Marine Le Pen (FN), Xavier Bertrand (LR) et Pierre de Saintignon (PS).
.. Le débat auquel les spectateurs n'avaient pas eu droit jeudi sur France 2 a eu lieu ce mardi soir sur iTélé et Europe1. Une rencontre entre les trois grands candidats à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui tombait à pic alors que Manuel Valls venait de déclarer qu'il était «hors de question de laisser le Front national gagner une région» lors des élections de décembre, laissant entrevoir un désistement du PS au second tour en cas de triangulaire.
Jeudi dernier, après un imbroglio autour de son invitation contestée par le PS et LR, Marine Le Pen avait annulé sa venue à «Des Paroles et des Actes», Bertrand et Saintignon s'étant greffés à la dernière minute. L'émission avait été annulée deux heures avant sa diffusion.
Ce mardi, les joutes verbales sont allées bon train. Sur le fond, voici les principales déclarations des trois rivaux.
Emploi local
En direct de Lille (Nord), entourés de Jean-Pierre Elkabbach (Europe1) et Michaël Darmon (iTélé), les trois concurrents ont abordé le très épineux dossier de l'emploi, dans un bassin ravagé par un taux de chômage de 12,8% au second trimestre contre 10% au niveau national.
Marine Le Pen : «Patriotisme économique». La conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais a estimé que «la région a un rôle essentiel : maintenir l’emploi local». Marine Le Pen a à nouveau défendu le «patriotisme économique». «Cela consiste à permettre aux entreprises locales de pouvoir accéder aux marchés publics. Il y a la possibilité de le faire, contrairement à ce que disent mes adversaires», assure-t-elle.
Pierre de Saintignon : «La région est dans sa renaissance». «Vous ne connaissez pas vos dossiers», a rétorqué M. de Saintignon, rappelant que «près de 97% des marchés vont à des entreprises régionales». Le candidat PS, vice-président de la région depuis 17 ans, a assuré être «au cœur de cette question de l'emploi depuis bien longtemps. Agir dans l’économie, c’est s’intéresser aux gens et à leur emploi. La région, qui a vécu des grandes heures industrielles, est aujourd’hui dans sa renaissance. Il est faux de dire que la région est en déclin. Elle crée plus d’emplois qu’elle n’en détruit».
avier Bertrand promet «60 000 retours à l'emploi en 9 mois». La priorité, pour le maire LR de Saint-Quentin, est de «s’attaquer à ce paradoxe des emplois non pourvus». «Je me suis fixé un objectif : qu’en 9 mois, 60 000 personnes dans la région retrouvent un travail. Je m’engage sur ce sujet et j’y crois dur comme fer». Une proposition qui a ulcéré Pierre de Saintignon : «C’est une farce ou alors vous ne connaissez pas vos dossiers et la région». «Savez-vous combien il y a d'embauches stables ? 200 000 par an dans la région !», a riposté son adversaire socialiste.
Calais...
Marine Le Pen : «J'arrêterai toutes les subventions». Alors que près de 6 000 clandestins vivent dans la «jungle» de Calais, la conseillère municipale d'Hénin Beaumont a évoqué «une image dramatique pour la région, donc le tourisme. Les hôteliers remplissent leurs chambres avec des policiers et des CRS. Bien sûr qu’il faut avoir de la compassion pour les migrants, mais moi, je me considère que ce sont sur les Calaisiens qu’il faut se pencher car ils vivent un véritable cauchemar». «Moi, j’arrêterai toutes les subventions d'aide aux migrants car elles contribuent à les inciter à venir», avance-t-elle.
ierre de Saintignon : «Moi, je parle des gens». «Madame Le Pen parle d’image, moi je parle des gens. Les migrants sont là, avec des difficultés inouïes. J’ai croisé les regards de ses migrants, la peur, la demande de protection», s'est ému le vice-président de la région.
Xavier Bertrand : «C'est à cause des Anglais». Le maire de Saint-Quentin estime que «le problème que l’on a Calais, c’est à cause des Anglais. Ils doivent prendre une part de ce fardeau. Ils commencent à en prendre conscience. Avec Natacha Bouchard, la maire LR de Calais, on s’est mobilisé. Aujourd’hui, il faut l’armée en renfort des forces de l’ordre», a déploré Xavier Bertrand.
Front républicain
Quant à la question d'un éventuel désistement au second tour, Pierre de Saintignon l'a éludée, assurant qu'il ferait tout pour déjouer les derniers sondages, selon lesquels, arrivant nettement en tête au premier tour, Marine Le Pen l'emporterait ensuite largement en cas de triangulaire au second tour. Avec 39% des intentions de vote, la chef de file du FN devancerait alors de 7 points Xavier Bertrand, et de dix points Pierre de Saintignon.
Pierre de Saintignon : «Cela ne se pose pas comme ça». «Je me bats pour expliquer aux citoyens quels sont les enjeux de ce scrutin. Je leur dis notamment que je suis le seul candidat qui a annoncé clairement qu’il sera là à 100% pour la région. J’espère être devant M. Bertrand. Mon objectif est de rassembler la gauche, avec qui nous avons gouverné la région», projette-t-il.
Marine Le Pen : «C'est l'UMPS dans toute sa splendeur». Elle précise : «Cela fait des années que je vois l’UMP venir en soutien au PS. A toutes les législatives, ils ont appelé à voter PS ! C’est l’UMPS dans toute sa splendeur. C’est une réalité au niveau national, mais aussi local», a ironisé la député européenne.
Xavier Bertrand : «Arrêtez de nous bassiner avec votre ‘UMPS’ !». L'ex-ministre a vivement réagi à l'attaque de Mme Le Pen sur les alliances entre partis : «J’ai de la mémoire. Aux législatives de 2012, vous m’avez mis sur votre liste noire et vous avez appelé à voter socialiste au deuxième tour. Mais j’ai été élu. Alors arrêtez de nous bassiner avec votre système ! Vous êtes le pire de système, son incarnation. Depuis 50 ans, la famille Le Pen vit de l’argent public et spécule sur la misère des gens. Avec Philippot, vous avez fait les poches de votre père pour lui prendre le magot et vous voulez nous donner des leçons ?», a tonné Xavier Bertrand.
source : Le Parisien :: lien
http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuuypEkAZARxadEIpN.shtml