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France et politique française - Page 3485

  • Humanitaires, identitaires, sécuritaires

    Terrible cacophonie de ces derniers jours. Certains parlent comme si le débat se situait en France, alors que les décisions dont on se préoccupe sont prises ailleurs. Nous voici donc, tous, dans l'Hexagone comme dans le Continent, tiraillés entre des références contradictoires.

    Chacun d'entre nous, citoyens, contribuables ou dirigeants, ces jours-ci, s'est vu sollicité sous l'emprise émotionnelle d'une photographie, évidemment affreuse. Révoltante. L'horrible cliché d'un enfant mort noyé a été diffusé en effet par tous les journaux. Il a été rejeté par la mer sur la plage de Bodrum.

    Cet endroit s'appelait Halicarnasse, depuis des millénaires, avant qu'en 1922 des milliers d'enfants chrétiens de cette région, mais aussi des vieillards, des femmes, des prêtres, des infirmes, aient été massacrés dans l'indifférence générale. "N'ayez pas peur" disaient les envahisseurs kemalistes qui allaient détruire Smyrne. Et d'une certaine manière ces monstres avaient raison : il ne faudrait jamais avoir peur, car dans le christianisme le martyre est une couronne pour l'éternité.

    On nous mobilise métaphoriquement aujourd'hui, autour de mots ritournelles, qui ne veulent hélas rien dire de bien précis.

    Au nom de ces principes vagues, on doit tout accepter, ou passer pour un salaud. C'est la règle du jeu selon Volkoff : "premier qui dit fasciste à l'autre a gagné".

    Nos gouvernants prétendent dès lors raisonner en termes exclusivement humanitaires, au nom de ce qu'ils appellent des "valeurs", valeurs qu'ils n'ont jamais vraiment définies, indexées sans doute sur le cours du pétrole.

    Vous avez dit Humanitaire : cent pour cent, vingt sur vingt, tableau d'honneur à celui qui l'invoque.

    Vous avez dit Sécuritaire ? Zéro. Identitaire ? Pouah !

    Et pourtant, dans cette période de jardinage nous pourrions penser à nos buis, menacés par la pyrale et l'armillaire, ces nouveaux parasites venus d'ailleurs.

    Est-il permis de rappeler aussi que les termites, qui rongent silencieusement nos charpentes, se sont développés en France camouflés dans des bois d'importations non contrôlés.

    Est-il permis dès lors de parler de précautions ?

    Précaution : certes, cet étrange "principe" devrait s'appliquer à lui-même. Mais avant d'être dogmatisé par nos ateliers du prêt-à-penser, le mot n'est-il pas le reflet d'une autre règle, plus modeste, vieille comme la terre : la prudence. Il me semble qu'on peut donc s'y référer.

    Pour s'en tenir au droit interne français de l'ère républicaine, c'est la loi Barnier de 1995 qui énonce pour la première fois une nouvelle norme. On peut la qualifier de philosophique, on l'observe en gestation au sein de diverses instances mondialistes. À l'époque on se préoccupait de défendre l'environnement.

    Puis en 1998, c'est le conseil d'État qui empêcha, au nom de cette notion, qui permit à l'administration de bloquer l'introduction certaines variétés de maïs génétiquement modifié.

    Le parlement français s’est réuni en Congrès à Versailles en février 2005. Il a voté l'introduction dans l'article 5 de la Constitution une Charte de l'environnement, ceci installant ainsi dans notre loi fondamentale.

    Inutile de souligner que la jurisprudence de la Cour de Justice de l'Union européenne, laquelle comme chacun devrait le savoir, et comme certains le déplorent, dit un droit qui prime le droit national, considère que ce même principe justifie l’adoption de mesures restrictives.

    Il y a 20 ans encore le législateur employait le mot de "certitudes". De ce terme extrêmement dangereux, il convient toujours de savoir se méfier.

    Humanitaires ? Sécuritaires ? Identitaires ? Les citoyens disposent encore en théorie du droit de choisir lesquels de ces principes doivent prévaloir. Dans la pratique je les sens moins fous que les technocrates qui, incapables de se gouverner eux-mêmes selon la droite raison, prétendent encore nous régenter.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/page/2/

  • L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en France (résumé)

    XXVIe université annuelle du Club de l’Horloge. « La France en faillite ? Pourquoi nous croulons sous les dettes et les impôts » 9-10 octobre 2010

     L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en  France (résumé) 

    Intervention de François-Georges Dreyfus 

    professeur émérite à la Sorbonne

    Le temps des rois (1200-1814)

    Depuis que la France existe en tant qu'Etat, c'est-à-dire depuis le règne de Philippe Auguste, ses budgets sont dans les deux tiers des cas en déficit : cet endettement est permanent. Ces situations difficiles pour les finances du royaume sont dans la plupart des cas réglées par des expédients, que Philippe le Bel utilisera sans vergogne : diminution du poids d'or ou d'argent dans les pièces de monnaie, liquidation de l'ordre des templiers, expulsion des juifs et des « lombards » (banquiers italiens). Si, après le règne de Philippe le Bel, la situation financière est stabilisée, elle devient dramatique avec la guerre de Cent ans. Pour réguler les finances royales, Charles VII s'appuie sur le grand banquier de l'époque, Jacques Cœur, et Louis XI poursuivra une politique d'assainissement financier en s'engageant dans une politique économique fondée sur l'intervention de l'Etat.

    Tout cela est mis à mal par les politiques belliqueuses de ses successeurs, Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II : de 1490 à 1559 (traité du Cateau-Cambrésis), la France est en guerre, cela n'arrange pas les finances publiques ; et à la mort d'Henri II (1559) commencent les guerres de religion, qui perdureront jusqu'à l'édit de Nantes (1598) et même (siège de la Rochelle) jusqu'à l'édit de grâce d'Alais (1629). Henri IV et Sully avaient, pour réguler la dette, entretenu l'idée de vendre les offices, mais cela freine les investissements économiques. Richelieu, lui, règle le problème de la dette par l'inflation ; la Fronde et le règne de Louis XIV mettent à mal la situation financière de l'Etat, bien que la politique de Colbert favorise une croissance économique. Elle permet de construire Versailles tout en maintenant une armée solide, une politique de fortifications, une marine efficace, mais les crises économiques qui se succèdent après 1690 réduisent ces efforts à néant. La banqueroute de Law après 1715, qui est en fait pour une large part une banqueroute de l'Etat, permet d'apurer une partie de la dette.

    Louis XV connaît les mêmes difficultés ; là encore, les conflits, Succession d'Autriche et guerre de Sept ans, n'arrangent pas la situation, d'autant que l'on assiste à une politique de grands travaux immobiliers (place de la Concorde, école militaire, etc...) et de mise en place d'infrastructures. Mais toutes les tentatives de réforme fiscale (par exemple le vingtième de Machault d'Arnouville ou celles du triumvirat de 1770) avortent. Le règne de Louis XVI sera plus catastrophique encore (la guerre d'indépendance des Etats-Unis coûte très cher) et l'échec des réformes (Turgot, Calonne) est un des éléments essentiels qui conduit à la Révolution.

    Pour pallier la dette, la Constituante a confisqué les biens du clergé et mis en place une monnaie de papier, l'assignat, qui deviendra très vite une monnaie de singe. L'orthodoxie financière réapparaît avec le franc Germinal créé par Bonaparte.

    La prospérité et les victoires avec le droit du vainqueur permettent d'équilibrer les budgets jusqu'en 1811. La chute de l'Empire coûte cher, mais heureusement la France n'a pas à payer d'indemnité de guerre lors des deux traités de Paris (1814 et 1815).

    Le temps des bourgeois

    Le XIXe siècle fait exception dans notre histoire financière. De 1814 à 1870, la France est en paix : les conflits sont extérieurs : Espagne, Algérie, Crimée, Italie. A partir des années 1820, la France s'enrichit lentement et, comme le demande le baron Louis, on fait une bonne politique, ce qui donne une bonne finance. La guerre franco-allemande fait découvrir une France riche et le poids de la dette publique est faible. Mais il s'agit d'une France malthusienne, à la seule exception notable de l'époque de Napoléon III. De 1815 à 1913, plus de la moitié des budgets sont excédentaires, mais l'on vit chichement, sauf sous le Second Empire : de 1840 à 1850, la France construit 1.000 km de voies ferrées, les Allemagnes 5.000... Sous la IIIe République, Freycinet lance un programme de grands travaux, la moitié n'est pas exécuté, tel le grand canal du Nord qui sera terminé vers 2014 !!! L'affaire de Panama illustre fort bien le malthusianisme des « nouvelles classes moyennes » (Gambetta).

    Le temps des déficits

    1914 marque une rupture : c'est la Grande guerre ; elle coûte 174 milliards de francs-or, dont 80% sont couverts par l'emprunt. On assiste dès lors à une dévaluation monétaire. De 1919 à 1938, seuls quatre budgets sont excédentaires, pour 10 milliards de francs. Ce sont les budgets Poincaré (1926 - 1927 - 1928 - 1929). Cela ne compense pas les 49 milliards de la période 1920-1925 et de 1930 à 1938 la totalité des déficits représente plus de 110 milliards de francs-or ; on rappellera que le franc a été dévalué par Poincaré, puis par le Front populaire en 1936.

    La Seconde guerre mondiale, la défaite, l'occupation vont entraîner des dettes considérables, que l'on couvre plus ou moins par des emprunts, tel l'emprunt Pinay en 1952. Mais le poids de la guerre, la reconstruction pèsent lourdement sur les finances, aussi aucun budget de la IVe n'est-il excédentaire ; ne le seront seulement sous la Ve que les budgets de l'ère Pompidou : le déficit représentant de 0,5% à 4% (en 1975) du PIB entre 1959 et 1976, contre une moyenne de 4,81% pour la période 1947-1958.

    En 2007, la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht est de 63,7%, moins que l'Allemagne (67,9%), mais plus que l'Espagne (39%) et l'Irlande (24,9%), l'Italie et la Grèce étant au sommet avec respectivement 106,8% et 104,6%.

    Durant la période juste avant la crise de 2008, le déficit budgétaire avait été ramené à 3% du PIB en 2006 et 2,5% en 2007. Quant au poids de la dette, il représentait 18% du budget en 1990, 34% en 1996, 37% en 2002, 39% en 2007.

    On le voit, du XIIIe siècle au XXIe, les budgets français sont très majoritairement déficitaires. Se pose alors un problème : dans quelle mesure le poids de la dette a-t-il joué un rôle dans l'histoire de notre pays ? En dehors, bien entendu, du cas de la Révolution de 1789, il n'est pas évident qu'il ait été aussi nocif qu'on le dit.

    François-Georges Dreyfus

    professeur émérite à la Sorbonne

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3199

  • Pas de logement pour les SDF

     
  • Migrants : Sarkozy est ambigu selon Valeurs Actuelles

    Dans sa lettre quotidienne, Yves de Kerdrel écrit :

    Yves_desktop"Sarkozy ambigu. La droite n’est pas à l’aise avec le sujet des migrants. Son attitude se retrouve dans les propos tenus par François Baroin : bien sûr il faut les accueillir, mais moi je n’en veux pas à Troyes. L’ex-Chef de l’État a donc essayé de poser les bases d’une réponse de « droite » à ce défi des flux migratoires. Un : en réfutant la notion de quotas. Deux : en exigeant la remise à plat de Schengen. Trois : en demandant la création d’un statut de « réfugié de guerre ». Tout cela sont des conditions nécessaires, mais bien insuffisantes pour répondre à ce drameCar tant que le droit du sol perdurera, nous savons très bien que ces migrants s’installeront en France et voudront que leurs enfants deviennent Français pour bénéficier de tous les avantages qui vont avec. Quel dommage, dans ces conditions, que Nicolas Sarkozy n’ait pas été jusqu’au bout de sa logique !"

    Michel Janva

  • François Hollande, la grande démission

    Quand un chef d’État atteint ce niveau de démission, il doit être cohérent avec lui-même et démissionner dans les faits !

    Il y avait une conférence de presse du président Hollande lundi. Cela vous a échappé. Rien d’étonnant : ce non-événement est passé inaperçu. Une intervention tellement ennuyeuse que le principal intéressé avait l’air de s’ennuyer lui–même. Pourtant, jamais François Hollande n’avait autant respecté son engagement d’inverser les courbes. Cela devient une recette : d’abord, vous prenez de mauvaises décisions qui entraînent de mauvais résultats ; ensuite, vous inversez votre politique pour obtenir des résultats meilleurs ; enfin, vous vous représentez en faisant valoir que vous avez amélioré la situation, et en espérant que les Français auront oublié que vous l’aviez, pour commencer, aggravée. Bien sûr, globalement, la France se portera encore moins bien en 2017 qu’en 2012.

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  • Serbie : une Syrienne rappelle quelques vérités sur l’invasion de réfugiés en Europe

    Trouvé sur NDF : Voici un discours percutant à faire circuler. Une  prend la parole à Belgrade pour dénoncer les faux réfugiés et l’Occident lors de la manifestation organisée par le Mouvement national serbe « Obraz » de dimanche dernier.

    Extraits : Les personnes que vous voyez dans les rues de Belgrade en route pour l’Allemagne ou la Hollande, ne sont pas de vrais Syriens.

    Laissez-moi vous poser cette question : si l’Occident ne veut pas que ces réfugiés périssent en mer, pourquoi ne lèvent-t-il pas les sanctions qui pèsent sur le peuple Syrien qui ont déjà coûté 143 milliards de dollars à la Syrie ?

    Si ce n’est pas dans l’agenda de l’Occident, pourquoi n’aide-t-il pas les Syriens à rester [chez eux] en aidant l’armée syrienne à se débarrasser des terroristes et faire de la Syrie un pays sûr de nouveau ?

    Pourquoi le reste des Syriens reste et résiste ?

    Il dépouille la Syrie des gens qui peuvent reconstruire le pays. Il veut briser la Syrie et le peuple Syrien. D’un côté, il veut voler les docteurs syriens et leurs meilleurs étudiants et cela entraînera une fuite des cerveaux. Et d’un autre côté, les multinationales veulent une main d’œuvre bon marché de façon à baisser les salaires.

    Jusqu’à maintenant, nous avons perdu cent mille soldats qui se battaient contre les extrémistes. Je n’ai pas entendu l’Occident pleurer sur ceux qui ont donné leur vie pour défendre la nation et laissant derrière eux des familles éplorées qui ont besoin d’aide.

    Et d’un autre côté il s’efforce d’aider des personnes qui fuient leur pays. Beaucoup d’entre eux sont des djihadistes et, qui plus est, ils sont payés des milliers d’euros pour cela.

    Laissez-moi vous dire que l’argent qu’ils dépensent pour venir est suffisant pour acheter une maison dans un endroit sûr en Syrie pour une famille de cinq personnes, et entreprendre un petit boulot et bien vivre.

    Ce ne sont pas des réfugiés. Ce sont des migrants économiques.

    Nos côtes sont très bien gardées, et pas un seul bateau de migrants ne part d’ici. Un autre motif est de faire sortir les chrétiens de Syrie, historiquement, l’une des premières terres chrétiennes. Ce que nous avons aujourd’hui en Syrie est similaire à ce que vous aviez en Serbie avant. Leur but : notre identité, notre unité et notre souveraineté.

    http://www.contre-info.com/serbie-une-syrienne-rappelle-quelques-verites-sur-linvasion-de-refugies-en-europe#more-39195

  • L'UDI au bord de la cessation de paiement

    Lu ici :

    "le parti se demande s’il va pouvoir conserver son siège un peu démesuré de trois étages dans le XVe arrondissement rue des Volontaires, à un jet de pierre de celui du parti Les Républicains. Et les permanents ne sont pas sûrs de toucher leurs paies à la fin du mois. De là à voir débouler les huissiers pour demander à l’UDI de quitter les lieux, Jean-Christophe Lagarde en cauchemarderait presque."

    De nombreux responsables du parti centriste dénoncent

    «la folie des grandeurs de Borloo et Jego"

    Yves Jego, c'est celui qui propose d'imposer un quota de clandestins à chaque commune, calculé en fonction de la taille de sa population. Et peu importe si elles courent le risque de se retrouver en cessation de paiement ?

    Louise Tudy

  • Zoom : Jean-Yves Le Gallou - les sociétés multiculturelles sont multiconflictuelles (10-09-2015)

  • Pour Le Monde, les réfugiés migrants sont une nouvelle chance pour notre économie

    Alors que l’Union Européenne apporte la preuve flagrante de son incapacité à faire face à une vague migratoire sans précédent et que les sondages montrent que les autochtones sont de moins en moins disposés à accueillir toujours plus deréfugiés , le Système a décidé de faire donner l’artillerie médiatique dans deux registres principaux : le registre compassionnel d’abord qui se sert cyniquement de la mort par noyade du petit Aylan Kurdi , intervenue à point nommé pour faire accepter les quotas de réfugiés que réclamait Mme Merkel . Le registre positif ensuite, porté principalement par le patronat, destiné à nous faire croire que les réfugiés migrants sont une nouvelle chance pour nous.

    Bref l’émotion pour le bon peuple et le calcul économique pour les bobos.

    Les quatre commandements

    Le discours oligarchique et donc médiatique relatif aux immigrants doit en effet obéir à quatre commandements  de correction politique :

    Il doit d’abord toujours être compassionnel : les immigrants sont toujours des victimes : dans leur pays d’origine et bien sûr chez nous, puisqu’ils sont en butte au « racisme » et aux « discriminations » de toutes sortes. D’ailleurs le mot immigrant ou immigré tend pour cette raison à disparaître du vocabulaire officiel au profit de celui , plus neutre , de migrant et ceux ,plus compassionnels, de réfugié ou de naufragé. Comme un rom devient par la magie des médias, un pauvre ittinérant.

    Ainsi il ne s’agit plus de faire face à un afflux incontrôlé d’immigrants qui veulent s’installer de force en Europe, mais seulement d’accueillir des réfugiés en danger. Ce qui permet de transformer l’impuissance européenne à protéger ses frontières , en vertu charitable.

    Le discours à l’égard des immigrés doit ensuite toujours être lénifiant : les immigrés sont de braves gens qui viennent chez nous à la recherche d’une vie meilleure et pour travailler . Cela se traduit dans le fameux mot d’ordre pas d’amalgame ! Par principe les immigrés notamment ceux de religion musulmane ne font jamais rien de mal. Il n’y a aucun rapport entre délinquance et immigration, comme il n’y a aucun rapport entre islam et terrorisme et comme il n’y a aucun rapport entre immigration , déficits publics et chômage . Et si une personne d’origine immigrée commet un délit ou un crime , ce qui est bien sûr extrêmement rare, ce ne peut-être que par accident ou par suite d’un coup de folie. On nous décrit alors toujours le délinquant sous les traits d’un gentil garçon, un peu paumé, jusque-là sans histoires, même s’il avait commis de menus larcinsauparavant.

    Symétriquement le discours relatif à l’immigration doit toujours culpabiliser les autochtones : les Français notamment, toujours coupables de ne jamais assez bien accueillir nos hôtes et l’Europe de vouloirfermer ses frontières ou devenir une forteresse . Les Français sont coupables de ne jamais intégrer les étrangers de façon suffisante. De ne pas les aider à vivre leurs différences. De ne jamais en accueillir assez comme viennent de nous y inviter les 222 « personnalités du monde de la culture » qui ont signé un appel en ce sens dans Télérama[1].

    Enfin le discours relatif à l’immigration doit toujours rester positif : l’immigration est bien sûr une chance pour nous , une chance pour l’Europe et pour la France . On nous explique ainsi depuis 30 ans [2] que l’immigration va doper notre démographie , qu’elle va sauver nos retraites et l’équilibre de nos régimes sociaux et qu’elle va dynamiser notre économie grâce en particulier aux nombreux talents qu’elle nous apporte. Alors que bien sûr si nous nous privions de ce formidable apport, la France ne pourrait que décliner irrémédiablement.

    Exemple pratique

    L’article que vient ainsi de signer Jean-Baptiste Jacquin dans Le Monde du 4 septembre dernier et intitulé « les migrants une chance et non un danger pour l’économie » présente un condensé saisissant de la façon dont est mise en œuvre la communication positive autour de l’immigration. Cet article donne le ton de la campagne actuellement relancée sur ce thème [3] dans les différents médias, avec un bel ensemble.

    Sans revenir en détail sur son contenu, cet article illustre les techniques de désinformation utilisées pour ce faire.

    C’est vrai puisque ce sont les experts qui nous le disent

    D’abord le recours aux fameux experts , économistes et autres chercheurs du CNRS que le journaliste cite à profusion.

    Ils ont en effet pour fonction de nous asséner la doxa : « aucun économiste n’a jamais réussi à démontrer un lien évident entre immigration et chômage et quand il y a un lien , il est positif pour le marché de l’emploi » , « la contribution des immigrés à l’économie est supérieure à ce qu’ils reçoivent en termes de prestations sociales ou de dépenses publiques » , « les économistes balayent cette crainte de voir l’immigration tirer vers le bas les salaires ou prendre des emplois » etc…

    Il s’agit du recours à l’argument d’autorité car comme Le Monde se veut un journal de référence , l’avis des prétendus experts importe. Même si le journaliste ne cite curieusement aucune référence précise et même s’il passe sous silence les analyses contraires.

    Notre journaliste se garde bien en effet de faire preuve du moindre esprit critique même lorsque ces expertstiennent des propos pour le moins étonnants , sinon loufoques . Ainsi par exemple si les réfugiés érythréens peinent à s’intégrer sur le marché du travail c’est notamment parce qu’ils … n’auraient pas eu le temps d’emporter leur diplômes avec eux . Ou bien encore l’affirmation selon laquelle « en accordant le statut de réfugié plus rapidement cela permet de passer plus vite à la phase d’intégration » : imparable !

     

    C’est vrai puisque c’est le MEDEF qui nous le dit

    Ensuite le journaliste s’empresse de donner la parole au patronat , par la bouche de L. Arnaud président de l’Oréal France et de la Commission Europe du Medef , ce qui constitue à n’en point douter , un gage de sérieux dans l’analyse de l’immigration.

    Notre expert du MEDEF affirme (le journaliste écrit qu’il tempête , sans doute pour donner plus de poids aux dires d’icelui ) qu’on ne peut pas empêcher les migrations. Mais pourquoi au fait ? Parce que pour L. Arnaud , nous sommes insupportablement riches alors que l’Afrique n’est pas assez développée .

    Vous avez compris : c’est donc encore de notre faute. Les smicards apprécieront . Mais il est vrai qu’ils ne lisent pas forcément Le Monde tous les jours.

     

    Les migrants viennent nous aider

    Par contre bien sûr , comme ils sont gentils , les réfugiés migrants vont beaucoup nous aider. C’est cette fois un chercheur du CNRS[4] que Jean-Baptiste Jacquin appelle en renfort.

    En effet , selon ce chercheur, les migrations « accélèrent la promotion sociale des natifs », car « alors que les natifs délaissent la formation et l’orientation vers les filières sans perspectives , ce sont les étrangers qui viennent répondre aux besoins du marché de l’emploi » . Au moment où les inégalités sociales augmentent , où la classe moyenne décline et où l’ascenseur social ne fonctionne plus on appréciera la profondeur de cette analyse.

    Il ne vient pas en tout cas à l’idée du journaliste qu’il pourrait au contraire se produire un effet d’éviction au dépens des natifs du fait même de l’arrivée des migrants . Ni que les « filières sans perspectives » , auraient pu devenir plus attrayantes si le patronat avait mené une politique salariale adéquate. Non il faut s’en tenir à l’antienne du MEDEF : les immigrés répondent aux besoins du « marché de l’emploi », ce qui est essentiel en effet. Surtout si l’on traduit l’expression marché de l’emploi par intérêt du patronat.

    Enfin on appréciera l’affirmation finale d’un autre expert ,cette fois de l’OCDE , selon laquelle c’est la …..rigidité du marché du travail français qui ne faciliterait pas l’intégration de nos braves migrants. Affirmation qui par un heureux hasard entre en résonnance avec le débat actuellement lancé sur l’allègement du Code du Travail.

    M.Jean-Baptiste Jacquin , on le voit, est un excellent journaliste : respectueux des lois du conformisme politiquement correct , il a bien mérité du MEDEF .

    Michel Geoffroy

     

    [1] Le 9 juillet 2015

    [2] Depuis la parution en 1985 du livre de Bernard Stasi , « l’immigration une chance pour la France »

    [3] Voir aussi l’article d’Eric le Boucher dans les Echos du 4 septembre 2015 « l’immigration sera la chance de nos économies »

    [4] Thibaud Gadjos

    http://www.polemia.com/pour-le-monde-les-refugies-migrants-sont-une-nouvelle-chance-pour-notre-economie/