Vendredi, le cœur de la très multiculturaliste capitale suédoise a été ensanglantée par une attaque au camion bélier qui a fait quatre morts, selon le même mode opératoire utilisé à Nice et à Berlin. Le suspect principal a été arrêté à Stockholm peu après. Il s’agit d’un ouzbek débouté du droit d’asile, ayant porté « de l’intérêt pour des organisations extrémistes comme l’Etat islamique » selon la police. En Egypte hier, se sont déroulées les funérailles des 44 personnes victimes des deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique au Sinaï qui ont frappé deux églises coptes à Alexandrie et Tanta. En France même, la menace terroriste est toujours là, tapie dans l’ombre, et nous savons que nos services, loin de l’attention médiatique, ont fort à faire pour protéger notre pays. Une cible que les islamistes entendent encore frapper avec un maximum de retentissement en cette période électorale.
A deux semaines jours du premier tour de l’élection présidentielle justement, dans cette dernière ligne droite, les candidats jouent leur va-tout notamment pour la qualification pour le second tour. Il n’y avait certes pas les 25 000 militants annoncées Porte de Versailles pour écouter hier François Fillon à Paris et encore moins les 70 000 personnes claironnées par Jean-Luc Mélenchon pour son discours sur le vieux port de Marseille. Mais les resserrements dans les intentions de vote font (re)naître des espoirs chez les fillonistes dont le champion martèle ce qu’il considère comme ses atouts. A savoir ses promesses de faire demain ce qu’il n’a pas su ou voulu faire hier, sa capacité à obtenir une majorité à l’Assemblée (?) pour mener sa politique et son expérience de la conduite de l’Etat.
Un argument à double tranchant si les Français veulent bien se souvenir que le gouvernement Fillon c’est un million d’immigrés en plus, une montée continue de l’insécurité, une explosion de la pression fiscale. C’est aussi plus largement une mauvaise gestion des deniers publics dont la droite au pouvoir s’est défaussée très hypocritement sur la crise de 2008 (comme l’Europe à laquelle ils se sont tous soumis, elle a souvent le dos large! ), mais qui lui est largement imputable comme l’a dit la Cour des comptes. Le gouvernement Fillon c’est une dette de l’Etat qui passe de 921 milliards en 2007 à 1 386 milliards en 2012 (+ 465 milliards) ; une dette de la France (selon les critères de Maastricht) qui passe dans le même laps de temps de 1 221,1 milliards à 1 818,1 milliards (+597 milliards).
Quant à M. Mélenchon, il met désormais en public beaucoup d’eau dans son vin rouge. Il a arrêté les odes trop bruyantes à l’immigration comme ce fut le cas notamment le cas il y a cinq ans déjà à Marseille sur la page du Prado; un immigrationnisme militant qu’il a troqué hier pour une allocution sur la paix, branche d’olivier dans la poche. Mais son programme repoussoir pour les catégories populaires et les classes moyennes est bien le même qui a pour socle une vision désincarnée et abstraite de l’identité française: régularisation des clandestins, droit de vote des immigrés, poursuite de l’immigration, hausse de 100 milliards des impôts, non remise en cause de Schengen…
Les sondages semblent enregistrer cette poussée en faveur du candidat de la France Insoumise soutenu par le Parti communiste. L’enquête Kantar Sofres OnePoint pour LCI, le Figaro et RTL, réalisée après le débat télévisé des 11 candidats, le donne même gagnant au second tour face à Marine Le Pen avec un meilleur score que celui de François Fillon dans la même hypothèse! Chacun appréciera à sa juste valeur comme Bruno Gollnisch, la fiabilité de cette prédiction scientifique… En attendant, ce même sondage crédite Marine et Emmanuel Macron tous deux de 24% des suffrages, M. Mélenchon se glissant dans le rôle du troisième homme (18%), suivi par François Fillon (17%) et Benoit Hamon (9%) principale victime de l’embellie sondagière de M. Mélenchon. Quant au sondage Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio classique publié vendredi, il donne Marine en tête le 23 avril avec 25% des intentions de vote, devant Emmanuel Macron (24%), François Fillon (20%), Jean-Luc Mélenchon ( 16%), Benoît Hamon (10%), Nicolas Dupont-Aignan (3,5%)…
Les frontistes les plus chevronnés ne seront pas surpris que dans ce contexte de maintien en tête de la course de la candidate de l’opposition nationale, populaire et sociale - qui bénéficie par ailleurs du socle le plus solide d’électeurs sûrs de leur choix -, les attaques se fassent plus pressantes et hargneuses. On l’a constaté avec l’opération commando menée samedi à Ajaccio (Corse-du-Sud), sur une terre corse où le vote Le Pen a toujours été très élevé. Une vingtaine de militants d’extrême gauche, se réclamant de l’indépendantisme corse ( Gjhuventù Independentista, Jeunesse indépendantiste), ont perturbé violemment la réunion publique de Marine. Des nationalistes anti FN, qui ont comme de juste les faveurs d’un pouvoir qui répète pourtant sur tous les tons que le nationalisme c’est la guerre… mais qui sont utilisés ici contre les patriotisme défendu par le Mouvement national Certes, les Corses fiers de leur identité ne sont pas dupes…
On le constate encore avec la tentative de créer une mauvaise polémique autour des propos de Marine hier, alors qu’elle était l’invitée de l’émission Le Grand Jury RTL-LeFigaro-LCI. La candidate national a fait glapir la meute, juste parce qu’en réponse à une question d’Olivier Mazerolles, elle a eu le le front de rappeler son refus de la repentance. En l’espèce son désaccord avec le discours de Jacques Chirac en 1995, repris ensuite par tous ses successeurs qui, abandonnant la jurisprudence gaullienne, avait reconnu le premier la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv.
Emmanuel Macron qui a déjà maintes fois étalé ses approximations et son empressement à endosser toutes les postures du politiquement correct n’a pas été le dernier à réagir. Mais la question qui inquiète les antinationaux est aussi celle de sa capacité à barrer la route de l’Elysée à Marine. L’humanité dimanche cite Rémi Lefebvre, chercheur au CNRS, spécialiste du PS, qui dans Le Monde, confesse des craintes très partagées au sein du Système: « Désorientés, les électeurs de gauche se raccrochent à la boussole des sondages et cèdent à un vote utile qui (…) risque de faire, mais aussi de défaire, l’élection, si par là on entend la délibération raisonnée autour de projets. Macron, vote utile ? À voir. Électoralement, le profil du banquier d’affaires puis conseiller du prince sied à merveille comme adversaire à une Madame Le Pen qui se rêve en égérie du peuple (sic). Macron est un pur produit du système et incarne une tentative de celui-ci de se sauver, une illusion dangereuse face à la réalité du FN, selon (le cadre communiste, NDLR) Olivier Dartigolles. « C’est la même configuration qu’aux États-Unis, analyse Éric Coquerel (du Parti de Gauche, NDLR). Hillary Clinton était moins bien placée que Bernie Sanders pour éviter la victoire de Donald Trump. Comme le craint Rémi Lefebvre, le candidat Macron est moins soutenu pour ses propositions politiques que comme un vote tactique. Selon une enquête BVA, 32 % de ses électeurs le choisissent par défaut, car c’est le moins pire de tous »… Vraiment?
https://gollnisch.com/2017/04/10/j-13-pire-barrer-route-a-marine/