Le Parlement français a adopté aujourd’hui une proposition de loi qui autorise sous certaines conditions la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, malgré la vive opposition de la droite et des associations religieuses.
La loi de 2011 prévoit une interdiction de la recherche sur les embryons mais assortie de dérogations accordées par l’Agence de biomédecine. La proposition de loi présentée par les radicaux de gauche prévoit de passer d’un régime "d’interdiction assorti de dérogations" à un régime "d’autorisation encadrée" de la recherche sur l’embryon.
L’Assemblée a adopté aujourd’hui dans les mêmes termes par 314 voix contre 223 le texte que le Sénat avait voté le 5 décembre dernier et qui est donc définitivement adopté. L’opposition, qui avait déjà réussi le 28 mars à faire interrompre l’examen de cette proposition de loi en faisant traîner les débats, a mené une longue bataille, déposant près de 300 amendements sur un texte comptant un seul article. L’UMP a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait déposer un recours devant le conseil constitutionnel.
L’ensemble de la gauche, Front de gauche inclus, a voté en faveur de cette proposition soutenue par Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. "Il est grand temps de désentraver la recherche au profit des scientifiques et surtout des malades en attente de thérapies nouvelles", a dit Roger-Gérard Schwartzenberg, le président du groupe des radicaux de gauche.
Pour l’UMP Philippe Gosselin, au contraire, ce texte "rompt l’équilibre" de la loi de 2011 "pour céder à de l’idéologie, de la calinothérapie à l’égard des radicaux de gauche et puis aussi à la pression mercantile d’un certain nombre de laboratoires". Plusieurs dizaines d’opposants à ce texte, également critiqué par Mgr André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, étaient venus manifester jeudi aux abords du Palais-Bourbon.