Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

social - Page 353

  • Les chômeurs s’abstiennent davantage et votent pour les populistes

    Chômeurs-300x252.jpg(NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie: Les chômeurs représentent un électorat de 6 millions de personnes, soit près de 10 % des Français. Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique de l’Ifop, analyse le comportement électoral des demandeurs d’emplois, dans un entretien paru sur Atlantico.

    On relève une abstention plus élevée, avec près d’un chômeur sur deux qui envisage de ne pas aller voter contre un tiers pour la moyenne des Français. Le chômage, qui est un facteur d’exclusion sociale explique cette abstention. En effet, malgré de fortes attentes en matières sociale et économique, les chômeurs se sentent moins intégrés à la vie du pays. On remarque un accroissement de cette tendance chez les chômeurs à la recherche d’un premier emploi.

    Le vote des chômeurs est plus ferme et plus tranché. Un tiers d’entre eux voterait pour Marine Le Pen et un autre tiers pour Jean‑Luc Mélenchon. En effet, 36 % voteraient pour Marine Le Pen soit un différentiel de 11 points par rapport aux 25 % d’intention de vote dont elle est créditée. L’étude montre que les chômeurs constituent l’une des catégories les plus acquises au Front national.

    Pour autant, ce vote n’est pas homogène, car la gauche, tous candidats confondus, est également créditée d’un tiers d’intentions de vote. Ce sont les candidats Mélenchon et Hamon qui profitent de ce survote. Notons néanmoins que l’écho des mesures pourtant très sociales de Benoît Hamon comme le revenu universel reste assez faible chez les chômeurs.

    A l’inverse, Fillon et Macron n’ont pas la côte chez les demandeurs d’emplois.Leur audience est très faible : 17 % envisagent de voter pour Macron et 8 % pour Fillon. Les réformes libérales et les différentes affaires handicapent François Fillon. Macron ne séduit pas avec un programme pourtant orienté vers les « outsiders » ; comprendre les chômeurs.

    https://fr.novopress.info/

  • La Guyane sous le joug républicain

    Par Aristide Leucate 

    Loin d’être une « île », comme un candidat à la présidence de la République s’est imprudemment risqué à la qualifier, la Guyane française est une survivance d’un temps où notre pays rayonnait jusqu’aux antipodes. Les remous économiques et sociaux qui secouent régulièrement ces lointaines et exotiques dépendances devraient nous amener à reconsidérer l’opportunité de les conserver dans notre giron. Du moins, en l’état.

    Certes, la Guyane représente, à l’instar de Mayotte ou de la Nouvelle-Calédonie, une façade maritime d’importance. Sans faire de notre pays une thalassocratie écrasante, ces vestiges coloniaux lui permettent de tenir son rang dans le concert des puissances maritimes et commerciales mondiales. La Guyane est également le “Cap Canaveral” hexagonal, depuis que le général de Gaulle, en 1965, y a installé le centre spatial et sa base de lancement. Et pourtant, ce département est loin d’être béni des dieux. Dans un article paru dans Le Figaro(28 mars 2017) un haut-fonctionnaire dresse, sans fard, le tableau de la deuxième région française par la superficie : « La Guyane est depuis longtemps une véritable poudrière. Le taux de chômage y atteint plus du double de celui de la métropole : 22 %. Le taux de criminalité y est quatorze fois plus élevé. […]Le taux de fécondité par femme atteint les 3,4 enfants (1,9 en métropole), soit un taux de natalité de 27,6 pour 1 000 habitants. […] Les phénomènes migratoires y sont considérables. La population de ce territoire est composée à 45 % de ressortissants étrangers, la plupart issus de l’immigration du Surinam. L’orpaillage, c’est-à-dire l’exploitation de l’or dans la forêt amazonienne par des trafiquants et contrebandiers, est la source essentielle de la criminalité violente et entraîne des phénomènes de pollution au mercure désastreux pour l’environnement et la santé de la population locale. Tous les facteurs objectifs d’un chaos généralisé se trouvent donc réunis en Guyane. » Tout comme Mayotte, la Guyane concentre la quintessence des malheurs français.

    Tragédie écologique

    Ce n’est que l’écume des événements, car la « grève générale » du 27 mars est le révélateur de blocages qui ne sont pas uniquement sociaux ou économiques. La Guyane se caractérise par un consumérisme exponentiel que la présence envahissante des grandes surfaces vient évidemment renforcer. Il s’ensuit une réduction dramatique des espaces naturels, dévorés par une urbanisation galopante aux incalculables conséquences écologiques. De cette triangulation opérée par « la fonctionnarisation, l’hyperconsommation et l’éclatement de l’urbain », il résulte « une déstructuration et une recomposition du tissu social s’incarnant dans la montée de l’individualisme et la dilution des valeurs traditionnelles, héritées de la plantation ». explique Cédric Audebert, chercheur au CNRS. Implacable constat d’une tiers-mondisation manifeste d’une partie du territoire français, laquelle s’analyse comme un processus de paupérisation progressive des peuples et des cultures colonisées. La fallacieuse décolonisation, revêtue des atours républicains de la départementalisation (ou de la régionalisation) ne pouvait conduire qu‘à d’inexorables et graves déconvenues.

    Les nuées de l’égalité

    Dans un texte magistral écrit en 1934, Charles Maurras observait que de «François Premiers à nos jours, le vrai colon français ne s’est jamais embarrassé des ridicules nuées de l’égalité, ni des rêves de liberté démocratique et républicaine : mais il a toujours reconnu son devoir de fraternité – la fraternité d’un aîné ». Le jacobinisme niveleur, même à des milliers de kilomètres de la métropole, a toujours manqué l’opportunité décentralisatrice, mieux, fédéraliste. Citant un député de la Guadeloupe d’alors, Maurras voulait pour preuve de l’échec du régime son incapacité à se doter d’un « programme colonial d’ensemble » l’empêchant d’avoir « une politique sage et cohérente ». La prétendue « mission civilisatrice » (selon Jules Ferry et Léon Blum) que la République entendait poursuivre dans ses dépendances ultra-marines, à la suite de la Monarchie et du Second Empire, était empreinte d’un racisme à la fois paternaliste et bienveillant. Maurras, encore, ne s’y trompait guère lorsqu’il fustigeait le racisme occupant « une position tout à fait contraire à l’esprit de nos traditions », avant d’asséner : « C’est le racisme qui a tort. » Dans ces colonnes, bien des décennies plus tard, Alain de Benoist remarquera, à son tour, que « l’universalisme politique est toujours gros d’un ethnocentrisme masqué ». Nous serions enclin à répondre au fonctionnaire précité, s’alarmant que « la perte de la Guyane ne serait pas seulement tragique, elle serait désastreuse, irréparable sur le plan géopolitique », que c’est d’abord notre politique métropolitaine qui est désastreuse et que la plus naturelle des géopolitiques consisterait à respecter le terreau anthropo-sociologique, suivant le précepte antique du noli me tangere appliqué aux peuples colonisés. Mais la République n’est pas la monarchie et Hollande – ou son successeur – n’est pas Lyautey.  

  • T. de la Tocnaye : « Marine Le Pen baissera fortement la fiscalité des TPE/PME et des ETI » #05

  • T. de la Tocnaye : « Pour la baisse de la fiscalité des TPE/PME et des ETI » #05 I Marine 2017

  • Vous en voulez, des économies pour payer les retraites ?

    Le prélèvement obligatoire de la CSG des pensions de nos petits retraités est passée, au 1er janvier 2015, de 3,8 à 6,6 % !

    Une retraite pleine à 60 ans avec 40 annuités ? Pour le vice-président du Front national, c’est tout à fait possible : il suffit de stopper la honteuse gabegie de l’État. Et de s’en expliquer sur le plateau de CNews, le 27 mars.

    Primo, « réduire le coût de l’asile ». En effet, en 2015, Le Monde évoquait le signal d’alarme déclenché par la Cour des comptes : « La politique d’asile est devenue la principale source d’arrivée de clandestins en France », chacun coûtant aux contribuables 13.724 euros par an pour un total de plus de 2 milliards.

    Quant aux 99 % des déboutés qui « restent en situation irrégulière en France », ils coûtent 1 milliard, soit 5.528 euros chacun par an.

    Et tandis que des étrangers de plus de 65 ans détenteurs depuis 10 ans d’un titre de séjour et justifiant de seulement 9.500 euros de revenus par an s’installent définitivement sans même avoir jamais cotisé en France, le prélèvement obligatoire de la CSG des pensions de nos petits retraités est passée, au 1er janvier 2015, de 3,8 à 6,6 % !

    Secundo, la France versant à l’Union européenne – 21,5 milliards en 2016, soit 800 millions de plus qu’en 2015 – plus qu’elle n’en reçoit, elle récupérerait 9 milliards d’euros, soit la moitié du financement de la retraite à 60 ans estimée par le FN à 17 milliards.

    Tertio, le manque à gagner fiscal, voire les fraudes fiscale et sociale. Ainsi, Florian Philippot s’insurge contre certains grands groupes qui, tout en ne payant pas d’impôts, bénéficient pourtant de marchés de l’État. En 2016, capital.fr annonçait une fraude fiscale entre 60 et 100 milliards d’euros et Le Monde, en 2011, confirmait les privilèges des sociétés du CAC 40 – taxées à 8 % – et ceux des entreprises de plus de 2.000 salariés – taxées à 13 % contre 33 % pour les PME. Depuis, le combat claironné par Flanby contre la finance n’est pas passé par là.

    Concernant la fraude sociale, un rapport parlementaire, en 2011, l’évaluait à 20 milliards d’euros par an, « soit 44 fois plus que la fraude actuellement détectée » : 458 millions la même année et… 700 millions en 2015, lit-on dans Le Monde.

    Et quid de la suppression de l’Aide médicale d’État pour clandestins préconisée par Marine Le Pen ? 1,1 milliard d’euros en 2016, 815 millions en 2015, selon la commission des finances du Sénat, contre 744 en 2013 et 587 millions en 2012 ? 

    Pendant ce temps-là, quatre Français sur dix, pour des raisons de budget et de trop longs délais, renoncent à se soigner.

    Et quid, encore, de la suppression des subventions à toutes les officines et autres associations autoproclamées antiracistes, véritables bras armé de l’État ? De l’exonération sur les plus-values immobilières aimablement accordée en 2009 par Sarkozy à ses amis qataris ? De la suppression pour de vrai du cumul des mandats ? D’une réglementation stricte sur l’embauche des assistants parlementaires par les députés pour que des gamines de 15 ans ne palpent plus 55.000 euros grâce à 24 CDD ?

    Et la liste des économies, petites et grandes, n’est pas finie…

    La journaliste de CNews ridiculise la retraite à 60 ans expliquée par Philippot ? C’était pourtant « une grande avancée » de François Mitterrand, disait François Hollande en 2010, taclant Nicolas Sarkozy.

    Mais quand c’est le FN qui la propose, ce n’est pas bien. Évidemment !

    http://www.bvoltaire.fr/voulez-economies-payer-retraites/

  • Marine Le Pen, François Fillon et la « clause Molière »

    Kak-Clause-Molière-600x450.jpg

    A la une du quotidien l’Opinion de ce matin, ce dessin de Kak, sur Marine Le Pen et François Fillon conversant de la « clause Molière ». Le journal publie une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès indiquant que 43 % des ouvriers voteraient pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle !

    « La gauche, écrit Béatrice Houchard, qui atteignait 66 % des suffrages en 1981 lors de l’élection de François Mitterrand, a bel et bien perdu les ouvriers au profit du Front national : en 2017, près d’un ouvrier sur deux (43 %, selon les études de l’Ifop) est tenté par un vote en faveur de Marine Le Pen. Environ 17 % se tourneraient vers Emmanuel Macron, 15,5 % vers Jean-Luc Mélenchon, 12 % vers Benoît Hamon et seulement 8 % vers François Fillon. En 2012, l’année de sa défaite, Nicolas Sarkozy avait tout de même atteint 14 % au sein de cet électorat. »

    http://fr.novopress.info/

  • Vers la fin d’un libéralisme débridé ?

    Maxime Durupt, juriste, auditeur à l’Institut de Formation Politique, responsable développement du Cercle Droit & Liberté ainsi que Directeur général de Persica Consulting & Trade Paris – Téhéran.

    Pourquoi les premières mesures économiques de Trump vont dans le bon sens et comment peuvent-elles nous inspirer ?

    La fin du dogme libre-échangiste

    Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il semblerait que le président fraîchement entré en fonction ait bien décidé de mettre en place le programme économique pour lequel il a été élu, soit l’« America First ! ». Appliqué à l’économie, ce slogan signifierait la limitation du libre-échangisme, qui détruit la richesse nationale pour la recréer à l’étranger, et la relocalisation d’une partie de la production aux Etats-Unis.

    Souhaitant enterrer les traités de libre-échange, Donald Trump a pris dès la première semaine de sa présidence un décret faisant sortir les Etats-Unis du Traité Transpacifique (TPP). Il a également fait part de sa volonté que son pays se retire des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TAFTA ou TTIP) et de renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « Nous allons arrêter les traités commerciaux ridicules qui ont poussé tout le monde hors de notre pays et pris nos entreprises ; cela va être inversé », a-t-il déclaré lors de son premier jour de travail à la Maison-Blanche (*). Si ces projets aboutissaient, ils institueraient les zones de libre-échange les plus importantes de l’Histoire (respectivement 40% et 45% du PIB mondial pour les traités Transpacifique et Transatlantique). Ces traités conduiraient à supprimer toute souveraineté économique au profit des multinationales.

    Le volontarisme du président américain a convaincu Ford de relocaliser une partie de sa production automobile dans le Michigan. Pour les fabricants automobiles récalcitrants, le président élu avait prévenu par un tweet du 3 janvier 2017 qu’ils devraient construire aux Etats-Unis ou payer des « droits de douane importants » (**). Les représentants des trois grands constructeurs automobiles américains ont dû montrer patte blanche après avoir été convoqués par le milliardaire pour une réunion de travail le 24 janvier dernier.

    Bien avant l’élection présidentielle, le plus proche conseiller du président défendait déjà l’idée d’un patriotisme économique. En effet, si Stephen Bannon reconnaît comprendre le libéralisme, il défend la mise en place de mesures protectionnistes et keynésianistes. « Je suis celui qui pousse un plan de grands travaux de milliers de milliards de dollars. Avec des taux d’intérêt négatifs dans le monde, c’est la meilleure occasion de tout reconstruire », « les mondialistes ont détruit la classe ouvrière américaine et ont créé une classe moyenne en Asie », déclarait-il au Hollywood reporter le 18 novembre 2016. Cette politique quasi rooseveltienne permettrait de rebâtir un pays dont les infrastructures sont démembrées et certains territoires sinistrés.

    Trump partage cette vision tant protectionniste aux frontières de son pays que libérale sur le plan interne. Cela se traduit notamment par la baisse, qu’il avait annoncée, de l’impôt sur les sociétés de 35 à 15%. Mesure couplée à une augmentation des droits de douane (pouvant aller jusqu’à 35%) qui, selon lui, favoriseraient l’emploi. Cette dichotomie vertueuse pourrait inspirer les futurs gouvernants français : elle représente sans doute la nouvelle doctrine économique du XXIe siècle, pragmatique et hors idéologies libérale ou socialiste. Face à la conjoncture économique et géopolitique actuelle, la théorie des avantages comparatifs de Ricardo apparaît désormais bien datée en ce qu’elle ne prend en compte ni le coût du chômage, ni la perte d’autonomie d’un pays s’abandonnant complètement à l’étranger, ce qui peut se révéler risqué en cas de durcissement des relations économiques internationales.

    Le grand retour des droits de douane

    Le retour des droits de douane est au cœur du dispositif trumpien et ce à contre-courant de l’idéologie du libre-échangisme qui a dominé les dernières décennies. Alors que ce mécanisme est réputé détruire la richesse, l’on peut pourtant tout à fait réconcilier les avantages comparatifs et le protectionnisme. Jean-Claude Martinez, professeur à l’Université Panthéon-Assas, propose d’instaurer des droits de douane déductibles.

    Ce mécanisme ingénieux peut s’expliquer ainsi : des pantalons fabriqués en Chine à très bas coût dans des conditions d’esclavage moderne arrivent au Havre à un prix défiant toute concurrence ; l’Etat impose alors un droit de douane (une taxe) qui fait monter le prix des textiles importés au niveau du prix d’un textile français fabriqué par des salariés locaux dans des conditions décentes. Jusqu’ici rien de nouveau sous le soleil. C’est ensuite que la nouveauté intervient : ces droits de douane seront alors remboursables à l’exportateur chinois sous forme d’un crédit douanier égal au montant de la taxe sur tout achat effectué en France incitant dès lors l’exportateur asiatique à importer des produits français ou à céder ce crédit douanier sur les marchés, ce qui in fine reviendrait au même.

    Le consommateur français pourra continuer d’acheter son pantalon chinois et en échange le consommateur chinois aura l’occasion de goûter – par exemple – à nos produits agricoles, ce qui enrichirait notre économie.

    Un protectionnisme respectueux des libertés économiques

    L’on peut tout à fait défendre une plus grande liberté contractuelle dans les relations de travail et prôner une baisse de l’impôt sur les sociétés (ce qui s’apparenterait à ce qui est communément appelé du « libéralisme »), tout en acceptant l’idée d’un Etat stratège, au moins pour les secteurs primaire et secondaire (agriculture et industrie).

    En effet, l’idée d’Etat stratège n’est pas synonyme de sur-réglementation dans les relations de travail. Beaucoup de ceux qui se réclament du libéralisme ont parfois tendance à amalgamer le droit social français (relations individuelles et collectives de travail) et la macroéconomie. Or, on peut parfaitement faire primer la liberté contractuelle sur le Code du travail tout en défendant des mesures protectionnistes.

    Singapour est très souvent cité comme exemple de libéralisme ayant réussi ; on oublie pourtant de préciser que dans ce modèle singapourien l’Etat détient une participation majoritaire dans les sociétés phares de chaque domaine stratégique (par exemple : PSA International, qui est le second opérateur portuaire mondial, ou encore Singtel et Singapore Airlines), ce qui n’empêche pas – bien au contraire – d’induire dans leur sillon une myriade de compagnies purement privées.

    Au lieu de regarder l’économie d’un pays d’un seul tenant, pourquoi ne pas la décomposer et lui appliquer un modèle économique qui s’adapterait à chaque secteur et à chaque territoire : libéralisme dans les relations de travail concernant le secteur tertiaire (dans les villes), planisme, protectionnisme et préférence nationale pour doper les secteurs secondaire et primaire (industries et agriculture périurbaines) ? Cette décomposition induirait l’excellence de nos services tout en armant suffisamment la France périphérique, grande oubliée de la mondialisation.

    Que les services soient ultra-concurrentiels entre Paris, Londres et New York est acceptable voire nécessaire, mais l’industrie a besoin, dans une certaine mesure et pour des raisons stratégiques, de l’Etat. Si l’on poussait la logique ricardienne jusqu’au bout, il faudrait alors sous-traiter son industrie nucléaire à la Corée du Nord puisque cela réduirait les coûts…

    S’agissant du primaire, jamais l’empire Romain n’aurait raisonné comme Ricardo en ergotant sur le coût du blé quand il domina le Nil au nom de son indépendance céréalière.

    Cosmopolites contre enracinés, une nouvelle lutte des classes ?

    Si nous ne devons pas laisser le champ libre aux droit-de-l’hommistes sur le terrain juridique, nous ne devons pas laisser le champ libre aux libéraux dogmatiques sur le terrain économique car ceux-là servent une même idéologie cosmopolite favorisant, au détriment des peuples, les intérêts d’une oligarchie mondialisée.

    Les oligarques et leurs dominions (journalistes, politiciens) profitent d’une concurrence mondiale qui leur offre aussi bien des ouvriers indiens à bas coût que des berlines détaxées et des livreurs de sushis africains corvéables à merci. Ce sont les grands heureux de la mondialisation et ils partagent une même idéologie cosmopolite de dilution des nations et de fongibilité des êtres.

    Le génie de l’oligarchie aura d’ailleurs été de transformer la lutte des classes en lutte des valeurs : ce n’est plus un combat entre bourgeois et travailleurs mais entre gentils citoyens du monde et méchants fascistes enracinés. En clair, la charge morale a été renversée au profit des puissants et au détriment de la classe moyenne.

    Ne nous y trompons pas : le crime n’est pas seulement économique, il est identitaire car il a pour effet de priver les peuples de leurs racines artisanales, industrielles et gastronomiques. Le jour où la France serait privée de Neufchatel – pour des motifs comptables – au profit du Babybel made in Babel, alors la France ne serait plus la France et les cosmopolites auraient définitivement gagné.

    Les dogmatismes économiques (libéralisme, socialisme) sont des religions qui, trop longtemps, ont enfermé les gouvernants dans des paradigmes inopérants. Ce qu’il faut c’est être libéral en interne et protectionniste en externe. A l’image d’un Lee Kuan Yew, père fondateur de Singapour, il faut être pragmatique. Le seul dénominateur commun partagé par les diverses mesures économiques doit être l’intérêt de la nation. C’est ce qu’annonce la politique de l’America First de Trump qui sera celle du nationalisme économique.

    Maxime Durupt 7/03/2017

    Notes :

    (*)    http://www.liberation.fr/planete/2017/01/25/retrait-du-traite-transpacifique-trump-fait-il-un-cadeau-a-la-chine_1543763
    (**)  http://www.reuters.com/article/us-usa-trump-gm-idUSKBN14N11K

    https://www.polemia.com/vers-la-fin-dun-liberalisme-debride/

  • Cette retraite à 67 ans que veulent nous imposer Berlin et Bruxelles...

    Lorsque les historiens écriront sur notre époque et sur son histoire sociale, peut-être remarqueront-ils que la première manifestation sur la voie publique contre l'élévation de l'âge légal de la retraite à 67 ans, en France, a été le fait de quelques monarchistes sociaux, non loin de l'église Saint-Germain-des-Près, au milieu de l'hiver 2011 : je faisais partie de ces quelques uns, distribuant les tracts du Groupe d'Action Royaliste, et interpellant les passants, malheureusement dans une certaine indifférence... Sans doute n'est-il jamais bon d'avoir raison trop tôt et de jouer les Cassandre, peu populaires car trop souvent vus comme des oiseaux de malheur alors qu'il s'agit, justement, de l'annoncer pour mieux l'éviter. Mais nous lisions la presse économique et nous savions écouter les radios, et celles-ci nous expliquaient, en janvier 2011, que l'Allemagne souhaitait imposer, avec le concours de la Commission européenne, ce plancher de 67 ans. C'est aussi ce que confirmera l'année suivante le ministre allemand des Finances, M. Wolfgang Schäuble, après l'élection de M. François Hollande, quand il expliquera, avec sa rudesse habituelle, que la décision du nouveau président de revenir à la retraite à 60 ans (ce qui ne fut que partiellement fait, d'ailleurs) n'était « pas conforme aux choix européens »...

    Cette mesure de la retraite à 67 ans s'imposa ainsi en 2012 en Pologne : c'est le premier ministre d'alors, M. Donald Tusk, européiste convaincu et aujourd'hui reconduit comme président du Conseil européen, qui se chargea de la faire adopter par les parlementaires polonais. La même mesure s'appliqua aussi, l'année suivante, aux Pays-Bas, mais aussi, même si la date de son application complète est plus tardive, en Espagne et, bien sûr, en Allemagne, même si une retraite anticipée est possible dès 63 ans (mais avec décote de 7%), et en Grèce où elle sera totalement effective dès 2022...

    Ainsi, ce qui semblait improbable et qui, lorsque nous l'évoquions dans les rues de Paris en 2011, nous valait des haussements d'épaules et des moqueries, s'est répandu comme une traînée de poudre libérale et européiste... En France même, c'est bien l'âge de 67 ans qui, pour ma génération et celles qui suivent, est celui de la « pleine retraite » : or, dans un pays où les études sont souvent longues, il n'est pas facile d'obtenir le nombre de trimestres requis pour avoir tous ses droits à la retraite pleine et entière avant 65 ans, voire beaucoup plus...

    Mais, à l'automne dernier, le nouveau gouvernement conservateur de Pologne, souvent taxé d'europhobe, a tenu sa promesse de détricoter la loi présentée par M. Tusk quelques années auparavant, et a ramené l'âge légal de la retraite à 65 ans pour les hommes et à 60 ans pour les femmes, au grand dam de la Commission européenne qui y a vu, à travers quelques uns de ses membres, une « remise en cause des engagements européens de la Pologne » dans le contrôle des déficits. Mais la même baisse de l'âge légal de départ à la retraite pourrait bientôt intervenir aux Pays-Bas malgré les mises en garde des experts libéraux qui y voient une mesure « irréaliste » et « beaucoup trop coûteuse », comme cette spécialiste interrogée dans les colonnes du Figaro économie ce samedi 11 mars 2017. Ce sont les populistes, les socialistes et le mouvement des retraités « 50Plus » qui proposent cet aménagement plus favorable aux salariés, à rebours du gouvernement sortant formé de libéraux et de travaillistes, « fidèle » à la philosophie actuelle de l'Union européenne.

    Et la France, là-dedans ? M. Fillon était, semble-t-il, favorable quand il était premier ministre de M. Sarkozy à un alignement des pays de l'UE sur les souhaits de l'Allemagne, même si, aujourd'hui, il parle de 65 plutôt que de 67 ans comme âge légal de départ à la retraite. Mais, si les candidats restent aujourd'hui plutôt discrets sur cette épineuse question des retraites, l'Union européenne, par la voix de la Commission européenne, l'est beaucoup moins : l'appel aux réformes « urgentes », toujours au nom du respect des déficits publics et de l'intégration à la mondialisation, inclut cette élévation de l'âge légal de la retraite : après les élections présidentielle et législatives, M. Moscovici se chargera de le rappeler aux heureux élus, sans, évidemment, tenir compte des populations directement concernées, comme on l'a vu et le voit toujours dans le cas de la Grèce et des Grecs. On pourrait paraphraser Lénine, dont M. Moscovici fut, en d'autres temps, le chantre, pour signifier cette attitude des Européens de Bruxelles : « le peuple, pourquoi faire ? »...

    Il est bien possible, et fort probable, qu'une nouvelle réforme des retraites soit présentée dans la foulée des élections, quoique l'on en dise aujourd'hui dans certains états-majors politiques : si M. Fillon ne cache pas, lui, ses ambitions en ce domaine, M. Macron est moins disert, mais sa volonté de « coller » à l'Europe de Bruxelles pourrait rapidement mener à une nouvelle tentative d'élever l'âge légal, même s'il propose aussi des alternatives ou des formes adoucies à cette réforme voulue par la Commission...

    Les affiches royalistes de 2011 contre la retraite à 67 ans n'ont jamais cessé d'être d'actualité : Cassandre ne se décourage pas !

    Post-scriptum : une précision s'impose, pour éviter tout malentendu : il ne s'agit pas d'imposer à tous ceux qui veulent travailler au-delà de la soixantaine de s’arrêter d'exercer leur profession, mais de défendre l'idée que l'âge légal de départ à la retraite doit être raisonnable pour permettre à tous de profiter d'une vie agréable au-delà même de la vie professionnelle, si tel est le souhait exprimé des personnes concernées, tout simplement !

    http://www.nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1396:cette-retraite-a-67-ans-que-veulent-nous-imposer-berlin-et-bruxelles&catid=51:2017&Itemid=62