DAMAS (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Le Premier ministre israélien était mardi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine au sujet de la Syrie. Benyamin Netanyahou est venu lui demander de renoncer à livrer des missiles sol-air S-300 à Bachar al‑Assad. Ces armes, développées par l’URSS, sont encore assez efficaces pour intercepter en vol des avions et des missiles balistiques. Elles ont fait l’objet d’un contrat entre la Russie et la Syrie en 2010. Ces missiles pourraient permettre à la Syrie d’intercepter les attaques aériennes israéliennes contre son territoire, comme celles effectuées début mai.
Quel impact cette livraison de missiles a-t-elle dans la guerre civile en cours ?
Elle intervient alors que les forces du régime de Damas progressent sur tous les fronts : les banlieues de Homs (Hims en arabe) et Alep sont sous contrôle (carte en Une), et la ville de Qousseir, qui relie Homs au littoral, est en train d’être reconquise. La stratégie de Bachar al‑Assad est en effet d’assurer un accès à la mer depuis la capitale, à travers un corridor sécurisé. Ses victoires sur le terrain sont cependant menacées par les velléités des Américains et des Israéliens de mener des frappes aériennes contre les troupes gouvernementales. L’installation des missiles russes S-300 rendrait donc ces bombardements beaucoup plus risqués, et Vladimir Poutine agite leur livraison comme outil de négociation, pour pousser Israël et les Etats-Unis à ménager le régime syrien.
Moscou semble donc le rempart de l’Etat syrien…
L’influence de la Russie sur Damas demeure toutefois limitée. La livraison d’armes constitue le principal levier d’action sur la Syrie que la Russie peut faire valoir dans les négociations internationales. En outre, les véritables bailleurs de fonds et d’armes de Bachar al-Assad sont les dirigeants iraniens. La Syrie est en effet un maillon essentiel de la chaîne qui unit l’Iran au Hezbollah libanais. Cet arc chiite, anti‑américain et anti‑israélien, est un obstacle aux influences des puissances occidentales, mais aussi des pétromonarchies sunnites du Golfe persique. Celles-ci, bien que portant à bout de bras l’islamisme, se retrouvent donc unies à l’Etat d’Israël et à la Turquie dans une alliance discrète, qui vise à mettre à terre le régime syrien.
La conférence internationale que les Russes appellent de leurs vœux depuis des mois est-elle en vue ?
Les Américains en ont accepté le principe, malgré les réserves de la France. Mais les négociations pourraient encore se poursuivre plusieurs semaines sur les détails de l’organisation de la conférence internationale. Le point de savoir qui sera à la table des négociations est particulièrement litigieux.
Crédit image : The World Factbook, domaine public. http://fr.novopress.info