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L’Action française, féministe avant l’heure ?

 

L’Action française d’avant-guerre n’était pas fermée aux femmes. Bien au contraire, certaines la rejoignaient précisément pour combattre une République misogyne, comme l’explique le travail d’une étudiante en histoire à l’IEP de Paris.

 

Tous les domaines se prêtent aux "études de genre" – y compris l’histoire de l’Action française, susceptible d’illustrer le parcours de « femmes outsiders en politique », selon le titre d’un ouvrage paru l’été dernier (en 2013). Camille Cleret y consacre un article à « l’engagement féminin d’Action française ». Depuis toujours, souligne-t-elle, « la signification politique de l’engagement féminin d’Action française fut inévitablement contestée et caricaturée » : « qualifiées alternativement de "duchesses douairières", ou de "demoiselles à dot" », les militantes d’AF « étaient systématiquement jugées avec mépris par les adversaires de la ligue ». Or, « initialement et officiellement cantonnées dans la sphère des activités charitables, ces militantes surent se réapproprier le "politique d’abord", mot d’ordre de l’Action française, afin d’acquérir un rôle et, pour certaines d’entre elles, des responsabilités au sein de cette formation ».

LIGUE FÉMININE

Les femmes désireuses de s’engager à l’Action française étaient appelées à rejoindre une structure spécifique, l’Association des dames et des jeunes filles royalistes, héritière d’une ligue féminine indépendante, la Ligue royaliste des dames. « Née en 1904 de l’opposition aux mesures touchant alors les congrégations religieuses », celle-ci « se distinguait cependant d’autres formations féminines fondées dans le même contexte en raison de la priorité conférée, dès ses origines, au combat politique sur le combat religieux ». Cette préoccupation se traduisait dans l’orientation donnée aux "œuvres sociales royalistes", qui occupaient « une place prépondérante dans la vie de ces femmes ». « Ventes et fêtes de charité, arbres de Noël, distribution de layettes, de nourriture et de vêtements, colonies de vacances : ces activités de bienfaisance mentionnées dans les colonnes du quotidien s’inscrivent dans la lignée des œuvres de charité pratiquées depuis des siècles par les femmes chrétiennes mais impliquent toutefois une finalité politique clairement assumée. » Témoin, l’ouverture d’un "restaurant de charité", conçu, selon ses promoteurs, comme « un centre de propagande ouverte ».

La suite dans le Journal d’un eurosceptique désabusé

Article publié dans L’Action Française 2000

http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Action-francaise-feministe-avant

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