Lorsqu’un corps est gangrené, l’amputation d’un membre ne suffit pas.
Il y a quelque chose de pourri au royaume de France, qui d’ailleurs est une République. Faire confiance est devenu un luxe inaccessible. Un an pratiquement après qu’un ministre a menti, les yeux dans les yeux, en bloc et en détail aux Français et à leurs représentants, voici qu’un autre remet ça. L’arrogante Mme Taubira, au regard souverain et au verbe haut, a chu de son piédestal. Balbutiant, hésitant, bafouillant, elle a tenté de dire qu’elle avait menti à l’insu de son plein gré, puisqu’elle avait été avertie très récemment de l’ouverture d’une information concernant Nicolas Sarkozy, mais pas vraiment des écoutes dont il était l’objet depuis un an, et encore moins de leur contenu. Le juge n’aurait lui-même pas informé le parquet lors de leur déclenchement.
Panique ou impudence ? Mme Taubira brandissait pour preuve des lettres qui démentaient ce qu’elle affirmait de façon péremptoire. Avec un aplomb retrouvé, le garde des Sceaux et le Premier ministre – qui s’étaient, cette fois, entendus sur les éléments de langage, c’est-à-dire sur ce qu’il s’agit de faire croire aux imbéciles qui les écoutent – ont essayé de retourner le gant.
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