Bruno Gollnisch l’affirmait le 7 avril sur ce blog, le FN étant en capacité de susciter un électrochoc salutaire,de virer en tête au soir du 25 mai, il ne fallait pas s’attendre à ce que cette campagne européenne soit pour l’opposition nationale « une simple promenade de santé ». Il existe en effet « beaucoup d’intérêts convergents de différents lobbies et partis pour empêcher ce réveil des Français ». Réveil acté également par le « curieux » sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI qui s’intéresse cette fois (déjà !) à l’élection présidentielle. Il indique que si le premier tour de la reine des batailles avait lieu dimanche prochain, Marine Le Pen obtiendrait 25% de suffrages, derrière un Nicolas Sarkozy (29%) qui aurait donc franchi l’obstacle de ses démêlés judiciaires (à dieu ne plaise), mais loin devant François Hollande (19%). Jean-Luc Mélenchon serait le seul autre candidat à dépasser la barre des 10% avec 11% des intentions de vote.
Il n’est donc pas plus étonnant que cela qu’une enquête ait été diligentée, officiellement ouverte par le parquet de Paris, à l’encontre de « Jeanne », le microparti de Marine Le Pen, portant sur les prêts accordés à des candidats du Front National lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012 ». Le Monde rapportait hier que « des perquisitions ont eu lieu le 7 avril » dans les locaux de l’entreprise Riwal « qui s’occupe de l’ensemble du matériel de campagne du Front National ». « Enquêtes, informations judiciaires, perquisitions, le pouvoir socialiste ne manque pas d’imagination face à son opposition politique ». « Tout cela se terminera comme à chaque fois par un non lieu ou une relaxe dans quelques mois, mais la calomnie aura remplie son rôle » a noté Marine sur tweeter. Diffamez, diffamez il en restera toujours quelque chose…
Cette hostilité qui ne recule devant aucuns procédés et artifices est à comparer avec l’accueil extrêmement chaleureux réservé à la présidente du FN, lors de sa seconde visite à Moscou samedi dernier, par le président de la Douma (chambre basse du parlement) Sergueï Narychkine et les députés de Russie Unie.
Les appels de Marine et des dirigeants du FN à la raison, à la modération, à la conciliation, à une issue pacifique dans le dossier ukrainien ? ont été perçus en toute logique très favorablement dans la Russie de Poutine. « Le projet le plus logique, a-t-elle expliqué, le plus respectueux serait l’organisation d’une fédération au sein de l’Ukraine, qui permette un degré d’autonomie à des régions. » Ainsi « l’Ukraine de l’Est, qui se sent plus portée pour mille raisons vers la Russie, ou l’Ukraine de l’Ouest, plus portée pour mille raisons vers l’Union européenne, pourraient chacune préserver le pays. »
Plus largement, le refus constant des nationaux français, depuis la chute du communisme, de s’aligner sur le positions atlanto-bruxelloises de l’UMPS et de ses alliés, le vœu de voir émerger un monde multipolaire plus respectueux de peuples et de leur identité, la dénonciation des ravages opérés par le rouleau compresseur mondialiste et l’idéologie marchande, la défense résolue des valeurs traditionnelles, helléno-chrétiennes, dans un « occident » qui sombre dans la décadence et la barbarie, sont autant de points de convergences entre patriotes Français et Russes.
Cela explique les liens très cordiaux qui se sont noués au fil du temps, puisque avant Marine, Jean-Marie Le Pen fut aussi invité cordialement en Russie, tout comme ces derniers mois, Bruno Gollnisch, Marion Maréchal-le Pen, et Aymeric Chauprade.
A contrario, on ne peut être que déçu quand des responsables politiques ayant une grille de lecture lucide des menées mortifères de la dictature bruxelloise, se réfugient derrière de faux prétextes pour refuser la main que leur tend le FN. Le leader du parti eurosceptique britannique UKIP, le libéral Nigel Farage, nous nous en faisions l’écho en février, évoquait comme prétexte pour ne pas s’allier avec les nationaux français au Parlement européen, le fait que le FN serait un mouvement de gauche dure ( «hard left»)…
Il a récidivé dans un entretien accordé au Figaro et publié hier dans lequel il rejette (pour l’instant ?) toute alliance avec le FN dans la future assemblée européenne post élection du 25 mai, au motif que Marine « à un programme politique d’extrême gauche ! ». Sans grande cohérence, il en déduit que c’est la raison pour laquelle « Le British National Party (BNP) a décidé de s’associer au Front National, c’est très bien, car ils appartiennent à la même famille politique, celle de l’extrême droite » ! - « alliance qui n’est pas envisagée » a pourtant rappelé Marine.
M. Farage, qui dit sa préférence pour une alliance avec DLR de Nicolas Dupont-Aignan qu’il juge portant « trop étatiste », affirme encore : « Nous devons être justes avec Marine Le Pen : elle a fait beaucoup de progrès par rapport à son père. Elle essaie d’éloigner son parti de son passé compromettant. Mais le bagage historique est toujours là. Vous savez de quoi je parle ! » ( ???).
Le leader d’UKIP prend grand soin de ne pas expliciter plus avant son propos, mais il s’agit surtout de regretter cette pirouette commode, cette soumission au politiquement correct, alors même que les vœux exprimés par ses électeurs sont très largement identiques à ceux du FN.
En mai dernier UKIP a réalisé une percée spectaculaire aux élections britanniques obtenant en moyenne 25% des suffrages aux élections locales dans les 1734 communes où il présentait un candidat. Le journal britannique The Observer constatait alors que « les principales préoccupations des sympathisants de l’UKIP sont l’immigration, l’identité nationale, l’hostilité à l’Union européenne et la désaffection envers la politique as usual ».
Un responsable politique eurosceptique, souverainiste, patriote soucieux de faire entendre la voix de ses électeurs au sein de l’assemblée européenne, doit être prêt à un certain nombre d’efforts, de compromis, au nom de l’intérêt général. Marine l’a dit, il existe des différences d’approches, de sensibilités, de programme entre les partis avec lesquels le FN entend former idéalement un groupe.
Cela doit-il pour autant nous interdire de peser, de faire entendre plus fort notre voix au sein au sein de cette Assemblée ? Doit-on priver d’un débouché politique les peuples européens qui étendent secouer le carcan euromondialiste ? Non bien sûr et à Moscou comme à Paris en passant par Bruxelles, le mot d’ordre du FN reste bien le même face au mondialisme : « patriotes de tous les pays, unissez-vous ! ».