Le 3 mai dernier, lors d'un des programmes télévisés du très « politiquement incorrect » Alex Jones, le professeur Steve R. Pieczenik qu'il interviewait, annonça tout de go « qu'Oussama Ben Laden était mort en 2001 et qu'il était prêt à témoigner devant un grand jury, qu'un général de haut rang lui avait dit en personne que la tragédie du 11-Septembre était un coup monté (false flag inside job) ».
Cette information a de quoi surprendre lorsque l'on sait que S. R. Pieczenik a été sous-secrétaire d'État sous Nixon, Ford et Carter, a servi sous Reagan et Bush senior, et travaille présentement comme consultant pour le département de la Défense américaine. Recruté par Lawrence Eagleburger*, Pieczenik a développé les principes de base de la guerre psychologique et du contre-terrorisme ainsi qu'élaboré des stratégies de secours d'otages, employées aujourd'hui dans le monde entier. Ses références démontrent qu'il est l'un des hommes les plus impliqués dans les réseaux de renseignements depuis plus de trente ans. Ce qui lui confère une sorte d'immunité devant toute accusation de « théoricien du complot » et rend irréfutables ses déclarations publiques.
Il y a déjà neuf ans, en avril 2002, Pieczenik avait fait la même révélation, convaincu que le gouvernement US attendait le moment politiquement le plus opportun pour exhiber le corps d'Oussama — qu'il disait avoir d'ailleurs rencontré et avec qui il avait travaillé en Afghanistan lors de la guerre contre les Soviétiques, au début des années 1980.
« Ben Laden n'est plus, avait-il alors insisté, non parce qu'il a été tué mais parce qu'en tant que médecin, je sais que les médecins de la CIA qui l'ont traité à Dubai en juillet 2001, ont noté dans leur dossier qu'il souffrait du syndrome de Marfan [affection génétique dégénérative incurable]. Il était déjà très malade... poursuivait Pieczenik, Ben Laden est mort dans sa caverne de Tora Bora, peu après le 9-11 et les autorités le savaient avant d'envahir l'Afghanistan... » Revenant sur les récents événements, Pieczenik insistait : « Les services du renseignement ou la CIA ont-ils orchestré cette situation ? La réponse est oui, catégoriquement oui. Le véritable scénario de tous ces gens assis (Biden, Hillary Clinton et Obama) devant l'écran, l'air absorbé, est absurde ! C'est une totale invention... Pourquoi le gouvernement ment-il toujours aux Américains ? ». Et d'avancer que, d'après lui, le lancement de ce canular venait du fait que la cote d'Obama était au plus bas suite, entre autres, à la polémique au sujet de son certificat de naissance [apparemment forgé]. « Cette farce est aussi une façon d'isoler le Pakistan, renchérit Pieczenik, pour son opposition à l'emploi du drone "Predator" qui a fait des centaines de victimes pakistanaises. Tout était orchestre : ces gens, ce président arrivant comme un zombie pour vous dire qu'ils avaient tué Ben Laden, déjà mort depuis neuf ans, c'est le plus gros mensonge que j'ai entendu... une plaisanterie de mauvais goût faite aux Américains. Ils veulent tellement qu'Obama soit viable ; ignorer la possibilité qu'il ne soit pas né ici, que ses antécédents aient été trafiqués pour le rendre acceptable... réélire ce président afin de duper le peuple américain un fois encore ».
Invité par Alex Jones à revenir au 11-Septembre Steve Pieczenik ne mâcha pas davantage ses mots : « On s'est servi de Ben Laden comme on l'a fait pour le 9-11, a-t-il répondu, ce qui a permis d'attiser les émotions, les sentiments des Américains afin d'entrer dans une guerre qu'il était nécessaire de justifier, à partir d'une histoire de terrorisme créée par Bush junior et Dick Cheney ». Certifiant derechef qu'il était prêt à révéler le nom du général en question, devant un grand jury et nommant Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Stephen Hadley, Elliott Abrams, et Condoleezza Rice comme principaux responsables, il ajoutait : « Ils ont perpétré ces attaques... Ils ont mobilisé le peuple américain sous de fallacieux prétextes... cela m'a été dit par ce général de l'état-major de Wolfowitz — j'irai devant un comité fédéral pour dire qui il est afin que [cette histoire] apparaisse au grand jour, selon la loi, non pas devant cette absurde commission du 9-11 ».
Se défendant d'être libéral, conservateur ou membre de Tea party, avouant avoir lui-même enseigné ce genre d'opérations, Pieczenik se dit tout simplement américain et profondément inquiet de la direction que prend son pays. Son témoignage médiatisé fait écho à ceux, plus discrets, de nombreux professionnels des services de renseignements états-uniens. Puissent-ils être entendus.
Michelle Favard-Jirard. Rivarol du 25 juillet 2011
* décédé voici deux semaines à l'âge de 80 ans, non sans avoir été encensé par le directeur de l'American Jewish Committee, David Harris « pour avoir présidé la commission internationale des demandes d'indemnité pour les rescapés de l'Holocauste de même que pour avoir été un farouche supporter de la juiverie soviétique (sic) et des relations israélo-étatsuniennes ».