Il paraît que le savoir progresse. Possible. Toutefois, ce doit être comme la fortune : les écarts se creusent et la masse des abrutis augmente en proportion.
Premier au hit-parade des sujets où ces sombres crétins se vautrent : l’antiracisme.
Chez ses pourfendeurs, tout est prétexte à démangeaisons, depuis les gâteaux de la pâtissière jusqu’aux santons de Provence et leur crèche en passant par les comptines enseignées aux enfants de maternelle. C’est, en effet, le dernier sujet d’indignation de la France antiraciste : une comptine distribuée à des petits enfants d’une maternelle d’Aubervilliers. Elle s’intitule « Chang, le petit Chinois ». La voici :
« Chang est assis,
Il mange du riz,
Ses yeux sont petits,
Riquiquis
Chang me sourit,
Quand il me dit :
« Veux-tu goûter à mes litchis ? »
T’es dans ton bateau qui tangue,
T’as mal dans tes tongs,
Tu vois des orangs-outangs,
Ta tête fait ping-pong,
Ping ! »
Ouh là là, horreur et putréfaction ! J’en ai les poils qui se dressent.
La publication de la comptine sur Facebook et Twitter par le président de l’Association des Chinois résidant en France « a provoqué un véritable tollé, érigeant un véritable tribunal virtuel », nous dit Le Figaro. Poussé par des parents « horrifiés » (sic), M. Sacha Lin-Jung dit avoir voulu « pointer les clichés et stigmatisations racistes et faire comprendre gentiment en quoi c’est déplacé ».
Hélas, l’adverbe « gentiment » est un mot qui n’a pas cours sur les réseaux sociaux, lieux où s’expriment sans retenue tous les délires. Ainsi ce parent qui écrit : « La semaine dernière à la maternelle de mon fils, ils ont chanté cette chanson lors de la chorale, j’étais outré ! Même n’étant pas asiatique, c’est tellement raciste que ça m’a éclaboussé en pleine face. »
Vite, une cellule psychologique !
Mais il y a mieux, et le champion du pédalage dans la choucroute (racisme anti-alsacien) est assurément Dominique Sopo, président de SOS Racisme. Toujours à la pointe du combat, il a dégainé son index pour balancer ce post :
« Une effarante comptine apprise à l’école. Remplie de clichés, avec tout ce que cela suppose de grossier, elle réduit les Chinois (et donc, dans l’esprit de beaucoup, les personnes d’origine asiatique) à quelques traits sommaires, avec une petite référence physique bien dégueulasse. Ainsi, le jeune Chinois dont il est question aurait des yeux “riquiquis”. Évocation très ethno-centrée qui consiste à voir la normalité à travers ce que l’on est soi-même. […] Comment dès lors accepter que des personnes soient réduites à quelques clichés et renvoyées à une anormalité physique qui rime toujours avec illégitimité citoyenne ? »
En conséquence de quoi M. Sopo « vient de demander au ministère de l’Éducation nationale que ce texte – non officiel – ne puisse plus être utilisé dans des écoles ».
Je vais vous faire ici une confidence : j’ai appris à lire dans Le Voyage de Macoco. J’aimais tant l’histoire de ce Kirikou d’autrefois que ma mère m’avait confectionné un coussin à son effigie. J’ai adoré ce livre qui a accompagné mon enfance et celle des enfants de ma génération. Compte tenu des images « effarantes » et « bien dégueulasses » qu’il véhiculait, si j’en crois M. Sopo (Macoco, qui avait les cheveux crépus et les lèvres charnues, vivait dans une case…), je devrais sans doute m’en repentir jusqu’à la fin de mes jours.
Toujours prompt à intervenir sur les sujets mettant la nation en péril, le ministère de l’Éducation a annoncé qu’il saisissait le rectorat de Créteil pour faire cesser ce scandale raciste. Retirée, donc, la comptine qui se chantait depuis dix ans au moins…
Alors, répétons-le tous en chœur : il n’y a ni jaunes, ni noirs, ni verts, ni rouges, nous sommes tous blonds et blancs !
http://www.bvoltaire.fr/hysterie-antiraciste-bientot-on-sera-contraint-de-dire-chinois-blonds/