La sorcière est une figure emblématique de l'imaginaire populaire. On a l'habitude de la relier au Moyen Age, mais elle vient de beaucoup plus loin. C'est donc à une enquête généalogique qu'a voulu procéder Carlo Ginzburg dans son dernier ouvrage, Le Sabbat des sorcières. Ce livre de haute érudition apporte une contribution fondamentale à l'histoire des mentalités et à l'histoire comparée des religions.
Il se donne en effet pour ambitieux objectif d'identifier une couche profonde, un substrat culturel permettant de comprendre la floraison, à travers un vaste espace géographique et sur la très longue durée, de croyances, de rites, de traditions dont la signification a été occultée par la culture officielle et intellectuelle mise en place, dès le haut Moyen Age, par l'Église, afin de tenter de christianiser des cultures populaires porteuses d'une très longue mémoire.