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Collomb, l’incapable, par Guy Rouvrais

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9106-20180505.jpgGérard Collomb est devenu ministre de l’Intérieur uniquement parce qu’il fut le premier socialiste à se rallier à Emmanuel Macron alors même que l’élection de ce dernier restait hypothétique. C’est la récompense de cette promptitude, et nullement quelque compétence que ce soit, qui lui a valu ce poste ministériel régalien, contrairement aux « experts » choisis par le chef de l’Etat pour d’autres maroquins. Pour Collomb, professeur de lettres classiques, c’est sa première expérience ministérielle, lui-même croyait qu’être maire de Lyon constituait son bâton de maréchal. Et voilà ce terne personnage sans envergure propulsé place Beauvau ! Mardi, le maintien de l’ordre à Paris relevait donc de sa responsabilité. Or, une horde de 1 200 émeutiers, des « black blocs », chiffre sans précédent, a dévasté une partie de la capitale. Et la police, soumise aux directives du ministre, a été incapable de les en empêcher. Nous voulons rétablir l’ordre et la paix en Syrie et au Mali et voilà que nous sommes incapables de circonvenir, à Paris, 1 200 casseurs !

Il n’y avait pourtant pas d’effet de surprise, les syndicats avaient été prévenus par la police de la présence de ces voyous anarchistes. Collomb nous dit maintenant qu’il en attendait 500 – comme d’habitude ! – et qu’ils furent plus du double, laissant entendre que, moins nombreux, il aurait maintenu l’ordre. Qui peut le croire ? Des arrestations préventives n’étaient pas possibles dans l’état actuel de notre droit, nous dit-on. Ah bon ? Quel scrupule ! Des manifestants dans le cadre de la très pacifique Manif pour tous se souviennent, eux, que la police, suivant les directives de Valls, prédécesseur de Collomb, ne se gênait pas pour les interpeller à la sortie du métro au seul motif qu’ils arboraient un sweat-shirt de la Manif pour tous.

Au demeurant, il y a une loi en vigueur depuis 2011 interdisant « la dissimulation du visage dans l’espace public » qui ne s’applique pas qu’au voile islamique. Sur cette base-là, il était possible d’interpeller, en amont, les cagoulés, dès qu’ils mettaient la cagoule. Il y avait, parmi ces barbares gauchistes, nombre d’étrangers, des Allemands, des Néerlandais, etc., que le contrôle de nos frontières, voire leur fermeture, aurait permis d’empêcher de pénétrer sur notre territoire, la plupart étant déjà fichés. Mais le dogme européen de la libre circulation des personnes nous l’interdit, nous devons laisser notre porte ouverte aux voyous venus d’ailleurs.

Les policiers et les gendarmes mobiles ont dû attendre les ordres pendant 45 minutes avant d’intervenir, laissant ainsi aux émeutiers le temps d’accomplir leurs exactions. C’est pourquoi l’annonce par Gérard Collomb que la prochaine fois – car prochaine fois il y aura – il déploiera davantage de policiers n’a aucun intérêt si c’est pour qu’ils restent l’arme au pied un long moment en attendant le feu vert d’en haut. On dit que le chef de l’Etat – en Australie à ce moment-là – ne voulait pas voir d’images de membres des forces de l’ordre matraquant les pseudo-« manifestants ». Il a vu d’autres images, bien pires, quoiqu’il ait autre chose à faire, a-t-il dit, que regarder la télévision. Peut-être aura-t-il le temps, entre deux voyages, de demander la démission d’un ministre de l’Intérieur fidèle mais incapable.

Guy Rouvrais

Article paru dans Présent daté du 3 mai 2018

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