Sous la pression de l’afflux toujours plus important d’immigrants, le gouvernement italien voudrait imposer aux ONG un code de conduite. Présenté il y a une semaine lors d’un conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE en Estonie, ce code de conduite interdirait aux navires des ONG d’opérer dans les eaux territoriales libyennes, de désactiver leurs transpondeurs pour masquer aux autorités leur position au moment des opérations de « sauvetage », de signaler aux passeurs libyens leur position au moyen de projecteurs, de communiquer par téléphone avec les passeurs ou encore de gêner le travail des garde-côtes libyens.
En outre, si ce code de conduite est appliqué, les navires des ONG devront ramener eux-mêmes jusqu’en Italie les immigrants récupérés plutôt que de les transférer sur les navires des opérations européennes Triton et Sophia. Les ONG devront aussi coopérer avec les autorités souhaitant mener des inspections à bord de leurs bateaux et annoncer leur arrivée dans un port italien au moins deux heures à l’avance. Et pour finir, les ONG opérant en Méditerranée devront révéler toutes leurs sources de financement.
Pour le moment, c’est la levée de boucliers chez les « humanitaires » dont l’action pousse tant d’Africains à tenter leur chance en risquant leur vie (2 206 noyades recensées par l’OIM entre le 1er janvier et le 9 juillet). Parmi les protestataires, Amnesty international et Human Rights Watch prétendent hypocritement que c’est justement ce code de conduite qui va causer plus de morts. Espérons donc que le gouvernement italien mettra à exécution sa menace d’interdire l’accès à ses ports pour les ONG qui refuseront de signer et de respecter ce code de conduite.
Un sondage publié le 8 juillet par le Messagero montre que 67 % des Italiens veulent un arrêt total des arrivées d’immigrants. Seuls 33 % sont favorables à la poursuite de la politique d’accueil contre 43 % il y a un an. Même dans les rangs du PD du Premier ministre Gentiloni, 52 % ne veulent plus d’immigrants. 61 % des personnes interrogées souhaitent même un blocus naval.
Parallèlement, alors que le gouvernement PD veut faire voter une loi instaurant le droit du sol, un sondage publié le 5 juillet sur le site Termometro Politico montre que les deux tiers des Italiens s’y opposent. Plus de la moitié des personnes interrogées pensent même que le but du droit du sol est de pérenniser le « remplacement ethnique » !
Olivier Bault
Article et dessin de Chard parus dans Présent