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Leur peur du peuple

 Il paraitrait, si l’on en croit un sondage Ifop publié dans leJournal du Dimanche que 75% des Français auraient  unemauvaise opinion du PS, pratiquement autant  du FN (74%) et plus de deux sondés sur trois   (67%) jugeraient  tout aussi sévèrement l’UMP.  Il est légitime de « s’étonner » des résultats de cette enquête au regard des  résultats du scrutin des européennes qui a placé l’opposition nationale largement en tête.  Mais nous pouvons aussi y voir  la confirmation selon laquelle le FN a encore un gros travail pédagogique à fournir pour convaincre nos compatriotes, et notamment le premier parti de France, celui des abstentionnistes. Selon une autre enquête Ifop, parue également hier dans Dimanche Ouest-France, 72 % des sondés trouveraient que le PS ne soutient pas suffisamment le gouvernement… alors même que huit Français sur dix, selon des sondages récurrents, ont une mauvaise opinion du chef de l’Etat et qu’une large majorité conteste la politique de l’équipe Valls. Reste qu’à l’instar d’une UMP à la dérive et ravagée par la guerre des chefs, le PS a encore donné de lui une image bien lamentable de divisions et d’errance programmatique à l’occasion de son université d’été de La Rochelle cette fin de semaine. Les gesticulations démagogiques d’un Manuel Valls à la tribune dimanche, tentant de concilier avec beaucoup de rouerie et de métier l’inconciliable pour éviter les sifflets, ne changent rien à cette réalité, bien au contraire.

Un spectacle qui contraste fortement avec le volontarisme affiché par Marine Le Pen àBrachay (Haute-Marne) samedi lors de son allocution (consultable sur le site du FN). La présidente du Front National s’est dite prête à assumer la responsabilité du pouvoir en cette période ou  » l’instabilité ministérielle revient comme au temps de la IVe République ». « Le gouvernement Valls 2 n’est qu’une illusion de changement. Ça ne tiendra pas. Valls 2 tombera car il s’écrasera sur le mur de la réalité « , a-t-elle prédit.

Selon un sondage publié dans Le Parisien, deux tiers des personnes interrogées appellentFrançois Hollande à dissoudre l’Assemblée nationale, et sur Sud Radio (émission en ligne sur notre blogue), Bruno Gollnisch affirmé que dans cette hypothèse, à l’heure ou l’UMP« est divisée, empêtrée dans différents scandales », « il n’est pas absolument impossible que nous (le FN, NDLR) accédions aux responsabilités du pays ». La capacité d’attraction de l’opposition nationale lui permettant même de tabler sur un certain nombre de ralliements, de « droite », comme de « gauche »…

« Je n’envisage pas d’entrer (dans un gouvernement de cohabitation) a affirmé Bruno Gollnisch. J’envisage que nous en formions un. Le président de la République est tenu politiquement d’investir un gouvernement qui a la confiance du Parlement. Si le Front National, éventuellement avec des alliés, gagnait les élections, bien évidemment le président de la République serait tenu d’investir un tel gouvernement. À ce moment-là, il devra se soumettre ou se démettre. Soit c’est pour lui une situation insupportable et il se démet, soit il se soumet à la volonté exprimée par les Français. » « La dissolution est un mécanisme constitutionnel. Ce n’est pas un putsch, pas un coup d’État, pas une crise de régime. C’est un recours au peuple. Comment pourrait-on dire qu’en ce moment il n’est pas justifié ? »

L’idée même de la légitimité et de la crédibilité de l’alternative nationale ne cesse en tout cas de se renforcer. Si l’on en croit l’enquête du CSA pour le site Atlantico mise en ligne le 30 août, 28 % de nos compatriotes (score identique pour Nicolas Sarkozy, de 37% pour Alain Juppé) souhaiteraient que Marine Le Pen ait à l’avenir plus d’influence sur la vie politique française, la plaçant ainsi dans le trio de tête. Mieux encore, rapporte Atlantico, « Près de quatre Français sur dix se disent d’accord avec les idées de Marine Le Pen, 39% sont très souvent d’accord avec ses prises de positions » et déjà  » un Français sur trois pense qu’elle est capable de réformer le pays« . « Les Français sollicitent toujours plus d’influence politique pour Marine Le Pen face aux déceptions récurrentes des mesures gouvernementales. »

De quoi faire paniquer les petits marquis de l’UMP, comme l’ancien ministre du LogementBenoist Apparu, qui a déclaré samedi: « Soyons sérieux (sic), madame Le Pen peut dire ce qu’elle veut, elle est loin de gagner », « elle veut juste se donner un peu de respectabilité ». »La méthode Coué ça marche toujours », mais « je rappelle qu’elle a gagné 5 villes » aux élections municipales, la présidente du FN « est loin des 289 députés qu’il lui faudrait » pour avoir la majorité à l’Assemblée nationale.

Certes, mais c’est justement le scandale anti-démocratique de la non représentativité du parlement, lui même devenant une simple chambre d’enregistrement des diktats bruxellois, la manière dont le suffrage populaire est bafoué qui indigne un nombre croissant de nos compatriotes. Et qui manifeste clairement à quel point ce Systéme à bout de souffle est illégitime et condamné à court ou moyen terme.

Bruno Gollnisch le rappelait aussi sur Sud Radio, « le chef de l’État et le Gouvernement n’ont plus la confiance des Français. S’ils l’ont eue, ils l’ont perdue. Ce n’est pas le fait de changer deux ou trois ministres qui va changer la donne. La Constitution est claire. L’article 12permet au peuple de modifier la composition de la représentation nationale. Quand 6 millions d’électeurs sont représentés par deux députés, ce n’est pas sérieux! »

Faisant écho aux angoisses de l’UMP, Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, lançant un fraternel signal de détresse, a appelé samedi sur Europe 1ses amis à  serrer les rangs face aux patriotes. « Les propos de Marine Le Pen doivent nous faire prendre en compte la réalité a-t-il déclaré : c’est l’extrême droite qui est aujourd’hui en embuscade des croche-pieds que se donne la gauche« .

Pour M. Le Roux, si l’hypothèse d’une cohabitation Le Pen-Hollande en cas de dissolution a « fort peu de chances, voire pas du tout de chances de se réaliser », il met cependant en garde : « Je n’ai rien à craindre des votes qui vont arriver à l’Assemblée… sauf si une partie de la gauche décidait de faire chuter la gauche ». « C’est là que j’appelle à la responsabilité dans notre débat parce que si nous ne savons plus le maitriser, c’est notre pays que l’on met en danger », a-t-il poursuivi avec solennité.

M Le Roux s »amuse donc à (se) faire peur en imaginant que ce sont les députés frondeursdu PS qui seraient en capacité de faire chuter le gouvernement, et non les propres échecs de celui-ci. Tout le monde le sait, les pseudo frondeurs crient à la trahison des catégories populaires mais ne prendront pas la responsabilité de s’opposer concrètement au gouvernement Valls II au risque de le faire chuter…et d’être balayés à leur tour dans les urnes en cas de législatives anticipées… Une peur du peuple qui n’empêchera pas le danger de son réveil pour les rentiers de l’UMPS.

http://gollnisch.com/2014/09/01/lundi/

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