L’Action française est, comme beaucoup de Français qui aiment leur patrie, atterrée par l’accélération, ces dernières années, de la dégradation de l’Etat. Elle conduit notre pays par cette errance chaotique, cette incohérence politique, vers un naufrage économique aux conséquences sociales dévastatrices.
Tel un bateau ivre sans capitaine, notre pays plongé dans une tempête idéologique fantasmatique, balloté par les scandales, les abus de pouvoir, les agissements irresponsables des lobbies de toutes sortes, s’éloigne dangereusement des horizons du réel pour satisfaire les intérêts d’un empire lointain.
Mais l’Action française n’a pas pour habitude de se lamenter. Nous savons que le redressement est possible, notre France millénaire en a vu d’autres dans son histoire.
Ce carrefour royal a pour objet de rappeler les atouts de la nation face à l’oligarchie mondialiste et, en particulier, le rôle bénéfique d’un Etat qui assumerait ses réelles prérogatives régaliennes, ce qui suppose la capacité de durer et l’indépendance absolue face aux groupes de pression quels qu’ils soient. Pour relever le pays il faut donc redonner une réalité à l’Etat. Mais, cet Etat devra également garantir le développement social, économique et culturel des peuples placés sous sa protection. Ce point important constitue un thème de réflexion de notre mouvement : Comment permettre l’épanouissement de la diversité des identités qui, tout au long des siècles, ont participé à la construction de notre pays en retrouvant les comportements naturels, les gestes simples, la bienveillance spontanée, tout ce qui contribue au renforcement des solidarités nationales ?
Les défis du XXIe siècle nécessitent, pour qu’ils soient relevés, une prise de conscience, nationale, des atouts de notre pays, lesquels sont en permanence combattus, érodés, stigmatisés par les cliques qui se succèdent au pouvoir depuis l’assassinat de celui qui fut l’incarnation permanente et historique de l’Etat : le roi de France.
Des aventuriers cousus d’or au XVIIIe siècle, des affairistes « vertueux » se présentant comme « idéalistes », des salonards prétentieux parce qu’ils avaient lu les philosophes des Lumières ont cru pouvoir mettre en lieu et place du roi, de la famille royale, une simple représentation idéologique dont une prostituée désormais constitue à juste titre le modèle pictural. Ce fut d’une violence effroyable, mais on ne fait, pas dit on, d’omelette sans casser des œufs. Ce faisant, ces émules de Pandore ouvraient les portes à la grande finance qui organisa la révolution suivante, fille naturelle de la première, la révolution industrielle qui livrait le peuple sans défense aux prédateurs dont la seule morale était dictée par les cours des marchés.
Ainsi naissait l’exploitation de l’Homme par l’Homme.
L’Union Européenne aujourd’hui, l’antichambre du mondialisme, n’est que la poursuite logique de cette funeste révolution, acte violent s’il en est, destiné à mettre au pas du libéralisme anglo-saxon une nation indépendante et libre.
On l’aura compris, la condition incontournable pour le salut de la France est la chute de la république, laquelle, occupée par les prébendes et les plans de carrière, se contente d’exécuter les ordres des oligarchies mondialistes. La radicalisation idéologique du Gouvernement, la répression policière et judiciaire, l’incohérence de nos politiques économiques, sociales, éducatives, de défense et de politique étrangère, ponctuée par des affaires aux parfums de scandale médiatique mettant durement à l’épreuve les nerfs du pays réel, sont autant de signes annonciateurs que les temps sont venus.
Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française