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tradition - Page 407

  • Carlo Michelstaedter

    Carlo Michelstaedter est l'un des auteurs qui ont affirmé, à l'époque moderne, la nécessité pour l'individu de s'élever à l'être, à une valeur absolue en mettant fin à tous les compromis sous lesquels se masque une ἀβίος βίος [abios bios, i.e. une vie non vivable, un vie qui n'est pas une vie pour reprendre Rabelais. M. Canto-Sperber traduit ce jeu de mot grec, au sein du corpus platonicien, par : « une vie pas vraiment vécue, une vie à laquelle manque une dimension fondamentale de l'existence »], une vie qui n'est pas vie, en acceptant ce dont l'homme a plus peur que de toute autre chose : se mettre en face de soi, prendre sa propre mesure en fonction, précisément, de l'“être”. L'état correspondant à l'être est appelé par Michelstaedter l'état de la “persuasion” ; il est défini essentiellement comme une négation des corrélations. Chaque fois que le Moi ne pose pas en soi-même mais dans l'“autre” le principe de sa propre consistance, chaque fois que sa vie est conditionnée par des choses et relations, chaque fois qu'il succombe à des dépendances et au besoin — il n'y a pas “persuasion”, mais privation de valeur. Il n'y a valeur que dans l'existence en soi-même, dans le fait de ne pas demander à l'“autre” le principe ultime et le sens de sa propre vie : dans l'“autarcie”, au sens grec du terme. Aussi bien l'ensemble d'une existence faite de besoins, d'affections, de “socialité”, d'oripeaux intellectualistes et autres, mais aussi l'organisme corporel et le système de la nature (lequel, en tant qu'expérience, est compris comme engendré, dans son développement spatio-temporel indéfini, par la gravitation incessante en quête de l'être, qu'on ne possédera cependant jamais tant qu'on le cherchera hors de soi) (1), rentrent-ils dans la sphère de la non-valeur.

    Le Moi qui pense être en tant qu'il se continue, en tant qu'il ignore la pléntitude d'une possession actuelle et renvoie sa “persuasion” à un moment successif dont il devient par là dépendant ; le Moi qui dans chaque instant présent s'échappe à lui-même, le Moi qui ne se possède pas, mais qui se cherche et se désire, qui ne sera jamais dans un quelconque futur, celui-ci étant le symbole même de sa privation, l'ombre qui court en même temps que celui qui fuit, sur une distance entre le corps et sa réalité qui reste inchangée à chaque instant — tel est, pour Michelstaedter, la sens de la vie quotidienne, mais aussi la “non-valeur”, ce qui “ne-doit-pas-être”. Face à cette situation, le postulat de la “persuasion” est le suivant : l'autoconsistance, le fait de résister de toutes ses forces et à tout moment à la déficience existentielle, ne pas céder à la vie qui déchoit en cherchant hors de soi ou dans l'avenir — ne pas demander, mais tenir dans son poing l'“être” : ne pas “aller”, mais demeurer (2).

    Alors que la déficience existentielle accélère le temps toujours anxieux du futur et remplace un présent vide par un présent successif, la stabilité de l'individu “pré-occupe” un tempf infini dans l'actualité et arrête le temps. Sa fermeté est une traînée vertigineuse pour les autres, qui sont dans le courant. Chacun de ses instants est un siècle de la vie des autres — « jusqu'à ce qu'il se fasse lui-même flamme et parvienne à se tenir dans le présent ultime » (3). Pour éclairer ce point, il est important de comprendre la nature de la corrélation qui est contenue dans les prémisses : étant donné que le monde est compris comme engendré par la direction propre à la déficience, dont il est comme l'incarnation tangible, c'est une illusion de penser que la “persuasion” puisse être réalisée au moyen d'une consistance abstraite et subjective dans une valeur qui, comme dans la stoïcisme, aurait contre elle un être (la nature expérimentée) dont on peut dire que, pourtant sans valeur, il est. Celui qui tend à la persuasion absolue devraint en fait s'élever à une responsabilité cosmique. Ce qui signifie : je ne dois pas fuir ma déficience — que le monde reflète —, mais la prendre sur moi, m'adapter à son poids et la racheter. C'est pourquoi Michelstaedter dit : « Tu ne peux pas te dire persuadé tant qu'il reste une chose qui n'a pas été persuadée ». Il renvoie à la persuasion comme « à l'extrême conscience de celui qui est un avec les choses, qui a en soi toutes les choses : έ ουνεχές [e ounekes] » (4).

    Pour rendre plus intelligible le problème central de Michelstaedter, on peut rattacher le concept d'insuffisance au concept aristotélicien de l'acte imparfait. L'acte imparfait ou “impur” [ou inachevé, ne réalisant pas sa fin. L'être peut être dit en acte, c'est-à-dire accompli, ou en puissance, c'est-à-dire inachevé mais tendant vers l'achèvement], c'est l'acte des puissances qui ne passent pas d'elles-mêmes (καθ' αυτό [kath auto = par elles-mêmes]) à l'acte, mais qui pour cela ont besoin du concours de l'autre. Tel est par ex. le cas de la perception sensorielle : en elle, la puissance de perception n'étant pas autosuffisante, ne produit pas d'elle-même la perception, mais a pour ce faire besoin de la corrélation à l'objet. Or, le point fondamental dont dépend la position de Michelstaedter est le suivant : sur le plan transcendental, l'acte imparfait ne résout qu'en apparance la privation du Moi. En réalité, il la confirme de nouveau. À titre d'exemple, prenons une comparasion. Le Moi a soif ; tant qu'il boira, il confirmera l'état de celui qui ne suffit pas à sa propre vie, mais qui pour vivre a besoin de l'“autre” ; l'eau et le reste ne sont que les symboles de sa déficience (il importe de fixer l'attention sur ce point : on ne désire pas parce qu'il y a privation de l'être, mais il y a privation de l'être parce qu'on désire — en second lieu : il n'y a pas désir, par ex. celui de boire, parce qu'il y a certaines choses, par ex. l'eau, mais parce que les choses désirées, à l'instar de la privation de l'être qui pousse vers elles, sont créés au même moment par le désir qui s'y rapporte, lequel est donc le prius qui pose la corrélation et les deux termes de celle-ci, la privation et l'objet correspondant, dans notre exemple la soif et l'eau). En tant qu'il se nourrit de cette déficience et lui demande la vie, le Moi se repaît seulement de sa propre privation et demeure en elle, s'éloignant de l'“acte pur” ou parfait, de cette eau éternelle au sujet de laquelle on pourrait citer les paroles même du Christ (5), eau pour laquelle toute soif, et toute autre privation, seraient vaincues à jamais. Cette appétence, cette contrainte obscure qui entraîne le Moi vers l'extérieur — vers l'“autre” —, voilá ce qui engendre dans l'expérience le système des réalités finies et contingentes. La persuasion, qui va brûler dans l'état de l'absolue consistance, du pur être-en-soi — cet effort a donc aussi le sens d'une “consommation” du monde qui se révèle à moi.

    Le sens de cette consommation, il faut, pour l'éclairer, aller jusqu'à des conséquences que Michelstaedter n'a pas complètement développées.

    Tout d'abord, dire que je dois pas fuir ma déficience signifie notamment que je dois me reconnaître comme la fonction créatrice du monde expérimenté. De là pourrait suivre une justification de l'Idéalisme transcendental (à savoir du système philosophique selon lequel le monde est posé par le Moi) sur la base d'un impératif moral. Mais on a vu que, selon la prémisse, le monde est considéré comme une négation de la valeur. Du postulat général exigeant que le monde soit racheté, que sa déficience soit assumée, procède donc, toujours comme postulat moral, mais aussi sur le plan pratique, un second point : la négation même de la valeur doit être reconnue, d'une certaine façon, comme une valeur. Cela est important. En effet, si je considère l'impulsion qui a engendré le monde comme une donnée pure, irrationnelle, il est évident que la persuasion, en tant qu'elle est conçue comme la négation de cette impulsion, va en dépendre, donc qu'elle n'est pas absolument autosuffisante mais dépend d'un “autre”, dont la négation lui permet de s'affirmer. Dans ce cas, donc dans le cas où le désir même n'est pas réinséré dans l'ordre de l'affirmation de la valeur, mais reste intégralement une donnée, la persuasion ne serait donc pas du tout persuasion — le mystère initial en réduirait inévitablement la perfection à une illusion.

    Il faut donc admettre comme postulat moral que l'antithèse même participe, d'une certain façon, de la valeur. Mais de quelle façon ? Ce problème amène à inclure dans le concept de persuasion un dynamisme. En effet, il est écident que si la persuasion ne réduit pas à une suffisance pure et autonome — donc à un état —, mais est suffisance en tant que négation d'une insuffisance — donc est un acte, une relation —, l'antithése a certainement une valeur et peut être expliquée ainsi : le Moi doit poser dans un premier moment la privation, la non-valeur, y compris sous la condition où la privation n'est posée que pour être niée, car cet acte de négation, et lui seul, engendre la valeur de la persuasion. Mais que signifie nier l'antithèse — qui en l'occurence revient à dire la nature ? On se rappelle que pour Michelstaedter la nature est non-valeur en tant que symbole et incarnation du renoncement du Moi à la possession actuelle de soi-même, en tant que corrélat d'un acte imparfait ou “impur” au sens défini plus haut. Il ne s'agit donc pas de nier telle ou telle détermination de l'existant, parce qu'on n'atteindrait par là que l'effet, la conséquence, non la racine transcendentale de la non-valeur ; il ne s'agit pas non plus d'éliminer en général toute action, car l'antithèse n'est pas l'action en général, mais l'action en tant que fuite de soi, “écoulement” — et il n'est pas dit que toute action ait nécessairement ce sens. Ce qu'il faut résoudre, c'est plutôt le mode — passif, hétéronome, extraverti — d'action. Or, la négation d'un tel mode est constitutée par le mode de l'action autosuffisante, laquelle est aussi puissance. Vivre chaque acte dans une possesion parfaite et transfigurer par conséquent l'ensemble des formes jusqu'à ce qu'elles n'expriment que le corps même d'une potestas — tel est donc le sens du rachat tout à la fois cosmique et existentiel. De même que la concrétisation de la “rhétorique” est le développement du monde de la dépendance et de la nécessité, ainsi la concrétisation de la persuasion est le développement d'un monde d'autarcie et de domination ; et le moment de la négation pure n'est que le moment neutre entre les deux phases.

    Aussi bien le développement des vues de Michelstaedter dans ce qu'on pourrait appeler un “Idéalisme magique” [*] apparaît-il obéir à une continuité logique. En fait, Michelstaedter s'est d'une certaine façon arrêté à une négation indeterminée, et ce, en grande partie, pour n'avoir pas considéré suffisamment que le fini et l'infini ne doivent pas être rapportés à un objet particulier ou à une action particulière, mais sont deux modes de vivre n'importe quel objet ou n'importe quelle action. En général, le vrai Maître n'a pas besoin de nier (au sens d'annuler) et, sous le prétexte de la rendre absolue, de réduire la vie à une unité indifférenciée, comme, si l'on veut, dans une espèce de fulguration : l'acte de puissance — qui n'est pas acte de désir ou de violence —, loin de détruire la possession parfaite, l'atteste et la confirme. Le fait est que Michelstaedter, à cause de l'intensité même avec laquelle il vécut l'exigence de la valeur absolue, ne sut pas donner à cette exigence un corps concret, donc la développer dans la doctrine de la puissance ; ce qui pourrait avoir quelque relation avec la fin tragique de son existence mortelle.

    Toutefois, c'est Michelstaedter qui a écrit : « Nous ne voulons pas savoir par rapport à quelles choses l'homme s'est déterminé, mais bien comment il s'est déterminé ». Au-delá de l'acte, il s'agit donc de la forme ou valeur sous laquelle cet acte est vecu par l'individu. De fait, toute relation logique est, d'une certaine façon, indéterminée, et la valeur est une dimension supérieure où elle se spécifie. L'un des mérites de Michelstaedter, c'est d'avoir réaffirmé la considération selon la valeur dans l'ordre métaphysique : en effet, la “rhétorique” et la “voie vers la persuasion” peuvent être distinguées non d'un point de vue purement logique, mais du point de vue de la valeur. Dans ce contexte, il est très important que Michelstaedter reconnaisse qu'il y a, d'une certaine manière, deux voies. Cette coexistence est elle-même une valeur : car l'affirmation de la persuasion ne peut valoir comme affirmation d'une liberté que si l'on a conscience de la possibilité de l'affirmation comme valeur de la non-valeur elle-même, selon l'indifférence : seul étant libre et infini le “Seigneur du Oui et du Non” (sur cette problématique, cf. notre Teoria dell'Individuo Assoluto, I, §§ 1-5) (6). L'autre justification de l'antithèse dont il a été question plus haut, a évidemment pour présupposé l'option positive pour la “persuasion”.  http://www.archiveseroe.eu/

    Julius Evola, in : Explorations. Hommes et problèmes, Puiseaux 1989. [tr. fr. : Philippe Baillet]

     • notes :

    • 1) C. Michelstaedter, La Persuasione e la Rettorica, p. 5.
    • 2) C. Michelstaedter, Il dialogo della salute, Gênes, 1912, p. 57-58.
    • 3) La Persuasione e la Rettorica, p. 56.
    • 4) Ibid, p. 91.
    • 5) Jean 4, 14 : « Quiconque boira de cette eau aura soif à nouveau ; mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif : l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle ».
    • 6) Edizioni Mediterranee, Rome, 1973.

     • note en sus :

    * : L'idéalisme magique, c'est-à-dire opératoire, désigne pour Novalis « un système qui admet que l'homme peut entrer avec l'univers dans le rapport de sympathie et d'action directe où il se trouve avec son propre corps » (d'apr. Lal. 1968). Quelque peu distinct de la captation surréaliste, ce système pourrait bien plutôt se rapprocher de celui de son ami Schlegel qui « s'intéresse beaucoup aux théories de l'idéalisme allemand et en particulier à celles de Fichte […] puis de Schelling. Pour Fichte, la philosophie est la doctrine de la science et est la base de tout savoir. Il énonce également que le moi (la force créatrice) forge le non-moi (l'environnement) grâce à l'imagination créatrice. Schlegel va essayer de dépasser cette théorie en la rendant plus flexible car Fichte voit tout à travers le spectre de la philosophie. Pour Schlegel, la philosophie n'est pas à dissocier des autres domaines. Tout comme l'énonce Schleiermacher : savoir et foi, science et art, philosophie et religion ne forment qu'un. C'est ce que Schlegel appellera l'Universalpoesie. Vers 1797, Schlegel se tournera vers Schelling pour qui la nature et le moi, donc l'art, ne forment qu'un » (entrée Schlegel sur wikipedia).

    Toutefois ce qu'entend Evola, lors sa période philosophique qui va de 1923 à 1927, par “Idéalisme magique” est de portée différente : « On le sait, le premier terme [idéalisme magique] avait déjà été employé par Novalis. Mais bien que Novalis fût un de mes auteurs préférés et bien que certaines de ses intuitions eussent pris pour moi une valeur essentielle, l’orientation de mon système fut très différente » (Chemin du cinabre). Ce dernier se trouve précisé dans son article L’individu et le devenir du monde (1925), « présentation de l’essence solipsistique d'Essais sur l'idéalisme magique et de Théorie et phénoménologie de l’individu absolu, que l’auteur proposait comme une solution spiritualo-existentialiste audacieuse aux problèmes de l’âme européenne en ces temps de décadence. La ligne radicalement solipsistique de la philosophie évolienne à cette période cherchait un développement pratique et théorique dans la religion, l’initiation et la magie. C’est dans cette optique que doivent être vues ses travaux sur le taoïsme et le tantrisme. Nous savons aujourd’hui comment cet itinéraire se termina avec un Evola arrivant à sa maturité à une position théorique très proche de celle du traditionalisme intégral de René Guénon. [...] Dans un essai intitulé Le chemin de la réalisation du moi selon les mystères de Mithra, Evola distingua clairement son chemin spirituel magique, initiatique, masculin, d’auto-réalisation et de construction individuelle de celui qu’il considérait comme inférieur prôné par les écoles se référant au Védanta qui tendaient essentiellement à réduire l’individu à un non-individu » (Société Julius Evola, « Julius Evola et la Société Théosophique Indépendante de Rome », d'après un article de Marc Rossi).

    Par ailleurs, cet article sur Michelstaedter est autant une étude littéraire qu'une lecture personnelle car non sans résonance avec le parcours d'Evola. En effet, démobilisé après la Grande Guerre, il traverse une crise grave (« le sentiment de l’inconsistante et de la vanité des buts qui engagent normalement les activités humaines »), se livre à diverses expériences (mescaline) augmentant encore son malaise intérieur, au point même de lui faire envisager le suicide. Il a 25 ans. C’est à la lecture d’« un texte du bouddhisme des origines » qu’il comprend que « ce désir d’en finir, de me dissoudre, était un lien, une “ignorance”, opposée à la vraie liberté. À ce moment là doivent s’être produits en moi un retournement et l’apparition d’une fermeté capable de résister à toute crise ».

     ♦ De Carlo Michelstaeder aux éditions de l'Éclat :

      Études sur l'auteur :

    • « Interprétation de Michelstaedter », M. Cacciari, in : Drân : Méridiens de la décision dans la pensée contemporaine, éd de l'Éclat, 1992
    • Une autre mer, Claudio Magris, L'Arpenteur, 1993 : C'est peu de dire que ses amis lui vouaient un culte. Enrico Mreule, son plus proche disciple et le plus dissemblable, alla jusqu'à écrire : “Carlo est le Bouddha de l'Occident. Le grand éveillé”. Carlo Michelstaedter, qui se tira une balle dans la tête à 23 ans (le 16 octobre 1910), après avoir écrit les derniers mots d'un mémoire de philo, La Persuasion et la Rhétorique, où Nietzsche et Schopenhauer flirtent avec Aristote et Platon. C'est l'un des livres mythiques de la culture triestine. La vie d'Enrico, dont Magris réinvente le roman, des plages de l'Istrie à la Pampa et d'une guerre l'autre, est l'incarnation même du concept de persuasion de son maître (“possession au présent de sa propre vie”), l'évangile non écrit d'un apôtre réticent, le silence amoureux, à l'écoute de la nuit où “ses” mots pleuvent comme des étoiles filantes. (L'Express, 10/06/1993)
    • “La guerre aux mots avec les mots” (Une interprétation de Carlo Michelstaedter), (thèse de doctorat), Nathalie Combe, ANRT, 1997 
    • La vie obscure, (biographie romancée), Patrizia Farazzi, éd. de l'Éclat, 1999
    • C. Michelstaedter : Persuasion and Rhetoric, Massimiliano Moschetta, thèse, 2007
    • Le tombeau de Michelstaedter, Jacques Beaudry, Montréal, Liber, 2010.
  • Le nationalisme, solution contre les méfaits du mondialisme

  • LE MARIAGE ET L'ADOPTION POUR LES COUPLES HOMOSEXUELS : LA LUTTE CONTINUE ! TOUS À LA MANIF DU 13 JANVIER 2013 !

    L’Action française se félicite du succès de la "manifestation pour tous" ce samedi 17 novembre à Paris et dans les grandes villes de provinces.

    Des cadres et militants étaient présents pour montrer notre attachement à " la famille traditionnelle", base de la nation"

    Le lendemain , dimanche 18 novembre, nous nous sommes retrouvés derrière notre bannière avec des centaines de militants et de sympathisants de l’Action française qui ont participé aux côtés de Français de tous horizons déterminés à faire reculer le gouvernement sur un projet de loi inique.

    http://www.actionfrancaise.net/craf...

    Tout cela a entrainé des dépenses importantes.

    Si vous le pouvez, merci de nous adresser une aide financière, afin de nous permettre de soutenir la campagne contre le mariage homosexuel et l’homoparentalité . Nous vous remercions par avance.

    Vous pouvez nous adresser vos dons sur Internet via PAYPAL :

    http://www.actionfrancaise.net/cent...

    ou par chèque à l’ordre du :

    C.R.A.F. - 10 rue des Croix des Petits Champs, 75001 Paris.

  • Nationalisme en Pologne : 100 000 manifestants radicaux

    Le Renouveau français livre son témoignage après avoir envoyé une délégation pour la manifestation nationaliste annuelle à Varsovie :

    « À l’invitation du Młodzież Wszechpolska, « Mouvement de jeunesse de toutes les Polognes », co-organisateur de la « Marche de l’indépendance », défilé nationaliste annuel dans la capitale polonaise, une délégation du Renouveau français s’est rendue à Varsovie le week-end du 11 novembre.

    Plus de 100 000 personnes, familles, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, se sont rassemblées en plein cœur de la ville pour manifester leur patriotisme en ce dimanche 11 novembre, fête de l’indépendance nationale.

    De nombreuses délégations de mouvements nationalistes européens étaient présentes pour cette manifestation, la plus grande d’Europe.
    Le Renouveau français y était présent et a entretenu ses excellentes relations avec des mouvements qui comptent, dont le Młodzież Wszechpolska en Pologne et le Jobbik de Hongrie.

    Vive l’Europe des nationalismes !

     

    La vidéo officielle de la « Marsz Niepodległości 2012 » :

    http://www.contre-info.com

  • Femen : j’ai le bûcher qui me démange

    Les sorcières de 2012 ont beaucoup de chance par rapport à leurs consœurs d’il y a un millier d’années : au pire, elles se prennent quelques baffes. Et en matière de baffes, les possédées hystériques qui sont venues se confronter à la manif de Civitas de dimanche n’ont pas encore reçu le quota qui leur revient.

    la suite sur http://www.bvoltaire.fr

  • Les ligues nationalistes et l'Action française au début du XXe siècle.(archive 2008)

    L’an dernier s’est tenu à Paris un colloque du Centre d’histoire de Sciences Po. sur « L’Action française ; culture, société, politique », colloque auquel j’ai assisté et dont j’ai déjà parlé sur ce blogue, et dont l’AF-2000 a déjà fait état en ses colonnes. Les études présentées à ce passionnant colloque viennent d’être regroupées et, le plus souvent, complétées dans un ouvrage universitaire publié récemment sous ce même titre et qui se trouve être à la fois passionnant et, parfois, sévère (mais le plus souvent à juste raison) à l’égard de l’AF. Il est une mine de renseignements sur l’histoire de l’Action française, sur sa sociologie et ses personnalités (trop souvent méconnues des royalistes eux-mêmes : qui se souvient de Frédéric Delebecque ou de Jean Héritier, par exemple ?), sur ses positions et sur ses implantations locales (de la Bretagne au Languedoc, du Nord à la Provence) ; etc. Cet ouvrage est absolument indispensable à qui veut mieux comprendre et discuter de l’histoire de l’AF et, surtout, de l’AF dans l’histoire…

    Il m’a semblé intéressant de suivre, sur quelques articles, le plan du livre et d’en résumer, voire d’en discuter, les principales lignes. Aujourd’hui, la partie intitulée « Autour de la notion maurrassienne d’héritage » et, plus particulièrement, le chapitre sur les nationalistes à la naissance de l’AF.

     

    Les nationalistes et l’Action française au début du XXe siècle.

     

    L’Action française est née de l’Affaire Dreyfus, a toujours affirmé Maurras : c’est ce que confirme Bertrand Joly dans son article passionnant et très réfléchi, « Les ligues nationalistes et l’Action française : un héritage subi et rejeté », article dans lequel il montre surtout les liens et les distances entre l’AF des origines et les milieux nationalistes issus du boulangisme et de l’antidreyfusisme. Lorsque paraît l’Action française, petite revue revendiquée nationaliste qui titre « Réaction, d’abord » comme un mot d’ordre qui s’adresse sans doute d’abord aux nationalistes eux-mêmes, les seuls royalistes s’affirmant tels sont Charles Maurras et Frédéric Amouretti, mais les autres rédacteurs sont potentiellement « gagnables » au royalisme, du moins si l’on suit la logique de Maurras qui, du coup, qualifie intelligemment son nationalisme d’ « intégral » comme si la Monarchie ne pouvait en être que l’aboutissement logique, absolument logique, inéluctable résultat de la réflexion sur la conservation de la nation française et seul moyen de maintenir ce qui doit l’être. Cette logique est celle que Maurras, par une stratégie fort habile, met en avant et développe pour convaincre ses compagnons de la revue d’AF : c’est d’ailleurs pour eux qu’il rédigera « Dictateur et Roi » et qu’il pensera quelques uns des arguments de son « Enquête sur la Monarchie » qui, me semble-t-il, s’adresse aussi encore plus nettement aux monarchistes traditionnels, ne serait-ce que parce qu’elle est publiée, à dessein et aussi par défaut, dans le quotidien monarchiste alors le plus représentatif, « La Gazette de France ».

    Ce que souligne avec force Bertrand Joly, c’est combien le groupe initial de l’AF, motivé par Maurras qui va lui donner sa coloration monarchiste, a des relations ambiguës avec les nationalistes, entre récupération et épuration, et comment cette stratégie, en fin de compte, ne donnera pas tous les résultats escomptés, sans doute à cause de la nature même du nationalisme populiste de la fin XIXe siècle : l’Action française « en a sous-estimé l’autonomie et la plasticité, elle n’y a vu qu’une ébauche informe et grossière, alors que ce nationalisme non royaliste possédait sa logique propre et son élan particulier », ce qui explique que, quantitativement, elle ne pèsera jamais grand-chose sur le plan électoral (en particulier quand elle se risquera, au début des années 20, à affronter l’épreuve des urnes).

    Mais, malgré cela, l’AF a « dépassé » le nationalisme antidreyfusiste par son caractère beaucoup plus intellectuel et par son appel (et sa confiance, dans un premier temps) à la jeunesse dont les ligues avaient tendance à se méfier, sans doute parce que leurs dirigeants, par pragmatisme ou par opportunisme, restaient perméables au jeu démocratique et parlementaire (malgré une rhétorique antiparlementaire) et à sa nature « modératrice » (récupératrice ?) : « L’Action française fait au contraire confiance aux jeunes et cultive son implantation au quartier latin : à bien des égards, le remplacement des ligues nationalistes par l’AF correspond aussi à une relève de génération et à une inflexion sociologique, qui contribuent à priver Barrès de son titre de « prince de la jeunesse ». »

    D’ailleurs, Maurras et ses amis ont une forte tendance à dénigrer ces nationalismes qui n’osent pas conclure ou qui se trompent et, du coup, trompent leur public : ainsi, « pour Vaugeois repris par Maurras, il existe trois sortes de nationalisme, le parlementaire, le plébiscitaire et le royaliste, deux mauvais et un bon. A l’égard des deux premiers, l’Action française alterne marques d’estime et sarcasmes, les seconds l’emportant nettement sur les premières (…).

    Les plébiscitaires forment le principal groupe d’irrécupérables et ne méritent donc guère de ménagements, qu’ils soient bonapartistes ou républicains. (…) Mais c’est à la République plébiscitaire de Déroulède que Maurras et ses amis réservent l’essentiel de leurs coups ». La Ligue de la patrie française (et, au-delà du propos de Bertrand Joly qui porte sur les années 1900, l’on pourrait citer, pour les années trente, les Croix de Feu et leur chef honni par l’AF, le colonel de la Rocque) en fera d’ailleurs les frais et essuiera des critiques d’une virulence rare, mais aussi d’une ironie cinglante, l’AF se voulant, se pensant comme une sorte d’avant-garde intellectuelle du nationalisme français, exclusive et intransigeante, avant-garde qui, d’ailleurs, se verra confirmée dans ses raisons par la déroute électorale des nationalistes de l’année 1902, déroute qui « abandonne aussi [à l’AF] un espace à prendre dont Maurras va savoir profiter. Débarrassée de toute concurrence, l’Action française peut maintenant prendre son véritable essor », même si cela ne se traduit pas par un ralliement massif des nationalistes dont beaucoup vont se fondre dans les mouvements « installés » de la IIIe République.

    Que reste-t-il de l’héritage ou de l’influence des nationalistes « d’avant l’AF » dans cette Action française encore en recherche et en cours de formation au début du XXe siècle ? Selon Joly, au-delà de « la plupart des thèmes ou plutôt des haines et des ennemis du nationalisme (…) : pour l’antisémitisme, l’antiparlementarisme, l’antimaçonnisme, la haine d’une république faible qui affaiblit la France, la dénonciation d’un régime de bavards, de médiocres et de panamistes, Maurras et les siens n’inventeront absolument rien, sinon, disent-ils, le vrai remède ». Il me semble que cette récupération est aussi une tentative de reformulation d’un « sentiment national », parfois outrancier parce que blessé (1871 n’est pas si loin, et la question de l’Alsace, annexée par l’Allemagne, reste une plaie mal refermée, en particulier pour l’image que la France a d’elle-même) que Maurras s’inquiète de voir livré à lui-même, avec le risque d’une dérive à la fois populiste et plébiscitaire (on dirait aujourd’hui, sans référence à la famille de Napoléon, « bonapartiste »), et celui d’un déchirement de l’unité française par la main-mise de groupes de pression sur l’Etat : contrairement aux partis nationalistes républicains, souvent chauvins et irréfléchis, Maurras cherche à donner une ligne de conduite intellectuelle aux « nationalistes conscients » ou, plutôt à ceux qu’il s’agit de « conscientiser », et sans doute faut-il voir, à travers cette dénonciation maurrassienne des « quatre états confédérés » (dénonciation souvent polémique et parfois fort démagogique et injuste qui privera l’AF d’une part des élites intellectuelles de ce pays) une forme de refus de ce que l’on nomme aujourd’hui les « communautarismes ». La grande ambition de Maurras est de refaire l’unité de l’Etat sans, pour autant, étouffer les diversités françaises originelles, provinciales, mais en écartant les agrégats, les « noyaux durs » qui, de la faiblesse de l’Etat républicain, cherchent, selon lui et les nationalistes, à tirer profit : cela permet de mieux comprendre en quoi le cardinal Richelieu est le modèle même de Maurras au point que son buste sera dans le bureau du doctrinaire royaliste, et que ce dernier écrira sous son regard, sous son patronage silencieux… Or, pour Maurras, il n’y a pas de Richelieu s’il n’y a pas de Louis XIII, de roi : pas de gouvernement et d’unité sans le « trait d’union » du règne, dans le temps comme dans l’espace. L’extrémisme de Maurras peut se comprendre, à mon sens, comme une forme de « nationalisme d’urgence » devant ce qu’il ressent, avec les conséquences de l’Affaire Dreyfus, comme une destruction des « moyens de l’Etat » (en particulier militaires et politiques) et, donc, de ce qui fait de l’Etat cette instance politique protectrice nécessaire à la vie des Français et de leurs communautés « de base » (familles, communes, provinces…). D’autre part, si Maurras et les siens reprennent les thématiques générales des nationalistes, souvent avec un brin de démagogie, c’est aussi pour les attirer vers l’AF, en pensant récupérer les « meilleurs éléments », les plus utiles à la conquête de l’Etat.

    Mais Bertrand Joly, quant à lui, ne croit pas que Maurras veuille prendre le pouvoir, ne serait-ce que parce qu’en reprenant le « style nationaliste » (« la violence rhétorique et l’outrance, les avis abrupts et un manichéisme primaire, l’appel au sabre et les attaques ad hominem (…) »), il en est contaminé par le défaut majeur de l’agitation : « Par cette rhétorique de vaincu, le nationalisme lègue aussi à son héritier tout le venin de son impuissance. A l’Action française comme dans les ligues, on attend Godot, l’ultime forfait de la République parlementaire qui va réveiller enfin le pays et accoucher d’une révolution à rebours, avec chez les uns et les autres le même écart entre une efficacité médiatique impressionnante et des résultats bien minces au total : manifestations houleuses, éditoriaux vengeurs, déclarations provocatrices, rien de tout cela ne menace vraiment le régime et tout ce bruit cache mal une abstention à peu près permanente : le seul fait que Maurras se demande gravement si le coup de force est possible prouve qu’il ne l’est pas et, dès lors, la littérature et la presse doivent jouer chez lui et les siens le même rôle compensateur et cathartique que chez Barrès ». Bertrand Joly reprend là un vieux débat qui a maintes fois agité l’AF elle-même et qui en a désespéré plus d’un… Contrairement à ce qu’il pense, le fameux texte de Maurras « Si le coup de force est possible » (1910) n’est pas un traité du renoncement mais une tentative de « penser la prise du pouvoir », en cherchant quelles sont les possibilités stratégiques pour « faire le coup » et sur quelles bases sociopolitiques s’appuyer pour mener à bien ce projet : le problème n’est pas dans la volonté de Maurras d’aboutir mais dans les conditions et, sans doute, dans l’absence d’un « appareil d’AF » capable de mettre en œuvre une stratégie autre que théorique mais aussi dans un certain « confort intellectuel » qui va endormir les velléités monarchistes, avec cette fameuse formule qui empêchera souvent d’aller plus loin, « Notre force est d’avoir raison », véritable certitude qui deviendra l’alibi d’une certaine paralysie pratique, malgré la bonne volonté et le dévouement des Camelots du Roi. Sans doute ce texte de Maurras ne sera-t-il pas réactualisé et repensé après la Grande guerre et peu réédité par l’AF, comme si la page était tournée : il faudra attendre les années 60 pour que quelques militants, souvent lecteurs de Pierre Debray (théoricien maurrassien des années 50-70), rouvrent et reprennent les réflexions avancées dans ce petit ouvrage que Maurras, d’ailleurs, n’a pas écrit seul (Frédéric Delebecque et le Georges Larpent en sont les co-rédacteurs)… En fait, Maurras considère que la boucherie de 1914-1918 a changé la donne et, sans doute, que « le compte n’y est plus » parce que l’un des arguments forts de sa réflexion politique (c’est-à-dire que la République est incapable de gagner, en définitive, la guerre étrangère) est apparemment invalidé par la IIIe République qui, d’ailleurs, ne se gêne pas pour récupérer la Victoire : en instaurant ce que Maurras nomme la « monarchie de guerre », le vieux républicain patriote Georges Clémenceau coupe l’herbe sous le pied des nationalistes d’AF et utilise le « moyen monarchique » pour assurer la « fin républicaine », stratégie gagnante qui consolide la République sur son flanc droit. Désormais, les républicains pourront se targuer de cette victoire de 1918 pour montrer la crédibilité de la République et amadouer (ou désarmer) les nationalistes…

    Ainsi, la stratégie de Maurras et de l’AF doivent s’adapter à la nouvelle donne et la « nécessité nationaliste » apparaît moins pressante, moins urgente : il faudra attendre la fin des années trente pour qu’elle retrouve un écho mais, là, dans une « notabilité éditoriale » privée de tout mouvement politique puisque, si le quotidien « L’Action française » dispose d’un fort lectorat, elle n’a plus de débouché militant, la « ligue d’AF » et les Camelots du Roi étant désormais dissous et interdits depuis 1936. Ainsi, le propos de Bertrand Joly me semble moins crédible pour la période même de la rédaction de « Si le coup de force est possible », vers 1910, que pour la période postérieure à 1918. D’autre part, que la possibilité du « coup de force » monarchique soit moins immédiate n’enlève rien à la nécessité de la conclusion royale aux raisonnements nationalistes, et, une fois entièrement royaliste (à partir de 1902), l’Action française ne se déjugera pas et, au contraire, approfondira constamment les raisons de son royalisme. Elle refusera, malgré les injonctions parfois sympathiques qui pourront lui être faites, de renier ce qui va devenir, de plus en plus, son « identité » au sein du paysage nationaliste français.

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • DOSSIER SPÉCIAL DE L'ACTION FRANÇAISE : "NON AU MARIAGE HOMO !" NE LE MANQUEZ PAS, EN KIOSQUE DEPUIS JEUDI OU EN VENTE SUR INTERNET

    C’EST UN DOSSIER SPÉCIAL CONSACRÉ AU MARIAGE HOMOSEXUEL ET À L’HOMOPARENTALITÉ QUE L’ACTION FRANÇAISE VIENT DE SORTIR, ALORS QUE LA LUTTE CONTRE LA DÉNATURATION DU MARIAGE ET DE LA FILIATION S’INTENSIFIE

    - MANIFESTE DE L’ACTION FRANÇAISE POUR LA DÉFENSE DU MARIAGE
    - DÉCLARATION DU COMTE DE PARIS
    - ENTRETIEN AVEC THIBAUD COLLIN : "UN BASCULEMENT DE CIVILISATION"
    - MARIAGE HOMO, MARIAGE AUX MAUX par Aristide Leucate
    - NAJAT BELKACEM, GRAND INQUISITEUR DU SEXUELLEMENT CORRECT, par Stéphane Blanchonnet
    - L’HOMOSEXUALITÉ, C’EST GRAVE, DOCTEUR ? par Aristide Leucate
    - UNE FAMILLE FRANÇAISE ET CHRÉTIENNE TRADITIONNELLE HONORÉE PAR L’INSTITUT : propos recueillis par François Marcilhac
    - MARIAGE POUR TOUS : DANS LE MEILLEUR DES MONDES, par Stéphane Blanchonnet
    - RELIRE MAURRAS : DU BONHEUR CONTRE LA NATURE, par Louis de Galice
    - et l’éditorial de François Marcilhac : HOLLANDE, LE FOSSOYEUR DE LA NATION

    NE MANQUEZ PAS LE NUMÉRO 2851 DE L’ACTION FRANÇAISE !

  • Paul Déroulède l'invincible espérance

    S'il est un écrivain pour lequel la postérité a été particulièrement injuste, c'est bien Paul Déroulède. Considéré en son époque, voici un siècle, comme un factieux, il est aujourd'hui relégué au nombre des grotesques. Une telle unanimité contre la mémoire d'un personnage devenu le symbole du chauvinisme le plus démodé a quelque chose de suspect. Cela mérite d'y voir de plus près.
    Finalement, la rencontre en vaut la peine. Même aujourd'hui. Surtout aujourd'hui. Certes, l'idée de revanche, qui anima toute sa vie l'ancien combattant de l'Année Terrible, n'a plus aucun sens à l'heure où l'amitié franco-allemande est devenue un fait irréversible dans une Europe menacée de toutes les convulsions.
    Mais ce qui compte d'abord chez Déroulède, c'est une attitude, celle du combattant, dans la paix tout autant que dans la guerre.
    L'animateur de la vieille Ligue des patriotes, républicain indéfectible, avait compris, mieux que nul autre, quel abîme séparait la république parlementaire de la république plébiscitaire qu'il appelait de ses vœux, non pour en devenir le chef, mais pour rendre aux citoyens une parole confisquée par un système inique.
    Alors que le combat pour l'Alsace-Lorraine domina toute son action, on peut se demander si l'essentiel de son rôle dans la cité n'a pas été cet appel direct au peuple. Cela se nomme référendum et prend un tour très actuel, tellement actuel que rien ne fait plus peur, en ce moment, aux hommes du pouvoir et de l'utopie.
    Au printemps 1871, au terme de terribles épreuves, un officier, âgé de vingt-cinq ans, s'exclame : « A partir d'aujourd'hui, je me voue à la revanche, et pour tout aussi longtemps que nos frères séparés n'auront pas été réunis à nous comme par le passé, pour tout aussi longtemps que la France absente n'aura pas repris sa place à leurs foyers, je me donne à l'armée, corps et âme! »
    Il s'agit d'une véritable conversion. Dans sa jeunesse, Paul Déroulède, né à Paris, place Saint-Germain-l'Auxerrois, d'un père avoué, d'origine rurale charentaise, et d'une mère, sœur de l'auteur dramatique dauphinois Emile Augier, se déclare antimilitariste. Il ne se soucie que de poésie et de voyages lointains, assistant même à l'inauguration du canal de Suez, avant de vagabonder en Italie, en Hollande, en Bavière, en Prusse et en Autriche. Il est alors internationaliste résolu et "préfère l'humanité à la patrie", rêvant de "confondre tous les peuples et toutes les races dans une embrassade générale"

    Brave mais sans haine

    La guerre va tout bouleverser. Officier de "mobiles", engagé volontaire dans les zouaves, il reçoit le baptême du feu à Bazeilles où son frère, qui n'a que dix-sept ans, est frappé à ses côtés d'une balle en pleine poitrine.
    Prisonnier, évadé dans des conditions rocambolesques de Breslau, il rempile dans les "turcos", les tirailleurs algériens. Il gagne au feu la croix de chevalier de la Légion d'honneur, refuse d'être interné en Suisse, rejoint Bordeaux et se fait envoyer à Paris.
    Sous-lieutenant au 30e bataillon de "vitriers", ainsi qu'on appelait les chasseurs à pied, il est grièvement blessé lors des combats de la Commune et manque de très peu d'être amputé d'un bras. Déroulède a servi ce qu'il considère comme le gouvernement légitime, avec bravoure mais sans haine pour ses adversaires. Il écrira un jour cette phrase extraordinaire : « Dans une guerre civile, tout citoyen qui n'aura pas combattu pour l'une ou l'autre des factions cessera d'appartenir à la cité et sera considéré comme un étranger. »
    Très handicapé par un accident de cheval, il démissionne en 1874 et décide de se consacrer à une double carrière littéraire et politique. Auteur d'un acte en vers, représenté à la Comédie-Française avant la guerre alors qu'il n'avait que vingt-trois ans, il a publié au lendemain de la défaite Les Chants du soldat qui vont connaître un succès prodigieux avec cent cinquante rééditions !
    Républicain dans la tradition de l'An Il, le poète de la Revanche fait alors partie de la commission d'éducation militaire et nationale près du ministère de l'Instruction publique.
    Déroulède ne jure alors que par Gambetta. Quand Jules Ferry le remplace, il lui vous aussitôt une haine tenace. Il s'élève contre les aventures coloniales, en souvenir des provinces annexées :
    - J'ai perdu deux enfants, dit-il à Ferry et vous m'offrez vingt domestiques !
    En mai 1882, c'est la fondation de la Ligue des patriotes, dont il va devenir l'emblématique organisateur, déployant des talents d'agitateur inlassable plus que de comploteur efficace. Il n'a pas d'ailleurs d'ambition personnelle et sacrifie tout, sa personne comme sa fortune, au mouvement qu'il anime. Il se veut seulement "un sonneur de clairon." Mais quel souffle et quel coffre !
    Sa haute silhouette à la taille bien prise dans une redingote sombre, sa longue barbe blonde, son port de tête altier, son verbe sonore, tout concourt à le rendre populaire. Et auprès des petites gens bien davantage que dans les beaux quartiers.
    Il n'est d'abord que le propagandiste, assez vite déçu, du général Boulanger. La fin lamentable de l'aventure ne le décourage pas. "Quand même ! " est sa devise.

    Un écrivain "engagé"

    Il multiplie les éditoriaux fulgurants dans Le Drapeau, dont Barrès sera un jour rédacteur en chef et apparaît comme une sorte de Don Quichotte du nationalisme, instituant le culte de Jeanne d'Arc, la "sainte de la patrie".
    Il assure avoir derrière lui trois cent mille ligueurs et il donne une magnifique définition du front qu'il anime ; "Bonapartistes, légitimistes, orléanistes, républicains, ce sont là chez nous que des prénoms; c'est patriotes qui est le nom de famille."
    Il traduit en idées simples les théories de Taine et de Renan, même si ce dernier lui a conseillé tristement;
    - Jeune homme, la France se meurt, ne troublez pas son agonie.
    Elu député de la Charente, il s'efforce vainement de faire réviser dans un sens démocratique la Constitution de 1875, ce qui implique l'élection du président de la République au suffrage universel.
    Son mépris du danger, sa propension à dire tout haut ce que le peuple pense tout bas, son goût des manifestations et des conspirations lui vaudront d'être traduit en correctionnelle, en cour d'assises, puis en haute cour pour avoir tenté de soulever , la garnison de Paris après la mort de Félix Faure. Condamné à dix ans de bannissement, il doit s'exiler en Espagne, à Hendaye, tout près de la frontière. 
    Homme de pamphlets, de duels, de combats, il considère ses livres comme des armes. Il a compris avant tout le monde que le combat politique et le combat culturel marchent du même pas.
    C'est un écrivain "engagé", un des premiers. Mais ce n'est pas un écrivain négligeable. Il a touché à tous les genres. La poésie d'abord, mais aussi le drame en vers avec l' Hetmann, La Moabite ou Messire Du Guesclin la tragédie avec La mort de Hoche, la biographie avec Le Premier Grenadier de France : La Tour d'Auvergne, les souvenirs avec ses Feuilles de route, témoignage poignant sur cette année 70-71 qui devait le marquer à jamais.
    Homme de coups de gueule plutôt que de coups d'Etat, il s'est voulu un tribun du peuple, finalement le seul grand rival de Jean Jaurès. Il mourra la même année que lui, en 1914, le 30 janvier, après avoir prononcé par un froid glacial son dernier discours sur le champ de bataille de Champigny, haut lieu des rencontres de la Ligue des patriotes.
    Il reste l'homme dont toute la vie enseigne le combat : "Ni les défaites, ni les défections, ni les châtiments, non pas même les années, n'ont courbé ma tête ni fléchi ma volonté. "Tant que je respirerai, j'espérerai ! " Cette vieille devise-là, non plus, je ne l'ai pas reniée."
    Jean Mabire, National Hebdo Semaine du 23 au 29 septembre 1993

  • Soutien à la défense du Mariage et de la Famille

    Communiqué de Bruno Gollnisch
    Député au Parlement européen

    13 novembre 2012

    A titre personnel, je tiens à apporter publiquement mon entier soutien à toute manifestation tendant à la défense du Mariage et de la Famille, contre les projets de lois gouvernementaux qui veulent les dénaturer, alors que la gravité de la situation économique et sociale devrait imposer d’autres urgences !

    J’appuie donc toute manifestation pacifique, qu’elle soit d’inspiration chrétienne, venant d’autres confessions, ou laïque, que les organisateurs et participants en soient croyants ou agnostiques, politiquement engagés ou non, élus ou citoyens.

    Ceci vaut notamment pour les manifestations organisées ces 17 et 18 novembre, dont j’espère de tout cœur qu’elles précèderont un grand mouvement unitaire.

    Je dénonce l’action opiniâtre et mensongère de lobbies qui, après avoir obtenu le PACS en nous disant qu’il suffirait à résoudre les problèmes des homosexuels, vont plus loin dans l’imposition de novations sociétales inquiétantes, telles que le prétendu « droit à l’enfant ».

    L’enfant n’est pas objet de droits, il en est le sujet. L’enfant abandonné ou orphelin a droit à un père et une mère, dont l’amour remplace celui dont il a été privé. Lui refuser cette double et fondamentale référence pour la satisfaction de personnes dont le mode de vie, librement choisi, exclut la procréation, serait en quelque sorte lui imposer une double peine. Ce serait une grave dérive de notre civilisation.

    http://www.gollnisch.com