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  • Baisse du revenu disponible des Français : le hold-up légal continue

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    Le quotidien des « sachants », Le Monde, l’inventeur du Decodex, sorte de Big Brother de la « fake news » à sens unique du côté de la droite, publie un article à propos d’une étude de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) selon laquelle le revenu disponible des Français a baissé de 440 €, en moyenne, entre 2008 et 2016.
    Cette étude de référence a, en effet, mesuré l’impact des hausses des cotisations sociales, impôts et autres contributions, mot du novlangue officiel en vue d’éviter les mots dîme, gabelle, octroi – trop connotés Ancien Régime.
    Ainsi, grâce à notre République où la justice sociale fait office de mantra en marche à droite comme à gauche, l’augmentation de la ponction citoyenne a touché l’ensemble des ménages avec son zèle coutumier, accentuant ses efforts sur les 5 % des pseudo-riches au nom de cette progressivité que le monde entier nous envie.
    Ce hold-up légal nous a donc légitiment propulsés au premier rang : nous sommes le pays où les prélèvements sont les plus élevés au monde. Eh oui, notre ratio recettes fiscales/PIB détient le triste record à près de 48 % (source : Eurostat) devant le Danemark, pays réputé pour son hypertrophie en matière d’impôts.
    Cette politique confiscatoire de gribouille se télescope inopportunément avec l’annonce conjointe d’une ardoise de sept milliards d’euros au débit de la pasionaria de la dette, notre bien mal en point maire de Paris Anne Hidalgo. À en croire sa conseillère ès finances, il semblerait que les budgets successifs de la ville de Paris soient davantage construits à la boule de cristal qu’avec une élémentaire prudence comptable, bien que les impôts et autres ponctions aient explosé sous les dix-sept années de paillettes socialistes.
    Alors toujours plus d’impôts dans notre pays et dans nos villes pour quels résultats, me direz-vous ? Une nation apaisée, frugale dans sa gestion, soucieuse du bien commun, dotée de services publics modernes et efficaces ? Jugez-en par vous-mêmes alors qu’au même moment, la France périphérique en gilets jaunes, autrement qualifiée de « beaufs poujadistes » (sic) par Jean Quatremer, journaliste bien-pensant de Libération, manifestent dans toute la France contre la hausse stratosphérique du gazole, carburant de leur colère légitime contre le consentement à être tondus. 
    À l’unisson, les porte-parole du Jupiter des impôts, pas « des gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel » (sic) selon Benjamin Griveaux, se succèdent à longueur d’antenne pour évoquer l’héritage de leurs prédécesseurs bien que le programme présidentiel stipulât de la volonté de soutenir « le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires [pour] permettre de mieux vivre de son travail ». À l’instar de l’ancien monde qui voulait punir les riches, rendons à notre César de la fiscalité le fait que la hausse du gazole n’a que pour vocation de lutter contre le réchauffement climatique… vraie « fake news » bientôt en une du Decodex ?

    Stanislas Lepic

    http://www.bvoltaire.fr/baisse-du-revenu-disponible-des-francais-le-holdup-legal-continue/

  • Le gouvernement va tripler les bourses pour les étudiants…étrangers

    Le gouvernement va tripler les bourses pour les étudiants…étrangers

    C’est sans doute une information qui va apaiser les gilets jaunes :

     
  • Gilets jaunes : l’ultra-gauche au caniveau

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    C’est ce qu’on appelle « faire pschitt » : l’image de manifestants sifflant l’« Internationale », relayée hier sur mes réseaux sociaux, inflige à elle seule un démenti cinglant à la propagande gouvernementale tentant de discréditer les gilets jaunes au prétexte des dérives d’une extrême gauche ultra-violente.

    Elle démontre également qu’entre la France rurale et périphérique et une idéologie engoncée dans les années trente, la rupture est définitivement consommée.

    Car si la gauche institutionnelle, d’un Philippe Martinez saisi de sueurs froides devant le spectre de l’« extrême droite » à un Benoît Hamon empêtré dans ses réponses de Normand, a brillé par son absence, c’est sa frange la plus caricaturale qui s’est à nouveau distinguée. C’est-à-dire le cortège habituel des casseurs anarchistes qui incarnent, dans leur déchaînement de haine aveugle, les derniers sursauts d’un courant politique à bout de souffle.

    Mais en assimilant cette explosion de violence à un des soulèvements populaires les plus spectaculaires de ces dernières années, Christophe Castaner commet une double erreur.

    Car non seulement les gilets jaunes ont été les premières victimes des débordements, mais ce sont bien les autorités qui laissent, depuis des années, pulluler ces groupuscules anarchistes, idiots utiles d’un système qu’ils prétendent dénoncer.

    En mai dernier, France Info levait ainsi le voile sur le profil sociologique de certains Black Blocs arrêtés en marge des manifestations du 1er Mai : on y trouvait, pêle-mêle, un fils de chercheur au CNRS et un jeune centralien émargeant à 4.200 euros par mois. Bref, des bobos à la sauce Nuit debout, à des années-lumière d’une France laborieuse méprisée, écrasée d’impôts, de taxes et d’insultes. Une France également réprimée, à l’instar de ce vieil homme violemment pris à partie par les forces de l’ordre, dans un contraste saisissant avec l’indulgence à peine voilée accompagnant chacune des démonstrations de force de l’ultra-gauche.

    Emmanuel Macron avait raison de dire qu’il n’a pas réussi à réconcilier le peuple et ses dirigeants. Pire, entre déni de réalité, répression et mépris de classe, le gouvernement souffle au contraire sur les braises d’une fronde jusque-là silencieuse : celle des classes moyennes et populaires balayées par le mondialisme et qui, des États-Unis à l’Italie, bouleversent dans leur révolte l’ensemble du monde occidental.

    Dominique Bilde

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-lultra-gauche-au-caniveau/

  • Ces Milliards refusés aux Gilets jaunes, pour les peuples étrangers via l’AFD

    Joachim Véliocas analyse les comptes semestriels de l’Agence française de développement, suite à la demande Macron :

    “Conformément aux exigences du Président de la République de doubler les engagements de l’AFD vers l’Afrique continentale

    https://www.lesalonbeige.fr/ces-milliards-refuses-aux-gilets-jaunes-pour-les-peuples-etrangers-via-lafd/

  • Gilets Jaunes, l’heure de vérité – Journal du vendredi 23 novembre 2018

    Société / Gilets Jaunes, l’heure de vérité

    Rendez-vous décisif samedi pour les gilets jaunes. Le mouvement spontané de ras-le-bol fiscal a prévu une grande manifestation à Paris et plusieurs partout en France. La tension avec les pouvoirs publics pourrait atteindre son paroxysme.

    Europe / Brexit : les éléments d’un divorce

    A trois jours d’un sommet européen extraordinaire, le premier ministre britannique, Theresa May, a entamé son sprint pour finaliser le Brexit. Plusieurs points d’achoppement persistent notamment au sujet de Gibraltar.

    International : La liberté religieuse en danger ?

    Alors que l’association Aide à L’Eglise en Détresse vient de publier un rapport sur l’état de la liberté religieuse dans le monde, tout indique que celle-ci serait en recul. Avec derrière ce termes une persécution principale, celle des chrétiens.

    International / Trump à l’assaut des clandestins

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-lheure-de-verite-journal-du-vendredi-23-novembre-2018

     

  • Colère des gilets jaunes : de la fiscalité à l’identité ?

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    Samedi, le mouvement populaire des gilets jaunes a paralysé de façon spectaculaire une partie de la France grâce à une mobilisation massive : 287 000 manifestants dans plus de 2000 rassemblements d’après le ministère de l’Intérieur. Une démonstration de force, exprimant une colère qui ne semble pas prête de s’apaiser puisque le mouvement a repris dès lundi et annonce une manifestation d’ampleur à Paris samedi prochain.

    La grogne de cette France périphérique est tournée vers la fiscalité écrasante dont elle est la cible. Toujours plus matraquées de taxes, les classes moyennes et populaires n’ont pas supporté une énième hausse des prix du carburant, qui s’ajoute aux impôts, aux radars, à l’écotaxe ou encore à la baisse de la vitesse autorisée sur les routes.

    Les bobos et les pseudo-élites ne comprennent pas ce ressentiment qui explose enfin. Les gens de nulle part, les vainqueurs de la mondialisation, ceux qui « passent leurs vies dans les aéroports » selon les mots d’Eric Zemmour face à Jacques Attali, considèrent que les gens de quelque part, enracinés, ceux qui ont besoin de leur voiture, sont des « beaufs », des « ploucs » méprisables, qui ne comprennent pas les bienfaits du supposé progrès. Ils ignorent de quoi est faite la vie hors des grandes villes : près de 70 % des Parisiens se rendent au travail grâce aux transports en commun, mais seulement 7 % du reste des Français le peuvent.

    Symbole de liberté individuelle, d’émancipation, et surtout nécessité hors des grands centres urbains, la voiture est essentielle au quotidien de la majorité des Français. Prétendant ne pas vouloir taxer le travail, le gouvernement Macron tape sur le carburant, indispensable pour pouvoir aller au boulot : c’est bien une taxe qui touche les travailleurs, les culpabilisant au passage, les accusant d’être de gros pollueurs quand l’empreinte carbone des porte-containers ou des avions essentiels à la mondialisation est bien plus importante. Cette hausse des prix touche aussi les familles, les retraités, forcés de faire toujours plus de route pour trouver un médecin, un centre commercial, une boulangerie ou un bar, de plus en plus rares à cause de la désertification des campagnes au profit des villes.

    Mais que les observateurs ne s’y trompent pas ! Le mouvement des gilets jaunes est avant tout une révolte, plus ou moins consciente, contre l’immigration massive. Pourquoi ces hausses des taxes et des impôts, incessantes, si ce n’est pour payer les coûts toujours plus faramineux de l’immigration voulue par les bobos, ceux-là même qui vomissent la France périphérique, la France qui souffre, la France qui travaille et qu’on tond ?

    Car il faut bien régler la facture : allocations familiales et chômage, les milliards engloutis par les multiples plans banlieues pour arroser les cités en oubliant les départements ruraux, plusieurs centaines de millions afin d’ouvrir des centres d’accueil pour les migrants clandestins, l’aide médicale d’État dont profitent les clandestins qui a coûté 1,1 milliard d’euros en 2015… La hausse du prix du carburants n’est que le dernier moyen trouvé par l’État de faire cracher au bassinet le peuple Français qui doit payer pour les nouveaux arrivants. Ceux qui travaillent toute leur vie passent après d’autres qui n’ont jamais rien fait.

    Ces derniers, d’ailleurs, ne leur en sont même pas reconnaissants. Au pire ils détestent ceux qui subissent leur venue, au mieux ils sont totalement indifférents. Car la foule des manifestants de samedi n’est pas que jaune : elle est aussi presque uniformément blanche. Comme l’immense cortège pour l’enterrement de Johnny, ou les manifestations en mémoire des victimes du terrorisme islamique. Le mouvement des gilets jaunes illustre, une nouvelle fois, la fracture entre le peuple historique de France et celui qui le remplace, qui ne se sent pas concerné par ses problèmes, qui n’a rien à voir avec lui.

    Les gilets jaunes le sentent. Soutenus par une large majorité du peuple français, plus des deux-tiers d’après plusieurs sondages Odoxa, ils font face à deux problèmes liés : l’immigration massive, et ceux qui l’imposent, c’est-à-dire les bobos qui se prennent pour des élites. Samedi, les manifestants ont tenté d’occuper l’Élysée ou les locaux de France Télévision. Dans le même temps, tout au long de la journée, ceux qui ne comprenaient pas les blocages et insultaient ou menaçaient, au point de provoquer des scènes de violence, étaient très majoritairement issus de l’immigration. Lundi matin, dans l’Eure, les gilets jaunes sont même allés bloquer l’entreprise Rayan-S, qui embauche des migrants plutôt que des Français.

    Les révoltes contre Rome, les grandes jacqueries médiévales, la Révolution de 1789… de nombreux bouleversements majeurs ont commencé par la hausse des prix. Le mouvement des gilets jaunes camoufle mal un autre enjeu, bien plus important et qui pourrait vite en devenir le cœur : celui de l’identité.

    Thierry Dubois

    https://www.les-identitaires.com/2018/11/colere-des-gilets-jaunes-de-la-fiscalite-a-lidentite/

  • Le gouvernement autrichien vérifie tous les binationaux

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    EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Le FPÖ, arrivé au pouvoir en décembre dernier avec les conservateurs, a entrepris de faire vérifier la nationalité de la centaine de milliers de personnes figurant sur les listes électorales turques en Autriche.

    Ordonnée par le ministère de l’Intérieur, cette vérification a nécessité l’embauche de 26 personnes rien que pour la ville de Vienne.

    La double nationalité est en Autriche un délit. Ainsi, des milliers de citoyens d’origine turque seraient en passe de perdre leur nationalité d’adoption.

    https://fr.novopress.info/212695/le-gouvernement-autrichien-verifie-tous-les-binationaux/

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

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    Charles Maurras dans son bureau de l'Action Française rue de Rome

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre du centenaire du dénouement de la Grande Guerre, Rémi Hugues a rédigé pour les lecteurs de Lafautearousseau une suite dʼarticles très documentés qui seront publiés au fil des journées en cours. Ils pourront être objets de débats. Au reste, la guerre n'est plus exclue des perspectives mondiales d'aujourd'hui ... 

    La guerre sans l'aimer 

    Une loi classique en philosophie pose qu’il y a une positivité de la négativité.

    Telle fut l’une des leçons édictées par le maître Hegel. Pour preuve cette période historique que nous commémorons en ce moment, le centième anniversaire du dénouement du conflit mondial. La Première Guerre mondiale, qui s’est achevée le 11 novembre 1918, date de la signature de l’armistice, épisode atroce de notre passé, véritable fléau de Dieu prophétisé par l’irrévérencieux et génial écrivain catholique Léon Bloy, met en évidence cette affirmation selon laquelle, pour le dire plus trivialement, du mal peut être engendré du bien, dans des circonstances déterminées.           

    Cette boucherie industrielle d’êtres humains, regardée par le pape Benoît XV comme un suicide de l’Europeet que Léon Daudet (photo) qualifia de guerre totale – concept promis à un bel avenir puisque l’éducation nationale l’utilise toujours dans ses programmes, concept que le journaliste forgea sous l’influence du livre Les Guerres d’enfer (1915) d’Alphonse Séché – a été in fine bénéfique pour l’Action Française. Du moins, pour une part. 

    Certes pléthore de Camelots du Roi furent décimés durant la guerre des tranchées, mais si l’on juge le développement du mouvement en tant que tel, à la fois ligue et journal, celui-ci a été très important, de l’Union Sacrée de l’été 1914 à l’automne victorieux de 1918. 

    Une épreuve effroyable dont l’Action Française sort grandie 

    Comme entre ces deux moments l’Action Française s’est considérablement renforcée – son aura, son influence, sur les masses d’une part, et sur les milieux nationalistes et monarchistes d’autre part, ainsi que sa légitimité aux yeux de la classe politique républicaine –, l’on peut considérer que le mouvement maurrassien est globalement sorti gagnant de la Grande Guerre.           

    Son « ralliement » – on discutera dans un autre article de la validité de ce terme – à la République, que d’aucuns pourraient voir comme une trahison, s’est en définitive révélé positif, guidé par le principe pragmatique cher à Charles Maurras du compromis nationaliste

    Si rien ne permet d’« avancer que l’Action Française désirait la guerre »[1], celle-ci n’étant pas ontologiquement belliciste mais prête à l’appel aux armes si la nécessité l’oblige –, l’offensive allemande de l’été 1914, déclenchée sous le prétexte des tensions dans les Balkans entre la Serbie et l’empire austro-hongrois, a provoqué une réaction sans équivoque des Charles Maurras, Léon Daudet, Jacques Bainville et leurs fidèles. Il fallait riposter immédiatement, sans tergiverser. Depuis des années ne lançaient-ils pas des avertissement alarmistes depuis les colonnes du quotidien royaliste, observant de près l’expansionnisme prussien entraîné par la passion pangermaniste ? 

    Après la déclaration de guerre de l’ennemi « boche », Maurras écrit ces lignes : « Hier, il fallait attirer l’attention sur ce qui menaçait de nous affaiblir face à l’ennemi. Aujourd’hui, l’ennemi est là. Ne pensons qu’à la victoire »[2]. Et Bainville d’adopter, pour reprendre l’analogie d’Eugen Weber qui le dépeint en Caton lʼAncien des temps nouveaux, le leitmotiv Borussia Delenda Est. Sus au militarisme prussien donc !           

    Les Français avaient été prévenus par l’organe royaliste du « Maître de Martigues ». Son compagnon Daudet anticipa l’agression germanique. En mars 1913, à peine plus d’un an avant le début des hostilités, quand la guerre faisait rage en Europe balkanique, il publiaitL’avant-Guerre. Ce fut son premier grand succès d’édition, un best-seller comme on dit aujourd’hui.           

    Les faits ayant rejoint les appels des Cassandre, la crédibilité intellectuelle de l’Action Française est substantiellement renforcée. On ne fait confiance qu’aux prophètes. Les adversaires ne pourraient, désormais, se suffire, pour dédaigner le journal, pour le vouer aux gémonies même, des anathèmes tels que « violent », « extrémiste », « calotin », « rétrograde », « réactionnaire » ou « insignifiant ». En témoigne le propos tenu par le député modéré Charles de Boury : « Beaucoup d’entre nous tenaient l’Action Française en horreur ; ce n’est pas notre faute si elle a pu se faire aimer de nous. »[3] 

    Les Français, après-guerre, quelle que soit leur sensibilité politique, savent que l’Action Française n’est ni marginale ni fantasque. Le journal a prise sur l’opinion publique. S’il est peut-être excessif de dire qu’il s’est institutionnalisé, on peut dire que le mouvement de Maurras s’est embourgeoisé, au sens de « notabilisé », si l’on nous concède l’emploi de ce néologisme, grâce à la Grande Guerre. Cette information traversa la frontière puisqu’en avril 1915 le Frankfurter Zeitung attire l’attention, dans un éditorial, sur les bénéfices tant matériels que symboliques qu’apporte le conflit à l’Action Française.

    En effet, en février 1917, l’Action Française s’installe dans un immeuble spacieux situé rue de Rome, à côté de la gare Saint-Lazare. C’est notamment la croissance du lectorat tout au long de la guerre qui permet cette aisance financière grâce à laquelle elle a les moyens d’acquérir de nouveaux locaux, d’un standing beaucoup plus élevé que les précédents. À la fin du conflit le journal LʼAction Française atteint une audience considérable, avec en moyenne un tirage quotidien de 150 000 exemplaires. Que ce soit dans les casernes, les hôpitaux, au front ou à lʼarrière, lʼorgane royaliste circule de plus en plus. 

    Par le truchement de cette force de frappe médiatique, la ligue dʼAction Française dispose désormais d’un public large qu’elle peut solliciter pour son développement économique. Le 16 décembre 1917, dans une logique de soutien à l’effort de guerre, une souscription est lancée, qui vise à réunir 100 000 francs-or. En à peine quinze jours le tiers, quasiment, est récolté.[4] 

    Dans le monde de la presse, l’Action Française donne le « LA ». Albert Thomas, un franc-maçon qui fut ministre de l’armement de 1916 à 1917 puis le premier directeur du Bureau international du travail basé à Genève, soulignait qu’ « il suffisait de lire l’Action Française pour connaître le ton et l’esprit de toute la presse du jour. »[5] D’autres journaux, même, lui apportent leur soutien solennel, comme le marseillais Soleil du Midi

    Des personnalités de la vie artistique et culturelle lui témoignent leur profond respect. Chacun connaît l’éloge de Marcel Proust pour qui lire le journal royaliste était une cure d’altitude mentale, mais l’on sait moins que Guillaume Apollinaire, à propos de son « Ode à la bataille de la Marne », compare Maurras à – excusez du peu – Ronsard. Bien longtemps après, sur ce même thème, Gustave Thibon (photo), à sa suite, louera le Maurras poète, le Maurras romantique même, qu’il caractérisait par ces deux vers : « J’ai renversé la manœuvre du monde / Et l’ai soumise à la loi de mon cœur ». 

    André Gide envoie, lui, une lettre d’admiration au « Maître de Martigues » où il tient à lui faire savoir qu’il a pris son abonnement au journal. Quant à la fondatrice de la Nouvelle Revue, Juliette Adam, une républicaine ardente qui des années durant avait porté Léon Gambetta au pinacle, ne jurait désormais que par l’Actéon Française. 

    [1]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 88, p. 110.

    [2]  Cité par Olivier Dard, « Action Française » in François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la Grande Guerre, Paris, Robert Laffon, 2008, p. 6.

    [3]  Cité par Eugen Weber, ibid., p. 132.

    [4]  31 250 pour être exact.

    [5]  Cité par Eugen Weber, ibid. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/20/l-action-francaise-dans-la-grande-guerre-1-la-guerre-sans-l-6106786.html