Toujours droit dans ses bottes, l’homme impopulaire et un peu amer qu’il était devenu fait l’unanimité comme maire de Bordeaux.
Tous les deux normaliens, tous les deux agrégés, tous les deux énarques, tous les deux du même âge, à un an près… il y a quelque chose de fascinant dans la similitude du profil et le parallélisme du parcours de ces deux têtes bien faites et bien pleines, même si tôt dépouillées de ces cheveux où Samson voyait les racines de sa puissance, assimilation archaïque que ne font plus les crânes d’œuf contemporains, qui se portent volontiers tondus.
Tous deux passent naturellement par les étapes traditionnelles du cursus honorum à la française, et si l’un attache son destin au char de la gauche, l’autre à celui de la droite, on nous permettra de dire sans méchanceté, mais simplement parce que c’est ainsi que fonctionne hélas notre vie politique, que leur choix résulte plutôt du hasard des rencontres, des circonstances et à la rigueur des affinités que de la force des convictions. Quoi qu’il en soit, tous deux, de l’avis général, sont très tôt promis au plus grand avenir.
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