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Abandon de la réforme des institutions : une victoire pour les gilets jaunes

Abandon de la réforme des institutions : une victoire pour les gilets jaunes

Lu dans Le Parisien :

Selon nos informations, une grande partie des sénateurs, de droite, du centre et de la gauche, tous dans l’opposition à Emmanuel Macron, milite pour que ce projet phare du président soit repoussé sine die. […] Baisse du nombre des parlementaires, limitation du cumul des mandats dans le temps, dose de proportionnelle… Déjà reportée en juillet pour cause d’affaire Benalla, cette réforme reste inscrite à l’agenda parlementaire, dès le 19 janvier, à l’Assemblée nationale où il n’est pas question de la reporter – La République en Marche et le MoDem y sont majoritaires -, puis en mars à la Haute assemblée.

Dans l’entourage du président LR du Sénat, Gérard Larcher, pourtant très opposé à cette réforme, on déclare « être prêt. » Et pourtant, cette posture officielle camoufle chez le sénateur des Yvelines, une profonde inquiétude. Dégradation du climat politique, défiance croissante vis-à-vis des représentants de la République… Une accumulation de nuages qui incite Gérard Larcher à prêter une oreille attentive aux sénateurs. Et notamment aux avertissements des centristes, indispensables aux Républicains pour constituer une majorité.

Hervé Marseille mais aussi Patrick Kanner, forts des relais MoDem et ex-PS à l’Assemblée et au gouvernement, ne manquent d’ailleurs pas de distiller leurs mises en garde. Marc Fesneau, ministre MoDem en charge des Relations avec le Parlement, depuis un mois et demi, a déjà fait le tour de tous les présidents de groupe du Sénat. « Il a bien entendu nos réticences », insiste un sénateur centriste. Des hésitations répercutées aussi au plus près des parlementaires de la majorité et des cabinets ministériels.

Le gouvernement voudra-t-il reporter une nouvelle fois cette réforme présentée comme majeure par le candidat Macron ? C’est l’exécutif qui reste le maître de l’ordre du jour parlementaire. Le Sénat n’aurait comme moyen d’action, que l’obstruction – multiplication des amendements… -, ce à quoi se refusent les sénateurs. Ne leur resterait alors, pour exprimer leur opposition, que le refus de voter les mesures pour lesquelles leur accord est constitutionnellement indispensable (procédure parlementaire ou réduction du nombre de sénateurs). « À charge pour l’exécutif de lancer un référendum », lance Bruno Retailleau. Comme un défi.

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