Un moment bien choisi? Alors que la cote de popularité de l’action de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault a de nouveau fortement reculé au mois d’octobre, les politiciens centristes François Bayrou (MoDem) et Jean-Louis Borloo (UDI) ont choisi hier d’officialiser par une « charte » leur mariage de raison, après onze de séparation, en créant une nouvelle structure baptisée l’Alternative. Une manière de se positionner sur un créneau qu’ils espèrent porteurs, celui des déçus de l’UMP tout en espérant rallier à la marge des électeurs de la gauche modérée. Selon le baromètre Ifop-Paris Match publié hier, 75 % des personnes interrogées désapprouvent l’action du chef de l’État, soit six points de plus qu’en septembre, et ce décrochage des avis positifs se constate en effet non seulement auprès des sympathisants socialistes (63 %, – 12), mais aussi auprès des sympathisants du Front de Gauche, dont un tiers seulement expriment un avis positif (35 %, – 14) et des Verts (39 %, – 10).
Si ce mariage inquiète une UMP en voie d’implosion et ne fait pas l’unanimité au sein de l’UDI de M. Borloo - beaucoup n’ont pas digéré l’appel à voter Hollande de Bayrou au second tour de la présidentielle- , Marine Le Pen a constaté l’évidence en relevant dans cette union tactique un «élément de clarification bienvenu» . «Les Français y verront donc un peu plus clair: quatre partis défendaient hier les mêmes choix de fond, UMP/PS/UDI/MoDem ; aujourd’hui ils ne sont plus que trois. Tant mieux.»
Car en fait d’alternative, elle n’est pas en effet tant programmatique que dans la volonté d’offrir en tête de gondole aux électeurs lassés par l’UMPS tentés par l’abstention, la possibilité d’acheter, sous un habillage différent, peu ou prou la même politique sociale-démocrate et européiste. Cette alternative doit donc se comprendre aussi comme un moyen de contrecarrer la progression du FN qui sème l’effroi dans les cénacles du Système.
Plus prosaïquement encore, nos deux compères vont aussi tenter par le biais de cette structure de sauver les meubles lors des élections de 2014 et/ou d’exister médiatiquement, pour autant une addition de faiblesses n’a jamais fait une force…
Le député PS de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, l’a bien compris. Dans un entretien accordé hier au quotidien Ouest-France et au site internet linternaute.com, l’ex militant trotskyste et membre dirigeant de SOS Racisme réitéré sa conviction selon laquelle la France s’apprêtait à basculer dans un « tripartisme » avec un » FN (qui) va occuper entre 18 et 25% de l’électorat ».
Avec un culot assez phénoménal et une mauvaise foi toute aussi énorme, M. Cambadélis a aussi déclaré que « Depuis 15-20 ans, et c’est tant mieux, les mairies ont été dépolitisées, le débat a été exclusivement sur ce qui était bon pour la ville ». C’était donc le bon temps et tout fonctionnait formidablement bien dans le meilleur des mondes. Oui mais voilà prévient-il , soucieux d’effrayer le bourgeois, »l’entrée du FN (dans les mairies, NDLR) va modifier ce paramètre. »
En effet, assène-t-il, « On ne va pas discuter de la rocade, de la 2e piscine ou de la bibliothèque mais vous aurez dans 700, 800 conseils municipaux des responsables du FN qui poseront la question de la priorité nationale, de la préférence nationale. Tout ceci va être un facteur de trouble dans chacune des villes et un élément de la tentative de conquête du Front National ».
« Il y a une dynamique propre du Front National poursuit-il, appuyé sur la xénophobie (mot utilisé par l’UMPS pour désigner la volonté légitime de défendre la France et les Français d’abord NDLR) et une volonté punitive des élites, des gouvernements et de tout ce qui représente Paris, Bruxelles, etc., qui est très forte en France, avec des Français qui désespèrent de la situation ».
Dans ce schéma, il est certain que l’UMPS et son clone triste l‘Alternative ont du souci à se faire, d’autant que l’aveuglement de « nos élites » ne se dément pas. En témoigne le surréaliste entretien accordé par Christiane Taubira à Libération et publié aujourd’hui.
Nous rappelions à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement Ayrault, les propos de Mme Taubira qui, invitée quelques temps auparavant sur RMC dans l’émission « Les grandes gueules », expliquait, croyant être en off, qu’elle se verrait bien quitter notre pays d’ingrats pour aller faire carrière « au Brésil ou en Afrique du Sud »…pays qui ne sont pas minés par le racisme comme chacun le sait…
Dans Libération, le ministre de la Justice manifeste de nouveau son dépit. Elle y fait part de son étonnement qu’aucune « belle et haute voix (ne) se soit levée pour alerter sur la dérive de la société française », pour pointer le danger pour « la cohésion sociale » que constituent les attaques racistes dont elle a été victime, notamment la phrase entendue dans la bouche d’une fillette qui ‘l’a traitée de « guenon » lors d’un récent déplacement. »Des millions de personnes sont mises en cause quand on me traite de guenon. Des millions de gamines savent qu’on peut les traiter de guenons dans les cours de récréation! » affirme-t-elle.
« Est-on encore capable de réagir lorsque la société est ébranlée sur ces fondations ? Les réactions n’ont pas été à la mesure. (…) Ce sont des analyses, pas une alerte, dans le sens où des consciences dans la société française pourraient dire: Attention, ce n’est pas périphérique, c’est une alarme. »
« Lorsqu’on regarde les chiffres de l’immigration assène encore l’ex militante indépendantiste guyanaise, il faut arrêter d’en faire un feuilleton quotidien! En quoi l’immigration est-elle un problème? En quoi met-elle en danger la société française ? » Avant d’affirmer qu’ »incontestablement », « l’institutionnalisation » du FN favoriserait cette montée du racisme. »Même si Mme Le Pen fait semblant d’être présentable, les Français savent ce que représente son parti – et son idéologie, qu’elle n’a d’ailleurs jamais reniée, » dit-elle.
Ses propos sont consternants à plus d’un titre juge Bruno Gollnisch. Sur quelle planète, dans quel monde vit Mme Taubira? Sa dénonciation du racisme, contre lequel le programme du FN est le seul véritable rempart, est totalement hémiplégique et en ce sens nulle et non avenue.
Ignore-t-elle vraiment, aveuglée par son cosmopolitisme, que c’est la submersion migratoire non européenne, les profonds bouleversements démographiques de ces trente dernières années qu’elle feint de ne pas voir (?) qui sont la première cause de la montée des tensions ethniques et religieuses?
Ignore-t-elle que le premier racisme dont souffre nos compatriotes -ce qui n’excuse en rien les propos dégradants proférés à l’encontre d’autres ethnies- est le racisme antifrançais et plus précisément anti-blanc? Que dans les quartiers pluriels, dans les cours de recréation, dans les transports en commun, ce sont les sales français , les insultes contre les gaulois, les bouffeurs de porc , les fromages et autre faces de craie qui sont de très très loin les plus répandues? Et cela, sans que de « belles voix » ne s’élèvent jamais pour les dénoncer, à commencer dans les allées du pouvoir.
« Qui veut faire l’ange fait la bête » disait Pascal, ce jugement s’applique pleinement aux figures politiciennes d’un Systéme qui s’écroulera inévitablement sous le poids de ses contradictions, de ses reniements et de ses fautes.
http://www.gollnisch.com/2013/11/06/yrou-et-jean-rine-mbadelmis/