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  • Gilets Jaunes : la fable de l’essoufflement avant le nouvel an – Journal du lundi 31 décembre 2018

    Gilets Jaunes : la fable de l’essoufflement avant le nouvel an

    Les Gilets Jaunes sont encore dans le coup. Pour l’acte VII, le mouvement est parvenu à mobiliser partout en France malgré les ordres du ministère de l’Intérieur pour empêcher les rassemblements. Entre jeu du chat et de la souris et défiance envers les médias, les Gilets Jaunes poursuivent donc les manoeuvres au plus grand dam d’un exécutif dont le président de la République a disparu.

    Société / Pouvoir d’achat : la réalité du déclin

    440 euros… C’est en moyenne ce qu’un couple Français a perdu de pouvoir d’achat entre 2008 et 2016… Un déclassement en partie dû à la hausse des prélèvements obligatoires. La démonstration de cette dégringolade jamais vue auparavant incarne bien la crise des Gilets Jaunes et du consentement à l’ impôt.

    L’actualité en bref

  • MACRON pour 2019...Guerre civile ou coup d'état ? Au choix ! (Hd 720)

  • "Ce sera la fête des gilets jaunes": les manifestants se préparent pour un réveillon sur les Champs-Elysées

    Capture.pngA l'occasion de la Saint-Sylvestre, les manifestants veulent marquer le coup. 
    Certains passeront la nouvelle année sur les ronds-points, d'autres se rendront sur les Champs-Élysées à Paris. Sur l'événement Facebook dédié, 60.000 personnes se disent intéressées.
    Malgré cette nouvelle action, les festivités de la Saint-Sylvestre sont maintenues sur les Champs-Elysées. Un spectacle "son et lumière" sera projeté sur l'arc de Triomphe à partir de 23h30.
    C’est pour cela que Nunziu enfilera son "gilet jaune" demain soir sur les Champs-Elysées.
    "Je vais revaloriser un peu la couleur du gilet et pourquoi pas faire la fête avec les touristes. Pour laisser une bonne image, ce sera la fête des gilets jaunes".
    Philippe habite Roppenheim en Alsace, depuis 7 semaines il manifeste au côté d'autres "gilets jaunes". Le 31 ne dérogera pas à leur nouvelle tradition mais le point de ralliement ne sera pas le même.
    "On s’est fait délogés la semaine dernière et en fait, on a décidé de faire une soirée du nouvel an entre nous. Ceux qui étaient sur le rond-point vont se retrouver dans une salle. On est à peu près une quarantaine ou une cinquantaine je crois maintenant sur la liste. Ce sont les 50 qui étaient là quasiment tous les jours sur ce fameux rond-point. On va tous se retrouver et je pense qu’on va parler des futures actions à faire mais ce sera festif. Par contre, il y a un dress code, le gilet jaune".
    [...]
    En savoir plus sur rmc.bfmtv.com

  • "Lettre ouverte" à la Police et aux Gendarmes français (feat.by In Time) Hd 1080

  • NI EXTRÊME GAUCHE, NI EXTRÊME DROITE ...

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    2915011424.3.pngUne remarquable analyse parue sur Atlantico, le 24 décembre. A lire absolument.  LFAR 

     

    4293068592.jpgLe sociologue Michel Maffesoli livre un texte consacré à la sécession du peuple à l’occasion du mouvement des Gilets Jaunes, et au désarroi des élites. En cette période troublée, conséquence inéluctable des profondes mutations à l’œuvre dans nos sociétés, peut-être n’est-il pas inutile de se souvenir de la distinction proposée par Nicolas Machiavel entre « la pensée du Palais » et « la pensée de la place publique ! »

    Gilets jaunes en sécession : élites désemparées face à l’extrême-peuple

    Distinction, désaccord, écart, lorsqu’on regarde, sur la longue durée, les histoires humaines, il est fréquent que le peuple fasse sécession. Secessio plebis d’antique mémoire, au cours de laquelle les plébeiens se « retirent sur l’Aventin ». De nos jours, plus prosaïquement, ils occupent les ronds-points de la France périphérique. Mais quels sont les patriciens pouvant ramener la concorde et le calme des esprits ?

    Voilà qui n’est pas évident, tant est grand le désarroi des élites. Les experts ne font plus recette, les politiques sont déconsidérés, les journalistes suscitent la méfiance. Ce qui fait que les belles âmes, pétries de bons sentiments, occupant les plateaux des étranges lucarnes et trustant les colonnes des principaux journaux ont peur. Il faudrait être Cervantès pour décrire ces « chevaliers à la triste figure » luttant contre des moulins à vent . En la matière, la condamnation, sans appel, de l’extrême gauche ou plus encore et d’une manière obsessive de l’extrême droite, automatiquement synonyme de danger fasciste. Rien de moins !

    Au-delà de ces supposés extrémismes, c’est de « l’extrême peuple » dont il s’agit. Il est amusant d’entendre tel bien-pensant, voir se profiler l’ombre de Hitler ou de Mussolini derrière l’anodine demande d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Amusant ? et quand on vient d’en rire, il faudrait en pleurer !

    Restons sur notre Aventin. Le conflit fut réglé, on s’en souvient, quand outre la remise des dettes, c’est la constitution d’une magistrature de la plèbe qui fut obtenue.

    Voilà un symbole instructif. Il y a dans toute lutte un côté que l’on peut nommer spirituel, que le matérialisme natif de nos élites marxisantes déphasées a du mal à comprendre. C’est cet aspect symbolique qui est le cœur battant de ces régulières révoltes des peuples, dont le phénomène des gilets jaunes est l’expression contemporaine. Cet aspect est la ressource indomptable de la force morale.

    La sécession du peuple, c‘est l’action de se séparer, de s’éloigner d’un État s’étant lui-même éloigné d’un peuple qu’il est censé représenter. Se retirer d’un état de fait où « le service public » a mis le public à son service.

    Dès lors, les révoltes expriment l’irrésistible besoin de revenir à la « place publique ». C’est-à-dire au lieu que l’on partage avec d’autres. L’on a par trop oublié que le « lieu fait lien ». Trop obnubilées par des projets politiques orientés vers le lointain et pensées pour le futur, les élites ont oublié l’importance du localisme et l’urgence d’une vie quotidienne vécue au présent.

    C’est bien cela qui s’exprime dans les révoltes en cours. Ces « Aventins » que sont les ronds-points contemporains redisent, tout simplement, le plaisir d’être ensemble pour être ensemble. Ce qui est une efficace manière de lutter contre une technocratie de plus en plus abstraite, considérant avec mépris un peuple débile, incapable de comprendre, comme le signalait il y a peu un dirigeant de la majorité politique « l’intelligence et la subtilité de l’action gouvernementale ».

    Or la sagesse populaire « sait » d’un savoir incorporé sur la longue durée qu’il faut se méfier des pratiques dilatoires du pouvoir surplombant. Qu’il convient de ruser vis-à-vis des tentatives de diversion d’une administration capable, toute honte bue, d’annuler sans coup férir les mesures prises en réponse à la fièvre populaire. Annulation, annulation des annulations, la violence propre au totalitarisme « doux » d’un État jacobin a plus d’une corde à son arc. Mais à certains moments ces ruses technocratiques se parant de justification ou de rationalisation plus ou moins sophistiquées ne font plus illusion. Pour le dire trivialement : la coupe est pleine ! Et aux sincérités successives, qui dès lors sont ressenties comme de réelles faussetés les peuples répondent : « cause toujours, tu m’intéresses ».

    A ces discours dissertant avec « intelligence », sur un ordre des choses dont ils ignorent l’alpha et l’oméga, les insurrections populaires rappellent que l’authentique socialité est celle d’une communauté de destin se vivant au plus proche. Ces insurrections en appellent à une décentralisation radicale acceptant, reconnaissant l’existence concrète, c’est-à-dire vécue au jour le jour, des fondamentales appartenances « tribales ».

    Car ce sont bien ces appartenances qui s’expriment au grand jour dans le phénomène des « gilets jaunes ». Au-delà ou en–deçà des classes sociales de la théorie marxiste ou des catégories socio-professionnelles (CSP) des habituels et lassants sondages fonctionnalistes, c’est une socialité de base, rassemblant ce qui est épars que l’on retrouve autour des feux ponctuant les ronds-points. Ces feux sont comme autant de foyers où l’on se tient chaud et où se concocte le renouveau des solidarités organiques, cause et effet de toute société.

    Il ne s’agit pas là, comme l’analysent les sociologues qui sont en retard d’un siècle d’une  « lutte de classe » ou de ces inconsistants « mouvements sociaux », tartes à la crème d’observateurs ou d’experts déphasés. Non, c’est tout autre chose dont il est question.

    Volens, nolens, et même si on ne veut pas le voir, ce que l’on nomme solidarité organique en gestation est cela même qui s’élabore autour des foyers de ces ronds-points. En la matière, au travers des problèmes soulevés par les retraités, c’est le respect des Anciens, la reconnaissance de leur autorité venue de l’expérience de la vie qui est en jeu.

    C’est aussi la solidarité dont il est question quand ces Anciens échangent avec ces jeunes, chômeurs ou entrepreneurs, ayant du mal à joindre les deux bouts ou à développer leur nouvelle entreprise. Il y est question de générosité, d’entraide, d’échange et autres valeurs essentielles. Ce qui reste incompréhensible, parce que quelque peu archaïque, à des élites purement rationalistes, ayant quelque mal à comprendre l’importance de l’immatériel.

    Du coup, il leur est aisé de stigmatiser cette réémergence d’une solidarité proxémique au moyen de ces grands mots quelque peu incantatoires, donc vides, dont la bien-pensance a le monopole. L’on est ainsi abreuvé jusqu’à plus soif de termes tels que : populisme, communautarisme, complotisme, racisme, antisémitisme, poujadisme, « boffitude » et autres noms d’oiseaux du même acabit.

    On a même pu entendre un soixante-huitard célèbre, devenu notaire à la place des notaires qu’il conspuait en 68, signaler avec componction que de par ses origines et en référence à « l’étoile jaune » de triste mémoire, il était allergique à cette couleur ! tout un programme ! En fait tout cela témoigne d’une profonde incompréhension. Des commentateurs patentés hantant les sempiternelles talk-shows télévisés ou radiophoniques dont la caractéristique est un « entre-soi » fondamental. N’aidant en rien la compréhension d’une révolte radicale, mettant en cause la rigidité d’un pouvoir dont la verticalité n’est plus acceptée.

    Voilà bien le paradoxe de la tempête soufflant avec la violence que l’on sait. Ces échanges entre ancienne et jeune générations, ce souci du partage et de la solidarité, en bref ce plaisir d’être ensemble trouve l’aide du développement technologique. Le sentiment d’appartenance « tribale » est conforté par la cyberculture. Les réseaux sociaux, les forums et autres blogs, voilà ce qui rend caduques les formes habituelles de la représentation syndicale ou partisane. Le refus d’une organisation verticale et hiérarchisée a pour corrélat l’irréfragable désir d’une horizontalisation des rapports sociaux.

    Fondamentalement, ce « Netactivisme » en cours traduit bien la mutation, tout à fait postmoderne, du vertical à l’horizontal. Il se trouve que c’est sur les réseaux sociaux que s’expriment au mieux ces incoercibles révoltes qui sont, certainement, loin de s’achever. Caricatures, photomontages et collages divers singent, parodiquement, les divers protagonistes des pouvoirs politiques, journalistes ou divers sachants. Ayant pris conscience de ce que Platon nommait la « théâtrocratie » d’une démocratie en déshérence, le peuple, à son tour, tourne en ridicule les faits et méfaits des élites décadentes.

    En réponse aux turlupinades ayant eu lieu, lors de la fête de la musique en juin dernier sur les marches de l’Elysée ou encore ayant à l’esprit les indécentes exhibitions lors d’un voyage présidentiel à St Martin, l’ironie, l’humour et la franche rigolade se répandent comme une traînée de poudre. Ce qui n’est pas sans conséquence sur ce charivari nex look qu’est le phénomène des gilets jaunes. Car dans la foulée des réseaux sociaux, la parodie contre la théâtrocratie du pouvoir a sa place dans la théâtralisation des manifestations en cours. Cela rejoint les « fêtes des fous » médiévales et autres moments d’inversion où le peuple prenait sa revanche vis-à-vis des pouvoirs établis.

    On l’a dit, non pas extrême gauche et non plus extrême droite, mais « extrême peuple » qui, à l’image du « brave soldat » Chveïk popularisé par J. Hasek, manie la satyre, pratique l’humour et la dérision et, ainsi, met à mal le burlesque état des choses dominant. C’est bien quelque chose de cet ordre qui est en jeu dans la révolte du peuple qu’expriment les gilets jaunes : de la candeur et du courage. Courage, c’est, ne l’oublions pas, du cœur et de la rage. Mixte fécond, répondant au discours technocratique délayant d’une manière insipide toute une série de banalités. Ces discours n’accrochent plus, l’arrogance n’est plus de mise.  

    Michel Maffesoli

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/12/30/ni-extreme-gauche-ni-extreme-droite-gilets-jaunes-en-secessi-6116989.html

  • Le gouvernement augmentera-t-il à nouveau la taxe carbone en 2020 ?

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    Le Parisien a consacré un long article aux embarras du gouvernement en matière d’écologie. M. Macron regrette beaucoup d’avoir dû céder aux manifestants et d’avoir suspendu l’augmentation de la taxe sur les carburants en 2019. Comme le mouvement des gilets jaunes semble en déclin (il faudra voir en janvier s’il ne reprendra pas), le pouvoir ressort ses arguments éculés qui avaient pourtant laissé les Français de marbre : il faut sauver la planète, diminuer les rejets de CO2 (gaz carbonique), et, pour cela, il est impératif que le diesel coûte de plus en plus cher. Ce ne sont que les éléments de langage d’une farce, ou plutôt d’une escroquerie honteuse, car, selon WikiLeaks, l’augmentation du prix des carburants ne sert qu’à boucher les trous du budget provoqués par la diminution des charges des entreprises.

    M. Macron a reçu le renfort de la fameuse pétition contre la supposée inertie du gouvernement : il n’agirait pas suffisamment contre le réchauffement climatique. Deux millions de Français l’ont signée (4 % de nos compatriotes de plus de 18 ans). Voilà bien un comportement bobo : on paraphe un papier sans valeur, dégoulinant de bons sentiments, qui reprend les arguments mensongers des « réchauffistes » sans les analyser et sans s’interroger quand les prédictions du GIEC ne se réalisent pas. (Tuvalu, qui devait être submergé en 2018, a vu sa surface augmenter !). Signer ne sert strictement à rien, mais on se congratule, on se félicite, on se croit un grand résistant et une personne admirable.

    Ces bien-pensants devraient plutôt lire l’ouvrage de M. Gervais L’urgence climatique est un leurre, qui a été recensé sur Boulevard Voltaire. Si on réduisait de 30 % les rejets de gaz carbonique (au prix d’une catastrophe économique sans nom et de la faillite du pays), on diminuerait de 0,01 °C le réchauffement climatique ! Pour ma part, j’ai signé une autre pétition, demandant l’arrêt immédiat de la transition écologique, afin de sauver la France. Car financer des éoliennes qui ne produisent de l’électricité que 16 % du temps, des panneaux solaires qui ruinent l’environnement et coûteront cher à démanteler, et racketter les pauvres avec des taxes injustifiées sur le gaz et l’électricité (qui constituent le tiers de la facture totale de l’énergie) est une politique économique stupide qui produit de la dette et nous mène tout droit à l’abîme.

    Le gouvernement envisage de créer une Banque européenne du climat, ce qui fait bien sur le papier. Or, si les activités vertes étaient si rentables, on n’aurait pas besoin d’un établissement spécifique ! Les banques classiques se précipiteraient pour prêter les fonds nécessaires. Si elles ne le font pas, c’est qu’il y a un loup. Créer un nouvel établissement bancaire dont il faudra abonder les fonds et garantir les emprunts risque donc d’être périlleux pour nos finances publiques car, bien entendu, les autres pays européens ne mettront pas un centime d’euro dans une affaire douteuse.

    Le pouvoir envisage également d’augmenter à nouveau, en 2020, les taxes sur les carburants. Il ressortira les mêmes arguments qu’en 2018 et s’appuiera sur la pétition signée, d’ici là, par tous les bobos de France et d’Europe. Il prétextera que le pays exige cette hausse pour sauver la planète. Pourtant, le nombre de signataires ne dépassera pas 10 % du corps électoral et restera minoritaire.

    Faudra-t-il ressortir, en décembre 2019, les gilets jaunes ?

    Christian de Moliner

    http://www.bvoltaire.fr/le-gouvernement-augmentera-t-il-a-nouveau-la-taxe-carbone-en-2020/

  • Terres de Mission n°107 : l’évolution des droits de l’homme depuis 1948

    Le 30 décembre, « Terres de mission » reçoit l’abbé Guy Pagès, engagé dans l’apostolat à destination des musulmans. Ce dernier vient en effet de publier une quatrième édition de son excellent livre « Interroger l’islam ». Une bonne occasion de réfléchir sur le dialogue islamo-chrétien et sur les erreurs de l’islam. Puis, Gregor Puppinck, juriste et directeur du Centre européen pour le droit et la justice, vient présenter son ouvrage « Les droits de l’homme dénaturé ». Cet ouvrage s’interroge sur l’évolution des droits de l’homme depuis 1948 : après des droits enracinés dans la nature, nous avons connu des droits opposés à la nature humaine, puis des droits visant à dépasser la nature humaine. Et, naturellement, cela n’est pas sans conséquence sur la jurisprudence…

    https://www.tvlibertes.com/evolution-des-droits-de-lhomme-depuis-1948

  • Bonne année 2019 !

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  • Pourquoi les gilets jaunes n’aiment pas les médias

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    Samedi 29 décembre : acte VII de la mobilisation des gilets jaunes. Moins d’acteurs, mais autant de détermination. À Paris, ils protestent contre le traitement médiatique des événements. Non pas que l’information soit systématiquement altérée, mais elle est subjective tout en prétendant être objective. Si, encore, tous les journalistes reconnaissaient qu’ils défendent leurs idées ! Après tout, ce sont des êtres humains, ils ont le droit d’avoir des préférences. Mais s’ils veulent devenir des modèles d’honnêteté intellectuelle, qu’ils commencent par douter de leur propre vérité.

    Il arrive qu’on se demande s’ils ont obtenu leur diplôme dans une pochette-surprise. À moins que leur formation ne les exerce plus à répéter des lieux communs qu’à aiguiser leur curiosité. Combien de fois des Français, de toute condition, ont eu l’impression de subir, de la part des médias, un lavage de cerveau ! Bien sûr, on peut trouver, parmi les invités, quelque personnalité dissonante. Mais la ligne dominante reste celle de la pensée unique. On comprend, dans ces conditions, que beaucoup de gilets jaunes ne portent pas les médias dans leur cœur.

    Ils ont donc fait la tournée des popotes de l’information : première étape devant BFM TV, qui se vante de son audience. Ce qui ne lui confère pas un brevet de qualité. Les gilets jaunes, la rédaction s’y est intéressée tant que ça faisait de l’audience. On conviait sur les plateaux des personnes peu éloquentes, qu’on pouvait toiser de sa condescendance. Ou d’autres qui, malgré leur gilet jaune, connaissaient comme un professionnel tous les trucs du parfait débatteur. Ça faisait le spectacle.

    Seconde étape : France Télévisions. On a entendu dénoncer des « journalistes collabos », expression un peu déplacée avec ses connotations historiques – même si certains médias collaborent effectivement avec des puissances financières, politiques, ou les deux à la fois. On constate que des présentateurs manifestent outre mesure leur sympathie pour le pouvoir, avec l’air satisfait de l’esprit éclairé. Tout cela, les gilets jaunes, même s’ils n’ont pas fait de longues études, s’en rendent compte.

    Après France Télévisions, un groupe voulut se diriger vers Radio France et Europe 1. On apprenait, aussi, que plusieurs voitures avaient été incendiées devant le siège du Parisien. Si le directeur des rédactions a expliqué qu’il « n’y avait pas de certitude sur l’origine [de l’incendie] », et qu’il ne fallait donc pas « tirer de conclusions hâtives », d’autres n’eurent pas les mêmes scrupules. Anne Hidalgo apporta illico « son soutien aux rédactions des journaux Le Parisien et Les Échos et aux riverains », qualifiant l’incendie d’« inadmissible ». Richard Ferrand s’étouffa d’indignation : « S’attaquer à la presse procède de la haine des libertés. À quand des autodafés ? Condamnation totale de ces actes criminels. »

    La palme pourrait être accordée à Cédric Villani, ce brillant mathématicien, qui devrait pratiquer davantage le doute méthodique. Il écrivit, comme un vulgaire propagandiste : « Le Parisien libéré, journal fondé par trois résistants, est victime ce soir d’un incendie après une journée émaillée de slogans “Journalistes collabos”. Soutien plein et entier à tous les membres de la rédaction en attendant les conclusions de l’enquête. »

    Si la majorité des Français ressentent cet écœurement devant une partie des médias (et beaucoup de politiciens), pourquoi les gilets jaunes devraient-ils s’abstenir de leur en vouloir ? Les journalistes pourraient pourtant se corriger, s’ils admettaient qu’ils ne détiennent pas à tous les coups la vérité. Il leur suffirait de prendre exemple sur ceux qui font modestement leur métier. Il en existe, mais n’en disons pas trop de bien : ils pourraient avoir des ennuis !

    http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-les-gilets-jaunes-naiment-pas-les-medias/

  • LA VÉRITÉ DES GILETS JAUNES • UN PEUPLE EXSANGUE

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    Il n'est pas besoin de supputer des calculs politiques ni de chercher des complots ni de faire des rapprochements avec les années 30 pour expliquer le mouvement des Gilets jaunes. 

    Les Gilets jaunes sont ce qui reste des Français après qu'ils ont perdu toute foi en leur pays, la société, leurs institutions, leurs gouvernants, leurs syndicats, en les autres, en eux-mêmes, en l'avenir. C'est ce qui reste des Français quand ils ne parviennent même pas à vivre à peu près décemment, et qu'ils n'ont plus que la colère et la révolte pures. En présence de ce mouvement, toutes les logiques idéologiques, politiques et morales se cassent le nez.

    Une réalité disparate, insaisissable, déconcertante.

    Le seul point commun des Gilets jaunes, qui cimente leur union, est leurs difficultés matérielles, la baisse continue de leur pouvoir d'achat, et leur situation de laissés-pour-compte du « nouveau monde » macronien, d'une politique qui les relègue au rang de rebuts, et d'une société qui sourit exclusivement aux nantis, aux forts, aux malins et aux chanceux. Aussi trouve-t-on de tout, parmi eux ; et, suivant leur personnalité, leurs préoccupations particulières, leurs intérêts catégoriels et leur sensibilité, ils sont susceptibles des réactions les plus contradictoires. Dans l'adversité, ils peuvent se révéler xénophobes, sexistes, racistes, sans que l'on puisse distinguer ce qui relève du « propos qui dépasse la pensée » de ce qui exprime au contraire une mentalité profonde, ordinairement bridée par les exigences de la bienséance ou du politiquement correct.
    Certains vivent véritablement « la galère » : retraités à pension mensuelle inférieure à mille euros nets, travailleurs enchaînant les petits emplois ingrats et alternant les périodes de travail et de chômage, les uns et les autres habitant des HLM insalubres, décrépites ou minées par les nuisances, les incivilités et l'insécurité.D'autres connaissent un sort un peu plus enviable : ouvriers qualifiés et employés, commerciaux, VRP, infirmiers et infirmières libéraux, les uns et les autres à peu près sûrs de conserver leur emploi, certains ayant pu accéder (non sans peine) à la propriété, mais contraints de se contenter du strict nécessaire pour vivre, et toujours au bord du découvert bancaire. Seule l'exaspération les a fait agir. Tous étaient dénués de passé militant et de sympathies politiques précises, et aucun (ou presque) ne se signalait par quelque conviction idéologique ou éthique affirmée. Leur vote tenait à leurs intérêts et à leur état d'esprit vis-à-vis de la politique menée par les divers gouvernements.
    Naturellement portés sur la gauche, mais déçus par celle-ci, ils ont pu être tentés, pour nombre d'entre eux, par les promesses d'un Sarkozy, avant d'être définitivement dégoûtés de tous les partis et de s'inclure dans les 57% d'électeurs inscrits qui se sont abstenus lors de la dernière présidentielle. Mais certains ont pu compter parmi les électeurs de Marine Le Pen, cependant que d'autres ont pu succomber aux sirènes macroniennes, dans l'espoir de voir enfin la réalisation d'un avenir meilleur. Aujourd'hui, ils éprouvent le sentiment de ne devoir compter que sur eux-mêmes, et se méfient de tous les partis, y compris les partis protestataires comme La France insoumise ou le Rassemblement national. Et les centrales syndicales ne sont pas logées à meilleure enseigne. Ce sont des Français seuls et tout nus qui se rassemblent et se révoltent.

    De faux ascendants

    Ce phénomène, l'a-t-on assez dit, est sans précédent. Or, ce qui est sans précédent, ce qui bouscule les codes et les classements reconnus, irrite. On ne le supporte pas, et on essaie de le ranger dans les catégories et les rubriques habituelles. Ainsi, expliquent certains, les Gilets jaunes relèvent d'une manière de néo-poujadisme ; et d'aucuns, comme le récurrent Bernard-Henri Lévy, voient en eux une résurgence des ligues qui, le 6 février 1934, marchèrent sur le Palais-Bourbon.
    La comparaison ne vaut pas. Les poujadistes des années 1950 appartenaient à seulement deux catégories professionnelles, celles des commerçants et des artisans, le plus souvent assez aisées, nonobstant leurs problèmes fiscaux et les risques que laissaient planer sur elles la modernisation de l'économie et l'évolution de la société. Pas de pauvres, de chômeurs ou de travailleurs précaires parmi elles. Quant aux manifestants du 6 Février, ils relevaient le plus souvent des classes moyennes, et dénonçaient la corruption de la caste politique et l'incurie des institutions plus que leur situation sociale. Les Gilets jaunes, eux, recrutent dans les classes moyennes comme dans les plus modestes, voire les pauvres, et dans toutes les professions ; ils se battent pour la défense de leur niveau de vie ; et s'ils dénoncent une politique qui les sacrifie et « clive » la société en winners et loosers, et se défient de la classe politique, ils ne taxent pas cette dernière de corruption et ne vouent pas les institutions aux gémonies. Et, contrairement aux précurseurs qu'on veut leur donner, ils ne subissent nullement l'influence de quelque idéologie fascisante ou socialisante, n'aspirent ni à un sauveur de type bonapartiste, ni à la conquête du pouvoir par le peuple insurgé. Un phénomène inédit, donc, et qui ne ressortit pas aux explications habituelles.

    Le rôle ambigu et l'influence incertaine des médias

    On a beaucoup insisté sur le rôle des moyens informatiques de communication, qui ont permis aux Gilets jaunes de se concerter et de décider de leur action en court-circuitant les syndicats et en se passant de chefs et de structures de coordination. On a également mis en relief le rôle de la presse télévisuelle (BFMTV, les JT des grandes chaînes) dans la promotion de l'événement, et leur influence sur la destinée encore incertaine du mouvement : celui-ci, selon divers observateurs, commencera à piquer du nez le jour où, pour des raisons d'audimat, les journalistes cesseront d'en parler ou de lui accorder la primauté, et pointeront les dérives inhérentes à des démonstrations protestataires non étayées sur des revendications précises et une assise politique ou morale tant soit peu cohérente. Et il s'affaissera d'autant plus vite qu'il est inorganisé. Il s'évanouira comme un ectoplasme et sombrera dans la déconsidération puis l'oubli. D'aucuns vont jusqu'à affirmer que la médiatisation de sa récusation des organisations syndicales aura, en définitive, servi la politique de Macron, fort désireux de mettre sur la touche ces organisations et tous les corps intermédiaires susceptibles de contrer son action. Peut-être, mais ce n'est pas certain. Et nul ne peut anticiper sur des résurgences que les conditions sociales du moment rendent non seulement possibles mais plus que probables.

    Un peuple réduit à sa plus simple expression

    En définitive, les Gilets jaunes ne sont ni un mode de lutte nouveau, ni une3970853321.6.jpg résurgence du poujadisme, du boulangisme, des ligues des années 1930, ni une manifestation quelque peu spectaculaire du populisme. Ils sont l'image d'un peuple qui souffre, se sent sacrifié et méprisé, et ne parle que pour exprimer son désarroi, sans même formuler de revendications claires et sans souscrire en rien à quelque projet de société. Un peuple au pied du mur, au bout du rouleau, réduit à sa plus simple expression.
    Notre sémillant président pouvait-il le comprendre ? Son discours du 27 novembre montrait qu'il l'a fort mal discerné. Il s'est, en effet, efforcé de raccrocher à son écologisme militant la résolution des problèmes de nos compatriotes en montrant la solidarité des questions environnementales et des difficultés sociales, et les méfaits d'une société productiviste insoucieuse de la préservation de la nature et du cadre de vie des hommes. De là, il a conclu à la nécessité de lier étroitement le social et l'écologique et de s'engager sur la voie de l'édification d'un nouveau modèle économique respectueux de l'environnement et des conditions de vie, justifiant sa politique de taxation des carburants et de renoncement graduel aux énergies fossiles, et annonçant la création d'un Haut-conseil pour le climat. Sa seule concession est la subordination de l'augmentation des taxes sur les carburants aux fluctuations du cours de ces derniers.
    Les réactions des Gilets jaunes à ce long discours, toutes négatives, montrent qu'il ne les a pas convaincus. D'aucuns affirment que les Français auront toutes les peines du monde à se convertir au nécessaire modèle socio-économique à dominante écologique, défendu par Macron, et voient là l'origine de la révolte des Gilets jaunes. Et, sans doute, convient-il de beaucoup critiquer la société productiviste, rentabiliste, massificatrice et consommatrice de la seconde moitié du XXe siècle, source de détresse matérielle et morale. Mais ce que voient nos compatriotes, c'est qu'après les avoir sacrifiés à la société du profit, on les sacrifie à la reconversion écologique de cette dernière, et, qui plus est, au moment où ils n'ont plus rien pour vivre, pas même l'espérance. Et le tout pour un discours convenu de politiques qui refusent de les comprendre.
    Que Macron prenne garde : de cette nouvelle exigence risque de sortir quelque chose de terrible. Le peuple de France ne peut disparaître dans un trou noir.   
    Yves Morel

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/12/30/la-verite-des-gilets-jaunes-un-peuple-exsangue-6116970.html