simplement de prévenir des dangers, des troubles, voire des catastrophes. Une certaine généalogie fait en effet remonter l’origine du concept au dicton romain Salus publica suprema lex (« Le salut du peuple est la loi suprême »), et l’inscrit ainsi dans le paradigme de l’état d’exception. Pensons au senatus consultum ultimum et à la dictature à Rome (1) ; au principe du droit canon selon lequel Necessitas non habet legem (« Nécessité n’a point de loi ») ; aux comités de salut public (2) pendant la Révolution française ; à la Constitution du 22 frimaire de l’an VIII (1799), évoquant les « troubles qui menaceraient la sûreté de l’Etat » ; ou encore à l’article 48 de la constitution de Weimar (1919), fondement juridique du régime national-socialiste, qui mentionnait également la « sécurité publique ».
    Quoique correcte, cette généalogie ne permet pas de comprendre les dispositifs de sécurité contemporains. Les procédures d’exception visent une menace immédiate et réelle qu’il faut éliminer en suspendant pour un temps limité les garanties de la loi ; les « raisons de sécurité » dont on parle aujourd’hui constituent au contraire une technique de gouvernement normale et permanente.
    Davantage que dans l’état d’exception, Michel Foucault (3) conseille de chercher l’origine de la sécurité contemporaine dans les débuts de l’économie moderne, chez François Quesnay (1694-1774) et les physiocrates (4). Si, peu après les traités de Westphalie (5), les grands Etats absolutistes ont introduit dans leur discours l’idée que le souverain devait veiller à la sécurité de ses sujets, il fallut attendre Quesnay pour que la sécurité — ou plutôt la « sûreté » — devienne le concept central de la doctrine du gouvernement.
    Prévenir les troubles ou les canaliser ?
    Son article consacré aux « Grains » dans l’Encyclopédie demeure, deux siècles et demi plus tard, indispensable pour comprendre le mode de gouvernement actuel. Voltaire dira d’ailleurs qu’une fois ce texte paru les Parisiens cessèrent de discuter de théâtre et de littérature pour parler d’économie et d’agriculture…
    L’un des principaux problèmes que les gouvernements devaient alors affronter était celui des disettes et des famines. Jusqu’à Quesnay, ils essayaient de les prévenir en créant des greniers publics et en interdisant l’exportation de grains. Mais ces mesures préventives avaient des effets négatifs sur la production. L’idée de Quesnay fut de renverser le procédé : au lieu d’essayer de prévenir les famines, il fallait les laisser se produire et, par la libéralisation du commerce extérieur et intérieur, les gouverner une fois qu’elles s’étaient produites. « Gouverner » reprend ici son sens étymologique : un bon pilote — celui qui tient le gouvernail — ne peut pas éviter la tempête mais, si elle survient, il doit être capable de diriger son bateau.
    C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la formule qu’on attribue à Quesnay, mais qu’en vérité il n’a jamais écrite : « Laisser faire, laisser passer ». Loin d’être seulement la devise du libéralisme économique, elle désigne un paradigme de gouvernement, qui situe la sécurité — Quesnay évoque la « sûreté des fermiers et des laboureurs » — non pas dans la prévention des troubles et des désastres, mais dans la capacité à les canaliser dans une direction utile.
    Il faut mesurer la portée philosophique de ce renversement qui bouleverse la traditionnelle relation hiérarchique entre les causes et les effets : puisqu’il est vain ou en tout cas coûteux de gouverner les causes, il est plus utile et plus sûr de gouverner les effets. L’importance de cet axiome n’est pas négligeable : il régit nos sociétés, de l’économie à l’écologie, de la politique étrangère et militaire jusqu’aux mesures internes de sécurité et de police. C’est également lui qui permet de comprendre la convergence autrement mystérieuse entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent.
    Prenons deux exemples pour illustrer cette apparente contradiction. Celui de l’eau potable, tout d’abord. Bien qu’on sache que celle-ci va bientôt manquer sur une grande partie de la planète, aucun pays ne mène une politique sérieuse pour en éviter le gaspillage. En revanche, on voit se développer et se multiplier, aux quatre coins du globe, les techniques et les usines pour le traitement des eaux polluées — un grand marché en devenir.
    Considérons à présent les dispositifs biométriques, qui sont l’un des aspects les plus inquiétants des technologies sécuritaires actuelles. La biométrie est apparue en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le criminologue Alphonse Bertillon (1853-1914) s’appuya sur la photographie signalétique et les mesures anthropométriques afin de constituer son « portrait parlé », qui utilise un lexique standardisé pour décrire les individus sur une fiche signalétique. Peu après, en Angleterre, un cousin de Charles Darwin et grand admirateur de Bertillon, Francis Galton (1822-1911), mit au point la technique des empreintes digitales. Or ces dispositifs, à l’évidence, ne permettaient pas de prévenir les crimes, mais de confondre les criminels récidivistes. On retrouve ici encore la conception sécuritaire des physiocrates : ce n’est qu’une fois le crime accompli que l’Etat peut intervenir efficacement.
    Pensées pour les délinquants récidivistes et les étrangers, les techniques anthropométriques sont longtemps restées leur privilège exclusif. En 1943, le Congrès des Etats-Unis refusait encore le Citizen Identification Act, qui visait à doter tous les citoyens de cartes d’identité comportant leurs empreintes digitales. Ce n’est que dans la seconde partie du XXe siècle qu’elles furent généralisées. Mais le dernier pas n’a été franchi que récemment. Les scanners optiques permettant de relever rapidement les empreintes digitales ainsi que la structure de l’iris ont fait sortir les dispositifs biométriques des commissariats de police pour les ancrer dans la vie quotidienne. Dans certains pays, l’entrée des cantines scolaires est ainsi contrôlée par un dispositif de lecture optique sur lequel l’enfant pose distraitement sa main.
    Des voix se sont élevées pour attirer l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de ses citoyens. Avec de tels outils, l’extermination des Juifs (ou tout autre génocide imaginable), menée sur la base d’une documentation incomparablement plus efficace, eût été totale et extrêmement rapide. La législation aujourd’hui en vigueur dans les pays européens en matière de sécurité est sous certains aspects sensiblement plus sévère que celle des Etats fascistes du XXe siècle. En Italie, le texte unique des lois sur la sécurité publique (Testo unico delle leggi di pubblica sicurezza, Tulsp) adopté en 1926 par le régime de Benito Mussolini est, pour l’essentiel, encore en vigueur ; mais les lois contre le terrorisme votées au cours des « années de plomb » (de 1968 au début des années 1980) ont restreint les garanties qu’il contenait. Et comme la législation française contre le terrorisme est encore plus rigoureuse que son homologue italienne, le résultat d’une comparaison avec la législation fasciste ne serait pas très différent.
    La multiplication croissante des dispositifs sécuritaires témoigne d’un changement de la conceptualité politique, au point que l’on peut légitimement se demander non seulement si les sociétés dans lesquelles nous vivons peuvent encore être qualifiées de démocratiques, mais aussi et avant tout si elles peuvent encore être considérées comme des sociétés politiques.
    Au Ve siècle avant Jésus-Christ, ainsi que l’a montré l’historien Christian Meier, une transformation de la manière de concevoir la politique s’était déjà produite en Grèce, à travers la politisation (Politisierung) de la citoyenneté. Alors que l’appartenance à la cité (la polis) était jusque-là définie par le statut et la condition — nobles et membres des communautés cultuelles, paysans et marchands, seigneurs et clients, pères de famille et parents, etc. —, l’exercice de la citoyenneté politique devient un critère de l’identité sociale. « Il se créa ainsi une identité politique spécifiquement grecque, dans laquelle l’idée que des individus devaient se conduire comme des citoyens trouva une forme institutionnelle, écrit Meier. L’appartenance aux groupes constitués à partir des communautés économiques ou religieuses fut reléguée au second plan. Dans la mesure où les citoyens d’une démocratie se vouaient à la vie politique, ils se comprenaient eux-mêmes comme membres de la polis. Polis et politeia, cité et citoyenneté, se définissaient réciproquement. La citoyenneté devint ainsi une activité et une forme de vie par laquelle la polis, la cité, se constitua en un domaine clairement distinct de l’oikos, la maison. La politique devint un espace public libre, opposé en tant que tel à l’espace privé où régnait la nécessité (6). » Selon Meier, ce processus de politisation spécifiquement grec a été transmis en héritage à la politique occidentale, dans laquelle la citoyenneté est restée — avec des hauts et des bas, certes — le facteur décisif.
    Or c’est précisément ce facteur qui se trouve progressivement entraîné dans un processus inverse : un processus de dépolitisation. Jadis seuil de politisation actif et irréductible, la citoyenneté devient une condition purement passive, où l’action et l’inaction, le public et le privé s’estompent et se confondent. Ce qui se concrétisait par une activité quotidienne et une forme de vie se limite désormais à un statut juridique et à l’exercice d’un droit de vote ressemblant de plus en plus à un sondage d’opinion.
    Les dispositifs de sécurité ont joué un rôle décisif dans ce processus. L’extension progressive à tous les citoyens des techniques d’identification autrefois réservées aux criminels agit immanquablement sur leur identité politique. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’identité n’est plus fonction de la « personne » sociale et de sa reconnaissance, du « nom » et de la « renommée », mais de données biologiques qui ne peuvent entretenir aucun rapport avec le sujet, telles les arabesques insensées que mon pouce teinté d’encre a laissées sur une feuille de papier ou l’ordonnance de mes gènes dans la double hélice de l’ADN. Le fait le plus neutre et le plus privé devient ainsi le véhicule de l’identité sociale, lui ôtant son caractère public.
    Si des critères biologiques qui ne dépendent en rien de ma volonté déterminent mon identité, alors la construction d’une identité politique devient problématique. Quel type de relation puis-je établir avec mes empreintes digitales ou mon code génétique ? L’espace de l’éthique et de la politique que nous étions habitués à concevoir perd son sens et exige d’être repensé de fond en comble. Tandis que le citoyen grec se définissait par l’opposition entre le privé et le public, la maison (siège de la vie reproductive) et la cité (lieu du politique), le citoyen moderne semble plutôt évoluer dans une zone d’indifférenciation entre le public et le privé, ou, pour employer les mots de Thomas Hobbes, entre le corps physique et le corps politique.
    La vidéosurveillance, de la prison à la rue
    Cette indifférenciation se matérialise dans la vidéosurveillance des rues de nos villes. Ce dispositif a connu le même destin que les empreintes digitales : conçu pour les prisons, il a été progressivement étendu aux lieux publics. Or un espace vidéosurveillé n’est plus une agora, il n’a plus aucun caractère public ; c’est une zone grise entre le public et le privé, la prison et le forum. Une telle transformation relève d’une multiplicité de causes, parmi lesquelles la dérive du pouvoir moderne vers la biopolitique occupe une place particulière : il s’agit de gouverner la vie biologique des individus (santé, fécondité, sexualité, etc.) et non plus seulement d’exercer une souveraineté sur un territoire. Ce déplacement de la notion de vie biologique vers le centre du politique explique le primat de l’identité physique sur l’identité politique.
    Mais on ne saurait oublier que l’alignement de l’identité sociale sur l’identité corporelle a commencé avec le souci d’identifier les criminels récidivistes et les individus dangereux. Il n’est donc guère étonnant que les citoyens, traités comme des criminels, finissent par accepter comme allant de soi que le rapport normal entretenu avec eux par l’Etat soit le soupçon, le fichage et le contrôle. L’axiome tacite, qu’il faut bien prendre ici le risque d’énoncer, est : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais qu’est-ce qu’un Etat, qu’est-ce qu’une société régis par un tel axiome ? Peuvent-ils encore être définis comme démocratiques, ou même comme politiques ?
    Dans ses cours au Collège de France comme dans son livre Surveiller et punir (7), Foucault esquisse une classification typologique des Etats modernes. Le philosophe montre comment l’Etat de l’Ancien Régime, défini comme un Etat territorial ou de souveraineté, dont la devise était « Faire mourir et laisser vivre », évolue progressivement vers un Etat de population, où la population démographique se substitue au peuple politique, et vers un Etat de discipline, dont la devise s’inverse en « Faire vivre et laisser mourir » : un Etat qui s’occupe de la vie des sujets afin de produire des corps sains, dociles et ordonnés.
    L’Etat dans lequel nous vivons à présent en Europe n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon la formule de Gilles Deleuze — un « Etat de contrôle » : il n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Après la violente répression des manifestations contre le G8 de Gênes, en juillet 2001, un fonctionnaire de la police italienne déclara que le gouvernement ne voulait pas que la police maintienne l’ordre, mais qu’elle gère le désordre : il ne croyait pas si bien dire. De leur côté, des intellectuels américains qui ont essayé de réfléchir sur les changements constitutionnels induits par le Patriot Act et la législation post-11-Septembre (8) préfèrent parler d’« Etat de sécurité » (security state). Mais que veut dire ici « sécurité » ?
    Au cours de la Révolution française, cette notion — ou celle de « sûreté », comme on disait alors — est imbriquée avec celle de police. La loi du 16 mars 1791 puis celle du 11 août 1792 introduisent dans la législation française l’idée, promise à une longue histoire dans la modernité, de « police de sûreté ». Dans les débats précédant l’adoption de ces lois, il apparaît clairement que police et sûreté se définissent réciproquement ; mais les orateurs — parmi lesquels Armand Gensonné, Marie-Jean Hérault de Séchelles, Jacques Pierre Brissot — ne sont capables de définir ni l’une ni l’autre. Les discussions portent essentiellement sur les rapports entre la police et la justice. Selon Gensonné, il s’agit de « deux pouvoirs parfaitement distincts et séparés » ; et pourtant, tandis que le rôle du pouvoir judiciaire est clair, celui de la police semble impossible à définir.
    L’analyse du discours des députés montre que le lieu de la police est proprement indécidable, et qu’il doit rester tel, car si elle était entièrement absorbée par la justice, la police ne pourrait plus exister. C’est la fameuse « marge d’appréciation » qui caractérise encore maintenant l’activité de l’officier de police : par rapport à la situation concrète qui menace la sécurité publique, celui-ci agit en souverain. Ce faisant, il ne décide pas ni ne prépare — comme on le répète à tort — la décision du juge : toute décision implique des causes, et la police intervient sur les effets, c’est-à-dire sur un indécidable. Un indécidable qui ne se nomme plus, comme au XVIIe siècle, « raison d’Etat », mais « raisons de sécurité ».
    Une vie politique devenue impossible
    Ainsi, le security state est un Etat de police, même si la définition de la police constitue un trou noir dans la doctrine du droit public : lorsqu’au XVIIIe siècle paraissent en France le Traité de la police de Nicolas de La Mare et en Allemagne les Grundsätze der Policey-Wissenschaft de Johann Heinrich Gottlob von Justi, la police est ramenée à son étymologie de politeia et tend à désigner la politique véritable, le terme de « politique » désignant quant à lui la seule politique étrangère. Von Justi nomme ainsi Politik le rapport d’un Etat avec les autres et Polizei le rapport d’un Etat avec lui-même : « La police est le rapport en force d’un Etat avec lui-même. »
    En se plaçant sous le signe de la sécurité, l’Etat moderne sort du domaine du politique pour entrer dans un no man’s land dont on perçoit mal la géographie et les frontières et pour lequel la conceptualité nous fait défaut. Cet Etat, dont le nom renvoie étymologiquement à une absence de souci (securus : sine cura), ne peut au contraire que nous rendre plus soucieux des dangers qu’il fait courir à la démocratie, puisqu’une vie politique y est devenue impossible ; or démocratie et vie politique sont — du moins dans notre tradition — synonymes.
    Face à un tel Etat, il nous faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. Dans le paradigme sécuritaire, tout conflit et toute tentative plus ou moins violente de renverser le pouvoir fournissent à l’Etat l’occasion d’en gouverner les effets au profit d’intérêts qui lui sont propres. C’est ce que montre la dialectique qui associe étroitement terrorisme et réponse de l’Etat dans une spirale vicieuse. La tradition politique de la modernité a pensé les changements politiques radicaux sous la forme d’une révolution qui agit comme le pouvoir constituant d’un nouvel ordre constitué. Il faut abandonner ce modèle pour penser plutôt une puissance purement destituante, qui ne saurait être captée par le dispositif sécuritaire et précipitée dans la spirale vicieuse de la violence. Si l’on veut arrêter la dérive antidémocratique de l’Etat sécuritaire, le problème des formes et des moyens d’une telle puissance destituante constitue bien la question politique essentielle qu’il nous faudra penser au cours des années qui viennent.

    Giorgio Agamben

    Biographie de Giorgio Agamben

    notes : 

    (1) En cas de troubles graves, la république romaine prévoyait la possibilité de confier, de manière exceptionnelle, les pleins pouvoirs à un magistrat (le dictateur).

    (2) Mis en place par la Convention, ces comités devaient protéger la République contre les dangers d’invasion et de guerre civile.

    (3) Michel Foucault, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France, 1977-1978, Gallimard- Seuil, coll. « Hautes études », Paris, 2004.

    (4) La physiocratie fonde le développement économique sur l’agriculture et prône la liberté du commerce et de l’industrie.

    (5) Les traités de Westphalie (1648) conclurent la guerre de Trente Ans opposant le camp des Habsbourg, soutenu par l’Eglise catholique, aux Etats allemands protestants du Saint-Empire. Ils inaugurèrent un ordre européen fondé sur les Etats-nations.

    (6) Christian Meier, « Der Wandel der politisch-sozialen Begriffswelt im V Jahrhundert v. Chr. », dans Reinhart Koselleck (sous la dir. de), Historische Semantik und Begriffsgeschichte, Klett-Cotta, Stuttgart, 1979.

    (7) Michel Foucault, Surveiller et punir, Gallimard, Paris, 1975.

    (8) Lire Chase Madar, « Le président Obama, du prix Nobel aux drones », Le Monde diplomatique, octobre 2012.

    souce : 

    Le Monde diplomatique :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EupVlkullpOjTxTHcb.shtml

  • MH17 : ne pas jeter de l’huile sur le feu

    Le drame du vol MH17 a brutalement transformé une guerre locale de faible intensité dans l’est de l’Ukraine en une affaire mondiale. Passé l’effet de sidération, il convient d’établir la réalité des faits : si des faisceaux de présomption pointent la responsabilité des séparatistes pro-russes pour le tir d’un missile sol-air et celle du gouvernement de Kiev pour avoir laissé les vols civils s’engager dans une zone de guerre, il faut comprendre exactement ce qu’il s’est passé et pour l’heure nous ne le savons pas.

    De cette crise, le pire ou le meilleur peuvent sortir.

    Le pire, c’est que chacun se laisse dominer par ses propres démons. A l’Ouest, c’est le "Haro sur Poutine" et la tentation est bien présente dans la presse ou chez les spécialistes... En Ukraine, c’est la volonté de règler par la force la crise politique dans l’Est face aux "bandits" et aux "terroristes" tout en précipitant l’Ouest dans l’affrontement avec Moscou. Chez les séparatistes de l’Est, c’est le triomphe des gros bras alcoolisés qui croient lutter contre une junte fasciste. A Moscou, c’est le durcissement face à l’Ouest et le discours souvent délirant des médias.

    Chacun doit balayer devant sa porte et sortir de la logique binaire : si Poutine gagne, nous perdons. La réalité est malheureusement plus simple que cela : dans l’affaire ukrainienne, soit nous gagnons tous ensemble, soit nous perdons tous ensemble.

    N’oublions pas que ce qui se déroule dans la région de Donetsk est la plus grave crise - un début de guerre - que l’Europe ait connu depuis l’effondrement de la Yougoslavie. Les morts se comptent déjà par centaines, dont les passagers et l’équipage du vol MH17.

    La suite dans Secret Defense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?MH17-ne-pas-jeter-de-l-huile-sur

  • Ultimatum pour les Chrétiens de Mossoul

    Les Chrétiens de la ville de Mossoul n’ont plus le choix.

    Les quelques uns qui restaient sur place ont fui en masse hier après que les djihadistes de l’Etat islamique ont lancé un ultimatum leur donnant quelques heures pour quitter les lieux explique le patriarche chaldéen, Monseigneur Louis Sako, et plusieurs témoins.

    Après que toutes les maisons chrétiennes aient été marquées ces derniers jour du « N » de Nazarat, Chrétiens, c’est désormais la fuite obligatoire.

    Un communiqué distribué dans la ville et entendu depuis les hauts-parleurs des mosquées a précisé les injonctions du « Califat » à l’adresse des Chrétiens :

    « Nous leur proposons trois choix : l’islam, la dhimma, et, s’ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive ».

    Le « Calife » Abou Bakr Al-Bagdadi a en effet précisé aux Chrétiens qu’ils avaient le « choix » : la conversion, le paiement de l’impôt ou la mort.

    Il fallait choisir avant aujourd’hui, soit le lendemain : « Après cette date, il n’y aura plus entre eux et nous que le glaive », précise le communiqué.

    Il y a dix ans, avant l’invasion américaine, la ville comptait 100.000 Chrétiens, qui n’étaient déjà plus que quelques 5.000 avant la prise de la vité par les djihadistes, le 10 juin dernier. Depuis les quelques centaines de chrétiens restant fuient.« Les familles chrétiennes se dirigent vers Dohouk et Erbil » dans la région autonome du Kurdistan irakien, a indiqué patriarche chaldéen, déplorant que « pour la première fois dans l’histoire de l’Irak, Mossoul se vide de ses chrétiens ». 

    Yako Elish, franco-irakien et co-fondateur de « Entraide aux Minorités d’Orient » affirmait par ailleurs hier soir que l’Evêché syriaque catholique de Mossoul avait été entièrement brûlé.

    Une situation dramatique dans laquelle le gouvernement Américain, et tous nos gouvernement occidentaux ont une large responsabilité. Sinon directement de bourreaux, largement de complices.

    http://www.contre-info.com/

  • A Gaza, l’armée israélienne tue des civils mais on n’entend pas Barack Obama

    A Gaza, les “bavures” commises par l’armée israélienne s’accumulent. Des enquêtes sont annoncées par l’Etat israélien mais il s’agit avant tout d’annonces destinées à se couvrir sur la scène internationale car nul ne sait si les conclusions de telles enquêtes seront publiées un jour mais il est certain qu’il ne faut pas les attendre avant longtemps. Une enquête est donc signalée dans le cadre de l’opération “Bordure protectrice” au cours de laquelle l’aviation israélienne a détruit un immeuble occupé par des civils. Bilan : huit morts mais aucun membre du Hamas. Une autre enquête vise la marine israélienne qui a bombardé les plages de Gaza. Des caméras ont filmé la scène : des enfants affolés, hurlent, courent, puis sont déchiquetés par cette pluie d’obus. Des exemples parmi d’autres des frappes “chirurgicales” de l’armée israélienne.
     
    Rien de nouveau, en vérité. L’armée israélienne est coutumière de ce genre de “bavures”.
     
    En 1996, lors de l’opération “Raisins de la colère” visant le Sud-Liban, c’est une installation de l’ONU qui avait été bombardée. 800 civils y avaient trouvé refuge. 118 y sont morts et des centaines ont été blessés dans ce bombardement “ciblé”.
     
    Durant l’été 2006, lors de la deuxième guerre du Liban, l’aviation israélienne avait tiré des missiles sur des hôpitaux, rasé des bâtiments civils et utilisé des bombes à sous-munitions dont l’usage est interdit par la Convention de Genève.
     
    Depuis 2000, l’armée israélienne a frappé six fois la bande de Gaza. En 2009, l’opération “Plomb durci” avait fait 1.500 morts chez les Palestiniens, essentiellement des victimes civiles.
     
    Malgré des années de “bavures” répétées de l’armée israélienne, Barack Obama, grand donneur de leçons, n’est pas prêt de critiquer Israël avec le même ton véhément utilisé à l’encontre de la Syrie ou de la Russie. Mais cela n’étonnera pas nos lecteurs…

  • Christiane Taubira n’a absolument rien fait en matière de justice

    Magistrat honoraire, président de l’Institut de la parole, Philippe Bilger réagit dans Valeurs actuelles à l’adoption de la réforme pénale voulue par la ministre de la Justice. Extrait :

    "Depuis deux ans, Christiane Taubira n’avait absolument rien fait en matière de justice : elle considérait que sa parole tenait lieu de politique. C’est une personne extrêmement intelligente mais incapable d’écoute : elle incarne cette gauche dogmatique et narcissique qui reste aveugle aux réalités et sourde aux attentes du peuple. Il lui fallait une loi, elle l’a ! Elle a donc accolé son nom à un texte calamiteux et, surtout, d’un laxisme périlleux pour la sécurité des citoyens. Quoi qu’en disent les syndicats de magistrats, la suppression des peines planchers appliquées aux récidivistes est une catastrophe. Et la contrainte pénale souffrira, comme le sursis avec mise à l’épreuve, d’un défaut de moyens malheureusement criant. Les conseillers de probation eux-mêmes redoutent que la situation ne devienne explosive."

    Michel Janv