Paris (via Boulevard Voltaire) - Pâques aux tisons… Donnant un sens plus que macabre au dicton, le week-end pascal aura enchaîné les incendies dramatiques.
À Saint-Quentin, c’est l’horreur absolue pour un père qui perd ses cinq enfants dans l’embrasement de sa maison. À Aubervilliers (trois morts et une dizaine de blessés, dont quatre graves), on découvre malheureusement un scénario devenu habituel dans les quartiers populaires de Paris et la banlieue. Et la nuit suivante, dans le même département de Seine-Saint-Denis, le feu détruit, à Bobigny, 500 m2 de baraquements d’un campement de Roms, déjà incendié huit jours plus tôt. Et tout le monde de nous servir l’éternel couplet sur la misère, comme si la pointer du doigt là où elle crève les yeux suffisait à l’analyse et au règlement du problème.
À Aubervilliers, les médias tentent bien d’appliquer la grille de lecture pour le prêt-à-penser, celle du méchant propriétaire qui prospère sur le dos du pauvre monde en laissant courir les rats. Mais madame Duflot, pourtant peu avare de clichés à la Daumier, ne marche plus dans ce coup-là. Ceux qui s’en sont tirés racontent : les squats, la drogue, la prostitution et ce qui les accompagne, bagarres et règlements de compte.
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Pour le reste, pour les clandestins, pour les squats, pour les Roms et leurs cloaques, silence.
Qui va dire aux Français et à leurs voisins européens encore prospères que ce n’est que le début ? Que fatalement, la misère et le rêve d’un mythique eldorado vont jeter sur les routes des vagues de plus en plus fournies d’immigrés qui vont venir s’écraser aux portes de nos villes ? Qui va dire que cela sera bientôt humainement insupportable ?
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