François Hollande n’est pas seulement impopulaire en France (30 % de nos compatriotes lui font confiance selon le dernier sondage TNS Sofres pour Le Figaro Magazine, soit un record après seulement dix mois aux affaires tandis qu’une enquête BVA pour Le Parisien indique que 51 % des sondés pensent que Nicolas Sarkozy aurait fait mieux que lui s’il avait été réélu, une véritable humiliation pour le chef de l’Etat !), il n’est pas davantage aimé en Russie où il était en visite officielle les 27 et 28 février. Ainsi que l’ont remarqué tous les observateurs, l’ambiance sous les ors du Kremlin était glaciale entre Poutine et Hollande lors de la rencontre entre les deux présidents qui ont à peine croisé le regard pendant leurs interventions de près d’une dizaine de minutes devant les journalistes. Il faut dire que le désaccord est total sur la Syrie et que le concubin de Valérie Trierweiler n’a pas obtenu le soutien qu’il était venu chercher sur ce point. Poutine ne veut en aucune manière attenter à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de la Syrie et ne considère pas Assad comme l’homme à abattre contrairement à Paris. Avec humour le président russe a affirmé qu’il ne suffirait pas « d’une bouteille de vin » pour rapprocher les points de vue des deux diplomaties sur le dossier syrien, il y faudrait au moins « une bouteille de vodka ». Façon courtoise de dire que les deux positions sont inconciliables.
L’Elyséen a cru bon également de faire la leçon au président Poutine sur la question des droits de l’homme et des libertés en Russie en répondant aux questions de la presse. Ces considérations sont particulièrement malvenues alors que l’on peut être emprisonné en France pour délit d’opinion (loi Gayssot) et contre-productives lorsque l’on recherche des investissements russes. Le président français était en effet accompagné d’une quinzaine de dirigeants d’entreprises parmi lesquels ceux d’Airbus, Arianespace, Astrium, LVMH, Sanofi, SNCF, Thales et Total. En mal de croissance, comme il ne cesse de le rappeler lui-même, la France est désireuse de voir la Russie investir davantage. Mais ce n’est certes pas en s’érigeant en arbitre des élégances démocratiques que l’on peut encourager les investisseurs moscovites.
Et pourtant notre pays en aurait grand besoin tant la situation économique et financière est calamiteuse. La Commission européenne a douché les espoirs du gouvernement en tablant pour la France sur une hausse du PIB de seulement 0,1 % en 2013, sous l’objectif de 0,8 % envisagé par Paris. Le déficit devrait s’établir à 3,7 % et s’aggraver en 2014, contrairement aux promesses de Hollande. La zone euro devrait rester en récession cette année. Quant au chômage, il explose littéralement et rien ne semble pouvoir freiner sa progression dans les trimestres à venir. […] La suite dans le journal de cette semaine
Jérome Bourbon http://fr.altermedia.info