Le capitalisme et la mondialisation frappent notre peuple dans sa chair.
Tandis que les medias et la classe politique s’affolent pour savoir si oui ou non on doit renvoyer une rom sans papier, ou pour les aléas de la campagne du PS à Marseille, Van Genechten, une entreprise belge, a décidé, sous prétexte de liquidation judiciaire, de délocaliser l’imprimerie de Marcq-en-Baroeul en Pologne. Des travailleurs se retrouvent dans la nécessité de menacer de faire exploser leur lieu de travail, certains en sont réduits à faire une grève de la faim. Encore une fois, le capitalisme mondialisé et la destruction des frontières conduisent à des drames humains.
On nous avait promis la mondialisation heureuse. On nous avait promis l’Europe protectrice des peuples, par la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. Qu’en pensent les travailleurs de Marcq-en-Baroeul ? Que pensent-ils de la politique libre-échangiste de Bruxelles ?
La classe politique n’est pas à la hauteur. Le Front de Gauche, et Mélenchon, qui devraient se retrouver aux côtés des travailleurs, ont préféré profiter des manifestations lycéennes pour rappeler indûment une rom sans-papier. Là où une imprimerie menace d’exploser ; là où la Bretagne est à quelques pas de la grève insurrectionnelle (et doit faire ces pas décisifs) ; là où le pays en colère souffre, la classe politique préfère jouer une sinistre pièce de théâtre, pour défendre « sa République », c’est-à-dire elle-même, ses privilèges, ses profits et ceux de ses amis.
A cela s’ajoute le dévoiement de l’écotaxe, qui de l’idée légitime du pollueur-payeur s’est muée en taxe supplémentaire. Comme la CSG et la CRDS en leur époque ont trahi leur idée initiale. Pour nourrir un budget sans fin du gouvernement, c’est-à-dire pour payer la dette. Donc les banques et les fonds de pension.
Un mouvement populaire et social se lève, et ne sera porteur qu’en convergeant contre un pouvoir corrompu tenu par des réseaux.
C’est bien la mondialisation qu’ils ont permise et encouragée qui est en cause, à Marcq-en-Baroeul comme en Bretagne. C’est bien la dette, ce hold-up capitaliste, qui est en cause dans le matraquage fiscal. C’est bien la destruction progressive et calculée de nos acquis sociaux depuis près de 10 ans, ANI, retraites, « flexibilité » du marché du travail…par le pouvoir et ses partenaires socio-traîtres (y compris les hauts responsables de la CFDT) qui aujourd’hui dévaste le paysage social de notre pays.
Quand donc les politiciens et les partis accepteront-ils enfin de protéger ceux qu’ils disent protéger ? Quand donc abandonneront-ils le pouvoir des lobbies et du CAC40, de Bruxelles et du FMI, pour se mettre enfin au service de ceux qu’ils doivent servir, c’est-à-dire les citoyens ?
Ceci est une trahison.
Nous soutenons les travailleurs de Marcq-en-Baroeul dans leur combat courageux. Nous soutenons les grévistes de Bretagne. Nous appelons enfin à la restauration de l’autorité de l’Etat, à un gouvernement social, à un ordre juste, sans lesquels il ne peut y avoir de combat efficace des travailleurs face au pouvoir capitaliste mondialisé.
Pour le peuple en souffrance, face au capitalisme, à la technocratie, à Bruxelles et au grand patronat, face à l’austérité la seule réponse est sociale, nationale, radicale.
Hélas, les perspectives politiques et populaires semblent encore peu matures. Là où des lycéens capricieux peuvent descendre par milliers dans la rue, là où les réseaux épiscopaux peuvent réunir plus d’un million de personnes à Paris, les convergences des luttes populaires sont encore difficiles. Gouverner par le chaos. Nos « élites » ont tout fait pour diviser le pays, pour l’empêcher d’unir ses forces, pour empêcher chacun de se sentir concerné par le malheur des autres, jusqu’à ce qu’il soit enfin touché dans sa vie.
Notre rôle est donc non pas d’encadrer ces forces, mais soutenir et éveiller, afin de rendre possible cette grande convergence. Lutter. Et triompher.
Le Cercle Non Conforme