Pour la première fois depuis seize ans, un président français, dans la conjoncture de récession que l’on sait, était entendu hier par la Commission européenne au grand complet à Bruxelles. Avouant que « la situation économique est grave » et qu’ »il est probable (certain) que la croissance soit nulle en 2013″, François Hollande, fidèle à sa méthode Coué, a assuré que « nous avons passé le moment le plus difficile ». Il a promis de poursuivre les réformes exigées par les instances européistes. En échange du délai de grâce de deux ans pour ramener le déficit public en dessous de la barre des 3 %, il s’est engagé à obéir au président de la Commission, José Manuel Barroso, qui lui a intimé l’ordre d’ »enrayer (la) perte de compétitivité » de la France (qui ne le souhaite pas?), de » (mettre) à profit (ces deux années) pour accélérer les réformes structurelles. »
Bruxelles presse notamment la France de mettre urgemment en oeuvre la réforme des retraites -suggérant un départ à l’âge de 67 ans!- que le gouvernement Fillon avait lancé. Nous n’oublions pas que la gauche dans son ensemble, M. Hollande en tête, s’était levée comme un seul homme contre cette « réforme sarkozy-Fillon »…
Le gouvernement Ayrault a d’ailleurs envoyé le 30 avril dernier à la Commission européenne son « Programme national de réforme« . Si un proverbe arabe affirme qu’ »il faut toujours enrober la flèche de la vérité dans du miel« , le jugement sur ce calendrier de mesures n’avait pas été tendre. Le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, avait fait ce commentaire dédaigneux et désobligeant, utilisant a minima le langage diplomatique: « C’est un bon résumé de ce qui a été fait depuis un an, mais cela reste un peu faible sur le plan prospectif ».
Si la France s’enfonce dans le gouffre de la crise économique sociale mais aussi identitaire, le respect des oukases bruxelloises par les gouvernements français viennent trop souvent aggraver une situation dont sont coresponsables au premier chef, ne l’oublions jamais, la lâcheté, l’aveuglement et/ou le dogmatisme idéologique des partis qui se partagent le pouvoir dans notre pays.
le 14 mai, Eric Branca sur le site de Valeurs actuelles, rapportait une information qui est restée « confidentielle » en France « mais pas en Algérie ». Il évoque ainsi une décision rendue le 7 avril dernier par la Cour de Cassation réunie en assemblée plénière. celle-ci s’est appuyée sur la jurisprudence européenne, « qui interdit (…) aux Etats de réserver à leurs seuls nationaux le bénéfice de prestations démographiques spécifiques« . Mais aussi sur « l’accord euro-méditerranéen UE-Algérie du 19 décembre 2001″, « dont les termes sont directement transposables aux ressortissants du Maroc et de la Tunisie ayant signé les mêmes accords avec l’Union européenne. Et sans doute demain, à tous les Etats extra-européens avec laquelle la France a signé des traités analogues. »
Ainsi, »désormais, tout parent algérien installé en France pourra toucher des allocations familiales au titre de ses enfants, nés en Algérie, qui décideraient de le rejoindre. Et même (…) , si les enfants en question ont pénétré en France en dehors de toute procédure de regroupement familial. Ce qui s’applique naturellement, d’abord, aux enfants de pères polygames, puisque les autres peuvent, depuis l’institution du système, en 1976, bénéficier dudit regroupement ! Résultat : les hommes ayant épousé plusieurs femmes dans leurs pays vont pouvoir, sans contourner la loi française comme ils le faisaient jusqu’à maintenant (en faisant passer, par exemple, leurs compagnes pour des « mères isolées »), financer légalement le séjour en France de leur descendance. »
En 2010 est-il encore rappelé les services du ministère de l’Intérieur avaient recensé, hypothèse basse, 80.000 pères de famille dans la situation du célèbre franco-algérien Lies Hebbadj, à la tête d’un foyer « composé de quatre femmes et de douze enfants » -voir l’article publié sur notre blog sur cette affaire.
Bref, » à quoi bon menacer de poursuites les fraudeurs aux allocations familiales si la fraude elle-même n’existe plus ? La loi peut bien réserver le bénéfice de ces prestations aux enfants d’une seule épouse, tout se passera désormais comme si elle était abrogée… »
« A l’heure où le gouvernement s’apprête à revoir à la baisse les aides versées aux classes moyennes au titre de la politique familiale souligne M .Branca, on imagine l’effet d’aubaine pour des dizaines de milliers de candidats à l’immigration !«
Effet d’aubaine que les Français, eux, attendent toujours de cette Europe bruxelloise à laquelle notre classe politicienne a fait allégeance note Bruno Gollnisch et pour laquelle ils sont contributeurs net. Europe bruxelloise qui a pourtant contribué, à la fermeture de nos industries, à la baisse de la compétitivité de nos entreprises, à la baisse de notre niveau de vie, de notre pouvoir d’achat, à nous dépouiller de notre souveraineté et même, on le voit aujourd’hui, de notre identité.
En pleine campagne présidentielle l’année dernière le commissaire Européen Olli Rehn cité plus haut, donnait le sentiment de la caste européiste en expliquant que « l’union économique et monétaire devra être complétée par une intégration (politique et économique) plus profonde ou nous aurons à accepter une désintégration progressive de plus d’un demi-siècle d’intégration européenne »
Il semble bien au contraire constate encore Bruno Gollnisch, que c’est cette Europe là qui est directement responsable de la désintégration progressive de la prospérité, de l’identité européenne et de notre Europe des patries libres.