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France et politique française - Page 3487

  • Le CRIF : directeur de conscience de la République ? (deuxième partie)

    Deuxième partie  :  Les libertés, un acquis aujourd’hui menacé

    Dans son discours du 3 février 2010, lors du dîner annuel de son organisation, le président Prasquier a tenu des propos qui font froid dans le dos des amoureux de la liberté : « Les juifs sont au cœur des débats où les limites à la liberté d’expression sont sollicitées (…) Internet est un multiplicateur de racisme et d’antisémitisme (…) Nous souhaitons que la politique pénale s’étende au racisme ordinaire sur Internet en faisant connaître les condamnations, en améliorant la surveillance, en s’aidant de ces vigies que sont les associations antiracistes. » En clair, il s’agit d’un appel à la délation, à la répression et à la censure sur Internet. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les premières jurisprudences de censure sur Internet (8) ont été obtenues par une association phare du CRIF, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).

    Lors d’un entretien avec le Ministre de la justice Michèle Alliot-Marie (9) Richard Prasquier a même précisé les objectifs de « surveillance » de son organisation : les cibles sont « les forums de discussion, les chats, les emails, les sites web et les blogs ». On a bien lu : « les emails », c'est-à-dire les correspondances privées, ce que seuls les États totalitaires osent envisager.

    Il est vrai que dans sa démarche de censure Richard Prasquier avance, toujours dans son exorde du 3 février, un argument qu’il croit de poids : « La liberté d’expression doit se subordonner au respect de la vérité. » Mais qu’est-ce que la vérité ? Dans les pays musulmans (et pas seulement en Iran !) c’est le Coran, en Chine c’est la ligne du parti, en Corée du Nord, c’est la vision du Grand Timonnier. Mais en France, en Europe, c’est tout autre chose : depuis les déclarations des droits des XVIIe et XVIIIe siècles, depuis la Renaissance, depuis la révolution papale des XIe et XIIe siècles et, bien avant, depuis l’Antiquité grecque, est dit vrai ce qui est librement réfutable. Il n’y a pas en matière politique, historique ou scientifique de vérités absolues : il n’y a que des affirmations sans cesse exposées à la libre critique. Dire qu’on censure au préalable ce qui est contraire à la « vérité » c’est s’inscrire à rebours de toute notre culture et de toute notre histoire.

    De même l’argument selon lequel il ne s’agirait de censurer les idées « haineuses » ou « odieuses » est dérisoire : ni Staline, ni Mao, ni Castro, ni Kim Il Sung n’ont censuré les idées qu’ils trouvaient sympathiques !

    Alors rappelons-nous le merveilleux Article 1 de la grande loi sur la presse de 1881 : « La presse et la librairie sont libres ». Et ne laissons personne aujourd’hui tenter de museler Internet !

    On le voit : si les propos de Richard Prasquier devaient être mis en pratique, c’est une formidable régression qui nous menacerait !

    La souveraineté, un principe constitutionnel à défendre

    Dans son pacte doctrinal le CRIF a un principe fort : le soutien à l’État d’Israël et à son gouvernement, quel qu’il soit. C’est ce qu’il fait avec constance en approuvant actuellement le gouvernement de Benyamin Netanyahu et de son Ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman ; un gouvernement qui partout ailleurs serait qualifié… « d’extrême droite ». Ceci étant, c’est bien la liberté du CRIF que de défendre une telle équipe ; même si cela conduit Esther Benbassa à qualifier le CRIF de « seconde ambassade de ce pays [Israël] en France ».

    Notons toutefois qu’aucun gouvernement français, à moins de renoncer à toute souveraineté et à toute indépendance, ne peut partager de telles positions car ce serait aligner notre politique étrangère sur celle d’un État étranger : il se peut, certes, qu’à tel ou tel moment la France et Israël aient des intérêts communs mais cela ne peut évidemment pas être le cas général. Le CRIF a donc vocation à être en permanence insatisfait.

    Observons néanmoins que le démantèlement progressif de la politique d’indépendance du général De Gaulle, le retour de la France dans l’OTAN, le rapprochement diplomatique avec Israël, l’hostilité affichée à l’égard de l’Iran et la réduction des moyens humains et budgétaires du Quai d’Orsay vont dans le sens des souhaits du CRIF. Un tel bouleversement ne peut en revanche que choquer ceux qui comme les gaullistes et les souverainistes « se font une certaine idée de la France ».

    La République, un concept au contenu perverti

    Le CRIF aime à se parer des valeurs républicaines mais par sa démarche il les pervertit. En France la République s’est voulue et se veut toujours « une et indivisible ». Mais le CRIF se situe à l’opposé de Clermont-Tonnerre déclarant, le 24 décembre 1789, à la tribune de la Constituante : « Il faut refuser tout aux juifs comme nation dans le sens de corps constitué et accorder tout aux juifs comme individus ». Mais qu’est donc le CRIF sinon un corps constitué qui cherche à faire prévaloir son point de vue à l’ensemble de la nation ?

    D’autant que le CRIF sert désormais de modèle au CRAN (qui prétend fédérer Antillais et Africains sous l’appellation de « Noirs ») et au CFCM (qui organise ses dîners de fin de ramadan comme les dîners du CRIF). Le CFCM et certains milieux musulmans – comme oumah.com – ont d’ailleurs une attitude ambiguë vis-à-vis du CRIF, mélange d’admiration et de jalousie : l’idée étant : « Ce que le CRIF a obtenu, nous devons l’obtenir ! » Un piège d’autant plus délétère pour l’unité française que les positions de politique étrangère des uns et des autres sont radicalement… opposées et que, dans les banlieues ou les quartiers nord de Paris, certains jeunes Arabes se prennent pour des résistants palestiniens pendant que certains jeunes juifs se voient en guerriers d’Israël.

    Identité française, la bien curieuse conception du CRIF…

    Marc Knobel, « chercheur au CRIF » et « spécialiste de l’extrême droite », a présenté, en janvier 2010, sur le site de l’organisation et à destination des médias, « le sens du dîner du CRIF » ; on y lit ceci : « Les juifs portent l’étendard des valeurs républicaines, haut au cœur, d’une France dont l’identité est plurielle, d’une France qui doit être accueillante et fraternelle. »

    Ce mâle propos suscite quelques interrogations :

    - Comment concilier la « République une et indivisible » de notre histoire et la « France plurielle » voulue par le CRIF (qui ici se hasarde à prétendre parler au nom de tous les juifs) ? 
    - Comment expliquer que la France ait pu avoir une identité et exister – du moins semble-t-il ! – avant le début des vagues migratoires : la vague migratoire européenne de la fin du XIXe siècle, celle du tiers-monde à la fin du XXe ?

    De la position officielle de Marc Knobel on retiendra tout de même deux idées forces :

    - La France a une identité « plurielle », c'est-à-dire multiethnique et multiculturelle ; 
    - La France plurielle doit être accueillante et fraternelle, c'est-à-dire indéfiniment ouverte à l’immigration.

    C’est d’ailleurs ce qui explique les prises de position constamment répétées du CRIF en faveur de l’immigration, sa connivence avec les associations « antiracistes » dont il est très proche (LICRA, SOS-Racisme, notamment) et son soutien à la construction de grandes mosquées.

    Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, qu’une délégation du CRIF ait fait entendre ses récriminations à Eric Besson, Ministre de l’identité nationale et de l’immigration, lors du débat de 2009/2010 sur l’identité nationale. A cette occasion d’ailleurs, le président du CRIF, Richard Prasquier, a publié dans Le Monde du 17 novembre 2009 une tribune libre sur : « Identité française et Identité juive », tribune d’autant plus éclairante… qu’elle nie purement et simplement l’identité française, ramenée à une vague citoyenneté sans racines.

    Laissons la parole au président Prasquier :

    « Je tiens à dire deux vérités, avec la plus grande clarté.

    « Premièrement, pour en revenir aux mots de Clermont-Tonnerre, les Français juifs ne sont pas, et ne prétendent pas être, une nation dans la nation. Ils sont français, enfants de Marianne, héritiers des Lumières et de cette patrie des philosophes éclairés et des tolérances équitables qui a fait ce que nous sommes. «

    Deuxièmement, et c'est là le plus difficile sans doute à entendre aujourd'hui, les juifs, par-delà les frontières, sont un peuple ; certes, pas un peuple fondé sur le sang, les gènes ou l'enracinement dans un sol. Ce qu'ils ont en commun est un héritage, symbolique et prégnant, fondé sur une loi morale, des textes et des pratiques, héritage parfois accepté partiellement, mais héritage de choix, forgé par des siècles d'histoire tourmentée, maintenu à travers les dispersions et affirmé malgré les persécutions.(…).

    « Les juifs ont une langue, vénérable et ancienne, qu'ils ont ressuscitée. Et ils ressentent aussi, pour la plupart, la force spirituelle d'un foyer commun vers lequel tournent leurs pensées et leurs tendresses : Israël, État non pas juif, car ouvert à tous ses citoyens, mais État du peuple juif. »

    Et le président du CRIF de poursuivre : « Ce que je voudrais exprimer ici, c'est la force complémentaire de ces deux identités : française et juive. C'est la rencontre de deux universalismes, celui des droits de l'homme et celui des Dix Commandements. »

    Mais son universalisme des droits de l’homme est un universalisme sans le peuple. Et c’est ce qui surprend dans le texte du président du CRIF : à aucun moment la notion de «peuple français » n’est mentionnée. Or celle-ci apparaît pourtant comme premier mot du préambule de la Constitution de 1958 : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004. » Et d’ailleurs ce sont « les représentants du peuple français » (10) qui ont proclamé en 1789 la fameuse déclaration. Bref, le peuple français précède l’attachement aux droits de l’homme et il y a quelque contradiction à se réclamer des droits de l’homme en niant, au moins par omission, le peuple français qui leur préexiste. Et, selon l’Article 2 de la Constitution, c’est au peuple français qu’appartient la « souveraineté nationale » ; un « peuple français » qui, selon le général De Gaulle, « vient du fond des âges ». Faut-il rappeler au président Prasquier et à tant d’autres que la France a existé avant 1789 et les Lumières ? Faut-il remémorer que la France et son peuple portent en eux un héritage européen, gallo-romain, chrétien, capétien qu’il n’est légitime ni de nier ni même d’oublier. « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », disait le général De Gaulle.

    Le président du CRIF parle aussi de l’hébreu comme d’un élément de l’identité du peuple juif. Il a sans doute raison, mais comment oublier alors la langue française comme élément de l’identité française alors même que l’Article 1 de la constitution en fait : « la langue de la République ? »

    En clair, et n’en déplaise aux négationnistes de l’identité française, il y a bien, indépendamment d’affluents historiques divers, une identité française, une identité du peuple français, un socle français, qui ne se réduit pas à l’universalisme des droits de l’homme. Et pour une raison simple : c’est qu’il le précède. Le peuple français n’a pas commencé en 1789.

    Et si « Israël est l’Etat du peuple juif », pourquoi la France ne serait-elle pas l’État du peuple français ?

    Cela conduit à s’interroger sur la mémoire française.

    Mémoire enseignée et mémoire charnelle

    Le CRIF, et c’est bien compréhensible, a investi le terrain de la mémoire, en particulier à travers la « Shoah ».

    Observons d’abord que le CRIF a joué un rôle déterminant dans la déclaration faite par Jacques Chirac, le 16 juillet 1995 sur le site du Vél’ d’hiv’, une déclaration doublement majeure :

    - d’abord parce qu’elle était proprement impensable pour les trois premiers présidents de la Ve République : Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing ; et qu’elle avait été fermement refusée par un François Mitterrand indigné qu’on le sollicite sur ce point. ; 
    - ensuite parce que ces paroles revenaient à étendre à la France la culpabilité de l’Allemagne dans la seconde guerre mondiale.

    Les conséquences politiques et morales de cette décision sont évidemment considérables.

    Une telle décision sert aussi de base aux campagnes du CRIF sur la mémoire :

    - à l’occasion des grandes journées commémoratives (libération d’Auschwitz, rafle du Vél’ d’hiv’) ; 
    - pour la mise en valeur de sites mémoriels : Drancy, Vél’ d’hiv’, Maison des enfants d’Izieu, Camp des Milles, mémorial de la « Shoah » et, hors de nos frontières, Auschwitz et Yad Vashem ; 
    - pour la généralisation des voyages de classe sur les lieux précités, en intervenant auprès du Ministre de l’éducation nationale, des présidents de Conseils régionaux et généraux et des proviseurs.

    Encore une fois cela est bien compréhensible. Reste toutefois qu’on ne peut réduire la mémoire française à la mémoire de la « Shoah ». Bien sûr il est légitime d’évoquer le souvenir des 25 000 victimes juives françaises de la déportation (11) Mais à une condition : ne pas nier ou oublier les autres souffrances françaises des deux guerres mondiales : les 1 400 000 de Poilus tombés aux Éparges, à Verdun, sur la Somme, l’Aisne ou aux Dardanelles ; les 120 000 combattants de mai/juin 1940 dont beaucoup moururent héroïquement et pas seulement les Cadets de Saumur ; les dizaines de milliers de morts de la Résistance et ceux des combats de la Libération. Faut-il aussi taire d’autres souffrances : la dizaine de millions de Français jetés sur les routes de l’exode, les 1 500 000 prisonniers de guerre dont 40 000 périrent en Allemagne et les 80 000 victimes civiles des bombardements anglo-américains ? Que de « pupilles de la nation », que de « morts pour la France » selon les documents officiels qui méritent eux aussi d’être honorés ! Ce n’est peut-être plus la mémoire enseignée aujourd’hui ; et pourtant c’est aussi cela, la mémoire charnelle de la France.

    Notons d’ailleurs que jusqu’en 1980/1985, tant que la génération qui a connu la guerre était aux affaires politiques ou culturelles, ce sont ces souvenirs-là qui constituaient l’essentiel de l’enseignement de l’histoire comme de la production philatélique, littéraire, documentaire ou cinématographique. Tout simplement peut-être parce que ce sont ces événements-là qui avaient été réellement vécus par le plus grand nombre. Et il est choquant de voir le président du CRIF dénoncer, le 18 juillet 2010, « les confusions de l’après-guerre [qui] provenaient de l’intérêt trop exclusif qu’on portait aux héros de la Résistance », voire parler de « trivialisation ».

    Pourtant la mémoire française de la seconde guerre mondiale ce n’est pas seulement la dramatique déportation des Juifs. Et la mémoire française, ce n’est pas seulement l’histoire des deux guerres mondiales, c’est aussi deux siècles de République, le millénaire capétien, quinze siècles depuis le baptême fondateur de Clovis, deux mille ans depuis les combats de Vercingétorix, et quatre millénaires d’histoire européenne.

    N’en déplaise au CRIF, la France, si elle veut s’inscrire dans le futur, doit honorer ses héros et ses morts, magnifier ses hauts lieux, retrouver sa longue mémoire et exprimer la fierté de ses origines, et non se complaire dans une culpabilité morbide.

    La démocratie : une valeur à respecter

    Nul n’a trouvé de meilleure définition de la démocratie que celle-ci : « La démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. »

    A cet égard, la Suisse, qui pratique largement le référendum d’initiative populaire, est de loin le pays le plus démocratique d’Europe.

    Durant l’automne 2009, les Suisses se sont prononcés à une forte majorité contre l’édification de minarets.

    Le CRIF a alors émis de vives protestations, ce qui est pour le moins surprenant :

    - le CRIF est une institution juive, d’autant moins concerné par la question des minarets que la tradition des synagogues est plutôt celle de la discrétion ; 
    - le CRIF est une institution française dont on voit mal en quoi elle devrait s’ingérer dans les affaires suisses.

    Dans cette affaire le CRIF – comme d’autres officines politiquement correctes d’ailleurs – a clairement manqué de respect aux principes de souveraineté et de démocratie. Faut-il rappeler le vieux principe des légistes de Philippe le Bel : « Charbonnier est maître chez soi ». La souveraineté suisse appartient au peuple suisse comme la souveraineté française appartient au peuple français !

    Cela étant, les Suisses n’ont pas été seuls à subir des remontrances en 2009 : deux petites démocraties nordiques, la Suède et la Norvège, se sont vu reprocher leurs insuffisances en matière de censure ; et l’ambassadeur de Suède a eu le plus grand mal à expliquer que dans son pays le gouvernement ne contrôlait pas la presse ! Là encore l’éphéméride présentée par Anne Kling est éclairante.

    Le pouvoir du CRIF : forfanterie ou réalité ?

    Dans une démocratie pluraliste comme la nôtre, le CRIF a bien évidemment le droit de défendre les positions qui sont les siennes. Cela participe du débat. Tout comme en relève la critique que nous en faisons ici :

    - intellectuellement, des analyses historiques et philosophiques peu compatibles avec les traditions européennes et françaises et à la cohérence fragile ;
    - politiquement, des prises de position liberticides, incompatibles avec la souveraineté et l’identité françaises et fort éloignées (malgré les bonnes paroles) des principes démocratiques et républicains.

    Dans ces conditions, on ne peut qu’être inquiet des déclarations du président du CRIF, le 28 janvier 2010, lors du dîner régional de Lyon. Voici les mots qu’il a prononcés, avec un certain contentement de soi, devant deux ministres, le préfet de région, le recteur d’Académie, le procureur général, le cardinal-archevêque primat des Gaules, le sénateur-maire de Lyon, de nombreux parlementaires et élus et plusieurs consuls généraux : «Nous pouvons être fiers de nous trouver dans un pays où les demandes que nous présentons et les inquiétudes que nous exprimons sont véritablement entendues».

    Richard Prasquier se pose ainsi en directeur de conscience de la République. Forfanterie ou réalité ? Au lecteur de se faire une opinion en découvrant la remarquable étude d’Anne Kling.

    Jean-Yves Le Gallou ,Octobre 2010

    Notes :

    • (8) D’autres forces militent aussi pour la censure sur Internet, notamment les casinotiers, les sociétés de course et les organismes officiels de jeu, les maisons de disques et les artistes politiquement corrects.
    • (9) Selon le compte-rendu donné par le bulletin électronique du CRIF, en date du 17 novembre 2009, d’un entretien accordé la veille par Madame Alliot-Marie.
    • (10) Première ligne de la Déclaration de 1789.
    • (11) Notamment en réponse à Jean-Pierre Elkabbach.
    • (12) Et des 50 000 juifs étrangers ou apatrides qui furent déportés depuis le territoire français ; soit un ensemble de 75 000 personnes selon le mémorial de Serge Klarsfeld ; 75 000 déportés dont bien peu revinrent en France à l’instar de Simone Veil, née Jacob.

    Anne Kling, Le CRIF, un lobby au cœur de la République, Editions Mithra, 294 pages, 18€, à commander. Cliquer ici.

    Première partie de la préface : Le CRIF, un lobby qui occupe une place à part. Cliquer ici.

    Texte intégral (Pdf) de de la préface par Jean-Yves Le Gallou. Cliquer ici.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3247

  • La Ligue du Sud n'est pas satisfaite par les Le Pen

    La Ligue du Sud a participé au déjeuner organisé par Jean-Marie Le Pen, samedi dernier. Mais les annonces du président d’honneur du Front National n'ont pas été satisfaisantes :

    L"Nous ne nous attarderons pas sur la proposition de création d’un rassemblement des comètes naviguant autour du Front National sans l’atteindre parce qu’elles en ont été exclues. C’est, à notre sens, une vision passéiste de la politique française qui revient à émettre de telles propositions. En effet, les agissements des proches de Florian Philippot et les erreurs commises par Jean-Marie Le Pen lui-même (influence de Samuel Maréchal, promotion indue de Marine Le Pen lors du Congrès de Nice, fluctuations du discours sur l’identité et l’immigration) ont accéléré un processus nécessaire de recherche de l’union des droites et de refondation de la droite nationale.

    Le Front National ne représente à l’évidence plus la somme des influences, des organisations, des aspirations qui animent la droite nationale. Chacun pourra remarquer que des thématiques comme la légitimité du pouvoir, le respect de l’ordre naturel, la défense de la vie, le lien complexe entre la vigueur des identités locales et le maintien de l’énergie nationale, l’inscription dans la culture européenne, la mise en place de l’Ordre en haut du pouvoir politique et l’absolue liberté dans les périphéries de l’organisation sociale, ne sont plus représentés correctement dans le discours de Marine Le Pen et de ses lieutenants. Une partie non négligeable des dirigeants et des collaborateurs du Front National est même clairement de Gauche dans ses idées et son comportement.

    La logique politique voudra donc fatalement qu’un vaste espace se crée après la fuite en avant d’un parti transformé en pot-pourri de velléités mal contrôlées. L’électoralisme dominant à Nanterre permet de conserver les dehors d’une dynamique qui n’est plus soutenue que par les circonvolutions médiatiques et les humeurs de quelques conseillers. [...]

    La Ligue du Sud se laisse donc toutes les possibilités pour les élections régionales à venir, ou pour les primaires de la droite, afin d’œuvrer sur un programme clair à l’union des droites, à la réduction du jacobinisme et à la défense de notre Civilisation. Des enjeux assez graves pour que la droite française accepte enfin de se refonder."

    Michel Janva

  • Le CRIF : un lobby qui occupe une place à part (première partie)

    Les groupes de pression sont inséparables de la vie publique. Ainsi le MEDEF et les grands syndicats se font entendre dans le domaine économique et social. D’autres forces pèsent plus directement sur la politique intérieure et étrangère. Tel est le cas du Conseil représentatif des institutions juives de France, le CRIF. L’essayiste Anne Kling y consacre une solide étude très fortement documentée : LE CRIF, un lobby au cœur de la République. Un éclairage indispensable précédé d’une préface de Jean-Yves Le Gallou (1) dont nous donnons connaissance à nos lecteurs en deux parties :

    – le CRIF, un lobby qui occupe une place à part (première partie) ; 
    – le CRIF, des positions critiquables au regard des libertés, de la souveraineté, de l’identité, de la mémoire, de la République et de la démocratie (deuxième partie).

    Première partie.

    La France une République une et indivisible ?

    « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » (article 1 de la Constitution). (…) « Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (Article 2 de la Constitution). (…) « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice » (Article 3 de la Constitution). (…) « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément » (Article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789). (…) « La loi est l'expression de la volonté générale » (Article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789).

    Les principes qui régissent notre ordre constitutionnel sont clairs. Bien sûr, la réalité s’en éloigne… un peu. Une multitude de groupes de pression et d’intérêts interviennent dans les processus politiques et législatifs. Beaucoup d’officines sont spécialisées : chasseurs et amis des bêtes, philatélistes ou protecteurs de l’environnement, représentants de la profession agricole ou porteurs des demandes des laboratoires pharmaceutiques. D’autres pèsent plus largement sur la vie économique et sociale : le MEDEF affirme parler au nom des entreprises (en fait surtout multinationales) ; les grands syndicats prétendent représenter les travailleurs (en réalité surtout ceux des services publics) ; reste – et c’est heureux – que chacun est libre de juger l’action des uns et des autres bienfaisante ou… nocive.

    Le CRIF : un lobby qui occupe une place à part

    Dans ce concert d’intérêts particuliers qui cherchent à se faire entendre et de « lobbies » qui s’affrontent, le CRIF – Conseil représentatif des institutions juives de France – occupe une place à part.

    D’abord parce que c’est une institution généraliste et politique. Ses centres d’intérêt et d’intervention concernent au premier chef la souveraineté : la mémoire collective mais aussi le droit et la justice, la sécurité et la défense, les affaires étrangères. Rien de ce qui est régalien ne lui échappe.

    Michèle Alliot-Marie, ancien ministre de la Défense, ancien ministre de l’Intérieur, aujourd’hui ministre de la Justice, a qualifié, en février 2010, le CRIF « d’interlocuteur essentiel de l’État », formulation reprise par le président de la République lui-même, en juin 2010, dans son message de félicitations à Richard Prasquier, lors de sa réélection comme président du CRIF.

    Le dîner annuel du CRIF est d’ailleurs la seule occasion, en dehors du conseil des ministres, où quasiment tous les ministres se retrouvent côte à côte, comme l’a souligné Samuel Ghiles-Meilhac, doctorant à l’EHESS (2) Le dîner du CRIF est aussi la seule manifestation, en dehors de la garden-party du 14 juillet (3) où se retrouvent les huit cents plus hauts dirigeants français :

    - ministres et chefs de parti, présidents des assemblées parlementaires, présidents de groupe politique et de commissions parlementaires, etc. ; 
    - plus hauts magistrats : président de la Cour de cassation, vice-président du Conseil d’État, président de la Cour d’appel de Paris et procureur général, etc. ; 
    - chefs de la police : préfet de police, directeur général de la police nationale, directeur général de la gendarmerie nationale, etc. ; 
    - principaux hauts fonctionnaires et directeurs de cabinet de ministre, etc. ; 
    - grands représentants syndicaux et patronaux, etc. ; 
    - grands dirigeants des médias, etc.

    Le dîner du CRIF est manifestement « the place to be »… et d’ailleurs ceux qui en sont exclus, comme le Parti communiste et les Verts (sans parler du Front national), se plaignent de ce qu’ils considèrent comme une injustice. Pour être complet il faut aussi noter la présence des principaux ambassadeurs étrangers accrédités à Paris.

    Le rituel de ces dîners est bien rodé : d’abord une visite de courtoisie du président de la République puis une longue adresse du président du CRIF présentant les préoccupations de son organisation, enfin une réponse amicale, sinon déférente, du premier ministre.

    Les dîners du CRIF : un lieu de pouvoir essentiel

    Symboliquement, le dîner annuel du CRIF apparaît donc comme un lieu de pouvoir essentiel.

    Cette symbolique se retrouve d’ailleurs dans chaque capitale régionale lors des dîners régionaux du CRIF : en tant « qu’interlocuteur essentiel de l’État », le CRIF reçoit, lors de ces dîners, le préfet de région, le recteur d’Académie, le procureur général, les chefs de police mais aussi les parlementaires et les grands élus : présidents du Conseil régional et des Conseils généraux, maires de grande ville ; sans oublier le cardinal-archevêque et les consuls généraux.

    Les contacts avec les plus hautes autorités ne se bornent pas aux dîners annuels : une délégation du CRIF est reçue, une ou plusieurs fois par an, par les principaux ministres : Défense, Affaires étrangères, Intérieur, Justice, Éducation, Finances, Identité nationale et Immigration. A cet égard, la présentation que fait Anne Kling de l’éphéméride 2009/2010 des principales rencontres et prises de position du CRIF est éclairante : on y mesure l’ampleur des activités de cette institution et sa capacité à peser notamment sur la justice et sur l’élaboration de la loi ; au point d’avoir obtenu du gouvernement et des parlementaires une modification du Code pénal après le jugement en première instance de l’affaire Fofana (l’assassin d’un jeune juif, Ilan Halimi). Un cas rarissime de loi pénale ad hominem et de facto rétroactive.

    Le CRIF : un modèle pour les autres organisations communautaires

    La méthode d’exercice de l’influence par le CRIF est reconnue pour son efficacité et désormais prise pour modèle par d’autres organisations communautaires.

    Ainsi le CRAN – Conseil représentatif des organisations noires – dirigé par Patrick Lozès a pris ouvertement modèle sur le CRIF tant pour certaines de ses revendications (l’esclavage y jouant le même rôle symbolique que la « Shoah ») que pour ses méthodes : certes, le dîner du CRAN n’a pas encore le prestige de celui du CRIF mais on y trouve tout de même trois cents convives et quelques ministres. Les deux organisations sont d’ailleurs proches, tout comme SOS-Racisme est proche du CRIF : le vice-président de SOS-Racisme étant membre du comité directeur du CRIF.

    Du côté de la communauté musulmane, le CRIF sert aussi de référence. Imaginé par Charles Pasqua, créé par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le CFCM – Conseil français du culte musulman – est un organe qui mêle certaines attributions religieuses du Consistoire juif et certaines méthodes politiques du CRIF : ainsi, sur le modèle des dîners du CRIF, des autorités musulmanes invitent, sinon convoquent, préfets et élus lors de dîners de rupture du jeûne du ramadan. Les mêmes qui trouvent le carême catholique ringard trouvent le ramadan « branché », sinon « fun » ! C’est ainsi qu’en 2009 de nombreux ministres ont rompu le jeûne du ramadan dans leur ville d’élection tandis qu’à Nanterre c’est Jean Sarkozy, fils du président de la République, qui officia. Une occasion, comme pour les dîners du CRIF, d’entendre des revendications, sinon des exigences, communautaires et d’y répondre.

    On le voit ici : par son autorité et son rayonnement, le CRIF exerce une influence en profondeur sur l’évolution de la politique et de la situation françaises : la lecture du livre d’Anne Kling est riche d’enseignements sur ces deux points.

    Pourquoi existe-t-il si peu d’études sur le CRIF ?

    Dans ces conditions, on ne qu’être surpris par la rareté des études sur le CRIF, alors qu’il existe une abondante littérature sur d’autres groupes de pression ; organisations patronales et syndicales ont fait l’objet de nombreuses publications : laudatives, critiques ou de nature plus scientifique. Rien de tel pour le CRIF.

    Deux explications viennent à l’esprit : la faible curiosité des milieux universitaires pour les études sur les réalités concrètes de la vie politique ; la crainte aussi de s’exposer à l’accusation terrifiante « d’antisémitisme » qui peut déboucher sur la mort civile par diabolisation d’abord, condamnation au silence ensuite.

    L’accusation d’antisémitisme n’est pas recevable

    Disons le tout net : cette crainte n’est pas justifiée et Anne Kling apporte la preuve qu’un expert indépendant peut réaliser une étude rigoureuse et sans polémique sur une institution telle que le CRIF. Ajoutons que l’accusation « d’antisémitisme » est loin d’être recevable pour au moins les raisons suivantes :

    1. Il existe aux États-Unis un organe comparable au CRIF, même s’il est davantage spécialisé sur la politique étrangère : l’AIPAC (l’American Israël Public Affairs Committee). Cette institution a pourtant pu faire l’objet d’une analyse très fouillée, effectuée par deux universitaires qui ont trouvé un grand éditeur pour la publier (4). Ainsi va la liberté d’expression en Amérique. Il y a, là bas, libre débat sur l’influence de l’AIPAC comme lobby en faveur de la politique de l’État d’Israël ; et discussion pour savoir s’il ne devrait pas y avoir davantage de découplage entre la politique étrangère américaine et la politique israélienne. Pourquoi ce qui serait possible aux États-Unis ne le serait-il pas en France ? D’autant plus que le CRIF ne se borne pas à des prises de position en politique étrangère mais intervient aussi fortement sur la politique intérieure.

    2. Exercer son devoir critique sur telle ou telle organisation (Haro sur les chasseurs ! Feu sur le patronat ! A bas les syndicats !) et s’interdire toute critique du CRIF serait une attitude discriminatoire. Au nom de quel principe s’imposer un tel devoir de réserve ? Parce que le CRIF prétend s’exprimer au nom des Juifs ? Mais au nom de l’égalité de droits, principe constitutionnel s’il en est, il faudrait alors s’interdire de toute critique vis-à-vis du CRAN et vis-à-vis du CFCM. Et bien sûr aussi se dispenser de toute critique vis-à-vis de l’épiscopat et des associations catholiques. Voilà qui donnerait bien du grain à moudre aux censeurs !

    3. Il ne faut pas confondre le CRIF organisation particulière et « les Juifs ». D’abord parce que le CRIF ne rassemble, selon les estimations les plus optimistes et à travers les organisations qu’il fédère, que 100 000 personnes sur les 600 000 que compte la communauté juive en France. Dans le même esprit observons que critiquer les grands syndicats, ce n’est pas nécessairement jeter l’anathème sur… les salariés.

    D’autant que les prises de position du CRIF sont loin de faire l’unanimité chez tous les Français juifs. Certains grands journalistes de talent comme Elizabeth Lévy et Eric Zemmour s’illustrent par des prises de position politiquement incorrectes fort éloignées de celles du CRIF. Leur vif attachement à la République et à la nation les place d’ailleurs aux antipodes des préoccupations communautaristes du CRIF. Tout comme le philosophe médiatique Alain Finfielkraut (5) « Finky », selon le surnom que lui ont donné ses élèves de l’Ecole polytechnique, n’y va d’ailleurs pas de main morte dans ses jugements sur le CRIF, n’hésitant pas à déclarer : « Le pavillon d’Ermenonville est une merveilleuse salle de Bar-mitsva. Voir cet endroit transformé annuellement en une espèce de tribunal dînatoire où les membres du gouvernement français comparaissent devant un tribunal communautaire, cela me met mal à l’aise.(6) »

    A l’opposé du spectre politique, d’autres Juifs critiquent le CRIF moins pour ses positions de politique intérieure que pour son soutien à la politique militaire israélienne : ainsi en va-t-il de l’essayiste Esther Benbassa ; cette juive sépharade, fière de ses origines, se définit ainsi sur son blogue : « Mon nom est ma vraie patrie ». Cela ne l’empêche pas, elle aussi, d’avoir la dent dure sur le CRIF : « Qu’est-ce que le CRIF sinon un groupuscule endogamique qui se donne des airs de petit État indépendant, agissant à sa guise, faisant plier les uns et les autres, tant par le biais de l’autocensure, sensible chez bien des journalistes craignant à juste titre d’être soupçonnés d’antisémitisme dès qu’ils osent critiquer la politique israélienne, que par l’instrumentalisation de la culpabilité de la Shoah intériorisée par la classe politique ? (7) »

    Enfin, à la base ce qu’on appelle – y compris sur le site du CRIF – « la rue juive » (par symétrie avec l’expression « la rue arabe »), certains comprennent mal les prises de position du CRIF favorables à la poursuite de l’immigration noire et arabe ; pas plus qu’ils n’approuvent le soutien du CRIF à la construction de grandes mosquées partout en France. Il est vrai que « représenter c’est trahir » et qu’il y a en France en général un clivage entre les élites et le peuple, clivage dont il n’est pas étonnant qu’il se retrouve au sein de la communauté juive.

    4. Un autre point mérite d’être souligné : selon la définition commune, « l’antisémitisme » prospère sur des rumeurs, des fantasmes ; il s’alimente aux théories du complot. Rien de tel dans l’étude objective d’Anne Kling. Tout ce que l’auteur affirme – faits ou déclarations – est « sourcé », et à la meilleure source possible : le site internet du CRIF. Ainsi quiconque douterait du bien-fondé des analyses d’Anne Kling peut les vérifier jour après jour en s’abonnant (gratuitement) à la remarquable lettre électronique, quasi quotidienne, du CRIF. Tout ou plus, peut-on observer qu’Anne Kling ponctue, de ci de là, ses constats d’une touche d’insolence ou d’une pointe d’ironie. Mais qui oserait lui reprocher ces qualités réputées si françaises ?

    5. Enfin c’est la définition même du CRIF qui autorise à le critiquer. Pour son président, Richard Prasquier, le CRIF est « l’organe politique de la communauté juive ». A ce titre cette organisation s’inscrit dans le débat politique. En démocratie cela ne peut se faire que dans un cadre pluraliste : toute prise de position est licite… mais sa critique ne l’est pas moins. En clair, et pour un fonctionnement démocratique, il est normal que le CRIF prenne librement des positions politiques, à condition, bien sûr, qu’il soit possible de les contester tout aussi librement. D’autant que les positions du CRIF sont critiquables au regard des libertés, de la souveraineté, de l’identité, de la mémoire, de la République et de la démocratie.

    Jean-Yves Le Gallou , Octobre 2010

    Notes :

    • (1) Ancien député français au Parlement européen, président de Polémia.
    • (2) Au Centre de recherche français de Jérusalem en février 2009.http://www.akadem.org/sommaire/themes/liturgie/11/3/module_5674.php
    • (3)) Sauf en 2010 où la garden-party a été annulée.
    • (4) John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », publié en France par La Découverte, 500 p., 20 euros.
    • (5) Alain Finkielkraut fut membre de la Commission de la nationalité en 1987/1988. A ce titre, et avec Dominique Schnapper, fille de Raymond Aron, il contribua à théoriser une conception abstraite de la nationalité, indépendante des origines et se résumant à une adhésion plus ou moins vague à des valeurs communes. Alain Finkielkraut a singulièrement évolué depuis. 
    • 6) Entretien à l’Arche, mars 2005, cité par Anne Kling.
    • (7) Tribune libre dans Libération du 17 février 2010: « le CRIF, vrai lobby et faux pouvoir »

    Anne Kling, Le CRIF, un lobby au cœur de la République, Editions Mithra, 294 pages, 18€, à commander. Cliquer ici.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3249

  • Les larmes sélectives des pleureuses officielles

    La ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström a essuyé des larmes lors d'un débat à la télévision jeudi soir à la vue de la photo du cadavre rejeté par la mer de l’enfant syrien Aylan Kurdi. Ce cliché a bouleversé toute l'Europe, c’était l’objectif des individus qui l’ont publié. 
    La mort de cet enfant est un drame, personne ne le conteste, ce qui nous gêne c’est que les larmes et les lamentations européennes sont de débits très différents selon les victimes. Aucune larme sur les centaines d’animistes soudanais massacrés pendant des années au Darfour, pas de larmes pour les chrétiens d’orient massacrés, ni en général pour les victimes des crimes en Europe et nous pourrions multiplier les exemples. 
    Un des faits les plus révulsants est que la photo de la fillette syrienne décapitée par les sadiques musulmans de l’État islamique n’a provoqué aucune larme et pour cause, elle a été soigneusement camouflée par la « médiasphère » et les journaux, comme la propriété d’Édouard de Rothschild Libération, ont refusé de la publier.  Pourquoi ? Parce qu’étant un crime musulman elle ne leur était d’aucune utilité dans leur œuvre de destruction de la civilisation judéo-chrétienne. Par contre la photo du cadavre du pauvre enfant immigré syrien sert à provoquer un choc émotionnel qui obligera les Européens à accepter l’invasion migratoire qui déferle sur eux actuellement. 
    Force est de constater qu’est en œuvre actuellement une véritable conjuration dont le but est d’islamiser un peu plus l’Europe au détriment de sa population qui ne se doute pas de ce qui l’attend dans quelques années lorsque l’islam sera majoritaire dans certains pays. 
    Le monde socialo-médiatique véhicule une véritable idéologie darwinienne qui sélectionne les atrocités selon l’utilité qu’elles peuvent avoir dans leur objectif de destruction des sociétés occidentales au profit d’un agglomérat mondial de consommateurs individuels dépourvu d’héritage culturel.
    Louis Chagnon 

  • Les communes « nouvelles » : le memoricide programmé

    Le torchon Libération sur les noms de village commençant par Saint ou Sainte...

    Le torchon Libération sur les noms de village commençant par Saint ou Sainte…

    C’est un sujet extrêmement important et pourtant très peu traité par la « réinfosphère ». De très nombreuses communes vont changer de nom d’ici quelques mois afin de fusionner avec les villages voisins. Les mairies se plient aux directives européennes afin de continuer à toucher les dotations de l’Etat… C’est donc l’argent qui pousse les communes à abandonner leurs histoires… Il est clair que ces fusions marquent la fin des petites communes avec des noms de saints…

    Excellent reportage d’Armel Joubert des Ouches pour Reinformation.tv :

     

    http://www.contre-info.com/

  • Hommage à Emmanuel Ratier, nouvelles du Front, fiscalité, crise agricole…

  • « Nous sommes à l'aube d'affrontements très violents »

    « L’histoire est redevenue tragique et nous l'avons oublié ». Dans Le sursaut ou le chaos, Thibault de Montbrial établit comment nous sommes en guerre, ce que plus personne ne peut nier. Cette guerre a pour moyen privilégié le terrorisme. Elle n'est pas menée par des soldats en uniformes, mais par des civils, dont souvent l'aspect extérieur est le même que celui de l'ensemble des citoyens, mais qui, comme les frères Kouachi, peuvent être des djihadistes de retour au Pays , cette guerre est mondiale, elle n'a pas de motifs politiques, mais des motifs religieux. Son but   imposer une loi médiévale qui discrimine les femmes, rend obligatoires toutes sortes d'interdits alimentaires et établit une nouvelle échelle de valeur avec en haut les citoyens qui pratiquent cette loi, et en bas ceux qui refusent de la pratiquer. Pour tous ceux qui l'auraient oublié, ces trois cents pages qui peignent le chaos et appellent au sursaut, montrent comment nous avons changé de siècle et pourquoi les vieux discours antifa sont devenus simplement périmés.

    Thibault de Montbrial, vous venez d'écrire un livre qui résume l'histoire du terrorisme islamiste. Vous lui avez donné un titre éloquent : Le sursaut ou le chaos. C'est lapidaire ! Comment définissez-vous ce qui se passe depuis le fameux 7 janvier ? 

    Je dirais d'un mot, sans précaution oratoire nous sommes attaqués.

    Mais de quelle guerre s'agit-il ? D'une guérilla terroriste ? De tensions sociales aboutissant aux combats de rue ? De problèmes d'intégration ethnique pouvant mener à la guerre civile ? Faut-il parler comme le pape François l'a fait à plusieurs reprises de « guerre mondiale par morceaux » ? 

    Les différents diagnostics que vous évoquez ne sont pas incompatibles. Il y a un cumul de facteurs. Il faut reconnaître d'abord chez nos gouvernants la faute politique qui a consisté à ne pas avoir anticipé dès les années 70 les conséquences sociales et politiques d'une immigration maghrébine massive. Au lieu de se tenir à une logique d'assimilation, comme les générations précédentes, on a vu apparaître une tolérance systématique face à des comportements revendicatifs de type identitaire dans les populations nouvellement françaises. Le résultat ? Après deux générations d'enfants français, on se retrouve pour la première fois dans l'histoire de la France devant un problème ethnique, qui n'existerait pas si nous avions des valeurs communes. On a voulu faire le choix d'un nivellement des valeurs. Le moment est venu d'en payer le prix.

    Quels sont les ingrédients qui vont produire l'explosion que vous annoncez ?

    Ce que j'essaie d'expliquer dans ce livre, c'est qu'il y a deux phénomènes qui se rejoignent d'une part, la communautarisation de la société française. Nos politique avaient l'impression que tant que nous pouvions déployer une politique d'assistanat, il n'y aurait pas de problème avec le multiculturalisme. On sait maintenant que c'est une erreur. Le Danemark, où la tradition social démocrate est forte comme dans les autres pays Scandinaves, est le pays - avec la Belgique - où il y a le plus de djihadistes proportionnellement au nombre d'immigrants musulmans. Quant à la Belgique c'est un pays qui se rapproche beaucoup de la France par bien des côtés. Les gens qui se mettent dans la logique d'attaquer l'Occident ne sont pas mus par un esprit de revanche social ou économique, nous ne voulons pas le voir. En réalité nous sommes attaqués pour ce que nous sommes. De façon très légère, nous pensons souvent à propos des djihadistes « Ils sont fous ». Ce n'est pas cela ! Ces gens qui partent au djihad n'avancent pas masqués, ils veulent nous détruire. Et nous pendant ce temps, on s'est endormi dans la paix. Quel contraste ! C'est la raison de base pour laquelle j'ai écrit ce livre..

    Vous décrivez la communautarisation de la société française. Quel est le deuxième phénomène ?

    Le deuxième phénomène, qui amplifie encore le danger, c'est l'expansion de l'islam radical sunnite. On peut gloser sur les erreurs des Occidentaux au Proche Orient, le problème n'est pas là. La date capitale, c'est le 29 juin 2014, l'érection officielle du Califat avec à sa tête le Calife Ibrahim, Abou Bakr Al Bagdadi. Lui fait très clairement une guerre de conquête. Le territoire actuellement contrôlé par l'État islamique correspond à 9 ou 10 millions d'habitants, un véritable terreau pour le recrutement de terroristes prêts à tout.

    Revenons à notre Hexagone... Vous êtes vous-même avocat, spécialisé dans les cas de légitime défense. Y a-t-il un rapport entre votre perspective professionnelle et l'écriture de ce livre Le sursaut ou le chaos

    Nous sommes dans un des pays les plus développés au monde et nous sommes en paix depuis trois générations. Les soixante ans de paix que nous avons connus, malheureusement on en sort. C'est une parenthèse dorée dans l'histoire de l'humanité. Le fait est là pourtant il n'y a plus de tradition orale de la guerre, de la nécessité de se défendre et de la légitime défense justement. En France aujourd'hui dans les classes de 6e, on a prévu une demie journée consacrée à la prévention contre la délinquance. Le policier explique ordinairement aux enfants quoi qu'il vous arrive, il ne faut pas vous défendre tout seul. L'État va le faire pour vous. Résultat ? Que ce soit le racket d'un téléphone ou un viol, on nous apprend depuis la tendre enfance à ne pas nous défendre et trop souvent nous restons effectivement sans défense. Pourtant, je prétends que la nécessité de se défendre crée un droit naturel dans l'individu. La délégation de !ce droit par l'individu au groupe n'a plus lieu d'être quand la police n'est jamais là et quand l'État laisse croître des zones où son autorité n'est pas présente. Il y a des actes de polices que le citoyen doit se réapproprier, à moins d'avoir à partir. Attention, la légitime défense, qui est une réaction immédiate, n'est pas la vengeance, qui implique souvent préméditation. Il y a une grande distinction la vengeance, c'est le signe de la déstructuration du corps social. La légitime défense, elle, est signe de santé. Mais nos dirigeants, politiques, économiques, médiatiques, ne se sont jamais posé ces questions. Malgré la permanence des monuments aux morts, on peut dire qu'il n'y a pas de tradition orale sur la nécessité de se défendre soi-même.

    Que préconisez-vous ?

    Le monde est dans un état d'instabilité qu'il n'a pas connu depuis la Deuxième guerre mondiale. Dans une telle situation, il importe d’abord d'employer les mots qui disent clairement ce qui se passe. François Hollande a employé le terme d' « ennemi » pour la première fois le 14 juillet dernier, plus de six mois après les attentats de début janvier. Jusque-là on parlait plutôt d'adversaire, comme s'il s'agissait d'un jeu ! Il y a par ailleurs des mots, vous le savez, que nos médias paraissent dans une incapacité chronique de prononcer, le mot « islamisme », l'expression « victimes chrétiennes » aussi : souvenez-vous le Quai d'Orsay n'avait pas employé ce terme lors du massacre de 21 coptes en Libye, et s'était retranché derrière le qualificatif d' « Egyptiens ». On pourrait multiplier les exemples... Il faut ensuite avoir le courage de prévoir le pire. J'ai la conviction que nous n'éviterons pas une phase de grande violence. Les tensions sont beaucoup trop fortes pour que cette violence puisse être évitée. Imaginons par exemple un jeune de banlieue qui se tue en harcelant la police et les réactions en chaîne qui pourraient s'ensuivre. Lorsque Malek Boutih, début juillet, dans un rapport au Gouvernement, évoquait un risque de dérive de l'islamisme vers « un phénomène de masse », en France, il était dans cette perspective. Cette expression est d'autant plus lourde de sens que Malek Boutih est un des rares hommes politiques, dans notre Pays, à reconnaître qu'il s'est trompé sur ces sujets. Et - mais cela est significatif des blocages de notre société - son Rapport, Génération radicale [il s'agit d'un radicalisme religieux bien sûr], qui devrait être lu avec attention par les hommes politiques, a été attaqué à partir d'un détail totalement insignifiant il avait cité une personne controversée [il s'agit vraisemblablement de Frigide Barjot NDLR] et cela a jeté l'opprobre sur tout son travail.

    Quelles ont été les réactions à la sortie de votre livre ?

    J'avais pensé, avec un peu d'espoir, et peut-être parce qu'il me reste un peu de naïveté, que le drame qui a frappé la France au mois de janvier 2015, ce double attentat de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher allait entraîner un électrochoc et, surtout, intégrer dans le débat public un tas de choses que nous sommes un certain nombre à voir, que la plupart des gens voient, mais qui demeurent indicibles dans le débat public. L'on sait ce qui a frappé des gens aussi talentueux que Michel Onfray, Alain Finkielkraut ou Éric Zemmour. Je pensais que nos politiques allaient pouvoir enfin débattre des raisons qui ont amené la France dans cette ornière, des raisons qui ont amené une partie de la jeunesse de France à prendre les armes contre son propre pays, je parle bien sûr des 1 800 djihadistes français qui sont partis faire la guerre à l'Occident. 1 800, c'est un chiffre qu'il faut doubler, voire quintupler... Ne pourrait-on pas parler des raisons de ces trois mille, de ces dix mille jeunes peut-être, qui ont recours à la violence. Ce sont des ennemis de l'intérieur, qui vont faire la guerre à l'extérieur, pour rejoindre un jour leur propre pays. Pouvait-on parler de cela ? En réalité, la discussion n'a pas eu lieu. Très vite, le bloc monolithique s'est remis en place. Or, si jamais on ne tire pas les leçons du mois de janvier 2015, ce qui nous attend sera incommensurablement pire…

    Pour répondre plus précisément à votre question, j'ai subi très peu d'attaques après la publication de ce livre. Simplement les médias les plus à gauche m'ont ignoré. J'ai eu des émissions à la télévision, mais malheureusement aucun débat ne m'a été proposé. Ce silence a quelque chose d'inquiétant, mais en même temps je l’ai pris comme un aveu de la qualité documentaire du livre. Personne n'a parlé de lubies infondées.

    Comment voyez-vous la rentrée ?

    Les bouleversements sont tangibles de semaine en semaine. Je suis l'avocat d'un certain nombre de services de police et je suis allé à Calais au mois de mai avec des policiers. Nous sommes allés à moins de 10 mètres des files de camions qui sont attaquées par les migrants. Les policiers sont débordés et les clandestins sont violents. Il y a des agressions sur les chauffeurs de camion et les policiers. Il va y avoir, dans les six mois qui viennent, des drames avec des morts [cette « prophétie » est déjà réalisée dans la moiteur du mois d'août], des maisons qui vont être envahies et il y a déjà un certain nombre de viols dans la région de Calais. Je vous l'ai déjà dit nous sommes à l'aube d'affrontements très violents..

    Propos recueillis par l'abbé G. de Tarnoüarn (cet entretien a été réalisé le 15 juillet 2015)

    Thibault de Montbrial, Le sursaut et le chaos. Plon, 2015,15 euros.

     

    monde&vie  3 septembre 2015 

  • Piero San Giorgio - Clandestins et Migrants

  • Accueillir des réfugiés, oui. Mais accueillir les vraies victimes : les chrétiens d’Orient

    Presque rien n’est fait pour faciliter l’immigration des chrétiens d'Orient qui, eux, ne seront pas accueillis dans les pays musulmans, qui ont tout perdu, qui ont vu leurs fils être crucifiés ou exécutés sommairement comme à Maaloula et à Mossoul, qui ont vu leurs filles kidnappées pour être vendues et violées, qui ont vu leurs maisons réquisitionnées et saccagées.

    C’est moins en ma qualité de contributeur de Boulevard Voltaire qu’en celle de président d’Entraide aux chrétiens d’Orient que je m’exprime.

    Voilà plus d’un an que nous œuvrons pour accueillir, en France, des familles chrétiennes d’Irak et de Syrie contraintes de quitter leur pays. Nous venons d’accueillir sous les caméras de France 3, TF1, BFM TV et i>Télé une famille qui a tout perdu. L’arrivée de cette famille est le fruit d’un processus administratif de 10 mois !

    Dix mois pour instruire et répondre favorablement à cette demande d’asile (parmi d’autres toujours en attente de décision) alors que nous apportions solutions et garanties pour permettre une bonne intégration française de ces réfugiés. Que sont les promesses de Fabius qui accueillait il y a un an une quarantaine de réfugiés irakiens au pied d’un avion devant tous les médias réunis en promettant de favoriser l’accueil des chrétiens d’Irak ?

    Lire la suite 

  • Petite histoire des campagnes de diabolisation

    La « diabolisation » est une technique de manipulation des esprits. Elle vise à interdire la description des faits ou l’expression de certaines idées en disqualifiant celui qui les rapporte, en l’accusant d’ « extrémisme », de « dérapage » ou de « provocation ». La diabolisation est l’arme majeure du terrorisme intellectuel. Arme régulièrement utilisée en France depuis quarante ans mais qui a aussi été employée avec succès ailleurs.

    Petit rappel historique en forme d’explications :

    1968 : Enoch Powell

    Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.
    http://www.youtube.com/watch?v=7wGtcloE0i8&feature=related

    1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »

    Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine,tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.
    http://www.polemia.com/article.php?id=2737

    1980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic

    Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes duFigaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’ « extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981. 
    http://www.polemia.com/article.php?id=2735

    1980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry

    Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’ « il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».

    Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Etre allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré. 
    http://www.dailymotion.com/video/xctabd_le-communisme-a-la-papa_news

    1983 : Dreux et le Front national

    Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXe arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.

    1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental

    En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.

    Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »

    Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.

    1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen

    Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :

    • - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
    • - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.

    1990 : la profanation de Carpentras

    Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.

    A l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.

    L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).

    L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique. http://www.polemia.com/article.php?id=1573

    2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie

    Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »

    Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’ « homophobie ».
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Vanneste 

    2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI

    Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :

    • - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
    • - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.

    Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.

    Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Eglise catholique).

    Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Eglise s’est éloignée à la suite de Vatican II. http://www.polemia.com/article.php?id=2002

    Les diabolisés : les nouveaux dissidents

    Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.

    Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Eglise. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».

    Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !

    Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !

    Comment combattre la diabolisation ?

    Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.

    Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.

    Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.

    Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3343