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La cage aux phobes

Voilà un certain temps que je m’inquiète de l’étrange propension du débat public à tourner à ce qu’on pourrait appeler l’inquisition lexicale.

Il s’agit, en effet, de prendre à tout prix en défaut celui dont la tête ne vous revient pas, pour ce qu’on considère être un dérapage verbal. Le but est de le disqualifier, et plus encore de le mettre hors-jeu, en le faisant condamner par les tribunaux. Ce disant, je ne plaide évidemment pas pour la diffusion des discours de haine, pour l’apologie de ce qui est d’évidence insupportable. Je m’insurge contre une forme de police lexicale, qui finit par être dangereuse pour la liberté d’expression. En ce sens, je me sens assez proche de la mentalité américaine, farouchement attachée à cette liberté, garantie par la Constitution dans son célèbre Premier amendement, qui date de 1791.

S’il y a excès et même faute, est-il absolument nécessaire de recourir aux tribunaux, dès lors qu’on a la faculté de répondre et d’expliquer franchement en quoi quelqu’un a dépassé la ligne jaune et peut être, pour cette raison, incriminé moralement ? Mais il est un autre aspect de l’inquisition lexicale, qui met en danger la probité du débat : c’est la psychiatrisation de l’adversaire, que l’on veut absolument convaincre de « phobie ».

Gérard Leclerc

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http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-cage-aux-phobes

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