Extraits des réflexions de Thomas Debesse sur ce second tour :
"[...] Premièrement, je remercie tous les électeurs du premier tour sans qui ce second tour ne serait pas ce qu’il est, car ce second tour bouscule les postures confortables et cela est sain. Ce second tour a permis de mettre en lumière plusieurs schémas mentaux qui nous empêchent de penser.
Le premier schéma mental qui nous empêche de penser est cette injonction à donner des consignes de votes. Lors de précédentes élections il a été facile et confortable pour certains de donner des consignes de votes sans trop se risquer. Les choses se reproduisant, ces consignes de votes étaient devenues une habitude, jusqu’à en devenir attendues, jusqu’à être perçues comme un devoir, alors qu’elles sont injustes par nature. Ainsi les candidats perdants ont été enjoints à donner des consignes de vote. Un des plus précoces fut François Fillon, qui s’est soumis à l’injonction sans discernement. Lorsqu’il essayé de revenir dessus maladroitement c’était trop tard, il s’était soumis à ce carcan mental. Il faut remarquer le courage de Jean-Luc Mélanchon qui ne s’est pas laissé faire et qui a rappelé, au moins sur ce point, ce que signifiait insoumission.
Ce second tour a permis aussi à certains évêques de reprendre leur liberté. Voilà un bon exemple de personnalités qui aurait pu être tentés de se réfugier derrière la facilité et le confort, mais qui, devant l’embarras d’un duel Emmanuel Macron versus Marine Le Pen redécouvrent qu’ils n’ont pas de pouvoir sur la conscience morale des fidèles, se re-souvenant que le christianisme ne reconnaît à l’homme pas d’autre autorité morale que sa propre conscience, comme le précise le Catéchisme de l’Église Catholique [...]
Les catholiques ont toujours une grande difficulté à se protéger des narcissiques manipulateurs dont ils sont les victimes les plus vulnérables. Parce que le catholique est habitué à tendre la joue gauche, le catholique oublie que cela ne se fait jamais sans discernement. Les catholiques oublient que même le Christ, venu pour donner sa vie, a fui la jalousie d’Hérode. Les catholiques oublient que même le Christ, venu pour donner sa vie, devant la jalousie a fui la mort. Il y a des morts qui se fuient. Abel n’a pas fui son frère Caïn, et Caïn a perdu un frère. Le Christ a fui Hérode, mais n’a pas fui le Sanhédrin, car même même s’il faut tendre l’autre joue, cela doit se faire avec discernement, parce que même la mort se discerne, parce qu’il y a des sacrifices acceptables, et d’autres qui n’en sont pas.
Certains proposent de voter Macron au premier tour pour « contrebalancer fortement ce choix de résignation aux législatives ». Mais cet espoir a été détruit par François Fillon lui-même lorsqu’il a appelé à voter Emmanuel Macron, démontrant que le parti des Républicains était incapable de lui former un contre-pouvoir. À cause de cette posture, il n’y aura encore une fois aux législatives que le Front National pour s’opposer à l’équipe d’Emmanuel Macron. Ainsi en a décidé François Fillon, en se faisant le soutien d’Emmanuel Macron, et en torpillant Sens Commun. Puisqu’il faudra de toute manière choisir entre le Front National et la caste d’Emmanuel Macron aux législatives, autant poser ce choix dès dimanche. Votez Emmanuel Macron aux présidentielles et sa bande aux législative, ou bien Votez Marine Le Pen aux présidentielles et sa bande aux législative, ou bien votez blanc, ou bien abstenez vous, mais surtout, ne votez pas tiède, ne le faites pas à moitié. L’Église a rappelé avec force que le chrétien avait sa pleine et entière liberté."