Nous aurions souhaité que nos dirigeants mettent autant d’ardeur et de zèle à dissuader et à menacer les Black Blocs et autres activistes d’extrême gauche à ne pas manifester et, surtout, à ne pas casser lors des dernières manifestations d’envergure nationale qu’ils en mettent aujourd’hui à provoquer et effrayer les « gilets jaunes ». Oui, mais voilà, ils savent pertinemment à qui ils s’adressent. D’un côté des casseurs patentés, qui n’attendent que la première occasion donnée pour détruire et incendier. Et de l’autre, de simples citoyens, habituellement respectueux des institutions et de l’ordre établi, mais qu’un vaste ras-le-bol finit par envoyer dans la rue.
Macron, Philippe et Castaner auront ainsi tout essayé pour tenter d’amadouer les Français en colère. D’abord, des annonces. Destinées à calmer le bon peuple, en proposant diverses mesures économiques et financières, telle l’augmentation de la prime à la conversion, ils ont cru pouvoir acheter à bas prix un mouvement qui est, en réalité, d’une autre envergure et qui ne se contentera pas de ramasser les miettes qu’un exécutif aux abois tente de leur jeter.
Ensuite, les menaces. C’est ainsi qu’à tour de rôle, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ont tenté d’intimider les potentiels manifestants en leur faisant craindre une répression sans merci.
Enfin, certains médias, habilement manipulés, ont voulu faire croire que les organisateurs et les meneurs de la manifestation du 17 novembre étaient identifiés et qu’ils encouraient les foudres de l’État.
Bien entendu, tout cela relève d’une vaste opération de déminage, dont il est facile d’imaginer qui se trouve derrière ces manœuvres de basse police. Elles sont, cependant, révélatrices de l’embarras dans lequel se trouvent, désormais, ceux qui, depuis des mois, harcèlent les travailleurs modestes, les retraités, les automobilistes et, d’une façon plus générale, le contribuable. Ils étaient pourtant convaincus que les Français, qui sont paraît-il des veaux, goberaient sans rechigner augmentations d’impôts, taxes nouvelles et acharnements administratifs divers sans réagir. Et pour faire bonne mesure, d’entreprendre une vaste campagne de désinformation afin de persuader le bon peuple qu’il n’a jamais été aussi riche et aussi heureux et que ne pas en être persuadé relevait tout simplement de la mauvaise foi, voire d’un parti pris d’extrême droite.
Pourtant, il semblerait bien que la mayonnaise gouvernementale peine à prendre. Car le mécontentement est bien là. Et il repose sur des données objectives et indiscutables. Qui peut prétendre, en effet, que la vie n’augmente pas de manière significative, et que salaires et retraites ne cessent de fondre ? Qui peut dire sans rougir que l’impôt ne nous accable pas et que la France n’est pas devenue championne d’Europe à ce petit jeu ? Qui peut oser prétendre que les services publics ne désertent pas nos campagnes, que l’insécurité n’a jamais été aussi importante, que notre école n’en finit pas d’être sinistrée, que nos armées sont délaissées ? Et la liste pourrait encore être longue, de ces dysfonctionnements, anomalies, injustices qui n’en finissent pas de tirer notre pays vers le bas.
Alors oui, le mouvement citoyen qui se dessine pour le 17 novembre est on ne peut plus légitime. Il appartient donc à chaque Français concerné d’aller dire son exaspération face à un système qui, sous couvert de démocratie, cultive la division et l’injustice. Et peu importent les menaces, elles ne feront que renforcer notre détermination.