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Le parti de l’étranger ne se cache même plus

C’est rappeler une évidence que de le dire, si la France ne devait dialoguer,  commercer qu’avec des Etats partageant ses valeurs républicaines et respectant l’idée qu’elle se fait des  droits de l’homme, le nombre de ses échanges diplomatiques, économiques, culturels  serait fort limité et notre pays réduit à un isolement proche de celui de l’Albanie communiste de feu Enver Hodja. Cela n’empêche pas de s’interroger  légitimement sur la proximité affichée de certaines éminentes personnalités françaises avec des régimes qui, officiellement désignés comme appartenant au camp du bien,  peuvent aussi être  considérés par d’autres comme des  « Etats Voyous » (rogue states) selon la terminologie états-uniennes. Régimes que plusieurs services de renseignements accusent nommément de financer des mouvements, des milices islamistes contre lesquels nos troupes sont par ailleurs engagées sur divers théâtres d’opération et qui ont frappé en France même. Christine Lagarde, avocate américaine de nationalité française, actuelle directrice du Fonds monétaire international (FMI), s’était attirée les foudres et les moqueries des médias en expliquant depuis le dernier  Forum économique mondial(iste) de  Davos, rendant hommage au roi Abdallah, que feu le monarque d’Arabie saoudite fut un « grand défenseur des femmes ». Un constat qui a échappé au plus grand nombre…

 Plus problématique (hypocrite)  encore de la part d’une ex ministre appartenant à une UMP  qui  donne  au Front National  des leçons de maintien droit-de-l’hommiste et s’offusque de ses positionnements géopolitiques, Michèle Alliot-Marie n’hésite pas à s’asseoir sur les « immortels principes ».

 Présidente au parlement Européen du groupe d’amitié avec les pays du golfe, la « Délégation pour la relation avec les pays de la péninsule Arabique », Mme Alliot-Marie prend très au sérieux son rôle de lobbyiste puisqu’elle a déposé  un amendement en commission des Affaires étrangères au « Rapport de 2014 sur la situation des droits de l’homme ».  Celui-ci  propose  de faire disparaitre le Koweït de  la liste des pays désignés comme ayant  procédé à « une reprise des exécutions » capitales. Dans la foulée elle souhaite aussi  que l’Arabie Saoudite soit retirée de la liste des pays où « une augmentation marquée » des condamnations à mort  a été repérée.

 Un soutien à une   théocratie saoudienne, pointée du doigt au moins  depuis 2001  pour ses liens troubles avec le terrorisme islamiste,  qui intervient également au moment ou Zacarias Moussaoui  se livre à des déclarations fracassantes. Le  terroriste français, actuellement  incarcéré dans une prison de haute sécurité aux Etats-Unis pour avoir aidé à la préparation des attentats du 11-Septembre,  a affirmé que des membres de tout premier plan de la famille royale saoudienne  avaient financé Al-Qaïda et participé à la préparation d’attentats sur le sol américain. Une déclaration sous serment,  corroborant d’autres soupçons et analyses, rendue publique mardi par un tribunal de New York.

 Le  magazine Challenges évoquait pour sa part le 15 janvier  la rivalité géopolitique opposant l’Arabie saoudite et le Qatar cher au cœur de M. Sarkozy.  Etat qatari  vis-à-vis duquel le « sentiment de défiance » « s’est d’ailleurs accentué depuis la divulgation de rapports du département d’Etat américain, qui s’interroge sur le financement de l’Etat islamique (EI) et d’Al-Qaïda par des fortunes du Qatar ». 

 Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient,  expliquait qu’il s’agissait de «remettre la question du financement de ces organisations terroristes dans un contexte de rivalité entre l’Arabie Saoudite et le Qatar. En effet, depuis longtemps, l’Arabie Saoudite veut mettre le Qatar et le Koweït sous sa domination. Mais le Qatar ne se laisse pas faire. (…). Au-delà de la sphère médiatique, le Qatar prend très fréquemment le contre-pied de la politique saoudienne. Alors que l’Arabie Saoudite se méfie des Frères musulmans, le Qatar se montre très accueillant à leur égard. Et depuis que l’Arabie Saoudite soutient les groupes salafistes de l’opposition syrienne, le Qatar cherche à faire de même pour limiter l’influence saoudienne dans la région. On a affaire à une véritable lutte d’influence entre le Qatar et l’Arabie Saoudite pour dominer l’opposition syrienne ».

Et M. Balanche de relever encore que si «les Etats-Unis ont probablement dû taper sur les doigts du Qatar à ce sujet (celui de  son aide active aux milices islamistes, NDLR), ils ne contrôlent pas tout ce qui se passe dans la région ». Mieux encore, «  ils ferment parfois les yeux (ou participent même) aux financements de groupes terroristes ».

 Au delà même de leur inféodation  assumée à l’atlantisme, ce tropisme de l’UMP vis-à-vis des pétromonarchies,  n’est peut être pas sans incidence  (qu’il en soit la cause ou la conséquence)  sur le positionnement de va-t-en guerre des pontes de l’UMP,  avant-hier contre la Libye,  hier et encore aujourd’hui contre le régime laïc et nationaliste syrien.

 Signe de cette dégringolade sans fin des héritiers du gaullisme, aussi bien dans leurs prises de position que dans leur comportement personnel, Marianne a révélé que l’amour de l’argent des émirs est bien le moteur essentiel des agissements du président de l’UMP.

  Il est ainsi révélé que Nicolas Sarkozy s’est rendu  lundi à Abou Dhabi, un des émirats des Emirats Arabes Unis, « à  l’invitation du Cheikh Mansour et du fonds souverain IPIC ». Au moment  ou  «l’UMP se réveille traumatisée par son élimination dans le Doubs», son président  «s’envole vers des cieux plus cléments» et «se rend à Abou Dhabi pour une conférence très privée… et surtout très rémunérée» a précisé le magazine. Une prestation  qui  succède à celle toute aussi juteuse effectuée  à Doha le 6 décembre, à l’invitation de  la Qatar National Bank,  au cours de laquelle M. Sarkozy a rencontré  le très controversé émir Tamim Al Thani.

 Certes, constate Bruno Gollnisch,  ce n’est pas auprès de son grand rival  Alain Juppé,  complice de toutes les trahisons,  de toutes les soumissions  de la droite courbe depuis quarante ans, que l’électorat droitier pourra trouver espoir et réconfort. Il est plus que révélateur que le frère Bernard Cazeneuve ,  aussi  médiocre ministre de l’Intérieur qu’il  fut un mauvais ministre délégué au Budget, en remplacement alors du menteur Jérôme Cahuzac,   lui rende hommage hier en le faisant applaudir lors d’un meeting anti FN à Audincourt (Doubs).

 Dans un discours d’une grande platitude, pétrie de cette langue de bois qu’affectionnent les fils de la veuve  -«tolérance », «concorde », «vivre ensemble»…- M. Cazeneuve a démontré à  son corps défendant pourquoi la France d’en bas, ancrée dans le réel, celle des invisibles, des victimes quotidiennes de l’euromondialisme,   s’est détournée des partis du Système. A charge pour ses Français qui ont la lucidité de ne plus les croire, d’avoir celle de ne pas se réfugier stérilement dimanche dans l’abstention !  

http://gollnisch.com/2015/02/05/le-parti-de-letranger-ne-se-cache-meme-plus/

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