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tradition - Page 405

  • Femen : j’ai le bûcher qui me démange

    Les sorcières de 2012 ont beaucoup de chance par rapport à leurs consœurs d’il y a un millier d’années : au pire, elles se prennent quelques baffes. Et en matière de baffes, les possédées hystériques qui sont venues se confronter à la manif de Civitas de dimanche n’ont pas encore reçu le quota qui leur revient.

    la suite sur http://www.bvoltaire.fr

  • Les ligues nationalistes et l'Action française au début du XXe siècle.(archive 2008)

    L’an dernier s’est tenu à Paris un colloque du Centre d’histoire de Sciences Po. sur « L’Action française ; culture, société, politique », colloque auquel j’ai assisté et dont j’ai déjà parlé sur ce blogue, et dont l’AF-2000 a déjà fait état en ses colonnes. Les études présentées à ce passionnant colloque viennent d’être regroupées et, le plus souvent, complétées dans un ouvrage universitaire publié récemment sous ce même titre et qui se trouve être à la fois passionnant et, parfois, sévère (mais le plus souvent à juste raison) à l’égard de l’AF. Il est une mine de renseignements sur l’histoire de l’Action française, sur sa sociologie et ses personnalités (trop souvent méconnues des royalistes eux-mêmes : qui se souvient de Frédéric Delebecque ou de Jean Héritier, par exemple ?), sur ses positions et sur ses implantations locales (de la Bretagne au Languedoc, du Nord à la Provence) ; etc. Cet ouvrage est absolument indispensable à qui veut mieux comprendre et discuter de l’histoire de l’AF et, surtout, de l’AF dans l’histoire…

    Il m’a semblé intéressant de suivre, sur quelques articles, le plan du livre et d’en résumer, voire d’en discuter, les principales lignes. Aujourd’hui, la partie intitulée « Autour de la notion maurrassienne d’héritage » et, plus particulièrement, le chapitre sur les nationalistes à la naissance de l’AF.

     

    Les nationalistes et l’Action française au début du XXe siècle.

     

    L’Action française est née de l’Affaire Dreyfus, a toujours affirmé Maurras : c’est ce que confirme Bertrand Joly dans son article passionnant et très réfléchi, « Les ligues nationalistes et l’Action française : un héritage subi et rejeté », article dans lequel il montre surtout les liens et les distances entre l’AF des origines et les milieux nationalistes issus du boulangisme et de l’antidreyfusisme. Lorsque paraît l’Action française, petite revue revendiquée nationaliste qui titre « Réaction, d’abord » comme un mot d’ordre qui s’adresse sans doute d’abord aux nationalistes eux-mêmes, les seuls royalistes s’affirmant tels sont Charles Maurras et Frédéric Amouretti, mais les autres rédacteurs sont potentiellement « gagnables » au royalisme, du moins si l’on suit la logique de Maurras qui, du coup, qualifie intelligemment son nationalisme d’ « intégral » comme si la Monarchie ne pouvait en être que l’aboutissement logique, absolument logique, inéluctable résultat de la réflexion sur la conservation de la nation française et seul moyen de maintenir ce qui doit l’être. Cette logique est celle que Maurras, par une stratégie fort habile, met en avant et développe pour convaincre ses compagnons de la revue d’AF : c’est d’ailleurs pour eux qu’il rédigera « Dictateur et Roi » et qu’il pensera quelques uns des arguments de son « Enquête sur la Monarchie » qui, me semble-t-il, s’adresse aussi encore plus nettement aux monarchistes traditionnels, ne serait-ce que parce qu’elle est publiée, à dessein et aussi par défaut, dans le quotidien monarchiste alors le plus représentatif, « La Gazette de France ».

    Ce que souligne avec force Bertrand Joly, c’est combien le groupe initial de l’AF, motivé par Maurras qui va lui donner sa coloration monarchiste, a des relations ambiguës avec les nationalistes, entre récupération et épuration, et comment cette stratégie, en fin de compte, ne donnera pas tous les résultats escomptés, sans doute à cause de la nature même du nationalisme populiste de la fin XIXe siècle : l’Action française « en a sous-estimé l’autonomie et la plasticité, elle n’y a vu qu’une ébauche informe et grossière, alors que ce nationalisme non royaliste possédait sa logique propre et son élan particulier », ce qui explique que, quantitativement, elle ne pèsera jamais grand-chose sur le plan électoral (en particulier quand elle se risquera, au début des années 20, à affronter l’épreuve des urnes).

    Mais, malgré cela, l’AF a « dépassé » le nationalisme antidreyfusiste par son caractère beaucoup plus intellectuel et par son appel (et sa confiance, dans un premier temps) à la jeunesse dont les ligues avaient tendance à se méfier, sans doute parce que leurs dirigeants, par pragmatisme ou par opportunisme, restaient perméables au jeu démocratique et parlementaire (malgré une rhétorique antiparlementaire) et à sa nature « modératrice » (récupératrice ?) : « L’Action française fait au contraire confiance aux jeunes et cultive son implantation au quartier latin : à bien des égards, le remplacement des ligues nationalistes par l’AF correspond aussi à une relève de génération et à une inflexion sociologique, qui contribuent à priver Barrès de son titre de « prince de la jeunesse ». »

    D’ailleurs, Maurras et ses amis ont une forte tendance à dénigrer ces nationalismes qui n’osent pas conclure ou qui se trompent et, du coup, trompent leur public : ainsi, « pour Vaugeois repris par Maurras, il existe trois sortes de nationalisme, le parlementaire, le plébiscitaire et le royaliste, deux mauvais et un bon. A l’égard des deux premiers, l’Action française alterne marques d’estime et sarcasmes, les seconds l’emportant nettement sur les premières (…).

    Les plébiscitaires forment le principal groupe d’irrécupérables et ne méritent donc guère de ménagements, qu’ils soient bonapartistes ou républicains. (…) Mais c’est à la République plébiscitaire de Déroulède que Maurras et ses amis réservent l’essentiel de leurs coups ». La Ligue de la patrie française (et, au-delà du propos de Bertrand Joly qui porte sur les années 1900, l’on pourrait citer, pour les années trente, les Croix de Feu et leur chef honni par l’AF, le colonel de la Rocque) en fera d’ailleurs les frais et essuiera des critiques d’une virulence rare, mais aussi d’une ironie cinglante, l’AF se voulant, se pensant comme une sorte d’avant-garde intellectuelle du nationalisme français, exclusive et intransigeante, avant-garde qui, d’ailleurs, se verra confirmée dans ses raisons par la déroute électorale des nationalistes de l’année 1902, déroute qui « abandonne aussi [à l’AF] un espace à prendre dont Maurras va savoir profiter. Débarrassée de toute concurrence, l’Action française peut maintenant prendre son véritable essor », même si cela ne se traduit pas par un ralliement massif des nationalistes dont beaucoup vont se fondre dans les mouvements « installés » de la IIIe République.

    Que reste-t-il de l’héritage ou de l’influence des nationalistes « d’avant l’AF » dans cette Action française encore en recherche et en cours de formation au début du XXe siècle ? Selon Joly, au-delà de « la plupart des thèmes ou plutôt des haines et des ennemis du nationalisme (…) : pour l’antisémitisme, l’antiparlementarisme, l’antimaçonnisme, la haine d’une république faible qui affaiblit la France, la dénonciation d’un régime de bavards, de médiocres et de panamistes, Maurras et les siens n’inventeront absolument rien, sinon, disent-ils, le vrai remède ». Il me semble que cette récupération est aussi une tentative de reformulation d’un « sentiment national », parfois outrancier parce que blessé (1871 n’est pas si loin, et la question de l’Alsace, annexée par l’Allemagne, reste une plaie mal refermée, en particulier pour l’image que la France a d’elle-même) que Maurras s’inquiète de voir livré à lui-même, avec le risque d’une dérive à la fois populiste et plébiscitaire (on dirait aujourd’hui, sans référence à la famille de Napoléon, « bonapartiste »), et celui d’un déchirement de l’unité française par la main-mise de groupes de pression sur l’Etat : contrairement aux partis nationalistes républicains, souvent chauvins et irréfléchis, Maurras cherche à donner une ligne de conduite intellectuelle aux « nationalistes conscients » ou, plutôt à ceux qu’il s’agit de « conscientiser », et sans doute faut-il voir, à travers cette dénonciation maurrassienne des « quatre états confédérés » (dénonciation souvent polémique et parfois fort démagogique et injuste qui privera l’AF d’une part des élites intellectuelles de ce pays) une forme de refus de ce que l’on nomme aujourd’hui les « communautarismes ». La grande ambition de Maurras est de refaire l’unité de l’Etat sans, pour autant, étouffer les diversités françaises originelles, provinciales, mais en écartant les agrégats, les « noyaux durs » qui, de la faiblesse de l’Etat républicain, cherchent, selon lui et les nationalistes, à tirer profit : cela permet de mieux comprendre en quoi le cardinal Richelieu est le modèle même de Maurras au point que son buste sera dans le bureau du doctrinaire royaliste, et que ce dernier écrira sous son regard, sous son patronage silencieux… Or, pour Maurras, il n’y a pas de Richelieu s’il n’y a pas de Louis XIII, de roi : pas de gouvernement et d’unité sans le « trait d’union » du règne, dans le temps comme dans l’espace. L’extrémisme de Maurras peut se comprendre, à mon sens, comme une forme de « nationalisme d’urgence » devant ce qu’il ressent, avec les conséquences de l’Affaire Dreyfus, comme une destruction des « moyens de l’Etat » (en particulier militaires et politiques) et, donc, de ce qui fait de l’Etat cette instance politique protectrice nécessaire à la vie des Français et de leurs communautés « de base » (familles, communes, provinces…). D’autre part, si Maurras et les siens reprennent les thématiques générales des nationalistes, souvent avec un brin de démagogie, c’est aussi pour les attirer vers l’AF, en pensant récupérer les « meilleurs éléments », les plus utiles à la conquête de l’Etat.

    Mais Bertrand Joly, quant à lui, ne croit pas que Maurras veuille prendre le pouvoir, ne serait-ce que parce qu’en reprenant le « style nationaliste » (« la violence rhétorique et l’outrance, les avis abrupts et un manichéisme primaire, l’appel au sabre et les attaques ad hominem (…) »), il en est contaminé par le défaut majeur de l’agitation : « Par cette rhétorique de vaincu, le nationalisme lègue aussi à son héritier tout le venin de son impuissance. A l’Action française comme dans les ligues, on attend Godot, l’ultime forfait de la République parlementaire qui va réveiller enfin le pays et accoucher d’une révolution à rebours, avec chez les uns et les autres le même écart entre une efficacité médiatique impressionnante et des résultats bien minces au total : manifestations houleuses, éditoriaux vengeurs, déclarations provocatrices, rien de tout cela ne menace vraiment le régime et tout ce bruit cache mal une abstention à peu près permanente : le seul fait que Maurras se demande gravement si le coup de force est possible prouve qu’il ne l’est pas et, dès lors, la littérature et la presse doivent jouer chez lui et les siens le même rôle compensateur et cathartique que chez Barrès ». Bertrand Joly reprend là un vieux débat qui a maintes fois agité l’AF elle-même et qui en a désespéré plus d’un… Contrairement à ce qu’il pense, le fameux texte de Maurras « Si le coup de force est possible » (1910) n’est pas un traité du renoncement mais une tentative de « penser la prise du pouvoir », en cherchant quelles sont les possibilités stratégiques pour « faire le coup » et sur quelles bases sociopolitiques s’appuyer pour mener à bien ce projet : le problème n’est pas dans la volonté de Maurras d’aboutir mais dans les conditions et, sans doute, dans l’absence d’un « appareil d’AF » capable de mettre en œuvre une stratégie autre que théorique mais aussi dans un certain « confort intellectuel » qui va endormir les velléités monarchistes, avec cette fameuse formule qui empêchera souvent d’aller plus loin, « Notre force est d’avoir raison », véritable certitude qui deviendra l’alibi d’une certaine paralysie pratique, malgré la bonne volonté et le dévouement des Camelots du Roi. Sans doute ce texte de Maurras ne sera-t-il pas réactualisé et repensé après la Grande guerre et peu réédité par l’AF, comme si la page était tournée : il faudra attendre les années 60 pour que quelques militants, souvent lecteurs de Pierre Debray (théoricien maurrassien des années 50-70), rouvrent et reprennent les réflexions avancées dans ce petit ouvrage que Maurras, d’ailleurs, n’a pas écrit seul (Frédéric Delebecque et le Georges Larpent en sont les co-rédacteurs)… En fait, Maurras considère que la boucherie de 1914-1918 a changé la donne et, sans doute, que « le compte n’y est plus » parce que l’un des arguments forts de sa réflexion politique (c’est-à-dire que la République est incapable de gagner, en définitive, la guerre étrangère) est apparemment invalidé par la IIIe République qui, d’ailleurs, ne se gêne pas pour récupérer la Victoire : en instaurant ce que Maurras nomme la « monarchie de guerre », le vieux républicain patriote Georges Clémenceau coupe l’herbe sous le pied des nationalistes d’AF et utilise le « moyen monarchique » pour assurer la « fin républicaine », stratégie gagnante qui consolide la République sur son flanc droit. Désormais, les républicains pourront se targuer de cette victoire de 1918 pour montrer la crédibilité de la République et amadouer (ou désarmer) les nationalistes…

    Ainsi, la stratégie de Maurras et de l’AF doivent s’adapter à la nouvelle donne et la « nécessité nationaliste » apparaît moins pressante, moins urgente : il faudra attendre la fin des années trente pour qu’elle retrouve un écho mais, là, dans une « notabilité éditoriale » privée de tout mouvement politique puisque, si le quotidien « L’Action française » dispose d’un fort lectorat, elle n’a plus de débouché militant, la « ligue d’AF » et les Camelots du Roi étant désormais dissous et interdits depuis 1936. Ainsi, le propos de Bertrand Joly me semble moins crédible pour la période même de la rédaction de « Si le coup de force est possible », vers 1910, que pour la période postérieure à 1918. D’autre part, que la possibilité du « coup de force » monarchique soit moins immédiate n’enlève rien à la nécessité de la conclusion royale aux raisonnements nationalistes, et, une fois entièrement royaliste (à partir de 1902), l’Action française ne se déjugera pas et, au contraire, approfondira constamment les raisons de son royalisme. Elle refusera, malgré les injonctions parfois sympathiques qui pourront lui être faites, de renier ce qui va devenir, de plus en plus, son « identité » au sein du paysage nationaliste français.

    http://jpchauvin.typepad.fr/

  • DOSSIER SPÉCIAL DE L'ACTION FRANÇAISE : "NON AU MARIAGE HOMO !" NE LE MANQUEZ PAS, EN KIOSQUE DEPUIS JEUDI OU EN VENTE SUR INTERNET

    C’EST UN DOSSIER SPÉCIAL CONSACRÉ AU MARIAGE HOMOSEXUEL ET À L’HOMOPARENTALITÉ QUE L’ACTION FRANÇAISE VIENT DE SORTIR, ALORS QUE LA LUTTE CONTRE LA DÉNATURATION DU MARIAGE ET DE LA FILIATION S’INTENSIFIE

    - MANIFESTE DE L’ACTION FRANÇAISE POUR LA DÉFENSE DU MARIAGE
    - DÉCLARATION DU COMTE DE PARIS
    - ENTRETIEN AVEC THIBAUD COLLIN : "UN BASCULEMENT DE CIVILISATION"
    - MARIAGE HOMO, MARIAGE AUX MAUX par Aristide Leucate
    - NAJAT BELKACEM, GRAND INQUISITEUR DU SEXUELLEMENT CORRECT, par Stéphane Blanchonnet
    - L’HOMOSEXUALITÉ, C’EST GRAVE, DOCTEUR ? par Aristide Leucate
    - UNE FAMILLE FRANÇAISE ET CHRÉTIENNE TRADITIONNELLE HONORÉE PAR L’INSTITUT : propos recueillis par François Marcilhac
    - MARIAGE POUR TOUS : DANS LE MEILLEUR DES MONDES, par Stéphane Blanchonnet
    - RELIRE MAURRAS : DU BONHEUR CONTRE LA NATURE, par Louis de Galice
    - et l’éditorial de François Marcilhac : HOLLANDE, LE FOSSOYEUR DE LA NATION

    NE MANQUEZ PAS LE NUMÉRO 2851 DE L’ACTION FRANÇAISE !

  • Paul Déroulède l'invincible espérance

    S'il est un écrivain pour lequel la postérité a été particulièrement injuste, c'est bien Paul Déroulède. Considéré en son époque, voici un siècle, comme un factieux, il est aujourd'hui relégué au nombre des grotesques. Une telle unanimité contre la mémoire d'un personnage devenu le symbole du chauvinisme le plus démodé a quelque chose de suspect. Cela mérite d'y voir de plus près.
    Finalement, la rencontre en vaut la peine. Même aujourd'hui. Surtout aujourd'hui. Certes, l'idée de revanche, qui anima toute sa vie l'ancien combattant de l'Année Terrible, n'a plus aucun sens à l'heure où l'amitié franco-allemande est devenue un fait irréversible dans une Europe menacée de toutes les convulsions.
    Mais ce qui compte d'abord chez Déroulède, c'est une attitude, celle du combattant, dans la paix tout autant que dans la guerre.
    L'animateur de la vieille Ligue des patriotes, républicain indéfectible, avait compris, mieux que nul autre, quel abîme séparait la république parlementaire de la république plébiscitaire qu'il appelait de ses vœux, non pour en devenir le chef, mais pour rendre aux citoyens une parole confisquée par un système inique.
    Alors que le combat pour l'Alsace-Lorraine domina toute son action, on peut se demander si l'essentiel de son rôle dans la cité n'a pas été cet appel direct au peuple. Cela se nomme référendum et prend un tour très actuel, tellement actuel que rien ne fait plus peur, en ce moment, aux hommes du pouvoir et de l'utopie.
    Au printemps 1871, au terme de terribles épreuves, un officier, âgé de vingt-cinq ans, s'exclame : « A partir d'aujourd'hui, je me voue à la revanche, et pour tout aussi longtemps que nos frères séparés n'auront pas été réunis à nous comme par le passé, pour tout aussi longtemps que la France absente n'aura pas repris sa place à leurs foyers, je me donne à l'armée, corps et âme! »
    Il s'agit d'une véritable conversion. Dans sa jeunesse, Paul Déroulède, né à Paris, place Saint-Germain-l'Auxerrois, d'un père avoué, d'origine rurale charentaise, et d'une mère, sœur de l'auteur dramatique dauphinois Emile Augier, se déclare antimilitariste. Il ne se soucie que de poésie et de voyages lointains, assistant même à l'inauguration du canal de Suez, avant de vagabonder en Italie, en Hollande, en Bavière, en Prusse et en Autriche. Il est alors internationaliste résolu et "préfère l'humanité à la patrie", rêvant de "confondre tous les peuples et toutes les races dans une embrassade générale"

    Brave mais sans haine

    La guerre va tout bouleverser. Officier de "mobiles", engagé volontaire dans les zouaves, il reçoit le baptême du feu à Bazeilles où son frère, qui n'a que dix-sept ans, est frappé à ses côtés d'une balle en pleine poitrine.
    Prisonnier, évadé dans des conditions rocambolesques de Breslau, il rempile dans les "turcos", les tirailleurs algériens. Il gagne au feu la croix de chevalier de la Légion d'honneur, refuse d'être interné en Suisse, rejoint Bordeaux et se fait envoyer à Paris.
    Sous-lieutenant au 30e bataillon de "vitriers", ainsi qu'on appelait les chasseurs à pied, il est grièvement blessé lors des combats de la Commune et manque de très peu d'être amputé d'un bras. Déroulède a servi ce qu'il considère comme le gouvernement légitime, avec bravoure mais sans haine pour ses adversaires. Il écrira un jour cette phrase extraordinaire : « Dans une guerre civile, tout citoyen qui n'aura pas combattu pour l'une ou l'autre des factions cessera d'appartenir à la cité et sera considéré comme un étranger. »
    Très handicapé par un accident de cheval, il démissionne en 1874 et décide de se consacrer à une double carrière littéraire et politique. Auteur d'un acte en vers, représenté à la Comédie-Française avant la guerre alors qu'il n'avait que vingt-trois ans, il a publié au lendemain de la défaite Les Chants du soldat qui vont connaître un succès prodigieux avec cent cinquante rééditions !
    Républicain dans la tradition de l'An Il, le poète de la Revanche fait alors partie de la commission d'éducation militaire et nationale près du ministère de l'Instruction publique.
    Déroulède ne jure alors que par Gambetta. Quand Jules Ferry le remplace, il lui vous aussitôt une haine tenace. Il s'élève contre les aventures coloniales, en souvenir des provinces annexées :
    - J'ai perdu deux enfants, dit-il à Ferry et vous m'offrez vingt domestiques !
    En mai 1882, c'est la fondation de la Ligue des patriotes, dont il va devenir l'emblématique organisateur, déployant des talents d'agitateur inlassable plus que de comploteur efficace. Il n'a pas d'ailleurs d'ambition personnelle et sacrifie tout, sa personne comme sa fortune, au mouvement qu'il anime. Il se veut seulement "un sonneur de clairon." Mais quel souffle et quel coffre !
    Sa haute silhouette à la taille bien prise dans une redingote sombre, sa longue barbe blonde, son port de tête altier, son verbe sonore, tout concourt à le rendre populaire. Et auprès des petites gens bien davantage que dans les beaux quartiers.
    Il n'est d'abord que le propagandiste, assez vite déçu, du général Boulanger. La fin lamentable de l'aventure ne le décourage pas. "Quand même ! " est sa devise.

    Un écrivain "engagé"

    Il multiplie les éditoriaux fulgurants dans Le Drapeau, dont Barrès sera un jour rédacteur en chef et apparaît comme une sorte de Don Quichotte du nationalisme, instituant le culte de Jeanne d'Arc, la "sainte de la patrie".
    Il assure avoir derrière lui trois cent mille ligueurs et il donne une magnifique définition du front qu'il anime ; "Bonapartistes, légitimistes, orléanistes, républicains, ce sont là chez nous que des prénoms; c'est patriotes qui est le nom de famille."
    Il traduit en idées simples les théories de Taine et de Renan, même si ce dernier lui a conseillé tristement;
    - Jeune homme, la France se meurt, ne troublez pas son agonie.
    Elu député de la Charente, il s'efforce vainement de faire réviser dans un sens démocratique la Constitution de 1875, ce qui implique l'élection du président de la République au suffrage universel.
    Son mépris du danger, sa propension à dire tout haut ce que le peuple pense tout bas, son goût des manifestations et des conspirations lui vaudront d'être traduit en correctionnelle, en cour d'assises, puis en haute cour pour avoir tenté de soulever , la garnison de Paris après la mort de Félix Faure. Condamné à dix ans de bannissement, il doit s'exiler en Espagne, à Hendaye, tout près de la frontière. 
    Homme de pamphlets, de duels, de combats, il considère ses livres comme des armes. Il a compris avant tout le monde que le combat politique et le combat culturel marchent du même pas.
    C'est un écrivain "engagé", un des premiers. Mais ce n'est pas un écrivain négligeable. Il a touché à tous les genres. La poésie d'abord, mais aussi le drame en vers avec l' Hetmann, La Moabite ou Messire Du Guesclin la tragédie avec La mort de Hoche, la biographie avec Le Premier Grenadier de France : La Tour d'Auvergne, les souvenirs avec ses Feuilles de route, témoignage poignant sur cette année 70-71 qui devait le marquer à jamais.
    Homme de coups de gueule plutôt que de coups d'Etat, il s'est voulu un tribun du peuple, finalement le seul grand rival de Jean Jaurès. Il mourra la même année que lui, en 1914, le 30 janvier, après avoir prononcé par un froid glacial son dernier discours sur le champ de bataille de Champigny, haut lieu des rencontres de la Ligue des patriotes.
    Il reste l'homme dont toute la vie enseigne le combat : "Ni les défaites, ni les défections, ni les châtiments, non pas même les années, n'ont courbé ma tête ni fléchi ma volonté. "Tant que je respirerai, j'espérerai ! " Cette vieille devise-là, non plus, je ne l'ai pas reniée."
    Jean Mabire, National Hebdo Semaine du 23 au 29 septembre 1993

  • Soutien à la défense du Mariage et de la Famille

    Communiqué de Bruno Gollnisch
    Député au Parlement européen

    13 novembre 2012

    A titre personnel, je tiens à apporter publiquement mon entier soutien à toute manifestation tendant à la défense du Mariage et de la Famille, contre les projets de lois gouvernementaux qui veulent les dénaturer, alors que la gravité de la situation économique et sociale devrait imposer d’autres urgences !

    J’appuie donc toute manifestation pacifique, qu’elle soit d’inspiration chrétienne, venant d’autres confessions, ou laïque, que les organisateurs et participants en soient croyants ou agnostiques, politiquement engagés ou non, élus ou citoyens.

    Ceci vaut notamment pour les manifestations organisées ces 17 et 18 novembre, dont j’espère de tout cœur qu’elles précèderont un grand mouvement unitaire.

    Je dénonce l’action opiniâtre et mensongère de lobbies qui, après avoir obtenu le PACS en nous disant qu’il suffirait à résoudre les problèmes des homosexuels, vont plus loin dans l’imposition de novations sociétales inquiétantes, telles que le prétendu « droit à l’enfant ».

    L’enfant n’est pas objet de droits, il en est le sujet. L’enfant abandonné ou orphelin a droit à un père et une mère, dont l’amour remplace celui dont il a été privé. Lui refuser cette double et fondamentale référence pour la satisfaction de personnes dont le mode de vie, librement choisi, exclut la procréation, serait en quelque sorte lui imposer une double peine. Ce serait une grave dérive de notre civilisation.

    http://www.gollnisch.com

  • Le général Bigeard repose à Fréjus

    Les cendres du général Marcel Bigeard ont été transférées mardi en milieu de journée au mémorial des Guerres d’Indochine à Fréjus (Var), deux ans après son décès. Et à la date anniversaire, le 20 novembre, de Dien Bien Phu.

    Après un vibrant hommage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, au camp du 21e RIMa, une stèle à la mémoire du général, décédé le 18 juin 2010, a été inaugurée dans l’enceinte du mémorial lors d’une cérémonie intime en présence de sa famille.

    « On ne peut citer tous les combats de Marcel Bigeard. Pendant vingt ans, il est de toutes les guerres de la France », a rappelé Jean-Yves Le Drian, qui a connu lui-même le général, devenu député, à la fin des années 1970 sur les bancs de l’Assemblée nationale.

    Valéry Giscard d’Estaing, qui avait appelé Bigeard au gouvernement en janvier 1975 (comme secrétaire d’État à la Défense rattaché au ministre Yvon Bourges, ndlr), était présent, a-t-il dit, par « reconnaissance » et « fidélité ». « Les vieux soldats ne meurent jamais. Ils s’effacent seulement à l’horizon », a déclaré l’ancien Président de la République, ajoutant que Bigeard était « le dernier soldat emblématique de notre histoire ».

    A l’issue de la cérémonie d’hommage, Marie-France Bigeard, la fille du général, a souligné qu’il s’agissait d’un moment « formidable » pour elle et sa famille, « après toutes les polémiques qu’il y a eu ».

    La date retenue pour cet hommage, le 20 novembre, est la date anniversaire de l’opération Castor, au cours de laquelle Bigeard sauta en 1953 sur Dien Bien Phu à la tête de ses soldats.

    Source

  • Le problème du totalitarisme chez Domenico Fisichella

    On a beaucoup parlé du totalitarisme, on a beaucoup écrit à son sujet depuis une quarantaine d'années, et pas souvent à bon escient. La résonance “sinistre” de ce vocable a servi à canaliser le jugement de l'opinion publique contre l'option dangereuse qu'il représentait, à susciter d'incessantes polémiques journalistiques et à soulever des vagues d'indignations et d'émotions chez les intellectuels. Après les péripéties de la Guerre froide, pendant laquelle le terme fut brandi comme une épithète infamante dans la lutte qui opposait l'Occident à l'URSS de Staline, l'alliée répudié des USA, que l'on comparait allègrement à l'Allemagne hitlérienne, l'ennemie sans cesse exécrée, l'expression “totalitarisme” est ressortie de temps à autre pour désigner le danger que représentent les régimes éloignés de l'idéologie et de la praxis libérales. D'aucuns, comme le célèbre économiste Friedrich von Hayek, l'ont utilisée pour disqualifier en bloc toute forme d'expérience socialiste. 

    Né des passions politiques — les premiers à l'utiliser furent Amendola et Basso pour fustiger le régime de Mussolini qui, aussitôt, s'en est emparé à son profit, pour en inverser la charge négative — le mot est rapidement entré dans le vocabulaire de la politologie, non sans réserves et précautions. D'une part, l'adjectif “totalitaire” a servi pour identifier et désigner des formes de gouvernement que l'on ne pouvait pas faire entrer dans les catégories classiques d'analyse, forgées par Aristote. D'autre part, on ne pouvait pas ne pas relever le fait que ce terme synthétique permettait de mettre en lumière des affinités évidentes entre des régimes inspirés d'idéologies opposées, tout en occultant simultanément les différences substantielles qui pouvaient exister entre ces régimes. 

    Le “totalitarisme” : deux générations de politologues se chamaillent à son propos 

    Deux générations de sociologues, de politologues et de philosophes de la politique se sont chamaillés à propos de ce terme tabou, sans parvenir à trouver un accord. Les principaux de ces théoriciens ont repéré qu'au XIXe siècle ont émergé divers systèmes pourvus simultanément : 1) des caractéristiques typiques des autocraties et des dictatures (une aversion à l'égard du pluralisme politique et de tout contrôle du pouvoir souverain venu “du bas”, hypertrophie des prérogatives du Chef, …) et 2) de caractéristiques issues des modèles démocratiques (légitimation populaire, degré élevé de participation des citoyens à la vie publique). Pour ces théoriciens, il est impossible de comprendre et d'étudier la nouveauté et l'originalité de telles expériences sans créer un critère de classification adéquat, une dénomination ad hoc. La réplique de leurs adversaires, c'est de dire qu'il y a soit une ambigüité structurelle au sein même de la notion soit que l'application de cette même notion entraîne des distorsions dues à son instrumentalisation. Sartori, Barber, Spiro sont des auteurs qui se sont prononcés dans le sens de ce soupçon. La palme du refus revient indubitablement à Georges Mosse, devenu célèbre pour ses études sur le national-socialisme. Son jugement, il l'a exprimé dans Intervista sul nazismo (Entrevue sur le nazisme), accordée à Michael Ledeen (1) ; ce jugement est sans appel : le totalitarisme « est un slogan typique de la Guerre froide. Il surgit dans les années où il s'avère nécessaire de stigmatiser d'un seul coup tous les adversaires des démocraties parlementaires. C'est de ce fait une généralisation fausse; ou, pour dire mieux, c'est, de façon typique, une généralisation qui découle d'un point de vue libéral […]. Entre Lénine, Staline et Hitler, les différences sont grandes et, de plus, les différences entre fascisme et bolchévisme sont énormes. Le concept de totalitarisme voile ces différences, parce qu'en l'utilisant, on en arrive à regarder le monde exclusivement du point de vue du libéral ». 

    Le concept “totalitarisme” n'est pas infécond 

    En entendant ce réquisitoire, on serait tenté de croire que le terme “totalitarisme” est scientifiquement infécond. Domenico Fisichella, professeur ordinaire de sciences politiques à l'Université de Rome, ne le pense pas. Depuis dix ans, il s'applique à soustraire le mot “totalitarisme” à l'hégémonie de la sous-culture journalistique, avec pour but de le restituer à la science. Il a commencé à le faire dans une série d'essais publiés dans Intervento et Diritto e società, puis dans un livre devenu célèbre, Analisi del totalitarismo, qui a rapidement connu 2 éditions chez l'éditeur D'Anna (en 1976 et en 1978). Aujourd'hui paraît une version mise à jour, remaniée et étoffée, Totalitarismo : Un regime del nostro tempo, livre rigoureux dans la méthode et remarquable quant à son épaisseur théorique. C'est une étude vivante et documentée, qui, de ce fait, se prête tant à une introduction exhaustive à l'argumentation qu'à une amorce de discussion. 

    Le pivot central de l'analyse de Fisichella, c'est la conviction de l'utilité de la notion de “totalitarisme”. Celle-ci peut, d'une part, être définie de manière cohérente, afin d'éviter des tiraillements d'ordre instrumental ou des usages hors de propos, et, d'autre part, être appliquée à toute une série de cas concrets. Ainsi, le concept peut être conservé car il possède une « capacité prédictive » : si l'on est en mesure d'en reconnaître la nouveauté, cette nouveauté qui « obéit au conditionnement d'une société technologiquement avancée », on pourra finalement lancer l'hypothèse que « tous les totalitarismes qui se sont succédé jusque aujourd'hui constituent à peine les premières épreuves, les premiers essais, d'un spectacle qui connaîtra des suites de grande ampleur et de grande fréquence ». 

    Le totalitarisme : une réponse à la fragmentation de nos sociétés industrielles avancées 

    Première donnée factuelle que nous pouvons retirer de la recherche de Fisichella : le totalitarisme appartient de plein titre à notre époque. C'est une réponse à la fragmentation culturelle et sociale qui est typique des sociétés industrielles urbaines. C'est une formule qui se destine à éviter la multiplication des conflits locaux et à imposer une sorte de mystique collective aux effets mobilisateurs. C'est une expérience qui n'entre pas forcément en contradiction avec la démocratie mais s'enchevêtre dans le réseau même de celle-ci, comme l'avait déjà bien deviné Jacob Talmon qui, dans Les origines de la démocratie totalitaire (2), analysait les applications qu'avaient déduites les Jacobins de la pensée de Rousseau

    Pour comprendre le sens de ce concept, il faut donc l'immerger dans son temps propre, le délimiter temporellement, comme c'est la règle dans toutes les sciences sociales, et il faut éviter les transpositions hasardeuses, telles celles qu'ont essayés des auteurs comme Barrington Moore (3) qui émettait l'hypothèse que des totalitarismes avaient déjà existé dans la Chine antique, dans le Japon féodal ou dans la Rome de Caton. Dès que cette immersion a été opérée, la “nouveauté” totalitaire émerge clairement : les formes politiques qui l'incarnent ont toutes comme prémisses l'aliénation et l'homologation des citoyens, ce qui est typique pour les pays où l'accélération du développement technologique a fracassé les modes de vie basés sur les groupes primaires (la famille, la communauté villageoise). Le caractère démocratique du totalitarisme repose en fait sur la légitimation de la part des masses ; jouissant d'une telle légitimation, le totalitarisme exprime dès lors un consensus basé sur le grand nombre, sur les agrégats générés par l'urbanisation et le déracinement. 

    Domenico Fisichella, un disciple de Hannah Arendt  

    À partir d'une telle prémisse — c'est-à-dire l'identification de la “société de masse” à un lieu où les totalitarismes connaissent une incubation — s'articule toute la construction théorique de l'essai de Fisichella : c'est en elle que nous pouvons découvrir l'élément du livre le plus stimulant, le plus producteur de discussions fructueuses. La source principale d'inspiration du politologue romain, c'est Hannah Arendt, ce qu'elle a dit du totalitarisme et ses observations critiques consignées dans Les origines du totalitarisme. Bien sûr, dans son introduction et dans le corps de son texte, Fisichella corrige ou atténue quelques-uns des aspects les plus tranchés de l'ouvrage-clef de la politologue et philosophe germano-américaine. Le raisonnement de Fisichella, sur ces points, se fait complexe ; et pour pouvoir accéder au moins aux traits les plus saillants de ce raisonnement, il me paraît opportun de donner un ordre analytique à la matière, avant de signaler les caractéristiques du totalitarisme selon Fisichella et, enfin, de lui adresser quelques objections. 

    Le totalitarisme a connu le succès, écrit Fisichella, dans les pays où il s'est imposé (les 2 cas qui guident la démonstration de Fisichella sont l'Allemagne nationale-socialiste et la Russie soviétique), parce qu'il a proposé une réponse à la crise de l'État, tant de l'État démocratique parlementaire que de l'État encore lié à la formule autocratique. Cette crise, amorcée par la multiplication des acteurs politiques et sociaux de masse, déséquilibre en conséquence les systèmes de représentation, et ne peut être perçue comme un résultat du totalitarisme mais comme une donnée continue. À la perte des capacités identificatrices des institutions étatiques, Lénine et Hitler ne répondent pas, en fait, par une action coercitive restauratrice — comme dans la tradition des golpe autoritaires — mais par la consécration d'un nouveau sujet, le parti, qui monopolise le pouvoir. Le mouvement de crise se projette du coup au-delà de l'État et le parti reproduit celui-ci, opère une duplication, et en amplifie les fonctions, créant simultanément une situation inédite, dans laquelle les compétences et les attributions d'autorité sont réparties selon des normes non écrites et variables, selon les convenances du moment. 

    Le totalitarisme : un régime de révolution permanente 

    Le totalitarisme est de ce fait, d'après Fisichella, le régime des révolutions permanentes, du nihilisme au pouvoir, de l'incertitude et du mouvement. Dans le totalitarisme, on ne parvient jamais trop à savoir où se situe le véritable centre de la légitimité ou de l'autorité : chez le Chef ? Au parti ? Au gouvernement ? Dans la bureaucratie ? À l'armée ? La réponse varie selon les époques et aussi selon la position de l'observateur. 

    Parce qu'il naît en réponse à un processus de massification — c'est-à-dire de « dissolution des libres associations et des groupes naturels, d’aplatissement des pyramides sociales, de liquéfaction des différences individuelles et des innombrables agrégations de la communauté vivante en une masse grise » — le totalitarisme émerge seulement de « situations de catastrophe, ou précipite celles-ci » ; il révèle « comme symptôme initial de la “réaction de désastre”, un “désorientement total” ». Dans un tel désarroi généralisé, face au « caractère plastique et dépourvu de forme de la personnalité des masses », face à “l'homme-masse” qui est « semblable à un récipient, toujours prêt à être rempli », le pouvoir totalitaire, qui considère que la révolution est un “office constant”, met en acte un projet original de construction de l'homme nouveau, destructeur du vieil ordre démocratico-libéral et fondateur d'une ère nouvelle. 

    Le totalitarisme : expression politique du “mouvement” du monde 

    Les intuitions de Hannah Arendt sur le caractère de “mouvement” que détiennent toutes les expériences totalitaires, Fisichella les développe et les remodèle systématiquement. Le cadre qui ressort de ce travail de remodelage permet de définir le totalitarisme comme un régime politique situé au-delà de la loi, qui est dans la perpétuelle impossibilité de se stabiliser, qui, pour éviter toute mise en sourdine, laisse toujours planer une certaine incertitude quant à ses mouvements prochains et qui demeure imprévisible quant à ses choix stratégico-politiques et aux sanctions qu'il serait amener à prendre. 

    Si l'on garde à l'esprit qu'au fond de toute solution totalitaire, il y a une espérance de type millénariste, un espoir de voir surgir définitivement un “ordre nouveau” qui ferait table rase de la mentalité bourgeoise et de tout ce que celle-ci a produit antérieurement, on comprend pourquoi les régimes soviétique et nazi ont tenu à maintenir un haut degré de mobilisation populaire, afin d'étouffer le domaine du “privé”, par le biais d'une expansion paroxystique de la vie et des devoirs publics. Tel est le premier stratagème destiné à bloquer la formation de cette multiplicité de goûts, de styles, d'aspirations et de tendances qui agissent en substrat dans les sociétés pluralistes. Et parce que cette mobilisation “sans participation” (car, dans le langage de l'auteur, elle est “hétérodirecte”, stimulée d'en haut) est constante, le régime impose une guerre civile institutionalisée, qui désigne toujours de nouveaux ennemis contre lesquels il s'agit de lutter, et installe “l'univers concentrationnaire” et la terreur en guise de structures politiques afin de détacher les individus hostiles du tissu social. 

    Le totalitarisme a besoin d'ennemis 

    La propagande et la mobilisation nationales-socialistes et bolchéviques, souligne Fisichella, sont de type “guerrières et révolutionnaires” et insistent forcément sur les embûches que dressent sournoisement “l'ennemi”. Le totalitarisme a donc nécessairement besoin d'une pluralité d'ennemis pour faire miroiter aux masses qu'il reste un objectif à atteindre. L'invention technique du totalitarisme, son coup de génie stratégique, c'est d'indiquer un ennemi objectif qui est tel par configuration métaphysique (c'est le juif ou le “contre-révolutionnaire” potentiel) et, étant de nature métaphysique, il est inépuisable. Avec un éventail de stéréotypes martelé dans les crânes à qui mieux-mieux, doublé d'une théorie conspirative de l'histoire, rendue élémentaire et suggestive, Lénine et Hitler — mais aussi leurs émules, fidèles, collaborateurs et successeurs — finiront en effet par convaincre les masses que la révolution et l'ordre nouveau sont constamment menacés et que dès lors, il n'est pas licite de “baisser la garde”. 

    Schématiquement, on peut dire que Fisichella met bien en évidence l'essence authentique du totalitarisme en signalant sa vocation anti-pluraliste et massifiante et en décrit toutes les conséquences pratiques ultérieures (subordination radicale de l'économie à la politique, fin de l'homo œconomicus, a-classisme, prédisposition des masses au sacrifice par défaut d'un cadre stable et reconnaissable d'intérêts, etc.). Fisichella en arrive ensuite à sa conclusion provocatrice et, partant, intéressante ; il dit qu'étant radicalement révolutionnaires, tous les phénomènes totalitaires sont de gauche (le national-socialisme compris, dont le caractère anti-bourgeois est répété et attesté). Le livre de Fisichella affronte, chapitre après chapitre, les nœuds principaux de cette question, dont le problème de la “nouveauté” du totalitarisme, le système de terreur, la révolution permanente, la transformation de la société, le consensus. De plus, ce livre passe en revue deux autres régimes que l'on pourrait encore qualifier de “totalitaires” et introduire dans la catégorie des totalitarismes : 1) le fascisme italien que Fisichella, documents à l'appui, exclut du domaine totalitaire, le considérant au contraire comme un exemple d'“État total” ou “totaliste” et 2) la Chine maoïste qu'il inclut dans sa catégorie du totalitarisme. 

    Une nouvelle typologie qui distingue “totalitarisme” et “autoritarisme” 

    Dès que l'on referme cet ouvrage, les stimuli de réflexion et de discussion apparaissent trop nombreux, trop importants, pour pouvoir être tous consignés dans une simple recension. Certes, plusieurs affirmations de fond posées par Fisichella ne peuvent qu'être retenues et, tout d'abord, la rigoureuse distinction qu'il opère entre les régimes totalitaires et les régimes autoritaires. Cette distinction permet d'affirmer l'utilité du concept de “totalitarisme” (ce que nous avions déjà exprimé dans notre livre Partito unico e dinamica autoritaria (4), qui aborde le problème de la place structurelle et fonctionnelle du parti dans les systèmes non compétitifs). 

    Il reste à voir a) si cette typologie n'a pas besoin de spécifications ultérieures ; b) quand et à quelle réalité elle peut s'appliquer ; c) si sont fondés les arguments des théoriciens de la “société de masse”, sur laquelle repose la lecture du totalitarisme comme régime de mobilisation permanente. 

    Sur le premier point, il me semble que sont pertinentes les observations de Juan Linz dans son essai si souvent cité : Totalitarian and Authoritarian Regimes. La catégorie linzienne du « régime autoritaire de mobilisation » permet en effet de mieux rendre compte des analogies indéniables, d'ordre idéologique et pratique, que néglige la dichotomie habituelle entre autoritarisme et totalitarisme. Dans cette perspective, la lecture que donne Linz des fascismes (national-socialisme inclus) s'avère particulièrement efficace : l'identification des sous-types au sein du genus commun autoritaire permet une modulation plus efficiente, finalement, du spectre des différentiations. 

    Y a-t-il encore du “totalitarisme” dans le monde ? 

    Un autre problème sérieux, mais ultérieur, est celui qui peut être réduit à 2 questions : quels sont les régimes qui peuvent se dire “totalitaires” ? Et s'ils ne le sont pas entièrement, à quel moment le sont-ils ? Dans les pages du livre de Fisichella, émergent quelques doutes : l'auteur se dit sceptique quant à la possibilité de considérer comme achevée la transition du totalitarisme à l'autoritarisme dans les régimes communistes d'Europe de l'Est. Comment est-il possible de repérer les caractères centraux de la définition fisichellienne du totalitarisme dans des pays comme la Pologne actuelle, la Hongrie ou la RDA ? Et “l'univers concentrationnaire” est-il bel et bien existant en Tchécoslovaquie ou en URSS ? Et la tendance dominante de ces systèmes, tend-elle vers la massification, vers l'anti-pluralisme, vers le contrôle rigide du secteur public sur l'économie ? Il nous semble que l'on ne puisse pas du tout l'affirmer péremptoirement. Et c'est là précisément que surgit le problème que suscite toute lecture arendtienne du totalitarisme : si on l'adopte de façon a-critique, et si l'on partage avec Fisichella l'idée d'une actualité persistante du modèle totalitaire, on finira par ne plus réussir à trouver une réalité qui l'incarne. Certes, il y a l'Albanie. Ou la Roumanie. Sans doute l'Iran (mais que dire du rôle du parti ?). Et que penser de Cuba, ou du Vietnam ? Et ensuite ? 

    Corriger le jugement de Hannah Arendt et de ses disciples sur le nazisme 

    Le punctum dolens de ce discours, en général, c'est le problème de la “société de masse” et de ses conséquences. La thèse des Arendt, Kornhauser, Sigmund Neumann, Lederer, etc. a connu pendant quelques décennies une vaste popularité et a contribué a forger le concept de totalitarisme tel que l'ont accepté les sciences sociales. Aujourd'hui, ce concept vacille sous les coups de la critique empirique qui en dévoile le substrat philosophique et les préjugés de valeur. Bernt Hagtvet a très bien démontré, dans son brillant essai intitulé The Theory of Mass Society and the Collapse of the Weimar Republic : A Re-Examination (5), que la société de Weimar, dont est issu le national-socialisme, était tout autre chose qu'un agrégat social informel et atomisé, dépourvu de toute agrégation d'intérêts reconnaissables et légitimés : cette République de Weimar était au contraire un réseau dense de réalités associatives des genres les plus divers, réseau que la NSDAP a pu conquérir de l'intérieur dans la plupart des cas, grâce à une capacité d'identification multiforme et élastique. Richard Hamilton (in : Who voted for Hitler ?)  et Thomas Childers (in : The Nazi Voter)  ont pu démontrer, dans leurs études remarquables quant aux élections, que le degré maximal de consensus en faveur du nazisme en marche ne provenait pas des périphéries des métropoles, habitées par des déracinés, mais des petits centres agricoles et commerciaux. D'autre part, il est vrai que les strates sociales à l'identité la plus solide, comme les catholiques et les ouvriers socialistes, sont celles qui résistèrent le mieux à l'avance hitlérienne. Il n'empêche que ce qui a attiré les individus les moins imbriqués, les moins dotés d'identité sociale, ce fut la promesse de « démobiliser de manière coercitive les conflits », promesse qu'incarnaient les nationaux-socialistes, et non le projet de “révolution permanente”.

    L'effet de “rassurance” 

    Fisichella a néanmoins raison quand il affirme que le totalitarisme « inclut dans son utopie, en tant que dépassement des frustrations et des insécurités dérivées d'un état historique dense de tensions, la fin radicale et définitive du conflit, lequel est dissous finalement dans la “communauté du peuple” et dans la société sans classes ». Mais Fisichella nous convainc moins quand il ajoute que, par un contraste paradoxal, le totalitarisme « s'auto-attribue (et se destine à) une vocation radicale et permanente au conflit et à la guerre ». Il nous apparaît toutefois que le citoyen qui obéit à un gouvernement totalitaire n'obéit pas à une angoisse d'insécurité (chose qui est réservée au dissident, à l'opposant) mais à un effet de “rassurance”, qui non seulement demeure mais se renforce au cours du passage du mouvement totalitaire à la “pillarisation” du régime. De nombreux historiens l'ont démontré : le citoyen de l'Allemagne nazie ou de la Russie stalinienne a largement ignoré les erreurs et les horreurs : les déportations, les purges, les camps d'extermination. Ce citoyen s'est rassuré sans cesse, s'est senti apaisé en constatant la disparition des conflits sociaux que les régimes pré-totalitaires n'avaient su ni prévenir ni endiguer. 

    Adepte du totalitarisme est donc celui qui ne supporte pas le fardeau que constitue la complexité des sociétés modernes, celui qui esquive les conflits tumultueux qui accompagnent la fragmentation sociale, celui qui spécule sur les bénéfices qu'il espère tirer d'un horizon nouveau de pacification mais imposé de force. En ce sens, la leçon des totalitarismes est toujours d'actualité et la menace persiste d'un écroulement des situations actuelles où règne un pluralisme querelleur et désagrégateur. Les politologues et les opérateurs de la politique en prendront-ils conscience rapidement et arracheront-ils le totalitarisme à ses formes trop idéalisées pour le restituer à son authentique banalité, la banalité des solutions qui demeurent toujours à portée de main, la banalité des raccourcis accidentés qu'empruntent ceux qui ne peuvent supporter l'excès d'inquiétude auquel notre temps semble les avoir condamnés. 

    ♦ Domenico Fisichella, Totalitarismo : Un regime del nostro tempo, La Nuova Italia Scientifica, Roma, 1987, p. 195 p. 

    ► Marco Tarchi, Vouloir n°47, 1988. http://www.archiveseroe.eu

    (recension tirée de Diorama Letterario n°110, déc. 1987 ; tr. fr. : R. Steuckers)

    [nota bene : sur l'auteur, voir l'entrée Nuova Destra]

    • notes :

    • 1) Georges L. Mosse, Intervista sul nazismo, Laterza, Bari, 1977. Tr. de : Nazism : a historical and comparative analysis of national socialism, Transaction Publishers, 1978. Du même auteur en français, voir not. : De la Grande Guerre au totalitarisme : La brutalisation des sociétés européennes, Hachette littératures, 1999 ; cf. recension & discussion.
    • 2) JL Talmon, Les origines de la démocratie totalitaire, Calmann-Lévy, 1966.
    • 3) Barrington Moore Jr., Les origines sociales de la dictature et de la démocratie, La Découverte / Maspero, 1983. Le livre cherche à dégager les conditions historiques qui ont permis aux divers groupes sociaux de faire éclore des démocraties parlementaires de type occidental, ou des dictatures de droite et de gauche. Il est souvent cité comme modèle d'analyse comparative par recherche de variations.
    • 4) Marco Tarchi, Partito unico e dinamica autoritaria, Akropolis, Napoli, 1981.
    • 5) Bernt Hagtvet, « The Theory of Mass Society and the Collapse of the Weimar Republic : A Re-Examination », in : Stein Ugelvik Larsen, B. Hagtvet & Jan Petter Myklebust (ed.), Who were the Fascists : Social Roots of European Fascism, Universitetsforlaget, Bergen - Oslo - Tromsø, 1980. Cf. recension dans Vouloir n°27, p. 15.
  • Renaissance catholique communique

     

    Suite à la manifestation contre le mariages homosexuel, Renaissance catholique communique :

    Renaissance Catholique se réjouit du succès des manifestations des 17 et 18 novembre contre le projet de loi gouvernemental visant à légaliser le mariage des paires homosexuelles et à leur accorder la possibilité d’adopter des enfants. Le succès de la manifestation du 17 novembre témoigne de la capacité de mobilisation qui est encore celle de l’Eglise de France, l’épiscopat ayant largement soutenu cet évènement. C’est une bonne nouvelle.S’étant associée à la manifestation du 18 novembre initiée par l’Institut Civitas, Renaissance Catholique se réjouit également du succès de cette marche qui a rassemblé, avec le soutien de plusieurs évêques, toutes les personnes désireuses de défendre le mariage naturel mais aussi plus largement l’intégralité du Décalogue. L’unité n’étant pas l’uniformité, chacun a pu manifester dans une grande liberté, selon sa sensibilité propre, avec les associations officiellement présentes. Cet évènement a rassemblé une bonne part des catholiques, souvent divisés par ailleurs, qui se reconnaissent dans l’intégralité du discours de l’Eglise sur la société et sa condamnation de tous les aspects de la culture de mort dénoncée par Jean-Paul II. C’est également une grande joie et un réel motif d’espérance.

     

    La provocation des féministes hystériques de Femen a, en partie, atteint son objectif puisque leur intrusion brutale dans le défilé du 18 novembre, seins à l’air et voile de religieuse en tête, a permis aux médias et à Mme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, de dénoncer les «  agressions d’extrême-droite  ». Le quotidien officieux de l’épiscopat, La Croix, sans doute incomplètement informé, sous le titre «  Dimanche, un autre défilé aux accents homophobes  », dans son édition de lundi 19 novembre, la contre-manifestation des féministes de Femen, mais omet de signaler leur tenue, ou plutôt leur absence de tenue, vestimentaire et ne cite que la journaliste Caroline Fourest qui a vu des journalistes «  roués de coups.  »

     

    Nous savons depuis longtemps que le catho, comme l’écrit avec humour Pasquin dans l’Homme Nouveau, n’est pas média-compatible : «  Si le catho était média-compatible, Jésus aurait fini comme directeur d’une agence de média-training et non pas accroché à une croix entre deux délinquants minables au point de se faire prendre.  »

     

    Ainsi lancé le mouvement de protestation contre ce projet de loi, dont les dispositions seraient de toute façon «  dépourvues de toute valeur juridique  » (Evangelium Vitæ § 71), doit se poursuivre jusqu’à la grande manifestation unitaire du 13 janvier 2013 à laquelle nous serons bien sûr présents paisiblement, sereinement… mais fidèles à ce que nous sommes, plus soucieux du jugement de Dieu sur nos faits et dits, que de celui des médias et des puissants du jour.

    http://www.contre-info.com

  • Le jeu des médias et des provocateurs : retour sur un cas d’école

    Les manifestations de ce week-end contre le projet de parodie de mariage entre invertis ont été des succès numériques.

    Entre cent mille et deux cent mille personnes ont défilé samedi, sur un mode festif (et « contre l’homophobie » : une approche maladroite légitimant la mauvaise dialectique des décadents), tandis que de  15 000 à 20 000 personnes ont participé dimanche à une manifestation plus engagée et moins soucieuse du qu’en-dira-t-on médiatique.

    Le traitement par les médias de cette dernière est un cas d’école de manipulation.

    Dans l’extrait du journal télévisé de TF1 de dimanche soir ci-dessus, les journalistes ne donnent -exceptionnellement – que le chiffre de la police concernant l’affluence, sans évoquer celui des organisateurs, qui est (classiquement) le double.
    Plus grave, les journalistes de tous les médias du Système ont résumé la manifestation de dimanche – organisée par l’institut Civitas et à laquelle participaient des mouvements nationalistes – à des brutalités contre de malheureuses féministes qui venaient porter la contradiction, voire débattre…

    En réalité, la caste journalistique a repris la version mensongère d’un de ses membres : l’extrémiste homosexuelle et antichrétienne Caroline Fourest.

    Cette dernière accompagnait une poignée de furies « féministes » ayant pour coutume d’agir presque entièrement dénudées (pourquoi ?).
    Les harpies, suivies de caméras complaisantes, se sont précipitées sur la manifestation , dévêtues, avec des slogans antireligieux d’une haine et d’une grossièreté rares peints sur leur corps. Pis, elles se sont ruées sur les familles présentes en les aspergeant – y compris les poussettes ! – de produit non identifié et dont on pouvait penser qu’il s’agissait de gaz lacrymogène.

    Repoussées par le service d’ordre et des parents se défendant légitimement, elles ont persisté jusqu’à  être chassées par des manifestants, pour avoir ensuite eu le culot et la malhonnêteté de se plaindre d’avoir été « agressées » ; et tous les médias de reprendre les mots de Caroline Fourest évoquant « une dizaine de militantes [ayant] décidé de faire une protestation pacifique et drôle, d’arriver habillées en nonnes avec des slogans humoristiques ».

    Le petit dans sa poussette en bas à droite apprécie-t-il comme Caroline Fourest cette action « pacifique et drôle »?

    Les Français qui n’auront pas eu la curiosité de chercher l’information véritable plus avant, auront gobé l’inverse de la réalité.
    La haine, l’indécence, le ridicule, la bêtise, le mensonge, la violence sont pourtant bien du côté de cette extrême-gauche névrosée, prétendument « féministe », qui  affirmant défendre la « laïcité » contre l’obscurantisme, est le suppôt d’un fanatisme antichrétien effrayant.

    Il n’y a pas grand chose de bon à attendre des médias, qui préfèreront toujours mettre en valeur les mensonges de dix de leurs amis, plutôt que le bon sens de dizaines de milliers de Français normaux.

  • 26 mai : la manif pour tous en direct par http://www.lesalonbeige.blogs.com/

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    Joie pour tous
    L'ambiance est géniale : beaucoup de familles, de très nombreux enfants (ça impressionne BFMTV : pensez donc, 6 ou 7 par famille !), une musique de bon goût, 4500 policiers détendus...

    Même les péniches scandent "Taubira, ta loi... On en veut pas " !

    Alain Escada sur BFMTV : On combat pour le bien commun.

    Enfin des vues de haut... et il ne s'agit que d'un des trois cortèges!!

    Foule2

    Vue austerlitz
    Quais pont mirabeau

    Vu du Pont Mirabeau : une foule qui ne s'arête pas!! Et de nombreux manifestants rejoignent le cortège à cet endroit.

    Et pendant ce temps....

    Les premières interpellations dans le métro : 

    Interpellations métro

    Flics en civils

    et...

    Imprim écran

    Manifestant fouillé à la descente du train :

    Fouille
    C'est ça aussi la Hollandie !! Mais la France se rit de lui : 

    Carricature2

    Carricature15h00

    Béatrice Bourges prévient : des provocations LGBT sont probables sur le cortège de la porte Dauphine. Celui-ci arrive place d'Iéna.

    Les groupuscules d'extrême droite redoutés par Valls?

    Musulmans austerlitz

    Musl

    Le boulevard Saint Germain est noir de monde. Les cloches de Saint Germain des Prés sonnent au passage du cortège. 

    Les cloches de sgdp sonnent
    L'idéologie du Genre, une menace consécutive du mariage pour tous :

    Gender