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Jean-Frédéric Poisson répond aux lecteurs du Salon Beige

Voici les réponses du candidat à la primaire de la droite et du centre à vos questions posées cet après-midi. Nous avons synthétisé ces questions car vous avez été très nombreux à participer :

  • Comment voyez-vous la suite de la campagne (2ème tour, présidentielle, mois qui suivent la présidentielle) ?

Si je ne devais pas être finaliste dimanche prochain, je soumettrais aux deux candidats mes exigences et j’aviserais en fonction de leur réponse. Je me garde la liberté de n’en soutenir aucun si ni l’un ni l’autre ne me fournissait de réponse satisfaisante ou crédible. Au sujet des présidentielles, je me suis engagé, en signant la Charte de la primaire, à soutenir le gagnant. J’ai donné ma parole et je la tiendrai car il est hors de question que je sois de ceux qui trahissent leurs engagement – ce dont la France meurt depuis trente ans. Néanmoins, en plus des raisons morales qui m’y poussent, je voudrais pouvoir le faire pour des raisons politiques. En ce sens, le score que je ferai à la primaire me permettra de tordre le bras du gagnant pour l’amener vers mes positions.

Le sens de ma démarche est de montrer qu’une droite conservatrice, sociale et souverainiste existe en France. Je veux lui donner de la visibilité et la pousser à s’unir. Il se passe quelque chose en ce moment dans le monde et en France qui sont des signes très favorables pour ceux qui aspirent à cette recomposition de la droite.

  • Que diriez-vous à des personnes qui ont des difficultés à signer la charte sur les « valeurs de la république » et qui hésitent à voter aux primaires pour cela ?

Je vois dans les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui font notre devise à laquelle je suis attaché leur origine indéniablement chrétienne. N’oublions pas que c’est la chrétienté qui a « inventé » la laïcité qui, sans le message évangélique de la séparation des pouvoirs entre César et Dieu, n’aurait pas existé. Par ailleurs, je tiens à souligner que votre vote le 20 novembre ne vous engage pas moralement à voter le 27.

  • Que pensez-vous de l’immigration ?

L’immigration percute notre pays de manière brutale. Nous devons agir de toute urgence contre cette transformation profonde du paysage français. Je trouve inconscient de laisser croire qu’une immigration de 200 000 personnes par an acceptée par notre pays de puis des années n’aurait aucune conséquence. Je propose, entre autres choses, de mettre fin au regroupement familial systématique et que le droit du sang devienne le vecteur privilégié d’accession à la nationalité française.

  • Abrogeriez-vous la loi Gayssot si vous étiez président ?

Absolument, et non seulement la loi Gayssot mais aussi toutes les lois mémorielles (ex : loi Taubira sur l’esclavage etc.). Je considère qu’il ne revient pas au Parlement de définir la vérité historique. Ces questions doivent être traitées par des arguments rationnels. Par ailleurs, je considère que ces lois sont contreproductives car elles discréditent la recherche historique. Et pire encore : elles culpabilisent à tort les Français, qui plus est les écoliers, à qui on ne cesse de dire les méfaits commis par leurs aïeux.

  • Que répondre à ceux qui sont tentés par le vote utile

Que la France en meurt depuis 30 ans et qu’il n’y a pas d’autre vote utile que celui qui correspond à ses convictions. A force de ne pas soutenir ceux qui défendent vos valeurs, ne vous étonnez pas que ceux-ci finissent par renoncer – ce n’est pas mon cas— ou que celui pour qui vous avez voté vous oublie.

  • Pouvez-vous détailler votre vision de l’allocation universelle ?

Le revenu de base constitue à la fois un filet de sécurité et une reconnaissance de la participation de chacun à la richesse nationale, quel que soit son statut. Il est en fait la traduction économique de la part d'héritage en partage pour tous les citoyens produits par les savoir-faire des générations passées.

Il est également une reconnaissance de la dignité de chaque personne, en dehors de toute valeur marchande et à l'ensemble des moments de la vie. Outre les activités rémunérées, il existe d'autres activités tout aussi honorables et profitables à l'ensemble de la société : l'engagement associatif, le choix de rester auprès de ses enfants, d'aider ses parents dans leur fin de vie en sont autant d'exemples.

Enfin, cette mesure est une mesure de réalisme. L'évolution de notre société vers une instabilité économique et sociale généralisée impose de prendre les mesures qui nous permettront d'assurer à chacun une vie digne.

Il s'agit d'un revenu de 200€ par mois jusqu’à 18 ans (versés aux parents), puis d'un revenu de 400€, qui remplacera toutes les autres allocations.

  • Êtes-vous favorables à la sortie de l’euro, de l’UE et de l’Otan ?

Je suis favorable à ce que la France quitte le commandement intégré de l’Otan et qu’elle renoue avec une diplomatie conforme à ses intérêts et à sa vocation propre. En ce qui concerne l’Union européenne, j’ai voté avec constance contre tous les traités depuis celui de Maastricht. Je refuse que la France devienne une puissance moyenne diluée dans un ensemble technocratique qui n’a pas de sens, c’est pourquoi je m’oppose à une Union européenne qui se préoccupe de la densité de champignons par centimètres carrés de roquefort ou qui veut imposer aux Etats membres des valeurs mortifères contre leur volonté comme prétend le faire le rapport In ‘t Veld. Pour autant, je crois que l’Union européenne a un rôle à jouer dans des grands projets stratégiques communs. Je pense à la protection de nos frontières extérieurs mais aussi à la lutte contre les géants du numériques américains qui sont en train de pomper toutes nos données sans que nous ne réagissions. Cette réorientation du projet européen que j’appelle de mes vœux nécessite une remise à plat totale – je dis bien totale – des traités. C’est ce que je souhaite. Enfin, les incertitudes et les risques qu’entraineraient pour la France la sortie de l’Euro pourraient être pire que le mal. Bien sûr, il ne s’agît pas d’une question de principe et je pense que c’est un sujet dont il faut parler.

  • Que pensez-vous de la place de la religion dans l’espace public ? Faut-il distinguer le cas de l’Islam de celui des autres religions ?

La France doit revenir à la conception équilibrée de la laïcité inscrite dans la loi de 1905. Malgré ses défauts, cette loi est le meilleur garant de notre propre liberté de culte. Je ne suis pas favorable à un traitement spécifique de l’Islam dans la loi car il n’existe pas de principe juridique qui permette d’écrire une telle loi sans que la pratique des autres religions en soit affectée. A titre d’exemple, l’interdiction de la burqa aurait mécaniquement pour conséquence l’interdiction pour les chrétiens et les juifs de leur propres signes religieux.

  • Votre étatisme est-il contradictoire avec la doctrine sociale de l’Eglise ?

Ma conception de l’Etat est directement inspirée de la Doctrine sociale de l’Eglise. Il ne me semble pas qu’il soit approprié de parler d’étatisme puisque je plaide pour un Etat fort et protecteur mais recentré sur ses missions régaliennes. Pour le reste, l’Etat doit laisser à chacun les moyens d’assumer ses responsabilités. Le principe de ma conception de l’organisation sociale est la subsidiarité.

  • Quelle est votre position sur la liberté scolaire ? Etes-vous favorable au chèque scolaire ?

Je suis un défenseur affirmé et constant de la liberté de l’enseignement. L’urgence est de mettre fin au ratio de 80 établissements publics pour 20 écoles privés sous contrat mais aussi de faciliter l’ouverture de écoles hors contrat. Je suis favorable au chèque scolaire : il s’agit d’une bonne manière de garantir la liberté scolaire.

  • Que pensez-vous de la monarchie ?

La France est un pays profondément monarchiste. Ça peut plaire ou déplaire, mais c'est un fait. L'héritage de cette tradition pèse d’un poids considérable sur nos institutions et notre façon de concevoir la politique. Voilà 223 ans que l'on cherche à panser la plaie que nous avons ouverte en 1793. Les conséquences de cet assassinat politique sont encore visibles aujourd'hui en termes de cohésion sociale comme de rapport à l'autorité. Il y a dans la conscience collective française un trouble latent dont l'origine symbolique est la décapitation de Louis XVI.

  • L’Islam pose problème en France, comment traiter ce problème ?

L’Islam doit se conformer aux exigences de notre culture. Nous devons dire aux musulmans, calmement mais fermement, ce qu’il est possible de faire en France et ce qui est inadmissible. Je souhaite que le Conseil Français du Culte Musulman soit supprimé et que l’Etat passe avec chaque mosquée un contrat la contraignant à respecter nos exigences. L’absence de clergé ou de hiérarchie en Islam sunnite nous oblige à recourir à ce procédé. Par ailleurs, nous devons accompagner et protéger les musulmans prêts à engager une lecture critique du Coran.

  • Que pensez-vous de l’organisation territoriale actuelle ?

La dernière réforme territoriale est un véritable scandale et constitue un terrible mépris des collectivités locales et de leur histoire. Elle participe au vaste chantier de déracinement et de perte d’identités de proximité que l’on tente de nous imposer sous des formes multiples.

  • Que pensez-vous du FN ?

Sur certains sujets, notamment ceux liés à la défense de la vie, je suis en accord avec certains membres du FN, notamment Marion Maréchal-Le Pen. Pour autant, j’ai avec le FN des désaccords de principe. Je pense par exemple à la peine de mort à laquelle je suis opposé, à sa vision de l’économie et de la laïcité.

  • Etes-vous favorables au salaire maternel ?

L’instauration du revenu universelle serait un moyen de reconnaitre la valeur pour la société toute entière du choix que font les femmes qui le souhaite de se consacrer à l’éducation de leurs enfants.

Le Salon Beige

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