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75 % des industriels français s’estiment compétitifs

D’après une étude réalisée par le cabinet RolandBerger en partenariat avec L’Usine Nouvelle, les trois quarts des industriels français considèrent leur usine comme compétitive. La question du coût du travail ne semble pas aussi critique que celles de la performance de la fonction achats et de l’organisation industrielle.

Estimez-vous que votre usine est compétitive ? C’est la question à laquelle ont répondu plus d’une centaine de directeurs de sites industriels, dans le cadre d’une étude menée par les consultants de RolandBerger en partenariat avec L’Usine Nouvelle. Menée fin 2012, en plein cœur du débat sur la compétitivité des usines françaises, cette étude dresse un état des lieux moins sombre que l’on pourrait penser. En effet, 63 % des patrons interrogés considèrent que leur site est compétitif, et 12 % le jugent même “très compétitif“.

Bien sûr, cela ne les empêche pas de nourrir des inquiétudes pour 2013. Seuls 4 % des patrons de sites “compétitifs” envisagent une hausse de leur performance économique l’an prochain.

Cette étude permet de dresser un portrait-robot de l’usine compétitive. “Il s’agit plutôt d’usines de taille moyenne à grande, de plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, commente Georges de Thieulloy, consultant au sein du centre de compétences Opérations chez RolandBerger. Parmi les usines les plus rentables, la majorité est intégrée à un groupe, et vend ses produits sur le marché français.” Un résultat qui peut s’expliquer par le fait que les entreprises confrontées à la concurrence internationale ont plus de mal à se considérer comme compétitives. L’usine compétitive “type” affiche également un engagement fort en matière d’innovation, et réalise plus de 10 % de son chiffre d’affaires sur des nouveaux produits lancés dans l’année.

Le coût du travail n’est pas le critère le plus important

Les directeurs de sites ont dressé leur liste des critères les plus déterminants pour être compétitif. Contre toute attente, le coût du travail ne ressort pas comme étant le critère le plus important. Cité par 79 % des répondants, il arrive en quatrième position derrière les achats de matières premières (87 %), l’efficacité du système de production (80 %) et la maîtrise des processus industriels (79 %).

Les préoccupations des patrons français semblent donc plutôt tournées vers les achats. “Non seulement les achats ressortent comme le critère de compétitivité n°1, mais l’étude montre aussi que seulement 49 % des personnes interrogées se considèrent performantes sur ce critère“, commente Georges de Thieulloy. Ainsi donc, il reste beaucoup à faire en matière d’achats et, après les mesures prises fin 2012 pour réduire le coût du travail, il est probable que la question du coût des matières premières revienne rapidement sur le devant de la scène.

Pas de problème d’organisation, d’après les patrons

Le constat est assez différent pour tout ce qui touche à l’organisation industrielle. Interrogés au sujet de leur efficacité opérationnelle et de la maîtrise de leurs procédés (deux des trois critères-clés de compétitivité), les patrons s’estiment compétitifs à 64 % sur le premier critère et à 77 % sur le second. Pour Georges de Thieulloy, une telle autosatisfaction, c’est presque trop beau pour être vrai. “Il est plus facile d’identifier les problèmes chez les autres que chez soi, renchérit-il. Sur ces questions touchant à l’organisation, les résultats auraient été très différents si l’on avait interrogé les responsables de production plutôt que les patrons de site“.

En parlant d’organisation, justement, il ressort de l’étude que les équipes marketing et Supply Chain sont peu impliquées dans le renouvellement du portefeuille produits. 58 % des organisations n’impliquent pas les personnes chargées de la gestion de la Supply Chain (chaîne d’approvisionnement). Ces derniers souffrent encore aujourd’hui d’un manque de considération, alors que leur capacité à définir le coût global d’un produit devrait en faire des interlocuteurs de choix pour les dirigeants. “Avec un marché qui a tendance à se mondialiser et des clients qui demandent toujours plus de personnalisation, les fonctions Supply Chain et marketing vont forcément gagner en poids au sein des organisations dans les années à venir“, conclut Georges de Thieulloy.

L’Usine Nouvelle via http://fortune.fdesouche.com/

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