Elle apparaît au grand jour, l'injustice de notre jurisprudence. A tel point qu'un tribunal et toutes les parties concernées ont choisi délibérément aujourd'hui de ne pas la suivre. Oui, un enfant, dans le ventre de sa mère, est bien vivant, même s'il n'est pas né. Et donc oui, il peut être victime d'homicide involontaire, n'en déplaise à la Cour de cassation, qui a considéré l'inverse dans un arrêt de juin 2002.
Le tribunal de Tarbes a donc condamné aujourd'hui à trois ans de prison avec sursis, un automobiliste qui avait renversé une femme enceinte de six mois et demi, provoquant la mort de l'enfant qu'elle attendait :
"Le parquet ne fera pas appel de la décision du tribunal, pas plus que la défense de l'automobiliste. Celle-ci refuse délibérément d'invoquer la jurisprudence de la Cour de cassation dans un souci d'apaisement et d'humanité vis-à-vis de la mère et de son client. "Le droit, c'est aussi traiter les humains, ce n'est pas que l'application des textes", a déclaré sa défense, expliquant avoir fait un "choix philosophique", afin que l'automobiliste qui éprouve depuis un fort sentiment de culpabilité puisse tourner la page et que la victime puisse "faire son deuil". La mère a donné un nom à son enfant et l'a enterré, a souligné cette avocate qui se dit "féministe" et qui n'a pas souhaité que son nom soit publié."
Un coup porté à la culture de mort, qui permet l'homicide volontaire des enfants handicapés jusqu'à la naissance. Raison pour laquelle le statut de victime et a fortiori d'être humain, est refusé au foetus. L'avocate féministe semble le pressentir...